Bonjour! Je suis Christian Spillmann et avec David Carretta et Idafe Martín Pérez nous vous proposons La Matinale Européenne. Nous sommes de retour et nous vous souhaitons une bonne année 2025. Elle s'annonce difficile, pleine de défis pour une Union européenne en pleine introspection.
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Elon, la nouvelle menace pour l'Europe
Elon Musk a tombé le masque et montre sa vraie nature: le génial entrepreneur né en Afrique du Sud est devenu à 49 ans un “ingénieur du chaos” au comportement mégalomaniaque. L'homme le plus riche du monde s'est offert la présidence des Etats-Unis avec l’élection de Donald Trump et s’attaque désormais aux démocraties du Vieux continent. Il utilise sa plateforme, X, l’ancien twitter racheté 44 milliards de dollars, pour multiplier les ingérences, insulter et dénigrer des dirigeants politiques et diffuser de fausses informations. Il soutient des partis d'extrême droite en Allemagne et au Royaume-Uni et appelle à renverser des gouvernements élus. Elon Musk est devenu un danger et X est son bras armé. Mais les dirigeants européens et la Commission ignorent les lanceurs d’alerte. Ils sont divisés face à Musk et rechignent à utiliser leur législation pour l’affronter, convaincus de pouvoir acquérir ses faveurs.
Le 20 janvier, Donald Trump prêtera serment sur la Constitution des Etats-Unis et reprendra possession de la Maison Blanche. Il doit son élection aux financements d’Elon Musk. Pour Elon, Donald est un placement et il en retire déjà les dividendes. Il est devenu l’ombre du président élu. Il le conseille, participe à ses rencontres politiques, l'accompagne partout – Musk était avec Trump à Paris pour l’inauguration de la cathédrale Notre Dame– et il sera chargé de “l'Efficacité gouvernementale” une fois l’administration Trump en place. Son influence ne cesse de croître, mais elle commence à agacer et à faire peur. Elon Musk a réussi le tour de force de s’aliéner le mouvement MAGA, l’aile conservatrice du parti Républicain aux Etats Unis, et s’implique dans les politiques en Europe avec un soutien aux partis d'extrême droite les plus anti-européens.
Le président élu par les Américains n’est pas Trump, c’est Elon Musk, s’insurgent ses adversaires. Trump est raillé sur les réseaux sociaux, caricaturé en domestique de Musk dans des mèmes drolatiques. Tout cela agace le vieux président à l’égo démesuré. « Musk ne sera pas président… vous savez pourquoi ? Il ne peut pas l'être, il n'est pas né dans ce pays. Haha », a-t-il ricané lors d’une intervention télévisée. Le coup a porté. Mais Trump conserve son soutien à Elon. Musk, toujours prompt à invoquer la liberté d’expression, s’emporte, invective, qualifie certains de ses détracteurs de «retardés mentaux “ et a ordonné le blocage de leurs comptes sur son réseau X.
Elon Musk n’a plus aucune limite. L’hubris le pousse à se mêler de la vie politique en Europe. Sa première cible est le Royaume Uni où le Premier ministre Keir Starmer prépare un reset des relations entre le Royaume et l’UE mises à mal par le Brexit. Musk accuse le Parti Travailliste au pouvoir de diriger un “Etat policier tyrannique” après la répression d'émeutes racistes fomentées par l'extrême-droite cet été. Il porte de graves accusations contre le Premier ministre, diffamé dans les rafales de messages signés par Musk sur X.
Elon a appelé début janvier à de nouvelles élections législatives après s’être affiché en décembre avec l’un des artisans du Brexit, l’ancien député européen Nigel Farage devenu le leader du parti d'extrême droite britannique Reform UK. "Elon Musk veut nous aider", a annoncé Farage après une rencontre avec Musk et Trump à Mar-a Lago, la résidence du président en Floride. Musk pourrait accorder à Farage un financement important. Le chiffre de 100 millions de dollars a été avancé. Oubliez ce chiffre, a déclaré Farage. Retournement de situation hier. Pour avoir osé contredire Musk, Farage est tombé en disgrâce. “Reform UK a besoin d'un nouveau chef. Farage n'a pas les qualités requises”. En deux phrases, Musk a “ruiné” Farage.
Le soutien affiché de Musk au parti d’extrême-droite allemand Alternative pour l’Allemagne est en revanche plus préoccupant, car l’AfD prône la sortie de l’UE. “Seule l’AfD peut sauver l’Allemagne”, a-t-il soutenu dans un message sur X. L’irruption de Musk et de sa plateforme dans la campagne électorale en Allemagne –les élections fédérales sont programmées pour le 23 février– a secoué le monde politique. Car le conseiller de Donald Trump a joué salement après l'attentat à la voiture bélier commis dans le marché de Noël à Magdebourg le 20 décembre par un psychiatre saoudien nommé Taleb Jawad Al Abdulmohsen. Les dirigeants de l’AfD ont immédiatement qualifié l'attaque d'acte de terrorisme islamique. Musk les a retweetés, a insulté le chancelier Olaf Scholz et l’a sommé de démissionner. Il s’est avéré que le meurtrier était un militant anti-islam et un partisan d'Elon Musk et de l'AfD. Musk a bloqué son compte X puis l’a rétabli après avoir discrètement supprimé tous les tweets dans lesquels Taleb Jawad Al Abdulmohsen exprimait son soutien à des personnalités comme Geert Wilders, Israël et l'AfD.
“L’influence extérieure est un danger pour la démocratie, qu'elle soit dissimulée comme c’est le cas en Roumanie, ou ouverte et non dissimulée comme c’est le cas actuellement sur la plateforme X”, s’est insurgé le président allemand Frank-Walter Steinmeier. Avant lui, le président italien Sergio Mattarella avait dénoncé les ingérences d’Elon Musk dans la politique italienne. Mais Elon compte sur le soutien de Giorgia Meloni, une amie, invitée à rencontrer Trump à Mar-a Lago.
Ingérence. Le mot est lâché. “Steinmeier est un tyran antidémocratique. Honte à lui”, a rétorqué Musk, convaincu que l’AfD va remporter une “victoire épique” le 23 février. Musk a programmé un débat “live” le 9 janvier sur X avec Alice Weidel, une manière de donner un avantage significatif à la patronne de l’AfD, dont la formation est créditée de 20% des intentions de vote, avant les élections.
«À quelques semaines des élections en Allemagne et au moment de l’odieux attentat de Magdebourg, Elon Musk, le plus grand influenceur mondial sur X et membre potentiel de l’administration américaine, soutient ouvertement le parti d’extrême droite AfD. Ce n’est pas la définition même de l’ingérence étrangère ? Il faut en finir avec le “deux poids deux mesures” et appliquer le DSA (Digital services act) en Europe», s’alarme Thierry Breton. Le Français a pratiqué Elon Musk lors de ses consultations avec les grands acteurs du numérique pour l’élaboration du règlement sur les services numériques (DSA) et le règlement sur les marchés numériques.
Le DSA impose des obligations aux très grandes plateformes et aux très grands moteurs de recherche pour notamment protéger les droits fondamentaux, le discours civique et les processus électoraux contre la désinformation. Des astreintes et des sanctions peuvent être prononcées en cas de violation de ces obligations. Pour les très grandes plateformes et les très grands moteurs de recherche, la Commission peut infliger des amendes pouvant aller jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires mondial. Et en cas de violations graves et répétées au règlement, les plateformes peuvent se voir interdire leurs activités sur le marché européen. X est sous enquête, mais la présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, tergiverse.
Elon Musk utilise X à des fins politiques et économiques. Il combat les règles adoptées par l’UE pour encadrer les réseaux sociaux et diviser les Européens afin de protéger ses intérêts, notamment SpaceX et Starlink, menacés par le projet de communications par satellites Iris2. Car rien n’est gratuit ni idéologique chez Musk. Le multimilliardaire fait des affaires et a des intérêts partout, en Europe, en Russie, en Chine. Être au cœur du pouvoir aux Etats-Unis va lui permettre de les protéger, même s’il doit entrer s’ingérer dans la politique étrangère des Etats-Unis.
Commissaire en charge du marché intérieur de décembre 2019 à septembre 2024, Thierry Breton avait dénoncé ces ingérences et avait mis en garde Elon Musk contre ses prises de position sur sa plateforme pendant les émeutes racistes au Royaume Uni dans un courrier le 14 août 2024. Accusé de censure par Musk, Breton a été désavoué par Ursula von der Leyen. La présidente de la Commission a obtenu du président Emmanuel Macron de ne pas le reconduire à Bruxelles. Le lâchage a été officialisé en septembre, quelques jours avant la présentation de la nouvelle Commission. “Bon voyage”, a raillé Elon Musk à l’annonce du limogeage de son adversaire.
Mais le Français ne lâche pas. La prise de position du président allemand le conforte. Il dénonce le “silence” de la Commission dirigée par Ursula von der Leyen et interpelle Antonio Costa, le président du Conseil européen, l’instance des Etats membres, et Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen. “Le DSA est là. S’ils veulent y aller, ils ont tous les pouvoirs, tout ce qu’il faut” pour sanctionner Musk, affirme l’ancien commissaire.
La citation
“Je suis ici avec une femme fantastique, la Première ministre d’Italie. Elle a conquis l’Europe”.
Donald Trump après avoir rencontré Giorgia Meloni à Mar-a-Lago.
Présidences
L’avertissement de Tusk au début de la présidence polonaise - "Si l’Europe est impuissante, elle ne survivra pas. Faisons tout pour que l’Europe et la Pologne ne paient pas le prix le plus élevé pour la liberté, la force et la souveraineté. Faisons tout pour rendre l’Europe de nouveau forte", a déclaré le Premier ministre polonais, Donald Tusk, à l’occasion du lancement de la présidence polonaise du Conseil de l’UE. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, n’a pas pu assister au concert de gala à Varsovie vendredi en raison d’une pneumonie qui l’a contrainte à annuler tous ses engagements. L’absence du président polonais, Andrzej Duda, a une signification politique, compte tenu de ses conflits avec Tusk. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a déclaré que "la Pologne prend la barre de l’UE au moment le plus opportun. En réalité, la vitalité de la démocratie polonaise et le sens de l’identité nationale renforcent l’ensemble de l’Union européenne". Costa a souligné que "l’Ukraine doit rester notre principale priorité".
Enfin, la présidence Orbán est terminée - À minuit le 31 décembre, l'Union européenne a été saisie d'un profond sentiment de soulagement lorsque la présidence hongroise du Conseil de l'UE s'est officiellement achevée. Viktor Orbán a irrité ses partenaires et divisé l’UE avec ses fausses "missions de paix" sur la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine et la promotion des intérêts de Vladimir Poutine. La page est tournée. Le Polonais Donald Tusk lui succède à la tête du Conseil de l'UE pour les six prochains mois. Ursula von der Leyen a salué le début de la présidence polonaise le 1er janvier en déclarant : "Je salue l'attention portée par la présidence polonaise à la sécurité de notre Union dans toutes ses dimensions. Au premier semestre 2025, nous lancerons de nombreuses initiatives importantes. Pour cela, je suis reconnaissante d'avoir à nos côtés la détermination et l'esprit européen de la Pologne". Le même jour, la Commission a également confirmé que la Hongrie avait définitivement perdu 1 milliard d'euros de fonds de l'UE, gelés en raison de violations de l'état de droit. "Selon le règlement sur la conditionnalité (...) la première tranche" de 1,04 milliard d'euros a expiré "à la fin de 2024", a déclaré la Commission.
La Pologne boycotte la Hongrie - La première décision de la présidence polonaise du Conseil de l'UE a été de boycotter la présidence hongroise sortante. L'ambassadeur de Budapest à Varsovie n'a pas été invité au dîner de gala pour le lancement de la présidence polonaise vendredi soir. Le gouvernement de Donald Tusk a retiré l'invitation après que le gouvernement hongrois a décidé d'accorder l'asile politique à un ancien ministre du parti nationaliste polonais Droit et Justice, sur lequel pèse un mandat d'arrêt pour abus de fonds publics. "Lorsque nous avons invité les hôtes à notre gala, il y a environ un mois, nous avons invité l'ensemble du corps diplomatique", a expliqué la vice-ministre polonaise des Affaires européennes, Magdalena Sobkowiak-Czarnecka. "Mais après l'affaire avec le ministre Romanowski, le ministre des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski a décidé que l'ambassadeur hongrois n'était pas un hôte bienvenu." Sobkowiak-Czarnecka a ajouté qu'Orbán n'était pas non plus le bienvenu à la cérémonie.
Frederiksen prépare la présidence danoise en changeant la politique européenne de Copenhague - Le Danemark assumera la présidence tournante du Conseil de l'UE le 1er juillet, mais sa Première ministre Mette Frederiksen n'entend pas attendre pour laisser sa marque. Frederiksen a utilisé son discours du Nouvel An pour décrire comment elle changera la politique danoise sur l'UE et comment elle cherchera à réformer les politiques de l'UE. "Lorsque l'Europe est sous pression, le Danemark l'est aussi", a déclaré la Première ministre. Notre ami et collègue Ole Ryborg a publié sur X une analyse intéressante de son discours. Le Danemark n'est plus un pays économe. Frederiksen a reconnu la nécessité de "repenser l'économie européenne" pour ne pas rester coincé entre les États-Unis et la Chine, y compris un nouveau rôle pour les aides d'État.
Géopolitique
Meloni en visite surprise chez Trump - Dans la nuit de samedi à dimanche, Giorgia Meloni a effectué une visite éclair à Mar-a-Lago pour rencontrer le président élu des États-Unis, Donald Trump. Après la rencontre avec Emmanuel Macron à Paris pour l'inauguration de Notre-Dame et le voyage de Viktor Orban aux États-Unis, il s'agit de la troisième rencontre de Trump avec un dirigeant européen. Forte de ses relations personnelles avec plusieurs proches du président élu, y compris Elon Musk, la présidente du Conseil italien se positionne comme un pont entre l'Union européenne et la nouvelle administration. "Avec Giorgia Meloni, l'Italie sera le partenaire européen le plus naturel et précieux pour Donald Trump, ainsi qu'un pont entre l'UE et les États-Unis", a déclaré Carlo Fidanza, chef de la délégation Fratelli d'Italia au Parlement européen.
Fico furieux face à la coupure du gaz russe par l'Ukraine - Le Premier ministre slovaque, le prétendu social-démocrate mais en réalité populiste de droite et prorusse Robert Fico, a menacé de supprimer l’aide destinée aux plus de 130 000 réfugiés ukrainiens vivant dans son pays après que l’Ukraine a décidé de couper le transit du gaz russe sur son territoire. La Slovaquie n’a pas désespérément besoin du gaz russe pour sa consommation intérieure, mais le transit du gaz russe par son territoire vers des pays comme l’Autriche ou la Hongrie rapportait chaque année plus de 500 millions d’euros en droits de transit. Fico a également déclaré que son gouvernement envisagerait de couper les exportations d’électricité vers l’Ukraine. En décembre, Fico s’est rendu à Moscou pour une visite surprise, que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifiée de "sabotage". Selon Zelensky, Fico aide Poutine à "financer la guerre et à affaiblir l’Ukraine", ajoutant que Fico "entraîne la Slovaquie dans les tentatives russes de provoquer davantage de souffrance aux Ukrainiens". La Pologne s’est déjà proposée pour augmenter ses exportations d’électricité vers l’Ukraine si la Slovaquie interrompt son approvisionnement.
Kallas demande à l'Iran la libération immédiate de Cecilia Sala - Cecilia Sala, jeune et brillante journaliste du quotidien italien Il Foglio, a été arrêtée en Iran le 19 décembre dernier dans ce qui semble être une opération typique de kidnapping et d'échange de la République islamique pour obtenir la libération d'un de ses représentants. Le 16 décembre, les autorités italiennes avaient arrêté à la demande des États-Unis Mohammad Abedini Najafabadi, accusé par un procureur américain de complot pour exporter des composants électroniques vers l'Iran en violation des sanctions contre la République islamique. Abedini aurait fourni des matériaux pour des drones au Corps des gardes de la révolution islamique, considéré par les États-Unis comme une organisation terroriste, qui ont ensuite causé la mort de trois militaires américains lors d'une attaque contre une base en Jordanie. "J'exprime ma profonde solidarité avec la journaliste italienne Cecilia Sala et sa famille", a déclaré la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. "Je demande la libération immédiate de la journaliste italienne Cecilia Sala", a déclaré la Haute représentante, Kaja Kallas : "Personne ne devrait être détenu pour avoir fait son travail : le journalisme n'est pas un crime."
Autriche
L’Autriche sans chancelier, l’extrême droite aux portes du pouvoir - Trois mois après les élections législatives, l’Autriche se trouve face à un carrefour qui pourrait amener l’extrême droite du FPÖ au pouvoir, après l’échec des négociations tripartites pour former un gouvernement entre conservateurs, sociaux-démocrates et libéraux. Vendredi, le parti centriste Neos a abandonné les discussions avec le Parti populaire (ÖVP) du chancelier Karl Nehammer et le Parti social-démocrate (SPÖ). Samedi, Nehammer a annoncé sa démission et a renoncé à tenter de former une fragile coalition entre l’ÖVP et le SPÖ. Hier, les conservateurs ont choisi comme leader intérimaire Christian Stocker, qui s’est dit ouvert à la possibilité d’un gouvernement dirigé par le FPÖ et son leader Herbert Kickl, vainqueur des élections de septembre avec 29 % des voix. "Je m’attends à ce que le leader du parti ayant obtenu le plus de votes soit chargé de former un futur gouvernement. Si nous sommes invités à ces discussions, nous accepterons l’invitation", a déclaré Stocker. L’alternative serait des élections anticipées qui pourraient encore renforcer le FPÖ.
Allemagne
Scholz écrit à von der Leyen pour répondre à Merz - L'Allemagne est en campagne électorale, Olaf Scholz est de plus en plus en difficulté face à l'avance du leader conservateur Friedrich Merz dans les sondages, et ainsi le chancelier a écrit à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, pour démontrer qu'il veut lui aussi moins de bureaucratie dans l'UE. La demande, en fait, consiste à démanteler certains des principaux dispositifs adoptés au cours du premier mandat de von der Leyen. Dans la lettre - que nos collègues de Table.media ont anticipée - Scholz énumère plusieurs points sur lesquels il exige des "actions rapides et ciblées" pour réduire la bureaucratie et les obligations de reporting pour les entreprises. Le chancelier demande un "équilibre pragmatique" entre l'économie et l'action pour le climat et l'environnement. "Là où les projets planifiés nuisent à la compétitivité, ils doivent être reportés ou retirés complètement", a écrit Scholz. La liste inclut les objectifs pour l'hydrogène vert, les charges excessives imposées par la directive sur la durabilité (CSRD), la taxonomie et la directive sur la chaîne d'approvisionnement (CSDDD), la taxe carbone à la frontière (CBAM). Pour le secteur automobile, Scholz demande à la présidente de la Commission de lancer une initiative pour un "incitatif à l'achat de véhicules électriques" au niveau européen.
France
Conseil d'Helvète à Macron pour son référendum - Au terme d’une année 2024 “horribilis”, le président français tente de reprendre la main. Pour ce faire, il multiplie les annonces. Dans ses vœux pour 2025, un mea-culpa du bout des lèvres pour une dissolution ratée et des consultations sur des “sujets déterminants”. Macron n’a pas été plus précis et personne ne connait ses intentions. “Le sujet a été laissé ouvert et ce sera un choix politique”, a appris La Matinale Européenne. Notre confrère et ami suisse Richard Werly a soumis au président quelques conseils dans un billet publié dans Blick. “Un référendum est un aboutissement, pas une manœuvre, ni un chemin de traverse politique. Il doit, pour être respecté, énoncer la décision finale à l’issue d’une campagne focalisée sur la question posée. Si vous n’êtes pas prêt à perdre, ne la posez pas! Et si vous pensez la gagner, gardez-vous bien de le montrer”, recommande Werly. “Rares sont les référendums gagnés, s’ils sont mal expliqués”, avertit notre confrère. Emmanuel Macron veut terminer son mandat et il sait que s’il rate son référendum, il n’aura pas d’autre choix que de se démettre. Il offre donc à ses adversaires politiques l’occasion qu’ils attendaient. Le pari est risqué. Le Président le sait et il a fait son annonce en connaissance du contexte politique et de la difficulté à manier une telle consultation.
Belgique
La Belgique sans gouvernement depuis juin - L'Autriche n'est pas le seul pays à être en phase de transition prolongée. La Belgique, après les élections du 9 juin, est toujours sans un gouvernement disposant des pleins pouvoirs. Les négociations pour la coalition Arizona entre les nationalistes flamands de la N-VA, les partis flamands CD&V et Vooruit, et ceux francophones MR et Les Engagés avancent très lentement. Le formateur et leader de la N-VA, Bart De Wever, rencontrera à nouveau le roi demain pour demander une nouvelle prolongation de sa mission avec l'objectif de former un gouvernement d'ici la fin janvier.
Croatie
Milanović vers la confirmation comme président de la Croatie - En Croatie, le président sortant, Zoran Milanović, est arrivé largement en tête au premier tour des élections présidentielles du 29 décembre, frôlant les 50 pour cent. Au second tour de dimanche prochain, il affrontera le conservateur Dragan Primorac, soutenu par l'Union démocratique croate, le parti du Premier ministre Andrej Plenković, qui a obtenu 19,37 pour cent. Les relations entre Milanović et Plenković sont exécrables. Le président a critiqué le soutien militaire occidental à l'Ukraine pendant l'invasion russe. Le Premier ministre a qualifié Milanović de "pro-russe" et a décrit les élections présidentielles comme un référendum sur l'avenir de la Croatie dans l'UE et l' OTAN. "Milanović nous dirige vers l'est, Primorac nous dirige vers l'ouest", a déclaré Plenković.
Cela se passe aujourd'hui
Commission : la commissaire Lahbib reçoit Tom Fletcher, vice-secrétaire des Nations Unies aux affaires humanitaires et à l'aide d'urgence
Parlement européen : une délégation de la commission du Marché intérieur en visite à Mumbai, Pune et Bengaluru
Sarebbe interessante conoscere i termini del Contratto Starlink-Italia di cui parla anche Repubblica : https://www.repubblica.it/politica/2025/01/06/news/meloni_musk_space_x_accordo_trump-423921977/?fbclid=IwY2xjawHonz9leHRuA2FlbQIxMQABHdg047FkukkDk_MLOiAIQa9z4TVkOfKgQikak8BAeuLPWLUzxmGJR1K8dw_aem_vFbasrz-h8m19C4zXQAUOA
Il minimo che si può dire é che il suo contenuto sembra sovrapporsi al progetto europeo IRIS2 (*) che è al cuore del programma spaziale europeo e dell'attivita' dell'agenzia spaziale europea (ESA) (**).
L'aspetto più delicato é il fatto che attraverso STARLINK (un operatore privato di un paese terzo) verrebbero veicolate anche le informazioni classificate (EUCI - confidential secret e top secret) del nostro paese. Ora, é vero che il quadro legislativo europeo per il trattamento di questo tipo di informazioni é, a dir poco, frammentato e lacunoso, ma poiché queste sono sempre più spesso scambiate anche con gli altri paesi UE vi sarebbe la possibilità di fughe tecniche o anche strutturali che noi non saremmo in grado di controllare in quanto Starlink é soggetto alla legislazione USA e non certo a quella UE o Italiana.
Non sarebbe male che qualcuno alla Commissione, al Consiglio (l'Alto Rappresentante trattandosi di informazioni classificate...?) chiedesse all'Italia, nel rispetto del principio di leale cooperazione (art.4 TUE) di chiarire il possibile impatto geostrategico per l'UE del futuro contratto Italia-Starlink. Certo una impresa privata americana come Starlink non puo' essere paragonata a una impresa privata cinese come HUAWEI ma visto il profilo, a dir poco imprevedibile, del suo proprietario Elon MUSK un po' di prudenza mi sembrerebbe più che consigliabile...
Non sarebbe neanche male che si svegliasse anche qualcuno al Parlamento europeo che pure ha poteri e RESPONSABILITA legislative e finanziarie in materia , ma non mi faccio, ormai troppe illusioni...
EDC
(*) REGULATION (EU) 2023/588 OF THE EUROPEAN PARLIAMENT AND OF THE COUNCIL of 15 March 2023 establishing the Union Secure Connectivity Programme for the period 2023-2027 (IRIS2)
(**) Regulation (EU) 2021/696 of the European Parliament and of the Council of 28 April 2021 establishing the Union Space Programme and the European Union Agency for the Space Programme and repealing Regulations (EU) No 912/2010, (EU) No 1285/2013 and (EU) No 377/2014 and Decision No 541/2014/EU
Merci David ! Excellent article. A' propos de Starlink il faudrait ajouter qu'il est en train de associer à son projet la Présidente Meloni qui veut utiliser le reseau satellitaire de Musk en alternative au reseau satellitaire européen IRIS2 (https://defence-industry-space.ec.europa.eu/commission-takes-next-step-deploy-iris2-secure-satellite-system-2024-12-16_en). Cette démarche Italienne viole le principe de coopération loyale avec les autres peys membres associés au projet IRIS2. Deuxiememnt comme Starlink vehiculera aussi les communications classifiées entre services secrets civil et militaire pose un risque majeure à la securité interieure de l'Italie et de l'Union Européenne face auquel le risque qui representait Huawei devient ridicule... J'espère que quelq'un dans les institutions européennes se reveille... Emilio DE CAPITANI