Bonjour! Je suis David Carretta et avec Christian Spillmann et Idafe Martín nous vous proposons la Matinale Européenne, un instrument pour offrir une analyse, un contexte et une perspective à ceux qui s'intéressent à l'UE.
N'oubliez pas de soutenir la Matinale en souscrivant à un abonnement payant.
Donald l'Américain contre Donald l'Européen
L'Amérique a voté hier et Donald Trump est sur le point de se retrouver pour la deuxième fois aux commandes de la plus grande puissance mondiale et du phare global de la démocratie. Selon les projections du New York Times, le candidat républicain devrait obtenir 306 grands électeurs, contre 232 pour son adversaire démocrate, la vice-présidente sortante Kamala Harris. Les conséquences sont imprévisibles pour le monde et pour l'UE. La peur immédiate concerne l'Ukraine. Le cauchemar de l'Union européenne est en train de devenir réalité. Au moins, pour faire face au Donald américain, l'UE peut compter sur son Donald européen.
Le Donald européen se nomme Tusk. Il est Polonais, Premier ministre et est l’antinomie européenne de Donald Trump, de sa pensée stratégique et de vision illibérale de la démocratie. Il est l’adversaire affiché du Hongrois Viktor Orban, admirateur du Donald américain dont il a fédéré les partisans dans l’UE au sein d’un groupe politique ,les Patriotes, devenu la 3e force du Parlement européen.
Donald Tusk est revenu au pouvoir il y a un peu plus d'un an à Varsovie après avoir vaincu le Parti Droit et Justice (PiS). Fort de son expérience européenne – Tusk a été président du Conseil européen entre 2014 et 2019 pendant le premier mandat du Donald américain – le Donald européen peut être le leader qui peut tirer l'UE de son actuelle apathie. À condition de réussir à se débarrasser rapidement de l'héritage du Trumpisme dans son pays.
En dehors d'Orban, Donald Tusk a été l'un des rares dirigeants à intervenir pendant la campagne pour les élections présidentielles américaines. Mais, contrairement à son homologue hongrois qui croise les doigts pour Trump, le message de Tusk était destiné à ses collègues européens. "Harris ou Trump ? Certains affirment que l'avenir de l'Europe dépend des élections américaines, alors qu'il dépend avant tout de nous. À condition que l'Europe grandisse enfin et croit en sa propre force", a écrit Tusk sur X : "Quoi qu'il arrive, l'ère de la sous-traitance géopolitique est terminée." En d'autres termes, il incombe à l'UE de prendre son destin en main. Même en cas de victoire de la démocrate Kamala Harris. Car les administrations démocrates se retirent d'Europe pour se concentrer sur l'Indo-Pacifique depuis l'époque de Barack Obama. Et parce que l’"America First" représente un changement structurel de la politique aux États-Unis.
En tant que président du Conseil européen, entre 2017 et 2019, Tusk a eu une expérience directe de Trump et de l'America First dans sa forme extrême. Le Donald européen n'a pas hésité à entrer en conflit avec le Donald américain. "Cher président Trump, les États-Unis n'ont pas et n'auront pas d'allié meilleur que l'UE", a-t-il écrit sur ce qui s'appelait alors Twitter, en réponse aux habituelles menaces de Trump avant un sommet de l'OTAN en 2018. "Chère Amérique, apprécie tes alliés, après tout, tu n'en as pas tant que ça", a ajouté Tusk. À la fin de son expérience en tant que président du Conseil européen, Tusk avait expliqué dans une interview à Die Zeit que Trump est "peut-être le défi le plus difficile" pour l'UE. "Pour la première fois dans l'histoire, il y a un président américain qui est ouvertement contre une Europe unie. Il soutient le Brexit et prie pour l'implosion de l'Union."
Ce que pense le Donald européen du Donald américain a émergé avec toute sa clarté en mai 2018, lors d'un dîner informel des chefs d'État et de gouvernement de l'UE à Sofia, lorsque le président américain a décidé de se retirer de l'accord nucléaire avec l'Iran et d'imposer des droits de douane sur l'acier européen. “Nous sommes témoins aujourd'hui d'un phénomène nouveau, l'attitude ‘capricieuse’ de l'administration américaine À la lumière des dernières décisions du président Trump, certains pourraient même penser: avec de tels amis, qui a besoin d'ennemis ?”, avait déclaré Tusk aux journalistes. La suite de cette déclaration est encore plus intéressante pour comprendre sa vision de l'évolution des relations transatlantiques. "Franchement, l'Europe devrait être reconnaissante au président Trump, car grâce à lui, nous nous sommes libérés de vieilles illusions. Il nous a fait comprendre que si vous avez besoin d'une main, vous en trouverez une au bout de votre bras." L'UE ne peut plus compter sur l'Amérique.
"Je n'ai aucun doute que dans le nouveau jeu mondial, l'Europe sera l'un des principaux acteurs ou une pièce. C'est la seule véritable alternative", avait expliqué Tusk le 16 mai 2018. "Pour être le sujet et non l'objet de la politique mondiale, l'Europe doit être unie économiquement, politiquement et même militairement comme jamais auparavant. Pour le dire simplement : soit nous sommes ensemble, soit nous ne serons pas". Selon le Donald européen de 2018, "l'Europe doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger, malgré le climat actuel, le lien transatlantique. Mais en même temps, nous devons être préparés à des scénarios dans lesquels nous devons agir seuls". Six ans et demi plus tard, l'UE se retrouve dans la même situation. L'expérience de l'administration Biden - le retrait d'Afghanistan, l'absence de paix commerciale, l’Inflation Reduction Act, les hésitations sur l'Ukraine - a confirmé que l'Europe doit apprendre à agir seule, peu importe qui occupe le bureau ovale à la Maison Blanche. Il est dommage que pendant les six années écoulées, l'UE ne se soit pas préparée.
Tusk incarne l'antithèse du trumpisme européen dirigé par Viktor Orban. Les deux dirigeants se détestent. depuis longtemps. Orban a accusé Tusk de diriger “un gouvernement Jawohl”, aux ordres de l’Allemagne Tous deux utilisent habilement le réseau sur X (anciennement Twitter) et sont des communicateurs efficaces. Mais les messages sont opposés. Le Premier ministre hongrois attise les peurs et excite les hordes populistes contre Bruxelles. Le Premier ministre polonais défend la démocratie et l'état de droit chez lui et dans l'UE.
Il est vrai que les positions des deux sur les migrants ne sont pas si éloignées. La Pologne et la Hongrie refusent la solidarité prévue par le nouveau Pacte sur la migration et l'asile. Tusk vient d'annoncer la suspension des procédures d'asile pour les migrants arrivant de Biélorussie. Mais le Polonais mène une bataille intérieure difficile. Tusk s'emploie à restaurer l'état de droit et à libérer la Pologne de l'héritage illibéral du PiS. Il reste une dernière étape : les élections présidentielles de mai 2025, lorsque Tusk espère se débarrasser aussi d'Andrzej Duda, le président qui, avec ses vétos, représente le principal obstacle aux réformes en faveur de l’État de droit. D'ici là, Tusk ne peut se permettre de donner des arguments au PiS, ni sur les migrants ni sur d'autres sujets qui pourraient faire basculer l'électorat.
La tâche difficile en Pologne limite la marge de manœuvre européenne de Tusk. Une fois le retour à la pleine démocratie achevé, le Donald européen aura-t-il la force de diriger le redressement européen ? Difficile à court terme. Après la guerre russe contre l'Ukraine et la chute du PiS au pouvoir à Varsovie, le triangle de Weimar (le format France-Allemagne-Pologne) est devenu central dans l'UE. Mais les deux autres pointes du triangle sont deux “canards boiteux” . Le président français, Emmanuel Macron, s'est lui-même affaibli avec la dissolution de l'Assemblée nationale et doit faire face à la cohabitation étrange avec Michel Barnier à deux ans et demi des élections présidentielles. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, est confronté à ses doutes permanents, ainsi qu'aux divisions de plus en plus profondes de sa coalition à un an des élections législatives fédérales.
Tusk a pris acte de cette situation et a entrepris de doter la Pologne d’une armée puissante, bien équipée, capable de s’engager au sein de l’Otan mais également au profit de l’UE si l’Amérique fait défaut. Et il a lancé l’édification du bouclier de l’Est, un réseau de fortifications défensives à la frontière avec la Russie.
Membre du parti Populaire Européen, la première famille politique de l’UE dont il a été le président durant deux années, de décembre 2019 à juin 2022, Tusk, le Donald européen, apparaît aujourd'hui comme le dirigeant national le plus fort sur lequel l'UE peut compter pour construire la souveraineté européenne autour des principes de la démocratie libérale et pour la rendre autonome des “caprices” de ceux qui occupent le bureau ovale à la Maison Blanche. Étrange destin que le sien, qui, pendant cinq ans en tant que président du Conseil européen, a cherché en vain à sortir l'Allemagne et la France de leurs illusions concernant la Russie. Et qui est ensuite revenu au pouvoir à Varsovie avec une campagne dont le symbole était un cœur. Après avoir sauvé la Pologne, le Donald européen reviendra-t-il à Bruxelles pour sauver l'Europe ?
La citation
"Mme Sandu n'est pas la présidente de son pays, car dans son propre pays, la majorité de la population n'a pas voté pour elle".
Dmitry Peskov, porte-parole du Kremlin sur les élections présidentielles en Moldavie.
Sommet
Sommets de Budapest: les Européens en chiens de faïence - Tout est bancal pour les deux sommets organisés à Budapest jeudi et vendredi. La faute à Viktor Orban. L’élection présidentielle américaine sera la toile de fonds pour les discussions des dirigeants des pays invités pour la réunion de la Communauté politique européenne, puis du dîner de travail entre les 27 dirigeants de l’UE le soir, avant le sommet européen informel du lendemain consacré à la compétitivité. Le Premier ministre hongrois est imprévisible et de nombreuses rumeurs ont fait monter la fièvre. Admirateur de Donald Trump, il souhaite ouvertement son retour à la Maison Blanche et il peut prendre une position qui va empoisonner les débats si son favori est battu ou s’il conteste le résultat. Un message sur X suffit. Il l’a fait pour les législatives en Georgie, saluant la victoire du parti Rêve Georgien avant même la promulgation des résultats. Que feront les autres dirigeants de l’UE ? “Ce n’est pas la première fois que Viktor Orban défend un avis différent de celui des autres dirigeants et qu’il se retrouve isolé”, a rappelé un haut fonctionnaire européen. Orban commence à lasser et certains ne vont pas se priver de lui “dire certaines vérités” lors du dîner, a-t-il ajouté. Et si Trump est battu, Orban vivra un mauvais moment.
Rumeurs sur un invité surprise et des désistements à Budapest - Tous les dirigeants conviés pour la réunion de la Communauté politique européenne ne viendront pas. “Certains hésitent, d’autres sont pris par des obligations de politique nationale”, a expliqué le haut fonctionnaire européen. Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez s’est ainsi fait excuser, car il doit gérer les secours dans la région de Valence dévastée par des inondations meurtrières. Le président turc Recep Tayyip Erdogan devrait être présent, a-t-il indiqué. Incertitude en revanche sur la venue du Premier ministre géorgien. Des rumeurs ont commencé à circuler sur une intervention d’un invité surprise de Viktor Orban. “La réunion se tiendra avec les dirigeants qui ont été physiquement invités. C’est ce que nous avons compris”, a expliqué le haut fonctionnaire européen. “Il n’y a jamais eu de rupture de cette règle”, a-t-il souligné.
Prudence sur la présidentielle américaine - Les dirigeants de l’UE ont prévu une discussion durant leur diner de travail jeudi soir à Budapest. Plusieurs cas de figure sont possibles: “soit nous avons un vainqueur, soit pas de vainqueur, soit une contestation des résultats”. Les 27 vont discuter, échanger et s’entendre sur “des lignes communes” et des “messages communs”. L’hypothèse d’une victoire de Donald Trump est prise en compte. Elle divise les Européens. “Il faudra rester calme et voir ce qui va se passer. La prise de fonction du nouveau président ne se fait pas avant janvier 2025”. Le message convenu par les vingt-sept est le suivant : féliciter le vainqueur, rappeler l'importance des relations transatlantiques, affirmer la volonté de les renforcer, souligner que l'UE a également son agenda, qui comprend la défense du système multilatéral et la détermination à garantir prospérité, stabilité et sécurité pour ses citoyens. Si les résultats sont contestés ou incertains, les dirigeants éviteront de faire des félicitations et déclareront avoir confiance dans le système américain et dans les institutions des États-Unis. La grande question est de savoir si Viktor Orban s'en tiendra à la ligne convenue.
Inquiétude pour l’Ukraine - “On est dans le creux de la vague. La position des Etats-Unis sera déterminante pour certains états membres”, a reconnu le haut fonctionnaire. Le soutien à l’effort de guerre ukrainien est acquis avec l’accord sur les 50 milliards de dollars de prêts gagés sur les bénéfices des avoirs russes gelés par les sanctions contre Moscou. Mais l’élan est cassé dans certains Etat membres. Le chancelier Olaf Scholz bloque l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan, refuse de fournir des armements en mesure de faire la différence sur le champ de bataille par peur d’une escalade avec la Russie, écoute les avis préconisant une “finlandisation” de l’Ukraine. Le résultat de la présidentielle américaine peut provoquer une prise de conscience sur la nécessité pour l’UE de cesser le suivisme et d'assumer plus de soutien militaire et financier ou pousser dans le sens d’un lâchage de l’Ukraine avec l’ouverture de discussions avec la Russie.
Moment de vérité sur les recommandations du rapport Draghi - L’ancien président de la BCE vient à Budapest présenter son rapport sur la compétitivité de l’UE et ses recommandations. La discussion est prévue pendant le sommet européen informel vendredi à Budapest. Mario Draghi a lancé un signal d’alarme, mais l’accueil est plutôt froid. “Il va falloir surmonter les différences et dépasser les intérêts nationaux”, a averti le haut fonctionnaire européen. “L’aspect financier est crucial”, a-t-il insisté. Un mur d’investissements doit être franchi. Mario Draghi l’a évalué à 800 milliards par an. Les Européens calent sur le financement. Le projet de déclaration préparé pour Budapest évoque l’exploration de nouveaux instruments financiers. La Commission doit faire des propositions formelles. Sa présidente, l’Allemande Ursula von der Leyen, ne voit que deux modes: les contributions au budget européen et de nouvelles ressources propres. “Il n’y a pas d’autres options”, a-t-elle affirmé la semaine dernière à Bruxelles. La mention des “nouveaux instruments” va-t-elle survivre et figurer dans la déclaration ? “Je ne sais pas”, a reconnu le haut fonctionnaire. L’UE joue sa crédibilité. “La Commission doit prendre l’initiative de la proposition. Si elle n’a pas ce courage (de proposer de nouveaux instruments) , ce sera compliqué”.
Commission von der Leyen II
Des candidats peu convaincants mettent à l'épreuve la trêve entre le PPE et les socialistes - Le deuxième jour de auditions au Parlement européen n'a pas été aussi positif que le premier pour les commissaires désignés pour faire partie de l'équipe d'Ursula von der Leyen. Pour les deux premiers candidats du matin, l'irlandais Michael McGrath (Justice) et la bulgare Ekaterina Zaharieva (Recherche), il n'y a pas eu de gros problèmes. Tous deux ont été promus. L'après-midi et le soir ont été plus compliqués. Le socialiste danois Dan Jørgensen (Énergie) et la populaire croate Dubravka Suica (Méditerranée) sont passés, mais pas de manière très convaincante. Bien pire a été l'audition du soir de la populaire suédoise Jessika Roswall (Environnement), jugée par de nombreux députés comme pas assez préparée et compétente. Le populaire autrichien Magnus Brunner (Affaires intérieures et immigration) a été critiqué par certains députés des groupes de gauche pour ses positions strictes sur les politiques migratoires. Brunner a été promu. La décision concernant Roswall a été reportée à aujourd'hui. Des questions supplémentaires à venir?
Brunner prêt à soutenir des "hubs de retour" et des murs contre les migrants - Magnus Brunner, ministre des Finances autrichien, désigné par Ursula von der Leyen comme commissaire aux Affaires intérieures et à l'Immigration, a confirmé le tournant à droite de la prochaine Commission sur les politiques migratoires. "Nous devons décider nous-mêmes et non pas les trafiquants", a déclaré Brunner, confirmant l'ouverture de von der Leyen aux "hubs de retour" dans les pays tiers et le soutien au protocole entre l'Italie et l'Albanie pour l'externalisation des demandes d'asile. Les "hubs de retour" doivent servir "pour les personnes dont la demande d'asile a été refusée", a déclaré Brunner. Quant à l'accord entre l'Italie et l'Albanie, "en principe, je suis ouvert à de nouvelles idées", a répondu le candidat commissaire autrichien. Brunner a également évoqué le financement de la construction de murs. "Il n'y a rien qui les empêche de le faire en termes de dispositions européennes", a déclaré le candidat commissaire. "Les infrastructures physiques, comme les clôtures et les murs, pourraient être financées par des fonds européens en termes de droit, mais nous n'avons pas de fonds disponibles pour cela".
Dan Jørgensen, commissaire acrobate sur le nucléaire - Il était anti-nucléaire, puis il a dû se convertir après sa nomination en tant que commissaire désigné pour l'Énergie, mais la conversion n'est pas complète. Lors des auditions d'hier au Parlement européen, le Danois Dan Jørgensen s'est livré à un difficile exercice d'équilibriste pour répondre aux questions des députés sur le nucléaire. L'énergie atomique "fait et fera toujours partie du mix énergétique et est une partie de la solution pour décarboniser", a déclaré Jørgensen. "Nous ne pouvons pas atteindre nos objectifs en Europe sans le nucléaire", a expliqué le Danois, qui n'a cependant pas voulu faire de promesses sur le financement des centrales. Sur le nucléaire, "nous sommes unis dans la diversité", a résumé Jørgensen, provoquant les rires des députés.
Suica exclut de suspendre l'accord d'association avec Israël - La croate Dubravka Suica a été désignée par Ursula von der Leyen comme commissaire pour la Méditerranée et, lors de son audition hier au Parlement européen, elle a fait sa première incursion dans le domaine qui devrait être occupé par le Haut représentant, Kaja Kallas. "Nous ne pouvons pas suspendre l'accord d'association pour le moment, car c'est la seule base sur laquelle nous pouvons continuer la coopération avec Israël, et sans cela, il n'y a pas de solution à deux États", a déclaré Suica. Depuis des mois, l'Espagne et l’Irlande attendent en vain une réponse de von der Leyen concernant leur demande de revoir l'accord d'association entre l'UE et Israël. Impatient, le Haut représentant, Josep Borrell, a prévu une discussion entre les ministres des Affaires étrangères. Hier, la réponse de von der Leyen est arrivée, par la voix de Suica.
Géopolitique
La Suède renonce aux parcs éoliens dans la Baltique en raison de la menace russe - Le gouvernement suédois a décidé de rejeter 13 demandes de construction de parcs éoliens offshore dans la mer Baltique en raison des craintes liées à la sécurité dans le contexte des menaces posées par la Russie de Vladimir Poutine. "Le gouvernement estime que la construction des projets actuels dans la zone de la mer Baltique aurait des conséquences inacceptables pour la défense de la Suède", a déclaré le ministre de la Défense, Pal Jonson. Les parcs éoliens auraient été situés entre Åland, la région autonome finlandaise entre la Suède et la Finlande, et le Sund, le détroit entre le sud de la Suède et le Danemark, non loin de l'exclave russe de Kaliningrad. L'UE et l'OTAN craignent déjà des attaques russes contre les infrastructures en mer, mais dans le cas des parcs éoliens, le principal problème est qu'ils risquent d'interférer avec les capacités de défense de la Suède, rendant plus difficile la détection de sous-marins ou de missiles à intercepter avec Patriot ou d'autres moyens. La décision remet en question le plan de la Suède de doubler sa production annuelle d'électricité à 300 térawattheures (TWh) au cours des deux prochaines décennies, avec des conséquences négatives non seulement pour le Green Deal mais aussi pour les technologies vertes, sachant que l’acier vert, les batteries et les engrais dépendent d'une énergie propre et à bas coût. Quelle valeur ont les assurances de l'OTAN et de l'UE sur la protection des infrastructures en mer ?
Green Deal
Près de 30 milliards de l'UE pour le climat en 2023 - Le Conseil de l'UE a publié hier les données sur la contribution de l'UE en matière de financement climatique pour les pays en développement en 2023, à l'approche de la COP29 qui se tiendra du 11 au 22 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan. L'UE a contribué avec 28,6 milliards d'euros de fonds publics, mobilisant un montant supplémentaire de 7,2 milliards d'euros de financements privés, pour aider les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter aux impacts des changements climatiques. Selon les données recueillies par la Commission, environ la moitié des financements publics pour le climat destinés aux pays en développement a été consacrée à l'adaptation climatique ou à des actions transversales. Les financements basés sur des subventions représentent une part significative (près de 50 %) de la contribution publique de l'UE et des États membres. Ces chiffres – selon le Conseil - confirment "les efforts déterminés de l'UE et de ses États membres pour respecter leurs engagements financiers internationaux en matière de climat, en particulier envers l'objectif collectif des pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an jusqu'en 2025".
Fiscalité
Accord à l'Ecofin sur la TVA à l'ère numérique - Les ministres des Finances de l'UE ont trouvé hier un accord sur le paquet visant à réformer la TVA à l'ère numérique, qui introduira de nouvelles règles sur les factures électroniques et la communication des données en temps réel, ainsi que sur les activités menées via des plateformes numériques. L'objectif est de lutter contre la fraude fiscale, soutenir les entreprises et promouvoir la numérisation. L'accord à l'Ecofin comprend trois actes : une directive, un règlement et un règlement d'exécution, qui dans l'ensemble apportent des modifications à trois aspects différents du système de TVA. D'ici 2030, les obligations de déclaration de TVA pour les transactions transfrontalières entièrement numériques seront instituées. Les plateformes en ligne devront payer la TVA sur les services d'hébergement à court terme et de transport de passagers dans la plupart des cas où les fournisseurs de services individuels ne facturent pas la TVA. Enfin, les guichets uniques de TVA en ligne seront améliorés pour que les entreprises n'aient pas à effectuer des enregistrements coûteux dans chaque État membre où elles opèrent. "Ces nouvelles règles sur la TVA renforcent notre capacité à exploiter les opportunités de la numérisation, tout en abordant certaines de ses difficultés, et nous conduisent vers une Europe plus équitable et compétitive", a déclaré le commissaire Paolo Gentiloni.
Alitalia
Embarras à Bruxelles à cause du blocage de Meloni sur l'accord ITA-Lufthansa - Alitalia est une histoire européenne qui ne finira jamais. L'avenir de la compagnie aérienne nationale italienne – rebaptisée ITA après le dernier sauvetage autorisé par la Commission – est à nouveau en doute, après que le gouvernement de Giorgia Meloni a refusé de signer le plan présenté par ITA et Lufthansa pour finaliser l'acquisition en raison d'un désaccord sur le prix de l'opération. L'accord devait être soumis à la Commission le 4 novembre, mais cela n'a pas été le cas en raison de l'absence de signature du ministère de l'Économie et des Finances italien. "Je ne peux pas commenter", a déclaré une porte-parole de la Commission, rappelant que la date limite pour présenter l'accord final est confidentielle. "Nous sommes en contact avec Lufthansa et le ministère et les prochaines étapes consistent à analyser l'accord que les parties soumettront". La porte-parole a évoqué les étapes à venir. "La transaction ne peut pas être finalisée avant que la Commission ait vérifié qu'il y a un acquéreur approprié pour chacune des routes que nous avons identifiées comme problématiques". Ce n'est qu'après l'approbation définitive de l'Antitrust de l'UE que "la transition peut avancer", a précisé la porte-parole.
Ce qui se passe aujourd'hui
Commission : la présidente von der Leyen reçoit le Premier ministre français, Michel Barnier
Parlement européen : auditions des candidats commissaires Hadja Lahbib, Maria Luís Albuquerque, Costas Kadis, Jozef Sikela, Andrius Kubilius et Oliver Varhelyi
Commission : la commissaire Simson à Rome participe à la réunion ministérielle du Groupe mondial pour l'énergie de fusion à la Farnesina
Commission : le commissaire Wojciechowski à Bucarest participe à la conférence nationale des agriculteurs roumains
Cour de justice de l'UE : arrêt sur le recours de Crédit Agricole et Credit Suisse contre l'amende de la Commission pour violation de la concurrence sur le marché des obligations
Cour de justice de l'UE : arrêt sur le recours de Wizz Air contre la Commission concernant l'autorisation d'aides Covid à la compagnie roumaine Tarom
Banque centrale européenne : discours de la présidente Lagarde pour le dixième anniversaire du Mécanisme de supervision unique
Eurostat : prix de la production industrielle
Trump ans Tusk: where is the elephant in the room?