Allemagne et Italie poussent von der Leyen au désarmement unilatéral face à Trump
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Allemagne et Italie poussent von der Leyen au désarmement unilatéral face à Trump
Donald Trump à mis l’Union européenne à l’amende. Une surtaxe douanière de 30% sera imposée sur toutes les exportations vers les Etats-Unis à compter du 1er août. L’UE va-t-elle se soumettre ou se rebeller ? L’annonce ressemble à un gros coup de pression pour imposer un accord léonin. Le vaisseau Europe tangue. L'Allemagne et l'Italie poussent Ursula von der Leyen à un désarmement unilatéral dans les négociations avec Trump. Mais certains dirigeants se rebellent et accusent la présidente de la Commission de “faiblesse” dans cette guerre commerciale avec les Américains. Mandatée pour négocier au nom des 27, Ursula von der Leyen se refuse à engager une épreuve de force, car cette solution ne fait pas consensus. L’UE s’est dotée d’un instrument anti-coercition capable de frapper de manière “intelligente” les Etats-Unis là où ça fait mal. Mais Ursula ne veut pas l’activer, car “l’heure est aux négociations”.
Le dernier coup de Trump a bouleversé l’agenda de la réunion des ministres du Commerce de l’UE réunis aujourd’hui à Bruxelles. Et l'ambiance est “agitée”, nous a confié un responsable européen. Les Européens étaient prêts à accepter un accord pénalisant, avec un droit de douane de base de 10% et des droits sectoriels plus élevés. C'était le moindre mal. Puis la lettre de Trump est arrivée. Les ambassadeurs des 27 se sont réunis dimanche pour faire le point, trouver une position commune et élaborer une stratégie pour contrer la coercition de Trump. Toutes les actions du président américain sont accompagnées de menaces et de pressions pour contraindre les Européens à accepter ses exigences. Ces agissements sont la définition de la coercition. Mais la Commission von der Leyen ne s’est même pas risquée à dénoncer la coercition.
Surnommé “le bazooka”, le règlement adopté en octobre 2023 suit une procédure assez stricte. Encore faut-il l'actionner, ce que n’a pas fait Ursula von der Leyen. “On aurait dû le faire, même sans prendre de mesures. Cela aurait donné un instrument de pression pour les négociations”, a expliqué à La Matinale Européenne l’ancien directeur général pour le Commerce extérieur Jean-Luc Demarty. Les critiques commencent à poindre contre la manière de négocier de la présidente de la Commission. Ursula von der Leyen suit la stratégie défendue par les gouvernements italien et allemand: renoncer au rapport de force, aux contre-mesures et aux menaces de frapper les services américains, accepter les droits de douane de 10% et limiter les dégâts.
Trump joue de cette division européenne. Le président américain s’est montré magnanime dans le courrier adressé à Ursula von der Leyen: “nous appliquerons un droit de seulement 30% pour les produits de l’UE entrant aux Etats-Unis, indépendamment de tous les tarifs sectoriels.”, annonce-t-il. Trump précise que ce taux de 30 % est "bien inférieur à ce qui est nécessaire pour éliminer la disparité du déficit commercial". Avant le retour de Trump à la Maison Blanche, le tarif moyen américain sur les exportations de l'UE était de 1,47%, contre un tarif européen de 1,35% sur les importations en provenance des États-Unis. Le président américain passe ensuite à la menace: “Si, pour quelque raison que ce soit, vous décidez d'augmenter vos droits de douane et de riposter, alors, quel que soit le chiffre par lequel vous choisissez de les augmenter, il sera ajouté aux 30 % que nous facturons".
Ursula von der Leyen est désormais sous pression. Le président français Emmanuel Macron a exhorté la Commission à accélérer “la préparation de contre-mesures crédibles, en mobilisant tous les instruments à sa disposition, y compris l'anti-coercition si aucun accord n'est trouvé d'ici le 1er août”. “Une négociation sérieuse se fait en établissant un rapport de force”, a renchéri le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad.
Le Parlement européen donne également de la voix . Le président de la commission du commerce international, le socialiste allemand Bernd Lange a dénoncé le fond et la forme de la lettre de Trump, jugée “impertinente” et a demandé qu’une “première liste de contre-mesures soient activées lundi”. Son compatriote Daniel Caspary (CDU - PPE) s’est également insurgé . “À un moment donné, ça suffit. La Commission doit réagir”. “Nous devons rester unis, utiliser pleinement nos outils et riposter si les États-Unis refusent un accord équitable”, a déclaré la libérale suédoise Karin Karlsbro (Liberalerna, Suède), rapporteure du groupe Renew pour les relations commerciales UE-US.
“Vues les menaces de Trump, il ne sert à rien de réagir aux droits de douane avec des droits de douane. Il faut réfléchir à des mesures anti-coercition. La palette des actions est très large”, nous a rappelé un ancien commissaire. L’UE peut décider des restrictions commerciales (imposition de droits de douane accrus, de licences d'importation ou d'exportation, restrictions au commerce des services), des restrictions d'investissement (limitations de l'accès aux marchés publics de l'UE, ou restrictions à l'investissement direct étranger), restrictions à la protection des droits de propriété intellectuelle ou des mesures affectant l'accès aux services financiers de l'UE.
“L’'Europe n'a pas tiré profit de sa soumission et de sa complaisance envers Trump. La gentillesse et l'abandon de la taxe numérique n'ont rien apporté”, souligne l'ancien chef économiste du FMI Olivier Blanchard sur X, partisan de “représailles intelligentes”, très différentes du tarif uniforme américain, probablement aussi mauvais pour les États-Unis que pour l’Europe. “Cela signifie s’attaquer, produit par produit, à ce qui fait le plus mal politiquement ou économiquement aux US et qui fait le moins mal à l’UE”, a détaillé l'économiste. “Oui, il est temps de réagir”, soutient l’ancien Premier ministre italien Enrico Letta, partisan de contre-mesures européennes.
Seulement, voilà, Ursula von der Leyen est allemande et elle n’ose pas aller contre les intérêts de son pays. La ministre allemande de l'Économie, Katherina Reiche, a appelé samedi à “négocier de manière pragmatique une solution avec les États-Unis qui se concentre sur les principaux points de conflit". Pas un mot sur la nécessité d’un rapport de force. L’Allemagne, a écouter Mme Reich, est partisane de la soumission à Trump. Tout le problème de l’UE est là: “une partie des Européens, les Allemands et les Italiens en tête, fait un refus d’obstacle quand il s’agit de tenir un rapport de force avec 'un risque d'escalade'”, nous a expliqué un diplomate.
Ursula von der Leyen a confirmé hier suivre cette ligne. Elle a reporté à nouveau l’application des contre-mesures décidées en réponse aux droits de douane américains sur l'acier et l’aluminium “jusqu'au début du mois d'août”, a-t-elle annoncé. Le premier “rééquilibrage” portant sur 21,5 mds € d'importations en provenance des États-Unis devait entrer en vigueur mardi. La Commission l’avait écarté pour faciliter la négociation d’un accord avec la Maison Blanche. Ursula von der Leyen a également désarmé le règlement anti-coercition. “Il a été créé pour des situations extraordinaires. Nous n'en sommes pas encore là. L'heure est aux négociations", a affirmé la présidente.
Donald Trump a en revanche maintenu ses tarifs porté à 50% sur l'aluminium et l'acier, 25% sur les voitures et 10% sur 70% des autres exportations de l’UE. Emmanuel Macron a chiffré à 60 milliards d’euros les droits cumulés imposés à l’UE par le Président américain depuis le 2 avril, jour du "Libération day” .
“Est-ce judicieux de reculer à nouveau ? J'ai des doutes. Je pensais que l'attente pleine d'espoir était révolue. Pourquoi Trump devrait-il changer d'approche maintenant ?”. Bernd Lange est circonspect. La gestion des négociations commerciales par la présidente de la Commission est jugée désastreuse par ses détracteurs. “Ursula von der Leyen est d’une faiblesse incroyable dans sa réponse. Ils n’ont pas encore compris que ce sera la négociation perpétuelle car ça ne s’arrêtera pas avec les tarifs. Le numérique, la dérégulation, les tax cuts (réduction d'impôts) suivront”, met en garde un ancien responsable européen.
Trump le confirme dans son courrier: l'UE doit autoriser un accès complet et ouvert au marché des États-Unis, sans droits de douane. “Si vous souhaitez ouvrir votre marché jusqu'ici fermé aux États-Unis et éliminer vos politiques et barrières commerciales tarifaires et non tarifaires, nous pourrons, peut-être, envisager une modification de cette lettre”. C'est ainsi que l’on parle à ses vassaux.
La citation
"Jamais depuis 1945, la liberté n’avait été si menacée et jamais à ce point la paix sur notre continent n’avait dépendu de nos décisions présentes. Oui, nous replongeons dans des années où l’histoire se fait".
Emmanuel Macron.
Guerre commerciale
Les ministres du Commerce face au "trop c'est trop" des 30 % de Trump - La lettre de Donald Trump annonçant des droits de douane de 30% contre l'UE à partir du 1er août a surpris les Européens. Un accord de principe était déjà sur la table. La Commission avait accepté des conditions pénalisantes pour l'UE, à commencer par un droit de douane de base de 10%. C'était un sacrifice que la plupart des États membres étaient prêts à faire pour limiter les dégâts. Mais 30% c'est trop et l'UE doit se préparer à réagir. C'est du moins ce qui ressort du débat d'hier entre les ambassadeurs des vingt-sept États membres. La grande question est de savoir comment réagir et jusqu'où. La Commission suit la ligne prudente de l'Allemagne et de l'Italie. Mais plusieurs diplomates sont convaincus que Berlin et Rome seront contraints de changer d'attitude face aux droits de douane de 30% imposés par Trump. Ce sont les ministres du Commerce qui donneront les premières indications lors d'une réunion aujourd'hui. Le commissaire Maros Sefcovic devrait ensuite se rendre à Washington pour discuter avec l'administration Trump. La plupart des États membres sont prêts à apporter de légères modifications à l'accord qui était sur la table la semaine dernière, mais sans aller jusqu'à faire de grandes concessions à Trump.
La Commission officialise le deuxième train de mesures de rétorsion contre les droits de douane de Trump – Est-ce un moyen de sauver la face après avoir choisi de ne pas réagir à la lettre de Trump ? La Commission d'Ursula von der Leyen devrait présenter aujourd'hui aux États membres le deuxième train de mesures de rétorsion en réponse à la guerre commerciale de Trump, après celui de 21 milliards d'euros sur les droits de douane américains sur l'aluminium et l'acier. La présidente de la Commission a confirmé hier qu'il était “prêt”. Mais le montant est inférieur à la proposition de 95 milliards d'euros sur laquelle la Commission avait lancé des consultations avec les États membres et les opérateurs économiques. Selon nos informations, la valeur des produits américains visés s'élève à 72-73 milliards d'euros. Les contre-mesures ne seront adoptées qu'en cas d'absence d'accord. La Commission a expliqué hier aux ambassadeurs des États membres sa stratégie basée sur quatre axes : négocier avec Trump, se préparer aux contre-mesures, se coordonner avec certains partenaires et diversifier les accords commerciaux. Le débat risque d'être animé au Conseil Commerce qui se tiendra aujourd'hui.
Accord politique avec l'Indonésie pour un nouveau traité de libre-échange – Critiquée par Donald Trump avec sa lettre sur les tarifs douaniers, Ursula von der Leyen poursuit la stratégie de diversification des accords de libre-échange face au protectionnisme des États-Unis. Hier, la présidente de la Commission a rencontré le président de l'Indonésie, Prabowo Subianto, et annoncé un accord politique sur l'Accord de partenariat économique global. Les négociations ont duré 10 ans. Il s'appellera CEPA et devra être finalisé d'ici septembre par le commissaire Maros Sefcovic et le ministre indonésien Airlangga Hartarto. "L'accord ouvrira de nouveaux marchés et créera de meilleures opportunités pour nos entreprises. Il contribuera également à renforcer les chaînes d'approvisionnement en matières premières essentielles, essentielles pour l'industrie européenne des technologies propres et de l'acier", a déclaré von der Leyen. "L'Indonésie est l'une des plus grandes économies du monde, avec un PIB de 1 200 milliards d'euros ; c'est un fournisseur leader de biens vitaux pour la transition numérique et verte ; et représente un marché en croissance de plus de 287 millions de personnes. Ensemble, nous représentons un marché de 730 millions de personnes", a rappelé la présidente de la Commission.
Géopolitique
Un autre petit succès de Kallas sur le Moyen-Orient – Après l'accord conclu la semaine dernière avec Israël pour augmenter l'aide humanitaire à Gaza, Kaja Kallas pourrait aujourd'hui revendiquer un autre petit succès diplomatique sur le Moyen-Orient. Ce soir, la haute représentante présidera la cinquième réunion ministérielle entre l'UE et les pays du voisinage méridional. Plusieurs sources nous ont confirmé la présence du ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa'ar, et de son homologue palestinien, Varsen Aghabekian. Ce sera la première fois depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre que les ministres des Affaires étrangères d'Israël et de l'Autorité palestinienne s'assiéront à la même table. Le ministre égyptien, Badr Abdelatty, le ministre marocain, Nasser Bourita, et le ministre syrien, Assad Hassan al-Shaibani, devraient également être présents. La commissaire pour la Méditerranée, Dobravka Suica, participera également à la réunion.
Après l'accord de Kallas, l'Allemagne opposée à discuter de potentielles sanctions contre Israël – Demain, les ministres des Affaires étrangères de l'UE discuteront à nouveau de la situation à Gaza, après que la Haute Représentante, Kaja Kallas, ait réussi à obtenir un accord d'Israël pour améliorer la situation humanitaire dans la bande de Gaza. Plusieurs États membres veulent une discussion substantielle sur les options que Kallas leur a présentées pour sanctionner Israël pour violation de l'accord d'association avec l'UE. Les potentielles sanctions "méritent d'être discutées comme éventuelle méthode de pression si les engagements israéliens ne sont pas mis en œuvre", nous a dit un diplomate. Mais l'Allemagne est opposée, car elle estime que l'accord entre Kallas et Israël est suffisant. Berlin a également une position différente du reste de l'UE sur le rôle de la Gaza Humanitarian Foundation pour la distribution de l'aide humanitaire. Si Kallas veut que l'aide soit distribuée par les agences des Nations Unies et les ONG déjà présentes sur le terrain, l'Allemagne est prête à la canaliser également à travers la Gaza Humanitarian Foundation.
Macron veut une France redoutée et redoutable - “Pour être libres dans ce monde, il faut être craints. Pour être craints, il faut être puissants”. Emmanuel Macron a multiplié les annonces au cours de son traditionnel discours aux armées, la veille du 14-Juillet. Le budget des armées sera porté à 64 milliards d’euros en 2027 avec un ajout de 3,5 milliards en 2026 et 3 milliards supplémentaires en 2027. “Cet effort nouveau, historique et proportionné, est crédible. Il est juste ce qu’il nous faut, mais vraiment ce qu’il nous faut”, a insisté le chef de l’Etat .Mais il n’est question que ce réarmement passe par l'endettement, a affirmé Macron. Le président a renvoyé le financement de cet effort au Premier ministre qui doit présenter son budget mardi. Le président a appelé à combler les “zones de fragilité” des forces armées: nos stocks de munitions, notre défense aérienne et nos moyens de guerre électronique. Il a également plaidé pour “augmenter nos capacités spatiales” et appelé à “pousser au maximum les curseurs de l’entraînement des soldats”. Une remise à niveau des soldes a été effectuée pour les soldats du rang et les sous officiers et elle sera finalisée d'ici la fin de l’année pour les officiers. La France a été désignée comme “adversaire principal" par Moscou. Emmanuel Macron a mis en garde contre “la permanence de la menace russe organisée et durable aux frontières de l’Europe du Caucase à l'Arctique” et a appelé les Européens à “s'organiser pour être capables de faire face et dissuader”.
La Hongrie et la Slovaquie mettent leur veto aux sanctions contre le régime du Rêve Géorgien – La Haute Représentante, Kaja Kallas, a présenté une nouvelle proposition pour sanctionner la dérive du gouvernement du Rêve Géorgien en Géorgie, incluant deux juges dans la liste des 15 personnalités à inscrire sur la liste noire de l'UE. Mais la proposition a été à nouveau bloquée par le veto de la Hongrie et de la Slovaquie. En réalité, derrière Budapest et Bratislava, se cache un groupe plus large de pays qui ne veulent pas adopter une ligne dure avec le régime prorusse à Tbilissi. Il suffit de regarder les signataires d'une déclaration commune sur la détérioration de la situation en Géorgie qui condamne la répression politique et l'adoption de lois visant à étouffer la société civile. Le document ne porte pas la signature de l'Italie, de la Croatie, de la Grèce, de Malte, de Chypre, de la Slovénie, du Portugal, de la Bulgarie, de la Roumanie et du Luxembourg.
La Commission propose un plafond dynamique au prix du pétrole russe – Vendredi, les ambassadeurs des vingt-sept États membres ont à nouveau discuté du dix-huitième paquet de sanctions contre la Russie avec l'objectif de débloquer l'impasse due au veto de la Slovaquie et de la Hongrie. Mais il y a un autre veto qui pourrait affaiblir les nouvelles mesures restrictives : celui de la Grèce, de Malte et de Chypre à la réduction du plafond du prix du pétrole russe de 60 à 45 dollars le baril. La mesure adoptée dans le cadre du G7 sert à réduire les entrées qui alimentent l'effort de guerre avec le Kremlin. Plusieurs États membres sont prêts à avancer même sans les États-Unis, qui ont exprimé leur opposition à la réduction du prix du pétrole. "Dans le cadre du G7, cela a l'effet maximum, mais même le faire avec l'UE et le Royaume-Uni a des conséquences", nous a dit un diplomate. Cependant, la Grèce, Malte et Chypre s'opposent car ils craignent de perdre des contrats pour leurs armateurs. Ursula von der Leyen est également préoccupée par un impact sur les prix mondiaux du brut en raison d'une réduction de l'offre. La Commission a donc proposé une nouvelle version du texte avec un plafond dynamique du prix du pétrole pour le maintenir à 15 dollars inférieur au prix du marché.
Fico espère un accord avec l'UE pour lever le veto aux sanctions contre la Russie – Vendredi, la Slovaquie et la Hongrie ont confirmé leur veto au dix-huitième paquet de sanctions contre la Russie en raison du différend entre Bratislava et la Commission sur la proposition d'abandonner définitivement les importations de gaz russe. Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a déclaré samedi espérer parvenir à un accord avec la Commission d'ici mardi. Demain, les ministres des Affaires étrangères de l'UE se réuniront. "Nous devons gagner quelque chose dans cette bataille, même si ce ne sera pas un résultat 100-0", a déclaré Fico : "Nous voulons des engagements politiques, des garanties de la part des partenaires et de la Commission que ce problème ne retombe pas uniquement sur la Slovaquie". L'une des possibilités est un plafond sur les commissions que la Slovaquie devrait payer à d'autres pays pour le transit de gaz non russe.
MFF
L'heure de vérité sur le budget de l'UE – Mercredi, la Commission d'Ursula von der Leyen présentera la mère de toutes les propositions : le nouveau cadre financier pluriannuel de l'Union européenne, qui fixe le montant du budget 2028-34, les ressources disponibles et les instruments pour les diverses politiques et les modalités de financement de l'UE. Du CFP (l'acronyme anglais est MFF) découle tout le reste. Combien d'argent pour l'agriculture ? Combien pour les régions les plus pauvres ? Combien pour la défense et la compétitivité ? Y aura-t-il de nouveaux instruments de dette, après que le dernier CFP avait permis de lancer NextGenerationEU pour relancer l'économie après la pandémie de Covid-19 ? Ursula von der Leyen a présenté des idées très ambitieuses pour moderniser le budget de l'UE, qui rencontrent de fortes résistances, comme la possibilité de fusionner les fonds pour l'agriculture et ceux pour la cohésion en un chèque unique national à verser sur la base de réformes et d'investissements. La préparation de la proposition de CFP avait été tenue secrète et centralisée par le cabinet de la présidente et la direction générale Budget. Ce week-end, les négociations internes à la Commission se sont intensifiées. Inévitablement, les fuites de nouvelles sur les textes, qui ont commencé à circuler entre les cabinets des commissaires, les représentations des États membres et les députés européens. La proposition du nouveau CFP de mercredi n'est que le début d'un long processus. Pour l'adopter, il faudra l'unanimité des chefs d'État et de gouvernement.
Taxe sur les grandes entreprises, accises pour le tabac, taxe sur les déchets électroniques – Nos amis du Financial Times et de Contexte ont anticipé la proposition de la Commission sur les "ressources propres", c'est-à-dire les recettes directes au budget communautaire qui permettent de réduire la contribution des États membres. La principale nouveauté est une nouvelle taxe sur les grandes entreprises opérant sur le marché unique, qui devrait être imposée aux sociétés avec un chiffre d'affaires supérieur à 50 millions d'euros avec un système de taux progressifs. Une autre nouveauté est une accise européenne sur le tabac, justifiée par les objectifs de la politique sanitaire, qui devrait être appliquée également aux nouveaux produits. Enfin, la Commission voudrait une taxe sur les déchets électroniques non recyclés, similaire à celle déjà en vigueur sur les déchets plastiques non recyclés, et imagine une entrée sur les petits colis entrant dans l'UE. Le document confirme également certaines propositions remontant à 2021, comme destiner une partie des recettes générées par le système d'échange de quotas d'émissions ETS et le Mécanisme d'ajustement carbone CBAM au budget de l'UE.
Von der Leyen proposera plus de flexibilité pour le nouveau CFP – Nos amis de Contexte ont également anticipé une autre des propositions liées au nouveau CFP, qui devraient être présentées mercredi, celle qui fixe la structure générale du futur budget pluriannuel. Trois chapitres sont prévus, plus un quatrième pour les dépenses de l'administration. Dans le CFP actuel (2021-17), les chapitres du budget de l'UE étaient au nombre de cinq. La Commission espère obtenir beaucoup plus de flexibilité dans la gestion des ressources de l'UE, en particulier grâce à la création de trois "instruments spéciaux" : une réserve pour l'Ukraine, un instrument de flexibilité et un instrument unique de marge. Derrière cette dernière formule technocratique se cache la possibilité de s'endetter par le biais des marges du budget – la différence entre les plafonds pour les engagements de dépenses et les paiements de dépenses – comme cela s'est produit avec les instruments de prêt SURE (pour la pandémie) et SAFE (pour le réarmement). Dans le document publié par Contexte, il n'y a pas les chiffres, qui ne seront révélés que mercredi.
Allemagne
Première crise au gouvernement Merz sur la nomination des juges constitutionnels – La nomination de trois juges constitutionnels en Allemagne a provoqué la première crise interne à la grande coalition qui soutient le gouvernement de Friedrich Merz en Allemagne. Vendredi, le Bundestag a reporté le vote pour la nomination de trois juges à la Cour constitutionnelle allemande, après que le bloc CDU-CSU a refusé de soutenir la candidate des sociaux-démocrates, la juriste Frauke Brosius-Gersdorf, en raison de ses positions favorables à l'avortement. Les conservateurs ont utilisé comme excuse de vagues accusations de plagiat sur la thèse de doctorat de Frauke Brosius-Gersdorf. "Ce n'est pas un bon jour pour la démocratie", a déclaré l'un des leaders du groupe parlementaire du SPD, Dirk Wiese. La Cour constitutionnelle de Karlsruhe est l'une des institutions les plus respectées en Allemagne. La politisation de la nomination de ses juges pourrait nuire à son image.
Cela se passe aujourd'hui
Conseil Commerce
Conseil Agriculture et Pêche
Conseil européen : le président Costa avec la présidente de la Commission von der Leyen reçoit le Premier ministre de l'Arménie, Nikol Pashinyan
Conseil d'association UE-Amérique centrale
Commission : déclarations à la presse de la vice-présidente Henna Virkkunen avec la ministre danoise des Affaires numériques, Caroline Stage, sur la protection des mineurs en ligne
Commission : les commissaires Ribera et Hoekstra à Pékin pour le dialogue UE-Chine sur l'environnement et le climat
Parlement européen : audition en commission Commerce international des représentants de la Commission sur les négociations commerciales UE-États-Unis
Parlement européen : audition en commission Affaires économiques du commissaire Dombrovskis et de Pietro Cipollone, membre du conseil de la BCE
Parlement européen : audition en commission Contrôle budgétaire des candidats au rôle de directeur général de l'Olaf
OTAN : le secrétaire général Rutte aux États-Unis rencontre le président Donald Trump, le secrétaire d'État Marco Rubio et le secrétaire à la Défense Pete Heghset
OTAN : séminaire Roses-Roth avec la présidente du Parlement européen Metsola et les commissaires Kos et Kubilius
Eurostat : statistiques sur la protection sociale en 2022 ; données sur les langues étrangères dans les écoles secondaires en 2023