Européennes: une campagne à couteaux tirés
Bonjour! Je suis Christian Spillmann et avec David Carretta nous vous proposons la Matinale Européenne, un instrument pour offrir une analyse, un contexte et une perspective à ceux qui s'intéressent à l'UE.
Européennes: une campagne à couteaux tirés
Le chemin pour la reconduction à la présidence de la Commission européenne ne sera pas un long fleuve tranquille pour l’Allemande Ursula von der Leyen. Sa famille politique, le PPE, lui a signifié sa défiance pendant le congrès de Bucarest et deux commissaires, et non des moindres, le Français Thierry Breton et l’Espagnol Josep Borrell, ont sorti les couteaux et ont commencé à dénoncer publiquement ses défauts et ses erreurs. Les fauves sont lâchés et ils ne feront pas de quartiers.
Le Congrès de Bucarest devait être le moment de l'unité retrouvée entre les membres de la famille du Parti Populaire Européen autour de leur candidate. Ursula von der Leyen attendait un soutien unanime sur sa candidature pour un second mandat. Làs, l'histoire à une nouvelle fois balbutié. 737 des 801 délégués avaient un droit de vote, mais 499 seulement ont exprimé leur position et ils n’ont été que 400 à déclarer leur flamme pour Ursula. On est loin du triomphe annoncé par certains laudateurs de la présidente sortante. Ursula von der Leyen a d’emblée perdu 146 délégués qui ont refusé de prendre part au scrutin. Sur les 591 délégués enregistrés, 92 se sont volatilisés au moment du vote et sur les 499 bulletins dépouillés, 89 ont dit non à sa nouvelle candidature et 10 bulletins ont été invalidés. Au total, 337 des 737 délégués du PPE, soit près de la moitié, ont refusé de reconnaître une quelconque autorité à Ursula von der Leyen pour la prochaine législature.
En 2019, parachutée à la présidence de la Commission par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE après le veto opposé par Emmanuel Macron à la nomination de la tête de liste du PPE, le Bavarois Manfred Weber, jugé sans expérience pour la fonction, Ursula von der Leyen s'était aliéné les élus de la famille PPE et nombre d’entre-eux avaient voté contre son investiture par le Parlement européen. Le Commissaire à l'Industrie, le Libéral Thierry Breton a souligné le fait dans un message posté le soir même sur son compte X. “Malgré ses qualités, Ursula von der Leyen est mise en minorité par son propre parti. La vraies question désormais: “est-il possible de (re)confier la gestion de l’Europe au PPE pour 5 ans de plus, soit 25 ans d'affilée? Le PPE lui-même ne semble pas croire en sa candidate”.
Réaction outrée des idolâtres et charge virulente du secrétaire général du PPE, Thanasis Bakolas. “Merci, Monsieur le Commissaire Breton, pour l'intérêt que vous portez au PPE et à notre candidat principal. Je sais que les libéraux sont anxieux à l'idée des prochaines élections européennes - ils n'ont pas de vision, pas de message, pas de pertinence. Et je sais que les choses sont particulièrement difficiles en France pour Renaissance qui est pressé par les extrêmes qu'il a contribué à faire grandir en affaiblissant le centre-gauche et le centre-droit traditionnels. Je vous souhaite une bonne campagne !”, a-t-il répondu sur le même réseau social.
Le secrétaire général de l’Alliance des Libéraux et Démocrates Européens, Didrik de Schaetzen, s’est mis dans la partie. “Anxieux ? Plutôt excité de proposer un compromis et un changement après une génération de commissions dirigées par le PPE”, a-t-il répondu à son alter ego du PPE, Et de conclure avec une pique: “Pour mémoire : il n'est pas confirmé que @taylorswift13 est notre candidat principal :)”. Les lames sont sorties et le fer est croisé pour blesser.
Pourquoi Thierry Breton a-t-il fait cette sortie contre sa présidente ? Est-il mandaté par Emmanuel Macron ? Toutes les spéculations sont permises. Le président français n’a pas encore publiquement fait connaître son intention sur la candidature d’Ursula von der Leyen, contrairement au chancelier Olaf Scholz, chef de file des socialistes au Conseil. Son soutien à un second mandat pour Mme von der Leyen ne serait pas acquis. Emmanuel Macron n’a pas non plus dit s’il était favorable à la reconduction de Thierry Breton, mais le président français est très demandeur de la stratégie pour l'industrie européenne de défense présentée par le Commissaire le 5 mars et selon nos informations, il souhaite que sa mise en œuvre soit pilotée par un Français.
Emmanuel Macron ne se sent pas redevable vis-à-vis de Manfred Weber, devenu le président du PPE. Les deux hommes ne s'apprécient pas et avec le lancement de la campagne pour les Européennes, Manfred Weber se permet d’accuser Emmanuel Macron d’avoir favorisé la progression de l’extrême droite en France. Il mise sur le déclin de Renew au Parlement européen, donné en fort recul dans les projections mensuelles réalisées par Europeelects sur la base des intentions de vote et joue le lâchage des Libéraux au profit d’un rapprochement avec le groupe eurosceptique ECR dominé par Fratelli d'Italia, le parti d’extrême droite du président du Conseil italien Giorgia Meloni.
La politique de la main tendue à l'extrême droite défendue par Manfred Weber divise la famille du PPE. Ministre des Affaires étrangères de Giorgia Meloni, Antonio Tajani, patron de Forza Italia, parti membre du PPE, défend le rapprochement avec Fratelli D'italia. Mais le vice-président du groupe du PPE au Parlement, le député roumain Sigfried Mureșan rejette cette idée. "Il y a encore un très long chemin à parcourir pour que le parti de Giorgia Meloni devienne un parti pro-européen crédible", a-t-il affirmé cité par Euractiv. La rivalité Weber-Muresan est à suivre, car le second rêve d'enlever la présidence du groupe du PPE au premier.
Plusieurs enseignements peuvent être tirés du congrès de Bucarest: le premier est que la Reine Ursula est fragile, contestée, peu appréciée et qu’elle peut tomber. Le second est que le PPE est loin d'être uni. Il est traversé par des courants et ne se reconnaît pas dans les combats de Manfred Weber, beaucoup plus clivant que ses prédécesseurs, Donald Tusk et Joseph Daul, bien plus fins politiques. Le troisième est que la droitisation du PPE pourrait rendre difficile la recherche de compromis au Parlement européen pendant la prochaine législature.
Devenue “spitzenkandidat” du PPE, Ursula von der Leyen a perdu sa protection et les coups ont commencé à partir au sein de sa Commission. Elle est désormais en campagne et elle va devoir affronter les critiques. Elle a malmené la plupart des commissaires pendant son premier mandat et ils lui rendent la pareille. Le Haut représentant pour l’action extérieure et la sécurité, le socialiste Josep Borrell, a commencé à rendre les coups. Le portrait d’Ursula von der Leyen qu’il brossé dans un entretien au quotidien El Pais est féroce et il ne se prive pas de critiquer ouvertement l’annonce de son intention de nommer un commissaire à la Défense si elle est réélue et de le confier à un commissaire d’Europe centrale. “Le titre de commissaire à la défense est trompeur et n'est pas conforme aux traités de l'UE”, rappelle-t-il au fils de ses interventions. Une manière de désavouer Ursula von der Leyen et de mettre en évidence sa légèreté.
La garde rapprochée d’Ursula von der Leyen sent le vent. Les remarques de Thierry Breton ont été qualifiées de ”jugement personnel” par son porte-parole. “Le secrétaire général va rappeler à tous les commissaires les lignes directrices” sur le comportement au sein de la Commission. "Nous demandons aux commissaires de faire preuve de discernement dans l'application de ces règles”, a-t-il souligné. Difficile à demander, car les Commissaires sont “des femmes et à des hommes politiques”, comme le souligne l’institution.
La citation
"Le plus fort est celui qui voit la situation, pense au peuple et a le courage du drapeau blanc et de négocier (...). Quand vous voyez que vous êtes vaincus, que les choses ne vont pas (...) vous ne devez pas avoir honte de négocier avant que les choses n'empirent".
Le Pape François.
Portugal
Le centre-droit l'emporte de justesse au Portugal, mais pas de majorité sans Chega - Lors des élections législatives d'hier, l'Alliance démocratique de centre-droit dirigée par Luis Montenegro est arrivée en tête, avec 29,6 % des voix, mais la progression du parti d'extrême droite Chega risque de conduire à un parlement sans majorité. L'Alliance démocratique est composée des deux principaux partis de centre-droit, le Parti social-démocrate du Monténégro et le Parti populaire. Son résultat est décevant, car le pourcentage est inférieur à celui de 2022. Le Parti socialiste du Premier ministre sortant, Antonio Costa, qui avait démissionné à la suite d'un scandale de corruption impliquant ses plus proches collaborateurs, a limité les dégâts en arrivant en deuxième position avec 28,7 %, soit huit points de moins qu'il y a deux ans. Le parti d'extrême droite Chega arrive en troisième position avec 18,1 %, soit plus du double des dernières élections, où il s'était arrêté à 7,4 %. Les plus petites formations - de Iniciativa Liberal au Bloco de Esquerda - arrivent loin derrière, autour ou en dessous de 5 %. Le premier ministre sortant, Antonio Costa, a expliqué que les résultats sont "pratiquement un match nul" entre les socialistes et le centre-droit, bien que "le parti socialiste ait clairement enregistré une baisse très importante".
Le dilemme de Montenegro entre une coalition avec Chega et de nouvelles élections - Lors de la campagne électorale, le leader de l'Alliance démocratique, Luis Montenegro, avait exclu de former une majorité avec Chega. Hier soir, le chef du parti d'extrême droite, André Ventura, a rejeté le "non est non" de Montenegro et a appelé à une coalition de droite incluant son parti, arguant qu'il serait "irresponsable" de ne pas impliquer Chega dans le gouvernement. M. Ventura a parlé d'une "nuit historique" au cours de laquelle "le bipartisme au Portugal a pris fin". Le ministre des affaires étrangères sortant, le socialiste João Gomes Cravinho, a déclaré qu'un scénario d'"instabilité" politique s'ouvrait pour le Portugal. Le Portugal "sort fragilisé" de ces élections et devra retourner aux élections "dans six mois, un an ou deux", a déclaré M. Gomes Cravinho. L'économiste Carlos Guimarães Pinto, député de l'Iniciativa Liberal, a déclaré qu'il espérait que "dans six mois, il y aurait un nouveau vote". Le premier ministre Antonio Costa a attribué le succès de Chega à deux années de crise inflationniste et à la hausse brutale des taux d'intérêt, qui ont "créé un malaise général". Selon le premier ministre sortant, "c'était un terrain propice au populisme". Selon M. Costa, il est "fondamental pour nous tous d'analyser ce résultat électoral : voir ce qui est structurel, en ce qui concerne le changement fondamental de la société, ou en ce qui concerne le vote de protestation et ce qui pourrait résulter d'une élection dans un contexte absolument atypique".
L'autre solution est le Bloco central - Comment dit-on grande coalition en portugais ? "Bloco central". Alors que le dépouillement des bulletins de vote de la nuit dernière laissait présager une égalité substantielle entre l'Alliance démocratique de centre-droit et le Parti socialiste, certains analystes ont commencé à imaginer une solution sans précédent pour le prochain gouvernement à Lisbonne. Un gouvernement entre le principal parti de centre-droit, le Parti social-démocrate, et le principal parti de centre-gauche, le Parti socialiste, n'a jamais été tenté depuis la Révolution des œillets. Pour le sociologue António Barreto, qui fut député scoïste et ministre de l'agriculture dans le gouvernement de Mario Soares entre 1876 et 1978, "il n'y a que deux solutions possibles, sans les accords habituels : coalition ou alliance entre l'Alliance démocratique et la Chega ; ou bloc central entre le Parti social-démocrate et le Parti socialiste. Toutes les autres sont des recettes de désastre". Sur Publico, la réponse de Barreto est : "Bloco central, bien sûr !”. Le chef du parti socialiste, Pedro Nuno Santos, a exclu cette possibilité. "Le parti socialiste sera dans l'opposition", a déclaré Pedro Nuno, en félicitant l'"Alliance démocratique pour sa victoire".
Géopolitique
Michel rencontre l'industrie de la défense avant le Conseil de guerre européen - Le sommet des chefs d'État et de gouvernement des 21 et 22 mars sera un Conseil de guerre européen. Les phrases du président français Emmanuel Macron sur la possibilité d'envoyer des soldats sur le terrain en Ukraine ont suscité démentis et irritation, mais ont fait bondir tous les alliés. Paris est "la première capitale à admettre publiquement l'évidence", a déclaré hier le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba : "Le débat provoqué par ces déclarations françaises permettra à l'Europe de gagner beaucoup de temps en réalisant qu'elle doit faire plus, non seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour l'Europe". Le président du Conseil européen, Charles Michel, rencontrera aujourd'hui des représentants de l'industrie de la défense. Plusieurs sujets seront abordés, dont la fourniture d'armes et de munitions, y compris la possibilité de détourner des commandes vers des pays tiers. A l'heure où la France et l'Allemagne sont publiquement divisées sur la stratégie de guerre, la tâche de Charles Michel s'annonce difficile. Le président du Conseil européen rencontrera Emmanuel Macron à Paris jeudi, avant de se rendre à Berlin pour rencontrer Olaf Scholz.
Von der Leyen inaugure le pont maritime chypriote vers Gaza - La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, était à Chypre vendredi pour inaugurer un corridor maritime destiné à acheminer l'aide humanitaire vers les Palestiniens assiégés à Gaza. "Nous sommes maintenant très proches de l'ouverture de ce couloir, samedi-dimanche si possible, et je suis très heureuse de voir qu'une première opération pilote sera lancée aujourd'hui", a déclaré Mme von der Leyen à Larnaca, aux côtés du président chypriote Nikos Christodoulides : "Le couloir maritime peut vraiment faire la différence”. Mais l'espoir de voir le premier navire partir en fin de semaine a été déçu. Dimanche, le navire de l'ONG Open Arms qui devait transporter de l'aide à Gaza dans le cadre d'un projet lancé par World Central Kitchen et les Émirats Arabes Unis n'était toujours pas parti. Les autorités israéliennes continuent d'inspecter la cargaison. Le président américain Joe Biden a déclaré jeudi qu'un port temporaire serait construit à Gaza pour faciliter l'acheminement de l'aide par voie maritime. Selon un communiqué commun signé par l'UE, les États-Unis, le Royaume-Uni, les Émirats arabes unis et un certain nombre de pays européens, "l'acheminement de l'aide humanitaire directement à Gaza par voie maritime sera complexe et nos nations continueront d'évaluer et d'adapter leurs efforts pour garantir l'acheminement de l'aide de la manière la plus efficace possible".
Elections européennes
Von der Leyen rappelle Breton à l'ordre - Le post sur X de Thierry Breton contre la reconduction d'Ursula von der Leyen est "une déclaration personnelle et n'a pas été faite en sa qualité de commissaire", a déclaré vendredi un porte-parole de la Commission européenne. Après les résultats du vote pour désigner Ursula von der Leyen comme Spitzenkandidat du PPE au Congrès de Bucarest, le commissaire français au Marché intérieur avait souligné que même la famille populaire ne semblait pas convaincue par sa candidate. Mais le post sur X n'a pas plu à la présidente de la Commission, qui a décidé de réagir en adressant une réprimande indirecte à Mme Breton, par l'intermédiaire du secrétaire général de l'institution. "Le secrétaire général enverra un rappel à tous les commissaires concernant les lignes directrices de la campagne", a expliqué le porte-parole de la Commission : "Nous demandons aux commissaires de faire preuve de discernement dans l'application de ces règles".
Après Breton et Lindner, Renzi contre la reconduction de la "follower" von der Leyen - Après le Français Thierry Breton et l'Allemand Christian Lindner, un autre leader de la famille Renew, l'Italien Matteo Renzi, s'est insurgé contre la reconduction de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Lors d'un événement électoral hier, M. Renzi a critiqué l'approche "idéologique" de la présidente de la Commission à l'égard du Pacte vert. "À mon avis, Ursula von der Leyen ne devrait pas être confirmée à la tête de l'UE", a déclaré M. Renzi. "Si je suis élu au Parlement européen, je demanderai à voter contre Ursula von der Leyen, en demandant au PPE ou à quiconque aura la majorité d'identifier une dirigeante et non une follower".
Coulisses
Le porte-parole de Weber candidat de Pieter Omtzigt aux Pays-Bas - Dirk Gotink, le porte-parole du leader du groupe PPE Manfred Weber, sera le candidat du Nouveau Contrat Social (NCS) de Pieter Omtzigt aux élections européennes des 6-9 juin. Son entrée dans le prochain Parlement européen est pratiquement assurée. En effet, M. Gotink sera le chef de file du NCS aux élections européennes. La décision officielle (ainsi que la liste complète des autres candidats) sera officialisée lors du congrès du 6 avril. "Dirk possède une vaste expérience tant aux Pays-Bas qu'en Europe et je suis convaincu qu'il fera connaître notre histoire en Europe également", a déclaré Bert van Boggelen, président du NCS. La candidature de M. Gotink devrait faciliter l'entrée d'Omtzigt dans le PPE.
Etat de droit
La dernière offensive de Mme Caputova contre Fico sur l'État de droit - "Je pense que les limites de la démocratie sont en train d'être testées", a déclaré la présidente de la Slovaquie, Suzana Caputova, dans une interview accordée au Financial Times, condamnant l'intimidation des juges par le Premier ministre Robert Fico. À quelques semaines de la fin de son mandat, Mme Caputova a lancé une offensive pour protéger l'État de droit en Slovaquie, après que le gouvernement Fico a lancé des réformes du système judiciaire et des attaques contre la Cour constitutionnelle. "La Slovaquie est souvent comparée à la Hongrie et il semble évident que ce gouvernement s'inspire de la Hongrie", a déclaré Mme Caputova. La Commission reagit lentement pour protéger l'État de droit en Slovaquie. Après une réunion la semaine dernière avec le ministre de la Justice, Boris Susko, le commissaire Didier Reynders a simplement réitéré ses "inquiétudes concernant les récents changements apportés au code pénal slovaque et à d'autres lois". Mme Caputova a également critiqué les positions pro-russes de M. Fico et la rencontre, la semaine dernière, entre le ministre slovaque des affaires étrangères, Juraj Blanar, et le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov. Le premier tour des élections présidentielles en Slovaquie aura lieu le 23 mars. Le favori pour succéder à Mme Caputova est le partenaire de coalition de M. Fico, Peter Pellegrini.
Irlande
Le gouvernement irlandais vaincu par le référendum sur les femmes dans la constitution - Le premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a reconnu sa défaite samedi après que les citoyens irlandais ont rejeté deux référendums visant à modifier le rôle des femmes dans la société et la famille, inscrit dans la constitution de 1937. "Il était de notre responsabilité de convaincre une majorité de personnes de voter oui et nous avons échoué", a déclaré M. Varadkar. Le "non" l'a emporté à 67,7 % sur un premier amendement portant sur la définition de la famille fondée sur le mariage. Le gouvernement avait proposé de reconnaître également les "autres relations durables" comme une famille. Les "non" l'ont également emporté à 73,9 % sur un deuxième amendement relatif à la responsabilité de la mère de s'occuper du foyer. Le gouvernement a soutenu une modification du texte visant à élargir la responsabilité à la famille au sens large.
Trilogue
Nouvelle tentative pour surmonter le rejet franco-allemand sur les travailleurs des plateformes - La présidence belge de l'UE a décidé d'inscrire l'accord provisoire conclu avec le Parlement européen sur les nouvelles règles relatives aux travailleurs des plateformes à l'ordre du jour du Conseil Affaires sociales. “Nous avons beaucoup discuté du dossier ces derniers mois, mais nous n'avons pas réussi à faire confirmer le texte au Coreper” au niveau des ambassadeurs, a expliqué une source européenne. "Maintenant, nous portons cette question devant les ministres" car "peut-être qu'au plus haut niveau, le Conseil, nous pourrons faire approuver le texte". Le principal obstacle est la France et l'Allemagne, qui s'opposent au texte et forment une minorité de blocage avec la Grèce et l'Estonie. Le gouvernement français a proposé un certain nombre d'amendements, mais la présidence belge estime qu'il n'y a "plus aucune chance de changer le texte". Le Parlement européen a déjà accepté une fois de modifier l'accord provisoire après une impasse au Conseil à la fin du mois de décembre. "Réduire encore l'ambition ne serait pas acceptable pour des pays ambitieux comme l'Espagne et signifierait dépasser les limites du Parlement”, a déclaré le diplomate.
Les travailleurs des plateformes entre les mains de l'Estonie - Le sort de la directive sur les droits des travailleurs est suspendu aux décisions que le gouvernement estonien devrait prendre ce matin. Le petit pays balte est décisif pour la minorité de blocage qui empêche l'adoption de la mesure au Conseil. Après une discussion au Parlement vendredi matin, le gouvernement estonien se réunira ce matin pour convenir de la position à adopter au Conseil Affaires sociales. La présidence belge espère également un changement de position de la part de l'Allemagne, qui sera représentée par un ministre du SPD. S'il n'y a pas d'accord aujourd'hui, la mort de la proposition est très probable. “Nous pouvons nous donner une semaine ou deux. Mais cela devient extrêmement difficile", nous a confié un diplomate. Le texte peut être repris "avec le prochain Parlement européen", mais après plusieurs tentatives infructueuses, une proposition "sur une base totalement différente" pourrait s'avérer nécessaire.
Vache sacrée
Les agriculteurs reviennent assiéger l'UE - Les agriculteurs reviendront demain assiéger les institutions européennes. Cette fois-ci à Strasbourg, ou se réunit en session plénière le Parlement européen. Les organisations Copa et Cogeca ont annoncé une action organisée avec le syndicat français FNSEA et son organisation affiliée locale FDSEA67. “Nous nous rendrons à Strasbourg pour la session plénière de mars, où trois votes clés auront lieu" sur la directive relative aux émissions industrielles, les "Green Claims" et les produits agricoles ukrainiens, ont déclaré les deux organisations. "En ces temps critiques, notre message résonne haut et fort : il est temps de remettre les politiques agricoles de l'UE sur les rails, de réaffirmer que l'agriculture est la pierre angulaire du projet de l'UE. En d'autres termes, la demande porte sur des concessions supplémentaires, en plus de celles déjà offertes par la Commission, les gouvernements et le Parlement européen lui-même. Un exemple concerne la directive sur les émissions industrielles : les élevages intensifs ont été exclus de l'accord conclu en novembre entre le Conseil et le Parlement. Entre-temps, dans une lettre adressée à la Commission la semaine dernière, vingt-deux ministres de l'agriculture demandent que la révision de la PAC soit accélérée.
Climat
L'Agence pour l'environnement met en garde contre l'impréparation aux risques climatiques - L'Europe est le continent qui connaît les hausses de température les plus rapides au monde, mais elle ne parvient pas à s'adapter aux risques liés au changement climatique, qui pourraient devenir "catastrophiques en l'absence d'une action urgente et décisive". C'est ce qu'affirme l'Agence européenne pour l'environnement dans la première évaluation européenne des risques climatiques publiée aujourd'hui. Les chaleurs extrêmes, les sécheresses, les incendies de forêt et les inondations devraient s'aggraver même dans les scénarios les plus optimistes de réchauffement de la planète et affecter les conditions de vie sur l'ensemble du continent. Les risques climatiques menacent la sécurité énergétique et alimentaire, les écosystèmes, les infrastructures, les ressources en eau, la stabilité économique et la santé des citoyens de l'UE. De nombreux risques ont déjà atteint des niveaux critiques, mais les politiques et les mesures d'adaptation ne suivent pas le rythme de l'évolution rapide des risques. Selon l'Agence, une adaptation progressive ne sera pas suffisante dans de nombreux cas. En outre, comme de nombreuses mesures visant à améliorer la résilience au changement climatique prennent beaucoup de temps, une action urgente est nécessaire même pour les risques qui ne sont pas encore critiques.
Euro
L'Eurogroupe face au dilemme de l'union des marchés de capitaux - La semaine dernière, la Banque centrale européenne a augmenté sa pression sur les ministres des finances de la zone euro pour lancer l'union des marchés de capitaux, en publiant une déclaration très claire sur la nécessité d'accélérer les travaux sur plusieurs points. Mais le président de l'Eurogroupe, Paschal Donohoe, est confronté à un problème. Les ministres des finances de la zone euro tenteront aujourd'hui de se mettre d'accord sur une déclaration relative à l'avenir de l'Union des marchés de capitaux afin de la présenter lors du Euro Summit (le sommet des chefs d'État et de gouvernement de la zone euro) qui se tiendra en mars. Toutefois, les divergences entre la France et l'Allemagne laissent présager un accord sur un dénominateur commun très décevant. Le mois dernier, le ministre français des finances Bruno Le Maire a proposé un projet volontaire, qui a suscité un grand scepticisme parmi les partenaires.
Suisse
La Suisse prête à négocier avec l'UE - Le gouvernement suisse a approuvé vendredi un nouveau mandat de négociation pour les négociations avec la Commission en vue de moderniser les relations avec l'Union européenne, après l'échec des précédentes négociations en 2021. L'objectif de la Suisse est d'obtenir un accès illimité au marché de l'UE par le biais d'accords sectoriels. "Les négociations sur le paquet visent à stabiliser et à développer les relations bilatérales entre la Suisse et l'UE", a déclaré le gouvernement suisse dans une note. Les négociations pourraient commencer dès ce mois-ci. Selon Andreas Schwab, président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec la Suisse, un accord rapide est important pour "stabiliser" la situation et "étendre les domaines de coopération" à des domaines tels que l'électricité et la santé publique. Mais un accès illimité au marché européen implique des abandons de souveraineté que les citoyens suisses ont jusqu'à présent été réticents à concéder lorsqu'ils ont été interrogés dans le cadre de référendums. Il existe un risque que "le débat suisse soit dominé par la peur des "juges étrangers" (avec le rôle de la Cour européenne) et du "trop grand nombre d'étrangers" en Suisse", déclare M. Schwab : "Il n'est pas certain que le gouvernement suisse veuille vraiment prendre la tête de ce débat".
Ce qui se passe aujourd'hui
Eurogroupe
Conseil Emploi et Affaires sociales
Parlement européen : Session plénière à Strasbourg (débats sur la performance énergétique des bâtiments ; définition des infractions pénales pour violation des sanctions de l'UE)
Conseil européen : le président Michel rencontre des représentants de l'industrie de la défenseService européen pour l'action extérieure : le haut représentant Borrell participe à des réunions de l'ONU à New York
Commission : la vice-présidente Vestager assiste à la conférence SXSW à Austin, Texas
Commission : le commissaire Breton reçoit le ministre espagnol de l'économie Carlos Cuerpo
Commission : la commissaire Dalli à New York assiste à la 68e session de la Commission de la condition de la femme
Commission : la commissaire Johansson au MAdrid assiste à la 20ème journée de commémoration des victimes du terrorisme
Parlement européen : réunion du Bureau
OTAN : cérémonie d'adhésion de la Suède à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord ; conférence de presse du Secrétaire général Stoltenberg et du Premier ministre suédois Ulf Kristersson
Eurostat : données sur la production et le chiffre d'affaires du secteur des services en décembre ; données sur le commerce de biens entre l'UE et les États-Unis en 2023