Donald Trump s’affirme en tyran et sème le désarroi dans l’UE
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Donald Trump s’affirme en tyran et sème le désarroi dans l’UE
L’Union européenne est au tapis, sonnée par la violence des coups portés par le prochain président américain. Ce n’est pas encore la “mort cérébrale”, mais le silence des institutions et la faiblesse des réactions face aux attaques lancées par le dirigeant d’un pays “allié et ami” contre les démocraties européennes et l’intangibilité de leurs frontières est terrible.
Les Européens se préparaient à des turbulences si Donald Trump revenait à la Maison Blanche, mais ils attendaient l’affrontement sur le terrain de l’économie, pas de la politique et de la diplomatie. Ursula von der Leyen et Antonio Costa ne boxent pas dans la même catégorie que le nouveau président américain. Donald Trump se comporte comme le Russe Vladimir Poutine et l’Union n’est pas pas prête au rapport de force.
Donald Trump ne porte pas les Européens en grande estime. Ils le savent et lui rendent la pareille. Ils le jugent vindicatif et protectionniste. Ils se préparaient donc à une relation transactionnelle. Ils découvrent un dirigeant sans retenue et expansionniste, prêt à balayer toutes les règles qui l’empêchent de rendre aux Etats-Unis leur grandeur. MAGA (Make America Great Again) est devenu son motto et celui de ses partisans. Trump va prêter serment le 20 janvier et s'installer à nouveau à la Maison Blanche. Un retour en forme de revanche avec une volonté affichée de faire rendre gorge à ceux qui, comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, se sont réjouis de sa défaite en 2020.
Tous les dirigeants qui l'ont côtoyé durant son premier mandat le soulignent: Trump dit ce qu’il va faire et le fait. Il a annoncé sa volonté d’intégrer le Canada et le Groenland, territoire autonome du Danemark, aux Etats-Unis et de prendre le contrôle du canal de Panama. Il est disposé à payer, justifie sa demande par des “raisons de sécurité nationale” et se dit prêt à recourir à des mesures coercitives contre le Danemark si nécessaire, sans exclure une intervention armée au Groenland.
Trump attaque le Canada, membre du G7 et de l’Otan, et le Danemark, l’un des plus atlantistes des alliés membres de l’UE. Sous sa présidence, les Etats-Unis vont abandonner le camp des démocraties et rejoindre celui des régimes autocratiques aux méthodes d'État voyou, qui ne respectent aucun des principes du droit international, notamment l’intangibilité des frontières fixé en 1945. Trump n’a pas caché vouloir être “un dictateur”, comme le sont le “tsar russe” Vladimir Poutine, “l'empereur de Chine” Xi Jinping et le “sultan turc” Recep Tayyip Erdogan, qualificatifs utilisés par l’ancien chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
“L'Europe doit se réveiller et comprendre que Trump n'a que faire de l'Ukraine et qu'il serait plus qu'heureux de s'asseoir avec Poutine, Xi et consorts pour partager le monde entre grandes puissances. Poutine obtient l'Ukraine, Trump - le Groenland, le Canada, le canal de Panama et Xi - Taïwan”, soutient l’historien britannique Timothy Garton Ash. “Le retour du Lebensraum à la Maison Blanche : bienvenue 2025”, grince le directeur de la revue Le Grand Continent Gilles Gressani,
Le Lebensraum (“espace vital” en allemand) est un concept géopolitique qui renvoie à l'idée de territoire suffisant pour, dans un premier temps, assurer la survie, notamment culturelle, d'un peuple et, dans un deuxième temps, favoriser sa croissance via l'influence territoriale. Le concept a été utilisé pour justifier la politique expansionniste de l'Allemagne nazie, en particulier sur le front de l'Est, explique Wikipédia.
La Commission européenne refuse de prendre les déclarations du président américain au sérieux. “Il y a eu de nombreuses menaces qui ne se sont pas matérialisées”, a déclaré hier la porte-parole de la Commission. En 2020, devant les préparatifs de la Russie aux frontières de l’Ukraine, la ligne donnée par la présidente à ses porte-parole était: “une invasion est un scénario purement hypothétique, Il n’est pas dans l’intérêt de la Russie”. La volonté affichée de la Commission est de “faire retomber la pression”. Elle ne veut pas réagir aux agissements d’Elon Musk, devenu l’ombre de Donald Trump. Musk utilise sa plateforme X pour s’ingérer dans les débats publics en Allemagne et au Royaume Uni et affiche un soutien aux dirigeants des partis d'extrême droite anti-européens dont il souhaite l'arrivée au pouvoir dans ces pays.
La nouvelle Haute représentante Kaja Kallas est silencieuse, tout comme le président du Conseil Antonio Costa. Les institutions européennes ont adopté un profil bas. Les protestations viennent du Parlement européen, mais elles sont le fait d’élus, pas des présidents des groupes politiques. “Dans 12 jours, cet homme qui menace sans répit les démocraties alliées des Etats-Unis et reprend allègrement la propagande de Poutine sur l’Ukraine sera investi Président de la première puissance mondiale. L’Europe ne résistera à cette tempête qu’en assumant le rapport de forces”, a commenté sur X l'eurodéputé socailiste français Raphaël Glucksmann.
Le doute s’instille face à l’absence de réaction et aux doutes exprimés par de nombreux dirigeants européens sur la mise à exécution de ses menaces par Trump. Les Allemands sont en campagne électorale et ne répondent pas ou mollement aux attaques d’Elon Musk, devenu l’agent déstabilisateur de la nouvelle administration Trump. “Il ne faut pas nourrir les trolls”, soutient le chancelier sortant Olaf Scholz. Comme si Musk, qui a réclamé sa démission et souhaite la victoire de l’AfD, le mouvement d'extrême-droite, était un vulgaire exécutant et non le concepteur d’une campagne de dénigrement et de déstabilisation de l’Union européenne via l’amplification de ses messages sur son réseau.
Le président français Emmanuel Macron semble gagné par le défaitisme. Le lanceur d’alerte ne se sent plus investi devant le renoncement de l’Allemagne. “Quand l'Europe va-t-elle se réveiller ? Nous n'avons pas pris les menaces de Poutine au sérieux. Erreur. Nous ne prenons pas les menaces de Trump au sérieux. C’est une grave erreur”, s’insurge l’ancienne député européenne néerlandaise Sophie In’t Veld sur le réseau BlueSky devenu l’alternative à X. Le chancelier Scholz s'est contenté d'exprimer “un certain malaise” dans les conversations entre les dirigeants européens sur les menaces de Trump et d'appeler à “rester ensemble”.
Unis, les Européens sont loin de l’être. Les réactions sont éparses, non concertées. “Le Groenland, un territoire autonome appartenant au Danemark, est un territoire de l'Union européenne. Il n'est pas question que l'UE laisse d'autres nations du monde quelles qu’elles soient s'en prendre à ses frontières souveraines”, a affirmé le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot. Mais personne ne coordonne. L’Otan est tout aussi impuissante. La situation est “inédite entre alliés”, a souligné l’ancienne ambassadrice de France à l’Otan Muriel Domenach. “L’article 4 n’est pas conçu pour être invoqué entre alliés, a fortiori envers l’actionnaire majoritaire, l’allié américain”, précise Domenach.
“Il semble incroyable de devoir examiner cette hypothèse, mais si les États-Unis attaquaient le Groenland -et étant donné le rejet évident de l’Otan- le débat s’ouvrirait sur la question de savoir si l’article 42.7 du traité de l’UE nous oblige à aider militairement le Danemark. En principe non. C'est un territoire danois, mais il est hors de l'UE”, s’interroge l’analyste espagnol Ignacio Molina de l’Institut Royal Elcano. Le Groenland est en fait un territoire d’outre-mer associé à l’UE. La question de la protection du Groenland est posée. Elle attend une réponse officielle et non un “oui, le Groenland est couvert par l’article 42.7” lâché du bout des lèvres par le porte-parole de la Commission.
L’Union européenne n’a pas de voix, pas de visage. La nouvelle Haute Représentante était très attendue. Mais Kaja Kallas n’a pas le sens politique de son prédécesseur. Elle est absente, comme dépassée ou bridée par la présidente de la Commission. Ursula von der Leyen, qui même clouée par une grave pneumonie refuse de déléguer la moindre once de ses pouvoirs et contrôle la communication de la Haute Représentante.
L’inaction de la Commission commence à irriter. “En 2022, nous nous sommes dotés en Européens de règles claires de protection du débat public en ligne. Si la Commission européenne n’exerce pas ses compétences avec fermeté, elle devra laisser la liberté aux États membres qui le souhaitent de prendre des mesures nationales”, a averti Jean-Noël Barrot.
La citation
“L'Ukraine serait prête à occuper tout espace vacant au sein de l'UE et de l'OTAN si la Hongrie décidait de le laisser vacant en faveur de l'adhésion à la CEI (dirigée par la Russie)”.
Le Ministère des affaires étrangères de l'Ukraine.
Géopolitique
Une mission du triangle de Weimar pour tester l’administration Trump - Une mission à trois, composée des ministres des Affaires étrangères du groupe de Weimar, constitué de la France, de l'Allemagne et de la Pologne. C'est l'une des hypothèses qui prend forme pour tester les intentions de la nouvelle administration américaine, une fois que Donald Trump sera installé à la Maison Blanche. Jean-Noël Barrot, Annalena Baerbock et Radoslaw Sikorski devraient se rendre ensemble à Washington pour discuter avec leurs homologues. Mais pour l'instant, la mission de Weimar n'est pas encore confirmée.
À Ramstein, l'administration Biden souhaite planifier l'aide à l'Ukraine jusqu'en 2027 - Ce sera la vingt-cinquième réunion de la coalition de Ramstein, le groupe d'une cinquantaine d'alliés qui soutiennent l'Ukraine dans la guerre d'agression de la Russie. Ce sera également la dernière sous l'administration Biden, avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier. Le secrétaire à la Défense, Lloyd J. Austin III, souhaite cartographier les capacités de défense de l’Ukraine afin de soutenir la création d'une force de dissuasion crédible jusqu'en 2027. Il s'agit des besoins en aéronefs, en véhicules blindés, en artillerie, en déminage, en drones, en défense aérienne et en missiles intégrés, en technologie informatique et en sécurité maritime. L'objectif est de "permettre aux donateurs de planifier et de soutenir l'Ukraine de manière durable à l'avenir", a expliqué un responsable du Pentagone. Le groupe de Ramstein survivra-t-il à Trump ? L'avenir du groupe "est l'une des raisons pour lesquelles le groupe dirigeant de la coalition se réunira au niveau ministériel pour jeter des bases solides pour le futur", a déclaré le responsable du Pentagone. "Je ne peux pas parler de ce que la nouvelle administration décidera concernant son rôle, mais je suis très confiant dans l'engagement européen", a ajouté le responsable : "Grâce au travail multilatéral, grâce aux coalitions de capacité et à tout ce que nous avons fait, (le groupe de Ramstein) résistera d'une manière ou d'une autre à l'avenir, peu importe ce que fera exactement ou non la prochaine équipe". Pas de quoi être rassuré.
Meloni obtient la libération de Cecilia Sala, otage pendant 20 jours en Iran - Cecilia Sala, la journaliste du Foglio arrêtée en Iran le 19 décembre, est rentrée en Italie hier, après que le gouvernement de Giorgia Meloni a réussi à négocier sa libération. En échange de quoi ? Très probablement la libération et le rapatriement de l'iranien Mohammad Abedini, arrêté en Italie le 16 décembre à la demande des États-Unis pour son rôle dans la fourniture de matériel et de technologie pour des drones aux Gardiens de la révolution en violation des sanctions. Selon une source européenne, la libération de Cecilia Sala constitue "un énorme succès diplomatique pour Meloni". La Commission a exprimé "une grande satisfaction" pour la libération de la journaliste Cecilia Sala. C'est une très très bonne nouvelle", a déclaré sa porte-parole. "Bienvenue chez vous Cecilia Sala", a déclaré la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. La Matinale Européenne joint son message : bienvenue Cecilia.
L'UE et Musk
La pression augmente sur la Commission pour agir contre Musk - Le groupe des libéraux de Renew et celui des Socialistes et démocrates ont demandé d'inscrire à l'ordre du jour de la prochaine plénière du Parlement européen une discussion sur la campagne de déstabilisation menée par Elon Musk sur X contre certaines démocraties européennes. La France a également intensifié la pression sur Ursula von der Leyen, menaçant de renationaliser les pouvoirs de la loi sur les services numériques, si la Commission ne souhaite pas agir contre Musk. Jusqu'à présent, von der Leyen s'est conformée à la ligne de "ne pas alimenter les trolls" fixée par le chancelier allemand, Olaf Scholz : ne pas parler de Musk, car cela accroît sa visibilité. Derrière ce choix se trouvent également des divisions internes à l'UE, certains chefs d'État et de gouvernement étant particulièrement proches de Donald Trump et d'Elon Musk. "Il est difficile d'agir contre Musk si Giorgia Meloni se montre si proche", nous a déclaré une source de l'UE.
Sánchez contre Musk - L’Espagne célèbre cette année 50 ans de démocratie. Le dictateur Francisco Franco est mort dans son lit le 20 novembre 1975. Le gouvernement de Sánchez a organisé des dizaines d’événements pour marquer les 50 ans de liberté. L’inauguration du programme a eu lieu hier. Aux côtés du Guernica, la grande œuvre de Pablo Picasso conservée au Musée Reina Sofía de Madrid, et qui constitue un plaidoyer contre les fascismes, Sánchez a déclaré que « les valeurs et les régimes autocratiques progressent. Le fascisme que nous pensions avoir laissé derrière nous est déjà la troisième force politique en Europe. Et l’internationale d’extrême droite, dirigée par l’homme le plus riche de la planète, attaque ouvertement nos institutions, attise la haine et appelle à soutenir les héritiers du nazisme en Allemagne. C’est un défi qui devrait interpeller tous ceux qui croient en la démocratie et en la Constitution. La liberté n’est jamais acquise de manière permanente. Elle peut être perdue. Cela peut se reproduire. » La célébration des 50 ans de liberté divise la classe politique espagnole, comme n’importe quel autre sujet. La droite du Parti Populaire et l’extrême droite de VOX refusent de participer aux événements, qu’ils tournent en dérision. Ils prétendent que Sánchez utilise Franco comme un écran de fumée. Le Parti Populaire craint de participer aux célébrations et de laisser VOX seul dans la critique. Les derniers sondages indiquent que depuis les élections du 23 juillet 2023, les populaires ont vu près de 900 000 de leurs votes (plus de 10 %) se tourner vers VOX.
L'embarras de la Commission face au virage de Zuckerberg sur les vérificateurs de faits - Plus de vérificateurs de faits : Meta a décidé de passer à la même méthode que Elon Musk, les notes de la communauté, pour atténuer les risques liés à la désinformation. Son propriétaire , Mark Zuckerberg, a accusé l'UE de censure et a demandé à Donald Trump de l'aide pour annuler la réglementation du Digital Services Act (DSA). La Commission a rejeté "catégoriquement toute accusation de censure", a déclaré sa porte-parole. Et elle a laissé entendre qu'il n'y aurait pas de problèmes avec Meta, car dans l'UE, les vérificateurs de faits continuent d'exister. Pour changer de modèle, "Meta doit mener une évaluation préliminaire des risques et l'envoyer à la Commission", a déclaré un porte-parole.. Dommage qu'il ait oublié de mentionner que Meta avait déjà envoyé l'évaluation des risques selon le DSA. La Commission va maintenant l'évaluer, avant de décider d'ouvrir ou non une procédure contre Zuckerberg.
La Cour condamne la Commission pour avoir transféré les données d'un citoyen à Meta - Le Tribunal de l'UE a condamné hier la Commission à indemniser un visiteur de son site sur la Conférence sur l'avenir de l'Europe pour avoir transféré ses données personnelles à Meta, en violation des règles européennes sur le numérique. Les faits remontent à 2021 et 2022 : à travers le lien hypertexte "se connecter avec Facebook", affiché sur la page Internet de l'EU Login, la Commission a créé les conditions permettant de transmettre l'adresse IP à l'entreprise américaine Meta Platforms. Selon le Tribunal, "la Commission a commis une violation suffisamment qualifiée d'une norme de droit pré ordonnée à conférer des droits aux individus. L'intéressé a subi un dommage moral, car il s'est retrouvé dans une situation d'incertitude quant au traitement de ses données personnelles, notamment de son adresse IP. La Commission devra verser à l'intéressé la somme de 400 euros.
Migrants
La Commission ne commente pas la condamnation de la Grèce pour ses refoulements - Mardi, la Grèce a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme pour avoir mené des refoulements de demandeurs d'asile de manière "systématique" à ses frontières maritimes et terrestres avec la Turquie. La décision est sévère. Les refoulements sont interdits par le droit international et le droit européen. La Cour de justice de l'UE l'a rappelé dans plusieurs de ses décisions. Dans le passé, la Commission a toujours qualifié les refoulements d'illégaux, même si elle n'a jamais voulu engager de procédures contre la Grèce ou d'autres États membres, justifiant cela en disant qu'elle les considérait comme des incidents occasionnels. L'arrêt de la Cour de Strasbourg démontre le contraire. Mais la Commission ne souhaite pas réagir, pas même par des mots. "Nous ne commentons pas une décision spécifique", nous a déclaré un porte-parole. C'est le symptôme des temps et de la direction choisie par Ursula von der Leyen sur les politiques migratoires pour son second mandat : fermer les yeux sur les comportements illégaux des gouvernements.
Le Garant européen des données reproche à Frontex les données transmises à Europol - Le Garant européen de la protection des données Wojciech Wiewiórowski a constaté hier que Frontex n’avait pas respecté son règlement dans la transmission des données personnelles de suspects d’infractions transfrontalières à Europol, l’agence de l’UE pour la coopération en matière de lutte contre la criminalité. En octobre 2022, le Garant a effectué un audit des activités de Frontex pour l'assistance donnée aux États membres aux frontières extérieures de l'UE lors d'opérations conjointes. Le Garant a découvert que les informations collectées par Frontex lors des entretiens de débriefing avec les personnes interceptées lors du passage des frontières extérieures étaient transmises de manière systématique et proactive à Europol sans procéder à une évaluation de la nécessité de ce partage. Selon le Garant, il existe des risques élevés pour les individus signalés comme suspects, car ces informations peuvent s'avérer peu fiables ou inexactes. "Il est de la responsabilité de Frontex de se conformer aux garanties spécifiques imposées par la loi pour empêcher que des individus, qui pourraient ne pas intéresser Europol, se retrouvent malgré tout dans leurs systèmes", a expliqué Wiewiórowski : "Les individus risquent d'être injustement liés à une activité criminelle dans toute l'UE, avec tous les dommages potentiels pour leur vie personnelle et familiale, leur liberté de mouvement et leur emploi que cela entraîne." Le Garant a opté pour un reproche car Frontex a interrompu cette pratique après l'audit.
Autriche
Schallenberg de nouveau chancelier par intérim - Après la démission de Karl Nehammer et la mission confiée au leader du parti d 'extrême droite FPO, Herbert Kickl, de former un gouvernement, l'Autriche aura à partir d'aujourd'hui un nouveau chancelier, même si ce sera par intérim. Le ministre des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, sera chargé de diriger le gouvernement jusqu'à la fin des négociations de coalition entre Kickl et les conservateurs de l'OVP ou, en cas d'échec, jusqu'aux élections anticipées. Schallenberg, diplomate de 55 ans, proche des conservateurs de l'OVP, vit sa deuxième expérience en tant que chancelier par intérim. Il avait occupé ce poste pendant six semaines en octobre 2021 après la démission de Sebastian Kurz.
Erratum - Dans l'article principal d'hier sur la drôle d'amitié entre Jean-Marie Le Pen et Marco Pannella, nous avons écrit que le Parlement européen était présidé par l'Allemand Martin Schulz lorsque le Groupe technique des députés indépendants a été dissous. Un lecteur nous a signalé qu'à cette époque, la présidente du Parlement était la Française Nicole Fontaine. Parfois, la mémoire nous joue de mauvais tours. En effet, Schulz occupait le poste de président du groupe socialiste, mais il était l'un des plus forts partisans de la demande de dissolution du Groupe technique des députés indépendants.
Cela se passe aujourd'hui
OTAN : le secrétaire général Rutte participe à la réunion du groupe de contact de défense de l'Ukraine à Ramstein
Service européen d'action extérieure : le Haut représentant Kallas à Rome participe à la réunion du Quintette (États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne et Italie) sur la Syrie et rencontre Giorgia Meloni
Conseil : réunion du Coreper II
Cour de justice de l'UE : jugement sur le recours de l'association Mousse contre la pratique de la compagnie ferroviaire française SNCF qui demande aux clients d'indiquer leur sexe au moment de l'achat de billets en ligne
Cour des comptes de l'UE : rapport spécial sur les paiements numériques dans l'UE
Banque centrale européenne : publication du bulletin économique
Eurostat : prix de production des services au troisième trimestre ; données sur le commerce de détail en novembre ; prix des importations industrielles en novembre