Cyber défense: le bouclier de l'UE à l’épreuve des typhons chinois
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Cyber défense: le bouclier de l'UE à l’épreuve des typhons chinois
L’alerte est sérieuse. Les autorités américaines ont mis en garde leurs homologues de l’UE contre l’infiltration des infrastructures stratégiques dans des pays de l’UE par des hackers affiliés au gouvernement chinois afin de pouvoir mener des actions de sabotage. Les dirigeants européens réunis aujourd’hui en sommet ont prévu une discussion sur l'UE dans le monde. En théorie, la Chine et sa “rivalité stratégique” devraient être une priorité. Le sujet est délicat. L’Union européenne s’est dotée d’un “bouclier cyber” et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis des actions. Mais que vaut ce bouclier si la plupart des Etats membres, dont son pays, l’Allemagne, restent dans le déni des actions malveillantes de la Chine pour ne pas froisser un partenaire commercial vital pour leurs économies ?
“Nous avons besoin que la Chine quitte les chemins de fer allemands, les ports allemands et les télécommunications allemandes, car si la Russie attaque les alliés de l'Otan dans les années à venir, de nombreuses divisions de l’Alliance devront traverser l'Allemagne pour sauver nos alliés baltes et c'est à ce moment là que la Chine frappera avec des actions de sabotage. Tout le monde au sein de l'Otan le sait en détail et l'Allemagne fait comme si cela n'était pas un problème depuis des années. Il ne s'agit pas seulement d'une stupidité stratégique, mais aussi d'un sabotage direct des plans de défense de l'Otan et d’une menace pour l'existence de nos alliés baltes”. Jakub Janda, directeur du centre pour la politique de sécurité de Prague, n'a pas mâché ses mots dans son message posté sur X le 14 décembre.
Janda, spécialiste des opérations d’influence hostiles, réagissait à l’alerte lancée par l'Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA), l'Agence de sécurité nationale (NSA) et le Federal Bureau of Investigation (FBI) sur une attaque de grande envergure menée par un groupe de pirates informatique, Salt Typhoon, contre les Etats-Unis et plusieurs pays européens. “Des acteurs malveillants affiliés à la République populaire de Chine (RPC) ont compromis les réseaux de grands fournisseurs mondiaux de télécommunications pour mener une vaste et importante campagne de cyberespionnage”, ont annoncé les trois agences dans un communiqué commun avec leurs homologues du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle Zélande.
La directrice du Cisa, Jen Easterly, a remis une pièce dans la machine avec une mise en garde encore plus préoccupante. “La grande nouvelle de ces dernières années à laquelle tout le monde devrait prêter attention – entreprises, propriétaires et exploitants d’infrastructures critiques de toutes tailles – concerne en réalité l’acteur connu sous le nom de Volt Typhoon, qui s’est efforcé de s’infiltrer dans nos infrastructures critiques les plus sensibles, non pas pour espionner, mais plutôt pour les perturber ou les détruire en cas de crise majeure dans le détroit de Taïwan. Nous vivons donc dans un monde où une guerre en Asie pourrait avoir des conséquences très réelles sur la vie des Américains… dans tout notre pays, avec des attaques contre des pipelines, contre des installations hydrauliques, contre des nœuds de transport, contre des communications, tout cela pour provoquer une panique sociale et pour dissuader notre capacité à mobiliser la puissance militaire et la volonté des citoyens”.
Les réseaux de communication sont la porte d’entrée des hackers chinois. Ils ont pénétré les réseaux téléphoniques américains et personne ne parvient à les en déloger. Selon les responsables américains, l’objectif du groupe Salt Typhoon était de donner aux agents chinois un accès permanent aux réseaux de télécommunications à travers les États-Unis en compromettant des appareils tels que des routeurs et des commutateurs gérés par des sociétés comme AT&T, Verizon, Lumen. Mais Salt Typhoon ne vise pas seulement les Américains. L’Europe est également concernée. Début décembre, Anne Neuberger, conseillère adjointe à la sécurité nationale de la Maison Blanche pour le cyberespace et les technologies émergentes, a annoncé que “la campagne chinoise a touché des dizaines de pays à travers le monde”. La responsable américaine a ajouté que “les attaquants sont très probablement toujours à l'intérieur des réseaux de télécommunications”.
Le groupe Deutsch Telecom est une porte d’entrée en Europe et l’importance prise par les groupes chinois Huawei et ZTE, qui représentent 47% de l’ensemble des installations pour la 5G dans l’UE, sont une source de préoccupation . Seulement voilà, “l’Allemagne laisse faire”.
L’Union européenne s’est dotée d’un “bouclier cyber” et a constitué une “cyber armée de réserve”. Le projet a été porté par le commissaire Thierry Breton. Le dispositif est encadré par un règlement, le “Cyber Solidarity Act”. Il est opérationnel et il sera révisé en 2025. Il s’appuie sur le “Cyber Resilience Act” entré en vigueur en décembre 2024 qui fixe des règles communes concernant les objets connectés et la législation NIS2 pour des obligations en matière de sécurité pour les entreprises. L’arsenal cyber est prêt. Mais l’UE est-elle prête à l’utiliser ?
“La Commission européenne est informée de l’enquête menée par le gouvernement américain sur la campagne d’espionnage informatique –Salt Typhoon– sur les infrastructures de télécommunications commerciales américaines. Elle suit la situation de très près, y compris en ce qui concerne les potentielles cyberattaques sur tous nos secteurs critiques”, a indiqué à la Matinale Européenne Thomas Regnier, le porte-parole pour la souveraineté technologique, la défense, l’espace et la recherche. Les échanges avec les Etats membres sont “sensibles et confidentiels”, a précisé le porte-parole. “Pour cette raison, nous ne nous ne pouvons pas fournir davantage d’informations à ce stade”, a-t-il expliqué.
En 2024, la Commission et les États membres de l’UE ont publié des évaluations des risques sur le secteur des télécommunications dans l’UE, qui incluent le risque d’espionnage par des acteurs de la menace parrainés par des États. L’Union a opté pour une approche prudente car les accusations américaines sont portées contre le gouvernement chinois. La Chine est un acteur difficile pour les Européens. Si de tels actes d’espionnage et d’infiltration pour perturber voire saboter peuvent être imputés à un groupe de hackers commandités par Pékin, il faudrait considérer la Chine comme “un risque majeur”, un pas que nombre de gouvernements de l’UE et au premier chef l’Allemagne ne sont pas prêts à franchir.
Ursula von der Leyen n’a pas élaboré sur ses projets pour la cyberdéfense, mais la Finlandaise Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive chargée de la technologie et de la sécurité, a des idées très précises. “Il faut éviter les dépendances critiques à l'égard d'un seul fournisseur et écarter de notre chaîne d'approvisionnement les fournisseurs à haut risque sur la base d'évaluations des risques de sécurité convenues à l'échelle de l'Union, y compris en collaborant avec les États membres pour faire appliquer efficacement la mise en œuvre de la boîte à outils de la 5G”, a-t-elle déclaré aux élus européens lors de son audition pour son poste. Mme Virkkunen a été plus loin: “Cela signifie également que tous nos appareils connectés à l'internet ne doivent présenter aucune vulnérabilité connue lorsqu'ils arrivent sur le marché et sont sûrs pour les entreprises et les consommateurs. Et nous disposons désormais d'un cadre de cybersécurité solide et complet pour y parvenir”, a-t-elle affirmé.
Une évaluation des risques attend donc les groupes chinois Huawei et ZTE. Mais le groupe américain Microsoft, en position dominante, pose lui aussi problème avec ses failles de sécurité. Or la plupart des entreprises critiques dans l’UE sont sous Windows. Conséquence de ces vulnérabilités, “les Etats membres sont réticents à l’échange d’informations. Ils le font avec parcimonie et avec les Etats avec lesquels ils se sentent en confiance”, nous a expliqué une source européenne.
La création de standards est la prochaine bataille et elle va opposer l’UE et les Etats-Unis. C’est une bataille industrielle et l’UE doit agir unie, plaide l’ancien chef du gouvernement italien Enrico Letta, auteur d’un rapport sur le Grand marché. “Il y a trente ans, le monde industriel des télécoms avec le GSM, la 3G était européen. Aujourd'hui tout est américain ou chinois. Pourquoi ? Parce qu’on est à 27”, souligne-t-il. “Quand on a besoin d’être protégés, ou bien on se protège ensemble, ou bien on est fichus”.
La citation
“Plus l'UE est grande, plus elle est forte. Si nous ne faisons pas un pas en avant, d'autres le feront”.
Roberta Metsola.
Sommet
Accord sur les conclusions avant le sommet, la méthode Costa marche - C’est exceptionnel: les conclusions du sommet européen ont été agréées hier, avant le début de la réunion et les dirigeants européens vont pouvoir aujourd'hui se consacrer à des discussions de fonds et non plus à des querelles sur les formules et les mots qui leur faisaient perdre un temps de dingue et nuisait à la bonne entente autour de la table. Antonio Costa a entendu cette doléance au cours de sa tournée des capitales avant son investiture et a fait le nécessaire. La page des sommets “pagaille” du Belge Charles Michel, dénoncée publiquement par la Première ministre du Danemark Mette Frederiksen, est tournée. “Costa veut redonner au Conseil européen sa dimension politique stratégique. Il veut éviter que les dirigeants discutent de la rédaction d'un texte et cela devrait permettre d'avoir une discussion plus stratégique”, a salué un diplomate. Familier des sommets européens, l’ancien Premier ministre Portugais a remis de l’ordre au sein du Conseil avec une ambition: réduire la durée des sommets à une journée. La méthode a toutefois une faille: elle dépend de la bonne composition des dirigeants européens. Un veto et tout part en vrille.
Aucune conclusion sur l'UE dans le monde - "L'UE dans le monde" est la première discussion stratégique sous la présidence d'Antonio Costa. Le nouveau président du Conseil européen a tenu à le mettre à l'ordre du jour pour souligner à quel point ce thème lui tient à cœur. Mais dans les conclusions du sommet des chefs d'État et de gouvernement, il n'y aura qu'une seule ligne. "Il n'y aura rien dans les conclusions", nous a expliqué un diplomate. "Les intentions de Costa sont d'aborder différents sujets. Le rôle de l'UE commence avec l'élargissement. Costa veut parler du renforcement du lien transatlantique, des relations avec les États-Unis, de la sécurité et de la défense, et des charges que l'Union doit assumer à cet égard, sans négliger les visions divergentes sur le rôle du commerce". Ensuite, il y a les "relations avec le Royaume-Uni, un autre partenaire et allié stratégique. Et enfin, le dialogue avec la Chine, entre compétition stratégique et défense commerciale". La France a demandé d'exclure l'accord avec le Mercosur des discussions. "Le Mercosur n'est pas au centre de notre géopolitique mondiale. Ses paramètres ont été établis en 1999. Ce n'est pas autour de cet accord que le monde tournera dans les années à venir", nous a dit un diplomate français. Étant donné l'absence d'Emmanuel Macron aujourd'hui, le Mercosur pourrait redevenir une partie de l'UE dans le monde.
L'absence de Macron et la tentation d'avancer sur le Mercosur - Mardi, lorsque la nouvelle de l'absence d'Emmanuel Macron au Conseil européen qui se tient aujourd'hui pour le voyage du président français à Mayotte s'est répandue, certains ambassadeurs ont évoqué en plaisantant la possibilité d'un mini coup d'État en faveur du Mercosur. Pour approuver l'accord de libre-échange avec le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay, il suffit d'une majorité qualifiée. "S'il n'y a pas Macron, c'est l'occasion...", a déclaré un ambassadeur, selon d'autres personnes présentes. Puis les représentants de la Pologne et de l'Italie ont expliqué que la France n'est pas le seul pays à avoir des objections. Cependant, la résistance italienne, cruciale pour arriver à une minorité de blocage, peut être surmontée avec un peu d'argent. "Nous demandons à savoir ce que la Commission européenne a l'intention de faire pour compenser les déséquilibres qui pourraient survenir dans l'accord sur le Mercosur et notre décision finale sur le Mercosur dépendra de cette réponse", a déclaré la présidente du Conseil, Giorgia Meloni, au Parlement.
Géopolitique
L'UE n'est pas à la hauteur du moment en Géorgie - Salomé Zourabichvili, la présidente de la Géorgie, n'a pas ménagé ses critiques à l'égard de l'Union européenne pour son manque de soutien envers les manifestants qui défendent le futur européen du pays depuis trois semaines. "Si nous sommes honnêtes, l'Europe n'a pas été à la hauteur du moment", a déclaré Zourabichvili devant le Parlement européen : "Elle est restée à mi-chemin. Alors que les Géorgiens se battaient jour et nuit, l'Europe a tardé à réagir et à agir". Zourabichvili, dont le mandat expire le 29 décembre, s'est rangée du côté des manifestants contre le gouvernement du Sogno géorgien. Le Parlement a nommé l'ex-footballeur d'extrême droite et prorusse, Mikheïl Kavelashvili, comme nouveau président. L'UE n'a pas réussi à adopter de sanctions contre les responsables de la répression. De plus, elle n'a pas voulu contester la légitimité des élections qui ont confirmé le Sogno géorgien au pouvoir, malgré les fraudes et les ingérences russes. Selon Zourabichvili, de nouvelles élections libres et justes sont le seul moyen de sortir de la crise. "Vous devez utiliser vos leviers", a expliqué la présidente géorgienne : "Si l'Europe ne peut pas exercer son pouvoir sur un pays de 3,7 millions d'habitants, comment peut-elle espérer rivaliser avec les géants du XXIe siècle ?".
Zelensky rencontre les Européens en ordre dispersé à Bruxelles - Deux réunions ont été organisées pour le président ukrainien à Bruxelles en marge des deux sommets européens, mais la décision d’Emmanuel Macron de se rendre à Mayotte a bouleversé les plans. Volodymyr Zelensky a donc d’abord rencontré le président français hier après midi pendant une heure à l’ambassade de France auprès de l’UE avant de retrouver le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte à sa résidence où se sont retrouvés un groupe restreint de dirigeants de l’UE (Allemagne, Italie, Danemark, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, le président du Conseil européen, la présidente de la Commission européenne et les ministres des Affaires étrangères britannique et français) à l’issue du dîner du sommet avec leurs homologues des pays des Balkans occidentaux. Mark Rutte a défini les enjeux au cours d’un point de presse: fourniture d’armements et de moyens financiers pour permettre à l’Ukraine d’être en “position de force” le jour où des négociations de paix seront engagées et lui assurer de garanties de sécurité pour le jour d’après. Le président Zelensky retrouve aujourd’hui les dirigeants de l’UE pour un exposé de la situation difficile à laquelle fait face l’armée ukrainienne sur les champs de bataille. Ses interlocuteurs doivent ensuite adopter les conclusions du sommet. Un accord sur le texte a été conclu avant la réunion, mais le Hongrois Viktor Orban, qui a proposé une trêve de Noël refusée par le président Zelensky, pourrait bloquer l’adoption des conclusions.
L’UE fera tout pour empêcher la Russie de l’emporter en Ukraine - L’engagement est “inébranlable”, affirme le texte des conclusions du Conseil Européen. “L'Union européenne fournira un soutien politique, financier, économique, humanitaire, militaire et diplomatique continu à l'Ukraine et à son peuple, aussi longtemps qu'il le faudra et aussi intensément qu'il le faudra. La Russie ne doit pas l'emporter”. Les dirigeants des 27 s'engagent à “intensifier d'urgence les efforts, notamment en ce qui concerne la livraison de systèmes de défense aérienne, de munitions et de missiles, ainsi que la fourniture de la formation et de l'équipement nécessaires aux brigades ukrainiennes”. Toutes les sensibilités autour de la table du Conseil sont respectées. Un point précise que “tout le soutien militaire sera fourni dans le plein respect de la politique de sécurité et de défense de certains États membres et en tenant compte des intérêts de tous les États membres en matière de sécurité et de défense”.
L'impératif stratégique de l'Ukraine - "Renforcer l'Ukraine en ce moment n'est pas seulement un impératif moral, c'est aussi un impératif stratégique", a déclaré hier Ursula von der Leyen devant le Parlement européen pour inciter les États membres à continuer à soutenir Kiev. Voici la suite de la traduction : "Le monde nous observe. Nos amis, et encore plus nos ennemis, observeront attentivement comment nous maintenons notre soutien à l'Ukraine. Et ce soutien doit être inébranlable", a déclaré la présidente de la Commission. Von der Leyen a revendiqué un succès sur le plan financier. Grâce aux aides européennes et du G7, l'Ukraine devrait rester à flot jusqu'en 2025. "La stratégie de Poutine de plonger Kiev dans l'abîme financier a complètement échoué", a déclaré la présidente de la Commission. En revanche, "nos sanctions ont un impact sur l'économie russe. Le rouble est à son niveau le plus bas depuis le début de la guerre, malgré les énormes contre-mesures de la Banque centrale russe. L'inflation a atteint 70 % dans certains secteurs de l'économie russe. Nous envoyons un message clair au Kremlin : plus la guerre se prolonge, plus le prix à payer pour l'économie russe sera élevé", a déclaré von der Leyen.
Von der Leyen favorable à la levée des sanctions contre la Syrie - La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a déclaré hier que l'UE doit "reconsidérer les sanctions sectorielles" contre la Syrie "pour faciliter la reconstruction" après la chute du régime de Bashar al-Assad. Dans un discours devant le Parlement, von der Leyen a exprimé son soutien pour "intensifier les contacts directs avec Hayat Tahrir Al-Sham", même si l'organisation jihadiste figure sur la liste noire de l'UE. "La nouvelle direction à Damas doit prouver que leurs actes correspondent à leurs paroles", a déclaré la présidente de la Commission. Concernant les réfugiés syriens, von der Leyen a fait preuve de prudence. Les agences des Nations Unies affirment qu'il subsiste "des risques tant pour les individus que pour les groupes ethniques", mais que "pour les Syriens qui décident de rentrer chez eux, l'Europe est prête à les soutenir à chaque étape du chemin".
Migrants
Meloni et von der Leyen reconvoquent le “caucus” de l'Europe forteresse - Ce matin, avant le début du Conseil européen, un groupe de dirigeants exigeant des politiques migratoires plus strictes se réunira pour maintenir l'élan des derniers mois en faveur de la fermeture des frontières. Le caucus de l'Europe forteresse est soutenu par l'Italie, les Pays-Bas et le Danemark. Comme en octobre, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, sera également présente, aux côtés des dirigeants de la République tchèque, de la Suède, de Chypre, de la Grèce, de la Pologne, de Malte et de la Hongrie. La direction a été fixée par la présidente de la Commission dans la lettre qu'elle a envoyée aux dirigeants, dans laquelle elle s'est engagée à présenter d'ici mars une nouvelle version de la directive sur les retours, à rendre plus flexible le concept de pays tiers sûrs et à travailler sur les "centres de retour" dans les pays tiers. Le Conseil européen ne discutera pas en profondeur de ce sujet. Mais le projet de conclusions souligne l'importance du travail sur "de nouveaux moyens" pour prévenir et répondre à l'immigration irrégulière. C'est un euphémisme pour désigner "les centres de retour".
Parlement
Quatre nouvelles commissions parlementaires - Le Parlement européen a décidé hier d'établir deux nouvelles commissions permanentes et deux commissions spéciales, après de longues négociations entre les groupes politiques sur leurs responsabilités. La sous-commission Défense devient une commission à part entière avec 43 membres. Il en va de même pour la sous-commission Santé publique. Les deux commissions spéciales traiteront du "bouclier européen pour la démocratie" et de la "crise du logement dans l'UE" et seront composées chacune de 33 membres.
Souverainistes
Un nouveau coprésident et deux députés espagnols supplémentaires pour le CRE - Le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE) a nommé cette semaine un nouveau coprésident, le Polonais Patryk Jaki, qui rejoint l'Italien Nicola Procaccini à la coprésidence. Le CRE a également accueilli hier deux nouveaux membres, les Espagnols Diego Solier Fernández et Nora Junco García, au sein du groupe. Tous deux ont été élus avec le parti d'extrême droite Se Acabó La Fiesta (La Fête est finie) et intègrent le CRE à titre individuel. La demande d’adhésion au groupe souverainiste du leader de Se Acabó La Fiesta, le YouTuber Luis Pérez (Alvise), n’a pas encore été acceptée (des sources du CRE ont confié à l’agence EFE qu’elle ne le serait pas tant qu’Alvise aura des affaires judiciaires en cours). Le CRE consolide ainsi sa position comme le quatrième groupe le plus important du Parlement européen avec 80 députés.
Chaises musicales
Le Parlement soutient la candidature de l'Italie pour l'Autorité anti-blanchiment de l'UE - La plénière du Parlement européen a approuvé hier, avec 569 voix pour, 20 contre et 61 abstentions, la candidature de l'Italienne Bruna Szego à la présidence de l'Autorité anti-blanchiment de l'Union européenne. Szego dirige l'Unité de supervision et de réglementation anti-blanchiment à la Banque d'Italie. La nouvelle Autorité anti-blanchiment de l'UE (Amla) a pour mission de coordonner les actions des unités nationales d'information financière et de surveiller directement certaines entités financières à risque présentes dans plusieurs États membres. Pour être nommée présidente de l'Amla, Szego doit également obtenir le soutien du Conseil de l'UE, par une décision à majorité qualifiée.
Cela se passe aujourd'hui
Conseil européen
Parlement européen : conférence de presse de la présidente Metsola après son intervention au Conseil européen
Parlement européen : session plénière à Strasbourg (débat sur les priorités dans la prochaine session de la Commission de l'ONU sur l'état des femmes ; plans de la Commission pour réviser les propositions sur le bien-être animal)
Commission : le commissaire Dombrovskis participe par vidéoconférence à la réunion des ministres des Finances du G7
Commission : le commissaire Brunner, à La Haye, visite le siège d'Europol
Cour de justice de l'UE : arrêt sur le litige entre l'Allemagne et l'Italie concernant la mise en œuvre du règlement de Dublin pour la demande d'asile de deux citoyens syriens
Cour de justice de l'UE : arrêt sur le recours d'un citoyen italien contre Ford Italie pour un airbag défectueux
Cour de justice de l'UE : arrêt sur le recours contre les Pays-Bas concernant la décision de limiter la protection temporaire aux titulaires de permis de séjour ukrainien permanent
Eurostat : part de l'énergie renouvelable en 2023 ; premières estimations des prix en agriculture pour 2024 ; balance des paiements d'octobre ; distribution des revenus et inégalités en 2023