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Crise de confiance à l’Otan
L’Otan doute. Les alliés ne font plus confiance aux Etats-Unis. L'agressivité du président Trump vis-à -vis du Canada, du Danemark et de l’Union européenne a fait l’effet d’une douche froide. Et son rapport avec la Russie sème le trouble. L'Alliance réunit aujourd'hui ses ministres des affaires étrangères au siège de l’organisation à Bruxelles. Ce sera la première confrontation avec Marco Rubio au lendemain de la punition collective infligée par Trump. Le secrétaire d’Etat veut le maintien des Etats-Unis dans l’Otan, mais son influence semble limitée sur les décisions d’un président égotique et vindicatif.
Donald Trump veut que le sommet de l’Otan en juin à La Haye soit un succès personnel. Il l’a dit à Mark Rutte lors de leur très long entretien à Washington. Le Néerlandais est dans une position difficile. Il sait flatter le vieux président américain. Ce talent a beaucoup aidé à sa nomination au poste de secrétaire général de l’Otan. Mais il ne peut pas demander l’impossible aux alliés. Or Trump demande de porter les dépenses de défense à 5% du PIB.
L'objectif est jugé “irréaliste”. Huit sont en deçà de l’engagement pris en 2014 de consacrer 2% de leur PIB à leur dépenses de défense en 2024. Les mauvais payeurs ne sont pas insignifiants: Italie, Canada, Espagne, Portugal, Belgique, Luxembourg, Croatie et Slovénie. Trump sait se montrer cinglant et despotique Il avait publiquement humilié la chancelière allemande Angela Merkel lors du sommet de l’Otan de juillet 2018. Qui sera sa cible en juin ? L’Espagnol Pedro Sanchez a le profil idéal, car il est le plus mauvais payeur de l’Alliance. Trump a déjà dénigré l’Espagne, incluse dans “les nations BRICS “ lors d’une conférence de presse. “C’était volontaire” a confié à La Matinale Européenne un responsable espagnol sous couvert de l’anonymat.
Personne ne se risque à dire si le premier sommet du second mandat de Trump sera un succès ou un échec tant les sujets de contentieux sont nombreux, du “partage du fardeau” à l’Ukraine, sans oublier le Groenland. Les alliés vont sonder Rubio. Un nouveau plafond à un peu plus 3% du pour les dépenses de défense est en discussion. Plusieurs alliés vont aller plus loin, comme la Pologne qui a annoncé leur consacrer 4,9% de son PIB et a engagé des travaux pour construire un “bouclier’”à sa frontière avec le Bélarus. Les trois Etats baltes et la Finlande sont dans cet élan . Les pays de l’UE –23 sont membres de l’Otan– réarmement. 800 milliards vont être consacrés à la Défense européenne au cours de la décennie. Les Européens mettent le paquet , mais effort sera-t-il suffisant pour satisfaire Trump ?
Si le sommet de la Haye est consacré au partage du fardeau avec un objectif chiffré en milliards de dollars et des annonces sur la montée en puissance des Européens pour permettre aux Etats-Unis de désengager et rapatrier leurs forces conventionnelles, il peut être un succès. Donald Trump pourra à raison s’en vanter, car il aura forcé ses alliés à faire ce qui devait être fait depuis longtemps, confie un responsable de l’Alliance.
Mais le président américain demande plus que 3%. “Les Etats-Unis restent engagés sur l’article 5 (solidarité en cas d’attaque) mais ils ont des attentes très claires: des dépenses plus importantes de ce côté de l’Atlantique”, a expliqué Mark Rutte hier lors de la présentation de la réunion. “Il faudra dépenser beaucoup plus que 3% pour combler les lacunes capacitaires et atteindre les objectifs des plans de défense”, a averti le secrétaire général.
Marco Rubio saura-t-il apaiser les craintes des alliés ? L’agressivité de Donald Trump et de JD Vance ont traumatisé. Pour la première fois, le président des Etats-Unis et son vice-président annoncent leur volonté d’annexer le Canada et le Groenland et montrent un mépris total pour leurs alliés. Ils humilient l’Ukraine, pactisent avec la Russie, son agresseur, imputent la responsabilité du conflit à la volonté de l’Ukraine de rejoindre l'Alliance, se désengagent militairement de l’Otan à un moment de grande tension avec Moscou et laissent douter de leur engagement à défendre l’Alliance en cas d’agression par la Russie.
Le secrétaire d’Etat américain va sans doute se montrer rassurant et va chercher à endormir les alliés avec de bonnes paroles. Mais Marco Rubio est-il la voix de Donald Trump ? Représente-t-il ce que pense le président américain ? A son crédit, il a fait voter par le Congrès américain en décembre 2023 une loi disposant qu'aucun président ne peut suspendre, résilier, dénoncer ou se retirer de l'Otan sans une loi du Congrès ou l'approbation des deux tiers du Sénat américain.
Pour le moment, les Etats-Unis ont l’intention de retirer leurs forces conventionnelles d’Europe –100.000 soldats américains sont actuellement stationnés dans les pays du Vieux continent– mais aucune remise en cause de la dissuasion nucléaire n’a été formulée. Si la bombe américaine reste en Europe, un militaire américain, le SACEUR (commandant suprême des forces alliées) , continuera à diriger militairement l’Otan. Des rumeurs ont circulé sur le retrait du général Christopher Cavoli, nommé en 2022, dans le cadre de la purge des généraux menée par Trump et Vance. Mais elles ont été démenties par le Pentagone.
Pour transporter “B61-12”, la bombe américaine, il faut des F-35 dans la version A. Ce n’est pas un hasard si le Danemark, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont annoncé avoir confirmé leurs commandes avant la réunion de l’Otan. “Pour l'heure, la France ne propose pas une alternative crédible à la dissuasion élargie états-unienne au-delà d'une simple déclaration annonçant que nos intérêts vitaux ont une dimension européenne, sans apport concret. Nos alliés gardent à juste titre un ticket chez le partenaire transatlantique, aussi peu fiable soit-il”, souligne Etienne Marcuz, spécialiste français des systèmes stratégiques.
L'augmentation des budgets de la défense des Européens va permettre de faire beaucoup plus en équipements européens et en équipements américains, soutiennent les spécialistes. La demande met sous pression les industriels de la défense des deux côtés de l’Atlantique car il n’ y a pas grand chose à vendre. Mais un problème de confiance se pose pour les armements américains et il dicte certains achats en Europe. Il n’a pas encore d'annulation de contrats pour les F-35, mais une diversification des achats est constatée, résume un diplomate européen.
L’inconnue demeure ce que les Américains veulent faire de l’Otan et la stratégie vis-à -vis de la Russie. Rutte a été clair: “Il n’y aura pas de normalisation des relations avec la Russie une fois la guerre en Ukraine terminée. Cela ne se produira pas. La menace russe persiste. Cela va prendre des décennies car il y a un manque total de confiance. Je ne suis pas optimiste”. Les agences du renseignement américain considèrent pour leur part que “les tendances géopolitiques, économiques, militaires et politiques intérieures actuelles de la Russie soulignent sa résilience et la menace persistante qu’elle représente pour la puissance, la présence et les intérêts mondiaux des États-Unis”. L’analyse est consignée dans un rapport publié fin mars et remis à la directrice de la direction du renseignement Tulsi Gabbard, une trumpiste pro-russe.
La Russie demeure-t-elle une menace pour Donald Trump ? Mark Rutte ne répond pas. Il félicite le président américain pour avoir engagé les discussions avec Vladimir Poutine, mais ne condamne pas les attaques du président américain contre le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Rutte refuse de se prononcer sur les tarifs douaniers imposés aux alliés. Il se refuse même à condamner l’indécence américaine de s’attaquer à un autre membre de l’Alliance, le Danemark, pour lui prendre le territoire du Groenland. “Si Trump fait des concessions à la Russie et parle comme Poutine, le sommet de La Haye sera un grand échec“, estime un responsable européen. Ce sera le message confié à Marco Rubio. L’espoir est que le secrétaire d’Etat américain sera plus courageux que le secrétaire général de l’Otan et fera remonter le message à Donald Trump.
La citation
"Je suis absolument convaincu que cette alliance est là pour durer, avec les Etats-Unis. Leur engagement est absolument clair".
Mark Rutte, secrétaire général de l'OTAN.
Guerre commerciale
Trump annonce des droits de douane supplémentaires de 20 % contre l'UE – Le président américain, Donald Trump, a annoncé hier soir des droits de douane de 20 % contre l'Union européenne, se lançant dans une guerre commerciale mondiale contre les alliés et rivaux des États-Unis. "Pendant des décennies, notre pays a été pillé, dépouillé et violé. Cela n'arrivera plus", a déclaré Trump dans le Rose Garden de la Maison Blanche devant des membres du gouvernement et des travailleurs de l'industrie automobile. "Nous calculerons les droits de douane en combinant tous leurs droits", mais "puisque nous sommes gentils, nous leur facturerons environ la moitié de ce qu'ils nous facturent". Trump a montré un panneau avec les estimations de son administration des droits de douane et des autres barrières non tarifaires dont les entreprises américaines seraient victimes dans d'autres pays. Pour l'UE, le calcul est de 39 %. Le droit de douane réciproque "avec la remise" de Trump s'élèvera à 20 %. Le président américain a fixé un droit de douane minimum de 10 % pour tous les pays. La Chine se verra imposer un droit de douane de 34 %. Pour le Royaume-Uni, le taux sera de 10 %. Le 2 avril sera rappelé comme "le jour de la déclaration d'indépendance économique", a déclaré Trump.
Von der Leyen dénonce un coup dur pour l'économie mondiale et promet une réponse - Ursula von der Leyen a exprimé ce matin son regret face à la décision de Donald Trump d'imposer de nouveaux tarifs douaniers au monde entier, y compris à l'UE. "L'économie mondiale en souffrira énormément. L'incertitude augmentera vertigineusement et déclenchera une montée supplémentaire du protectionnisme", a déclaré la présidente de la Commission, dénonçant le fait qu'"il semble n'y avoir aucun ordre dans le désordre" créé par Trump. "Dès le début, nous avons toujours été prêts à négocier avec les États-Unis pour éliminer toute barrière résiduelle au commerce transatlantique. En même temps, nous sommes prêts à répondre", a déclaré von der Leyen. Après les tarifs douaniers promis en réponse à ceux américains sur l'aluminium et l'acier, "nous nous préparons maintenant à d'autres contre-mesures pour protéger nos intérêts et nos entreprises si les négociations échouent". Von der Leyen a assuré qu'elle défendrait "toujours l'Europe", mais "il n'est pas trop tard" pour trouver un accord.
Unité et dialogues stratégiques pour aider les entreprises européennes - La présidente de la Commission s'est exprimée depuis Samarcande, où se tient aujourd'hui un sommet avec l'Asie centrale, mais elle a voulu s'adresser directement aux citoyens européens. "Je sais que beaucoup d'entre vous se sentent déçus par notre plus vieil allié. Nous devons nous préparer à l'impact que cela aura inévitablement", a déclaré von der Leyen. "L'Europe a tout ce dont elle a besoin pour surmonter cette tempête", a assuré la présidente de la Commission. "Nous serons unis et nous nous défendrons les uns les autres. Notre unité est notre force". Von der Leyen a promis de rester "aux côtés de ceux qui seront directement touchés" par les décisions de Trump. "Nous allons maintenant convoquer des dialogues stratégiques avec les secteurs de la sidérurgie, de l'automobile et de la pharmacie. Et d'autres suivront", a déclaré la présidente de la Commission. "L'Europe est unie pour nos entreprises, pour nos travailleurs et pour tous les Européens".
Réarmement
Le Royaume-Uni veut faire une dette commune avec les Européens, la coalition des volontaires – Le scoop est du Financial Times et est surprenant. Le Royaume-Uni a fait circuler une proposition pour établir avec certains pays de l'UE une institution supranationale pour des achats et des réserves communes d'armes via un fonds de dette commune destiné aux pays de la coalition des volontaires. Soutenu par du capital et des garanties, le fonds devrait être utilisé pour fournir des prêts aux gouvernements à des taux favorables et des achats directs d'équipements militaires, créant des stocks communs auxquels les pays individuels peuvent puiser. Le document informel a été rédigé par des fonctionnaires du Trésor de Londres. Ce n'est pas la position officielle du gouvernement britannique. Mais il pourrait être discuté lors de la réunion informelle des ministres des Finances qui se tiendra à Varsovie les 11 et 12 avril, où la présidence polonaise a également invité le chancelier de l'Échiquier, Rachel Reeves. Selon le Financial Times, le "non paper" britannique a été accueilli avec un certain scepticisme à Bruxelles et dans les autres capitales.
La présidence polonaise espère accélérer sur SAFE, mais les 27 sont divisés sur le Royaume-Uni et le Canada – SAFE est l'instrument de 150 milliards d'euros proposé par Ursula von der Leyen dans son plan de réarmement pour fournir des prêts aux États membres pour les achats d'armes. Hier, la présidence polonaise du Conseil de l'UE a présenté un premier texte aux gouvernements, modifiant la proposition initiale. L'objectif de la Pologne est d'accélérer pour garantir que les fonds pour les capacités de défense soient disponibles le plus tôt possible. “Mais il reste encore beaucoup de travail à faire”, nous a dit un diplomate. Les vingt-sept sont encore divisés sur les règles d'éligibilité et la simplification. Plusieurs délégations ont demandé qu'au moins le Royaume-Uni et le Canada puissent participer. D'autres veulent plus de clarté sur l'exonération de TVA pour les achats avec SAFE. En outre, plusieurs gouvernements insistent pour que le règlement soit simple et n'impose pas de charges administratives à l'industrie. Certains frugaux veulent préciser qu'il s'agit seulement d'un instrument de crise temporaire. La Pologne espère parvenir à un accord avant l'Ecofin de mai. Une nouvelle proposition de compromis sera discutée par les ambassadeurs mercredi prochain.
Géopolitique
Kos annule une visite en Turquie après l'arrestation d'Imamoglu et la répression – La commissaire à l'Élargissement, Marta Kos, a décidé d'annuler une visite en Turquie, après l'arrestation du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, et la répression des manifestations de protestation qui ont suivi. Kos devait participer au Forum d'Antalya prévu du 11 au 13 avril, puis se rendre à Ankara pour rencontrer le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan. “Après les récents développements préoccupants, nous devons recalibrer soigneusement notre engagement, en gardant les canaux de dialogue ouverts pour discuter des questions d'intérêt mutuel, car la Turquie est un partenaire clé pour nous”, a expliqué hier un porte-parole de la Commission.
Un autre avertissement de Kallas à la Géorgie - Le Parlement géorgien a adopté hier une série de nouvelles lois, dont l'obligation d'enregistrement pour les agents étrangers et la nouvelle législation sur les chaînes de télévision, qui restreignent encore davantage les libertés et répriment la dissidence. Alors que les citoyens géorgiens continuent depuis plus de 120 jours leurs manifestations quotidiennes contre le régime du parti pro-russe Rêve géorgien, l'UE a réagi hier par des mots. Les nouvelles mesures “érodent encore davantage les fondements de la démocratie en Géorgie. Ces actions sont fondamentalement incompatibles avec les valeurs de l'UE de démocratie, d'État de droit et de pluralisme des médias et sont bien loin de ce que nous attendrions d'un pays candidat”, ont déclaré la Haute représentante Kaja Kallas et la commissaire Marta Kos : ces lois “auront un impact négatif sur le parcours de la Géorgie vers l'UE. L'adhésion à ces valeurs de l'UE n'est pas négociable”. En réalité, le processus d'adhésion a déjà été gelé.
État de droit
La Commission suit le PPE et l'extrême droite dans la chasse aux sorcières des ONG – Dans les plis d'un communiqué publié après le refus de la commission Environnement d’approuver une motion de rejet du programme de travail de LIFE, la Commission a annoncé un changement dans sa politique de financement des ONG en suivant la campagne menée par le PPE et l'extrême droite pour discréditer les organisations de la société civile. Après avoir déjà adopté des mesures pour empêcher que les programmes de travail des ONG prévoient des activités de lobbying indues, la Commission entend modifier les règles pour interdire le lobbying ciblé sur des fonctionnaires ou des députés européens individuels, ou dans des secteurs très spécifiques. Un porte-parole n'a pas été en mesure de nous dire ce que signifie “activité de lobbying indu”, ni de clarifier quelles sont les “politiques spécifiques” sur lesquelles les ONG ne pourront pas jouer leur rôle pour contribuer à l'élaboration des politiques européennes, comme prévu par le règlement LIFE. “Nous ne voulons pas donner l'impression que nous obligeons les ONG à faire du lobbying auprès de membres individuels du Parlement européen”, a déclaré le porte-parole.
Les modifications des règles contre les ONG - LIFE est le programme phare sur l'environnement de la Commission européenne, doté de plus de 5 milliards d'euros pour la période 2021-27. Environ 15 millions d'euros par an sont destinés aux ONG. Le reste va à des entreprises privées et à des autorités publiques pour promouvoir les objectifs environnementaux. Le porte-parole de la Commission a déclaré que deux cas ont été identifiés où les ONG prévoient dans leur programme de travail du lobbying ciblé sur des fonctionnaires ou des députés individuels. Le programme de travail n'est pas signé par la Commission, mais est annexé aux conventions : publié par les ONG de manière autonome, il sert à obtenir d'autres financements publics ou privés. La Commission limitera la liberté des ONG avec les modifications qu'elle entend introduire sur le lobbying ciblé et les politiques spécifiques interdites. En outre, l'agence qui sélectionne de manière indépendante les programmes à financer, CINEA, devra examiner la procédure de sélection des membres du comité d'évaluation LIFE et mettra en œuvre des mesures pour garantir la pleine indépendance et transparence.
Les socialistes demandent des explications à la Commission, les souverainistes préparent la commission d'enquête – Le groupe des Socialistes & Démocrates a demandé hier à la commissaire à l'Environnement, Jessika Rowall du PPE, d'expliquer pourquoi la Commission “prend injustement pour cible les ONG dans le cadre du programme LIFE”. Selon les socialistes, “cette manœuvre motivée politiquement risque de légitimer les attaques de la droite visant à faire taire la société civile. Nous ne l'accepterons pas”, ont assuré les socialistes. Pendant ce temps, le groupe des souverainistes de l'ECR a annoncé avoir recueilli les signatures pour proposer la création d'une commission d'enquête sur les financements aux ONG. Le président du PPE, Manfred Weber, détient le vote décisif pour sa création. La campagne pour discréditer les ONG repose sur des accusations fausses. La Commission n'a jamais payé pour faire du lobbying direct auprès des députés européens. Mais cela n'empêche pas la droite et l'extrême droite de persévérer dans leur chasse aux sorcières. La prochaine occasion sera un rapport de la Cour des comptes de l'UE qui sera publié la semaine prochaine.
Industrial Deal
La Commission contre 26 États membres et le PE pour défendre l'Allemagne sur le plastique - En octobre 2023, la Commission von der Leyen I avait proposé un règlement pour prévenir la pollution par les microplastiques due à la libération de granulés de plastique en raison de manipulations incorrectes tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Le 2 avril 2024, la Commission von der Leyen II est prête à jeter le règlement à la poubelle, malgré le soutien de 26 États membres et des négociateurs du Parlement européen. La raison ? L'opposition de l'Allemagne. Un accord est en vue dans les négociations entre la présidence du Conseil de l'UE et le Parlement européen. Lors d'une réunion des ambassadeurs hier, la Pologne a enregistré le consensus de 26 États membres et du Parlement sur le texte de compromis, qui inclut la certification pour les PME gérant des granulés de plastique au-delà d'un seuil de mille tonnes par an. L'Allemagne a exprimé ses réserves, citant des préoccupations liées aux charges administratives pour les PME. La Commission a menacé de s'opposer à l'accord, prélude à un possible retrait de la proposition, si le compromis sur la table est adopté. Paradoxalement, la proposition initiale de la Commission prévoyait plus de charges pour les PME.
Le Parlement arrête aujourd'hui les horloges de la durabilité (pénalisant les entreprises vertueuses) - La plénière du Parlement européen votera aujourd'hui "Stop the clock", la proposition de la Commission pour arrêter les horloges consacrées aux obligations de reporting imposées aux entreprises sur la durabilité. Dans le premier paquet de simplification appelé “Omnibus”, la Commission a proposé de reporter de deux ans l'entrée en vigueur des exigences de la directive sur la publication d'informations en matière de durabilité des entreprises (CSRD) et d'un an l'échéance pour la transposition et la première phase d'application de la directive sur le devoir de vigilance en matière de durabilité des entreprises (CSDDD). Malgré le vote contraire du groupe des socialistes, les horloges devraient être arrêtées grâce au PPE, aux libéraux de Renew et aux groupes d'extrême droite. Le temps servira à renégocier et corriger les deux dispositions. Le résultat sera de pénaliser les entreprises vertueuses. "Le report hâtif pourrait saper la crédibilité du cadre de reporting sur la durabilité et punir les entreprises qui ont déjà engagé des ressources pour respecter les délais imminents", a déclaré l'Institute for Energy Economics and Financial Analysis.
Interrail
La Commission offre 36 000 billets aux jeunes – Êtes-vous un jeune lecteur, né entre le 1er juillet 2006 et le 30 juin 2007 ? La Commission a ouvert hier les candidatures pour un nouveau cycle de DiscoverEU, le programme qui met à disposition de ceux qui ont 18 ans 36 000 pass de voyage en train pour découvrir l'Europe. Ce qui s'appelait autrefois Interrail pourra être effectué pour un maximum de 30 jours entre le 1er juillet 2025 et le 30 septembre 2026. Comment obtenir les pass ? Il est nécessaire de compléter un bref questionnaire sur le portail européen pour les jeunes. Ne perdez pas de temps : les candidatures se termineront mercredi 16 avril.
Cela se passe aujourd'hui
Sommet UE-Asie centrale à Samarcande en Ouzbékistan avec Costa et von der Leyen
OTAN : réunion des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles
Présidence polonaise de l'UE : réunion informelle des ministres de la Défense à Varsovie
Parlement européen : session plénière à Strasbourg (débats sur le plan d’action sur les maladies rares ; l'institution de la Journée européenne des Justes ; le 110e anniversaire du génocide arménien ; la protection de la santé des touristes)
Commission : le commissaire Dombrovskis participe au Dialogue économique de haut niveau UE-Turquie
Commission : le commissaire Brunner à Lech en Autriche participe à un débat sur “Guerres, migration et menaces à la sécurité en Europe”
Commission : le commissaire Serafin à Helsinki
Commission : la commissaire Suica à Grenade intervient à l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée
Cour de justice de l'UE : conclusions de l'Avocat général sur l'interdiction en Pologne de transcrire un mariage homosexuel contracté en Allemagne
Comité des régions : session plénière (débat avec le commissaire Kadis sur le Pacte des Océans ; débat avec le vice-président Fitto ; débat avec Enrico Letta sur la compétitivité)
Eurostat : prix de la production industrielle en février ; données sur le trafic d'êtres humains en 2023 ; première publication des comptes sectoriels au quatrième trimestre ; balance des paiements au quatrième trimestre