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Dette commune contre la peur du réarmement allemand
Les pays de l'Union européenne se lancent dans un programme de réarmement sans précédent, mais leurs dirigeants risquent de sous-estimer la peur de ce que certaines opinions publiques considèrent encore comme une menace : une Allemagne fortement armée avec des visées hégémoniques sur le continent. Le thème est pratiquement ignoré par l'UE. L'Allemagne est une démocratie solide, qui a su développer de forts anticorps après son rôle dans la Première et la Seconde Guerre mondiale, y compris la tragédie du nazisme. Il est inconcevable que Berlin lance son armée contre d'autres pays européens. Mais les ennemis de l'UE – à l'extrême droite et à l'extrême gauche – utilisent la peur de l'Allemagne comme une arme pour alimenter des ressentiments et saper les plans pour rendre l'UE plus sûre, souvent au profit de Vladimir Poutine. Un instrument de dette commune pour le réarmement pourrait être le moyen le plus efficace de se défendre.
Les plans de réarmement des pays européens sont une nécessité face à la double menace de Donald Trump et de Vladimir Poutine. La volonté du président américain de désengager les États-Unis de la sécurité de l'Europe force les Européens à renforcer leurs armées et leurs arsenaux. Lors du sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'OTAN à La Haye, de nouveaux objectifs capacitaires doivent être approuvés pour porter les dépenses de défense à 5 % du PIB. Les avertissements des services de renseignement sur la possibilité d'une attaque de la Russie contre des pays de l'UE d'ici 2030 ont rendu le réarmement encore plus urgent. En plus de trois ans de guerre russe contre l'Ukraine, trop peu a été fait.
En mars, Ursula von der Leyen a proposé un plan de réarmement de 800 milliards d'euros pour l'UE. Des États membres n'ont pas accueilli positivement REArmEU. L'Italie et l'Espagne ne perçoivent pas la Russie comme une menace existentielle et ne veulent pas déplacer des ressources vers la défense. Le plan de von der Leyen repose sur les efforts financiers individuels des États membres. Grâce à la clause de sauvegarde nationale du Pacte de stabilité et de croissance, qui permettra de dépenser 1,5 % du PIB pour la défense, les États membres auront un espace fiscal supplémentaire jusqu'à 650 milliards d'euros. Mais jusqu'à présent, seulement seize pays ont décidé de profiter de cette dérogation. L'instrument SAFE fournira des prêts pour 150 milliards, afin d’encourager des achats conjoints. Mais les bénéficiaires verront néanmoins leur dette publique augmenter et les économies sur les taux d'intérêt est minime pour la France ou désavantageuse pour l'Allemagne. Surtout, le plan de von der Leyen ne prévoit pas de mettre en commun les capacités militaires et les processus décisionnels. Une Communauté de défense européenne ou une armée européenne sont expressément exclues.
Les partis d'extrême droite et d'extrême gauche diabolisent le plan von der Leyen en jouant sur la peur et le ressentiment envers l'Allemagne. “Ce n'est jamais une bonne nouvelle lorsque l'Allemagne dépense des centaines de milliards pour s'armer”, a déclaré en mars le leader de la Ligue et vice-premier ministre en Italie, Matteo Salvini. “Chaque fois que l'Allemagne s'est réarmée, il y a eu des massacres et des tragédies. Chaque fois que l'Europe a eu l'hégémonie d'un État, cela a conduit à la guerre. L'Allemagne qui veut construire des chars au lieu de voitures me fait peur”, a expliqué le vice-ministre italien, Edoardo Rixi. En mars, le premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a dénoncé “le début du réarmement de l'Allemagne au cœur de l'Europe. Il y aura une armée allemande. Ce sera la plus grande d'Europe, plus grande que quiconque, et la base industrielle que l'on veut construire avec cet argent sera de loin la plus grande de toutes. Nous n'avons rien vu de tel depuis la Seconde Guerre mondiale”, a déclaré Orbán.
Des arguments similaires, qui rappellent le poids de l'histoire, sont utilisés par l'extrême gauche en France ou en Grèce. Le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, présente depuis 2022 le soutien à l'Ukraine comme une opération de réarmement de l'Allemagne. “L'Ukraine ne doit pas être un prétexte pour une nouvelle course aux armements. Et surtout pas en Allemagne”, a-t-il écrit dans un post sur X juste après l'invasion par la Russie. L'ancien ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, a déclaré que le réarmement dirigé par l'Allemagne pourrait conduire à une Europe “plus totalitaire”.
Grâce au “Vergangenheitsbewältigung” - le processus de dépassement du passé par la réflexion critique sur la période nazie - l'Allemagne a développé un système institutionnel et une culture fortement opposés à la guerre. L'analyste italien Michele Bellini, dans un livre sorti aujourd'hui (“Rendiamoci Conto - Senza difesa non c'è più l'Europa”, éditeur Castelvecchi), dénonce “l'anti-germanisme" des populistes, qui feignent d'oublier quatre-vingts ans d'intégration européenne et la menace posée par la Russie. "Il est vraiment paradoxal de voir à quel point (...) il y a d'une part une sorte de psychose du réarmement de l'Allemagne, et de l'autre une tranquillité pacifique par rapport à celui de la Russie, qui a causé des guerres et qui accélère". Bellini considère comme “une erreur d'opposer la dimension nationale à la dimension supranationale : les deux sont étroitement liées. Il n'est pas réaliste d'imaginer une défense commune sans passer par le renforcement des capacités défensives de chaque État individuellement, comme cela se fait déjà dans l'Otan”. Bellini reconnaît que les divergences entre les États membres en termes de capacités financières peuvent avoir des conséquences “néfastes” sur la cohésion interne de l'UE.
"Ce n'est pas un réarmement allemand, un réarmement français ou un réarmement du Luxembourg", nous a déclaré le président du Conseil européen, Antonio Costa, lors d'une rencontre avec des médias européens jeudi 5 juin. “Ce dont nous avons besoin, c'est d'un réarmement européen pour assurer une dissuasion collective efficace et une défense commune robuste”. Comme une grande partie de l'establishment européen, Costa n'imagine pas l'Allemagne comme une menace. L'UE est un projet de paix, né de la réconciliation franco-allemande. “Nous sommes ici parce que la France et l'Allemagne dans les années 1950, après trois guerres très dramatiques, ont décidé d'arrêter d'utiliser la guerre pour résoudre leurs problèmes et ont essayé de gérer leur relation dans ce nouveau cadre de l'Union”, explique Costa. “Nous devons voir notre investissement dans la défense non comme 27 efforts nationaux, mais comme un effort collectif”.
Selon Costa, “il n'est pas raisonnable de penser à une armée européenne”. Mais “nous devons voir la défense européenne comme une défense collective contre les menaces extérieures et non pour nous défendre les uns des autres”. Le problème avec le plan actuel de von der Leyen est que l'objectif est réalisé par 27 efforts nationaux, qui seront très différents selon l'espace fiscal disponible pour les États membres. L'Allemagne est le seul grand pays, avec la Pologne, capable de procéder à un consistant réarmement national sans effrayer les marchés. La France, l'Italie et l'Espagne ont renoncé à utiliser la clause nationale de sauvetage proposée par von der Leyen en raison des craintes liées à la soutenabilité de la dette. Les gouvernements de ces trois pays n'ont pas encore dit s'ils entendent bénéficier des prêts de l'instrument SAFE.
Costa souhaite aller au-delà des 800 milliards du plan von der Leyen. Le président du Conseil européen insiste sur le fait que les chefs d'État et de gouvernement doivent discuter et convenir “d'autres options” pour financer la défense. Derrière cette expression, il y a de nouveaux instruments de dette commune. Sans dette commune, et en l'absence d'une Communauté européenne de défense, l'UE se retrouvera avec une Allemagne militairement plus forte que tous les autres.
La peur peut être irrationnelle et injustifiée, mais pour éviter qu'elle ne se propage, elle doit être affrontée. “La défense représente le dernier appel pour l'intégration européenne : elle ne laisse plus de place à l'ambiguïté et nous oblige à décider si nous voulons vraiment être une 'Union'”, nous a déclaré Michele Bellini. “C'est un tournant aussi pour l'Allemagne, qui voit ainsi son leadership mis à l'épreuve. À Berlin, le tabou de la dette est tombé ; il reste à voir si, après ce pas au niveau national, elle voudrait promouvoir un tournant similaire au niveau européen”, dit Bellini.
La citation
“Trump me critique ? Si cela nous rapproche de la fin de la guerre, je l’accepterai sans sourciller. Il a choisi sa stratégie. Je ne suis pas là pour juger”.
Volodymyr Zelensky.
Géopolitique
L'UE se réveille avec une nouvelle crise après l'attaque d'Israël contre l'Iran - Israël a mené une attaque contre des installations nucléaires et militaires de la République islamique d'Iran au cours de la nuit. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que l'attaque a frappé “le cœur” du programme de construction d'armes nucléaires. Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a qualifié l'action israélienne de “unilatérale” et a averti l'Iran de ne pas “cibler les intérêts et le personnel américains”.
Costa déplore l’inconsistance américaine avant les sommets du G7 et de l’Otan - Les Etats-Unis demandent à leurs alliés européens d’assumer de plus grandes responsabilités en matière de défense, mais sapent leurs efforts. Le président du Conseil européen Antonio Costa a souligné l’absurdité de la politique commerciale menée par l’administration américaine dans une tribune publiée par le Financial Times quelques jours avant le sommet du G7 au Canada et le sommet de l’Otan à La Haye. “Les conflits commerciaux et les risques liés aux droits de douane constituent plus qu'une diversion à cet objectif ; ils sapent la force économique même nécessaire à cette transition stratégique. L'incertitude, la perturbation des chaînes d'approvisionnement mondiales et le ralentissement de la croissance économique entravent la capacité des États à accroître leurs investissements dans la sécurité et la défense”, a-t-il noté.
Zelensky veut de véritables négociations avec l’UE cette année - “Nous avons rempli les conditions. L'Europe perd du temps si elle nous retarde maintenant. Chaque nation qui milite pour l'adhésion à l'UE ou à l'Otan a droit à un traitement équitable”, a affirmé le président ukrainien. Volodymyr Zelensky se prépare pour les réunions internationales des prochaines semaines (sommet du G7, sommet de l’Otan et sommet européen) et plaide pour des sanctions efficaces contre le Kremlin. ”Il est essentiel que nos partenaires comprennent que les sanctions contre la Russie sont véritablement efficaces lorsqu'elles anticipent les tentatives d'adaptation des autorités russes. Sanctions contre le pétrole, les banques russes et l'ensemble du secteur financier. La capacité d'adaptation de la Russie doit être clairement limitée : elle ne peut résister à la pression. Cela marquera un tournant dans la guerre, au-delà duquel une paix durable sera possible”, a affirmé Zelensky hier sans un message sur X. Le président a par ailleurs fait état de succès militaires sur le front. “ Nos unités dans la région de Soumy repoussent progressivement l'occupant”, a-t-il annoncé.
Sommet de l’Otan: une page et une proposition pour l’Ukraine - Les ambassadeurs des 32 pays membres de l’Otan ont commencé à négocier le projet de communiqué pour le sommet de l’Alliance les 24 et 25 juin à la Haye. Le texte est court: une page, et il comporte une proposition pour l’Ukraine: inclure les contributions à la défense de l’Ukraine dans le nouvel objectif de 5% du PIB pour les dépenses de défense des alliés, indique l’agence Bloomberg.
Washington coupe l’aide militaire à Kiyv - Le financement de l'aide militaire à l'Ukraine sera réduit dans le budget de la défense américain de 2026, a annoncé le chef du Pentagone Hegseth. “Il s’agit d’une réduction budgétaire. Nous voyons la guerre différemment. Un accord qui met fin aux massacres profite à la fois à l’Ukraine et à la Russie, et protège les intérêts américains. La victoire n’a aucune valeur indéfinie. Trump veut la paix avec un plan”, a expliqué Hegseth.
La Suède demande des sanctions contre Smotrich et Ben Gvir – Le gouvernement suédois a écrit hier au Haut Représentant, Kaja Kallas, pour demander l'adoption de sanctions ciblées contre les ministres extrémistes du gouvernement de Benjamin Netanyahu, après que le Royaume-Uni, le Canada, la Norvège, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont introduit des mesures restrictives contre Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich pour avoir incité à la violence contre les Palestiniens en Cisjordanie. “Nous encourageons le Conseil à décider rapidement de sanctions ciblées contre les ministres israéliens qui promeuvent des activités de colonisation illégales et travaillent activement contre une solution négociée à deux États”, ont écrit la ministre des Affaires étrangères, Maria Malmer Stenergard, et le ministre de la Coopération, Benjamin Dousa. “Il devient de plus en plus difficile de concilier les méthodes de guerre actuelles d'Israël avec ses obligations en matière de droit humanitaire international. Les déclarations récentes inacceptables de membres du gouvernement israélien renforcent cette évaluation”. La Suède demande également des sanctions supplémentaires contre les colons extrémistes. “On ne peut pas permettre que la situation actuelle se poursuive”. La Suède soutient également la révision de l'accord d'association UE-Israël pour violation de la clause sur les droits de l'homme.
Pressions sur la Commission pour protéger la Cour pénale internationale des sanctions de Trump – La ministre de la Justice de Belgique, Annelies Verlinden, a accusé hier Donald Trump de “une attaque directe contre l'indépendance de notre magistrature, contre les valeurs fondamentales et aussi contre ce que nous considérons important pour combattre les crimes de guerre, le terrorisme et la criminalité organisée internationale”, après que le président américain a imposé des sanctions contre la Cour pénale internationale. Lors du Conseil Justice d'hier, la Belgique a demandé à la Commission de réagir “avec fermeté et unité, dans le respect des valeurs de l'UE”, afin que les victimes des sanctions “puissent être aidées à continuer à jouer leur rôle de juges à la Cour pénale internationale”. La Belgique et la Slovénie ont demandé à la Commission d'activer le “règlement de blocage” (blocking statute), qui permet de neutraliser en partie les effets extraterritoriaux des sanctions de Trump. Une réponse claire n'est pas venue. Mais hier, le commissaire à la justice, Michael McGrath, a assuré qu'il entendait contribuer à “garantir la protection de la Cour et de son personnel contre les pressions ou menaces externes”.
Réarmement
Le Danemark achète européen pour sa défense aérienne - Le gouvernement danois a sélectionné trois systèmes de défense aérienne: le système de missiles sol-air NASAMS du Norvégien Kongsberg, le missile d’interception et de combat MICA du Français MBDA et le système de missile antiaérien allemand IRIS-T SLM de Diehl avec l’objectif que tout soit opérationnel d’ici à 2026. L’ensemble représente un investissement de 800 millions d’euros. Aucun matériel américain. Donald Trump a convaincu les Danois d’acheter européen pour se défendre.
Les Suisses ne veulent plus des F-35 américains - Les Suisses avaient approuvé en 2020 un budget de 6 milliards de francs suisses pour l’achat d’avions de combat et le Conseil fédéral avait choisi le F-35 de l’américain Lockheed Martin préféré en 2022 au Rafale français. Mais le choix est remis en question sondage après sondage: 66 % des personnes interrogées dans la dernière enquête réalisée par le groupe Tamedia s’opposent à l’achat des F-35 américains et 82% souhaitent privilégier les partenariats européens pour renforcer la stratégie d’armement. La décision des États-Unis d’imposer de nouveaux droits de douane sur les exportations suisses a accentué le ressentiment envers les Etats-Unis. 81 % des Suisses ont une image défavorable de Donald Trump, ce qui affecte les perceptions des initiatives stratégiques impliquant les États-Unis.
Espagne
Sanchez contraint de s'excuser après la démission du secrétaire du PSOE – Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, fait face à une nouvelle crise politique, après la démission de l'un de ses plus proches collaborateurs, le secrétaire général du Parti socialiste, Santos Cerdan, en raison de son implication dans une enquête de corruption sur les marchés publics de masques pendant le Covid. Sanchez a été contraint de s'adresser directement aux Espagnols. “Je veux m'excuser auprès des citoyens, car jusqu'à ce matin, j'étais convaincu de l'intégrité de Santos Cerdan. Ce sont des accusations très graves. Par conséquent, j'ai demandé sa démission en tant que secrétaire de l'organisation du Parti socialiste. Je n'aurais pas dû lui faire confiance”, a déclaré Sanchez. Cerdan est l'homme qui a négocié avec le leader indépendantiste catalan, Carles Puigdemont, le soutien au gouvernement en échange de l'amnistie. Un autre dirigeant socialiste lié à Sanchez, José Luis Abalos, est impliqué dans une affaire de corruption. Le Premier ministre a expliqué ne pas penser devoir démissionner car les scandales “ne concernent pas le gouvernement espagnol”.
Migrants
Le HCR contre la proposition de la Commission sur les pays tiers sûrs - L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé hier un jugement très critique sur la proposition de la Commission de révision du concept de pays tiers sûr, demandant aux gouvernements et au Parlement européen de modifier le texte, car il manque de “solides garanties” pour ceux qui ont besoin de protection internationale. Le HCR a exprimé une “profonde préoccupation” pour l'élimination de la suspension automatique des transferts en attendant un recours en cas de rejet de la demande, car cela risque de “violer le principe de non-refoulement”. Les critiques touchent également la possibilité de transférer les demandeurs d'asile vers des pays avec lesquels ils n'ont aucun lien ou le fait que le simple transit soit considéré comme suffisant pour déterminer un lien. Le modèle du Rwanda proposé par la Commission est considéré comme dangereux : “tout transfert vers un pays tiers sûr ne doit pas entraîner le déplacement de responsabilités internationales vers d'autres États” et “doit garantir aux demandeurs d'asile transférés la possibilité d'accéder à leurs droits”. Selon le HCR, “l'augmentation des transferts vers des pays tiers sûrs risque d'affaiblir le droit de demander l'asile dans l'UE, ce qui minerait les fondements mêmes du système d'asile de l'UE et serait préjudiciable au régime international de protection des réfugiés de manière plus générale”. Les États membres de l'UE “ne devraient pas utiliser cette approche pour se soustraire à la responsabilité de fournir l'asile sur leur territoire”, a déclaré le HCR.
État de droit
L'avocat général veut renvoyer Frontex devant le Tribunal de l'UE - L'avocate générale de la Cour de justice de l'UE, Tamara Capeta, a proposé d'annuler un jugement favorable à Frontex pour des violations présumées des droits fondamentaux et de renvoyer l'affaire devant le Tribunal de première instance de l'UE. Ce dernier avait rejeté un recours présenté par une famille de Kurdes syriens qui avait été rapatriée par avion de la Grèce vers la Turquie dans le cadre d'une opération conjointe coordonnée par Frontex, sans que l'Agence de l'UE ait vérifié s'il existait une décision de rapatriement à leur encontre. La famille avait demandé à Frontex une indemnisation pour les dommages matériels et moraux subis. Selon l'avocate générale Capera, Frontex a l'obligation de vérifier l'existence d'une décision de rapatriement à l'encontre de toutes les personnes destinataires d'une opération conjointe afin de garantir le respect du principe de non-refoulement. De plus, dans des situations où Frontex et les États membres partagent des obligations dans le cadre d'opérations conjointes de rapatriement, Frontex peut être tenue responsable des dommages causés par la violation de ces obligations.
Union des marchés des capitaux
Accord entre les gouvernements sur l'insolvabilité - Le droit de la faillite ne sera pas totalement harmonisé dans l'UE, mais les gouvernements des vingt-sept États membres ont trouvé un accord au Conseil Justice de l'UE sur la proposition de rapprocher les normes nationales en matière d'insolvabilité. L'objectif est de rendre l'UE plus attractive pour les investisseurs étrangers et transfrontaliers, actuellement découragés par la diversité des normes nationales en cas de faillite. L'accord prévoit d'introduire un mécanisme de “pre-pack” pour la vente des actifs du débiteur avant l'ouverture formelle de la procédure d'insolvabilité destinée à liquider une société. Dans le cadre du mécanisme pre-pack, il sera possible de transférer automatiquement les contrats exécutifs et ceux essentiels à la continuation de l'activité, du débiteur à l'acquéreur de l'entreprise sans le consentement de la contrepartie du débiteur. Le Conseil a cependant introduit une série de garanties pour protéger la liberté contractuelle. Une autre nouveauté est l'introduction des comités de créanciers pour renforcer leur position dans la procédure d'insolvabilité. Cependant, comme tous les États membres ne prévoient pas cette institution, les gouvernements auront la possibilité de les imposer uniquement pour les grandes entreprises. De plus, l'harmonisation des procédures de liquidation simplifiée pour les micro-entreprises a été retirée du texte.
La Commission reporte à nouveau Bâle III – La Commission a proposé hier de reporter d'un an, au 1er janvier 2027, la mise en œuvre de la partie restante des exigences prévues pour les banques par les normes internationales de Bâle III, en particulier les techniques de mesure des exigences en fonds propres et les risques effectifs d'exposition dans les activités sur les marchés des capitaux. La mise en œuvre de ces règles avait déjà été reportée l'année dernière. Selon la Commission, les développements internationaux récents indiquent des retards supplémentaires dans la mise en œuvre de Bâle III par certaines juridictions mondiales importantes. Par conséquent, les craintes liées à l'égalité des conditions au niveau international et à l'impact sur les banques de l'UE restent élevées. La Commission a expliqué vouloir éviter de pénaliser les banques européennes actives au niveau international sur les marchés financiers mondiaux, ainsi que pour préserver leur compétitivité sur les marchés européens par rapport aux banques de pays tiers.
Euro
La BCE vers la fin des baisses de taux - La Banque centrale européenne est orientée vers la fin de la phase de baisse des taux d'intérêt, a déclaré hier Isabel Schnabel, membre du comité exécutif de la BCE, envoyant un signal clair sur de futures mesures de politique monétaire dans un contexte international qui reste hautement incertain. “Ce cycle de politique monétaire touche à sa fin, car l'inflation à moyen terme se stabilise autour de l'objectif”, a déclaré Schnabel dans un discours à Bruxelles, soulignant que l'augmentation des prix est estimée en dessous de 2 % pour les deux prochaines années. De plus, selon Schnabel, les prévisions de croissance pour la zone euro sont “substantiellement stables, malgré la guerre commerciale”. Le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, a déclaré hier que, “par rapport à la situation d'il y a un an, nos préoccupations se sont déplacées de l'inflation élevée vers la croissance lente”. La BCE semble déterminée à mettre la pression sur les gouvernements pour qu'ils se substituent à la politique monétaire afin de soutenir la croissance. “Avec une inflation proche de notre objectif de 2 %, les réformes structurelles et une politique fiscale orientée vers la croissance deviennent essentielles pour promouvoir la productivité et la compétitivité dans l'UE”, a déclaré de Guindos.
Cela se passe aujourd'hui
Conseil Justice et Affaires intérieures à Luxembourg (session Intérieur)
Commission : la commissaire Roswall intervient au Dialogue UE-Chine sur les politiques environnementales
Parlement européen : conférence de presse pré-session
Eurostat : données sur la production industrielle en avril ; données sur le commerce international de biens en avril ; données sur le marché du travail au premier trimestre
Bonjour,
Nous souhaiterions vous proposer des articles à republier. Je n'ai pas trouvé votre mail. Alors, je vous donne ici nos articles :)
A vite
Pierre
XXX
Israël lance l’opération Rising Lion contre l’Iran
https://observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6997
Pourquoi la stratégie israélienne est vouée à l’échec?
https://observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6998
Le désaccord entre les États-Unis et l’Europe occidentale s’aggrave
https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6981
L’UE invite les journalistes à vanter la militarisation du continent
https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6982
Nord Stream 2 pourrait devenir un instrument de rapprochement entre la Russie et l'Occident
https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6983
Le Nouvel Empire Européen. Ce que l’on vous cache
https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6984
États-Unis: les émeutes en Californie pourraient-elles se propager au reste du pays?
https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6985
La France se heurte à un obstacle économique pour doubler ses dépenses de défense
https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6987
Le sommet du G7 et la position particulière des États-Unis
https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6988
La relation stratégique AES-Russie
https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6989
Les partis patriotes européens ont célébré la Fête de la victoire
https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6993
Macron veut protéger le Groenland de Trump
https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6994
Manifeste scandaleux: le SPD ébranle le consensus antirusse
https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6995
Zelensky mis en échec: 20.000 missiles US promis à Kiev pour réarmer le Moyen-Orient
https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6996
A vite
Pierre