Européennes: une campagne ethnocentrée, sans désir d’Europe
Bonjour! Je suis Christian Spillmann et avec David Carretta nous vous proposons la Matinale Européenne, un instrument pour offrir une analyse, un contexte et une perspective à ceux qui s'intéressent à l'UE.
Européennes: une campagne ethnocentrée, sans désir d’Europe
L’Europe est en principe le cœur des Européennes. Les électeurs des 27 pays de l’UE sont appelés aux urnes du 6 au 9 juin pour désigner des “faiseurs de lois”, les architectes d’un projet, les défenseurs de valeurs. Mais la campagne cette année à pris une autre tournure. Elle s’est ethnocentrée, elle s’est polarisée, elle est devenue un référendum ou un plébiscite, pour ou contre le président, le gouvernement, le parti au pouvoir, la défense des intérêts nationaux. L’Union s’est fragmentée, elle est devenue toute petite, inexistante. C’est ainsi que la veulent Moscou, Pékin et Washington.
“Quand on va au Parlement européen, on va pour défendre les intérêts des Français. C’est ce que j’ai fait pendant cinq ans”. François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains pour 2024 illustre l'ethnocentrisme de cette campagne. Son parti comptait 8 élus au sein du Parlement sortant. Les sondages compilés mi-mai par Europe Elects créditent sa liste de 7% des intentions de vote. 2 points au-dessus de la barre de l’élimination. La France va élire 81 élus le 9 juin. En nombre, ils seront le deuxième contingent du Parlement européen après l’Allemagne (91 élus) mais devant l’Italie (76 élus) et l’Espagne (61 élus). Les quatre grands pays totalisent près de la moitié des députés du nouveau Parlement, mais tous n’auront pas de l’influence.
La particularité des Français est l’atomisation. Elle est la cause de la faiblesse de sa représentation. Les électeurs vont envoyer au Parlement européen une légion de “patriotes” d’extrême-droite (le Rassemblement National de Marine Le Pen tourne autour de 30% des intentions de vote et 29 élus, Reconquête d’Eric Zemmour et Marion Maréchal est à 7% et 5 élus) et ils vont saupoudrer chacun des autres groupes politiques avec de petites unités de représentants. Or si elle est numériquement importante, la légion d'extrême droite sera inutile, car elle sera privée de tout moyen d’action au Parlement par le cordon sanitaire instauré par les autres groupes. En 2019, l’extrême droite française comptait 19 élus, mais ils n’ont jamais eu voix au chapitre, leurs votes négatifs n’ont servi à rien, sinon à les discréditer, et leur chef de file Jordan Bardella a fait de la figuration, quand il était présent.
L’Allemagne en revanche devrait envoyer près d’une trentaine d’élus conservateurs de la CDU et de la CSU qui vont prendre le contrôle du Parti Populaire Européens, la première force du Parlement, comme en 2019. Ils vont également élire une quinzaine de Socialistes, une quinzaine de Verts et une quinzaine de représentants de l’extrême droite AfD. Le vote des Italiens se portera sur Fratelli d’Italia, le parti nationaliste au pouvoir dirigé par Giorgia Meloni, crédité de 30% des intentions de vote et qui, avec entre 23 et 26 élus devrait diriger le Groupe nationaliste ECR. Mais le Partito Democratico (PD), socialiste, se place en 2e position avec 20% des intentions de vote et l'inclassable Mouvement 5 étoiles (non inscrit en 2019) arrive en 3e position 17%. Toutes les autres formations sont à moins de 10%. Les Espagnols sont également peu partagés : 37% pour le Partido Popular qui siège au PPE, 28% pour les socialistes du PSOE et 11% pour Vox, le parti de l’extrême-droite membre de l’ECR.
L’Allemagne et l’Espagne vont diriger le PPE où les Français seront des supplétifs, l’Italie et l’Espagne le groupe S&D, la 2e force du Parlement. La France pourra prendre la présidence de la constellation de partis libéraux regroupés au sein de Renew et obtiendra peut-être de l’Allemagne une co-présidence du groupe des Verts, en voie de marginalisation. La voix des Français sera donc bien faible.
La France ne veut pas le reconnaître, mais elle est eurosceptique. Elle n’a aucun désir pour l’Europe dont elle se méfie. La campagne a rapidement tourné à la confrontation “pour ou contre Macron”. L’Europe est évanescente dans les débats. L’extrême-droite comme l’extrême-gauche considèrent le scrutin du 9 juin comme une “élection de mi-mandat” et la tête de liste du RN, Jordan Bardella, appelle les Français à voter pour lui afin de ”sanctionner l’Europe de Macron”. Le jeune homme est présomptueux, compte tenu de l’insignifiance de son parti au Parlement européen, mais le chef de l’Etat est tombé dans son piège. Les Européennes sont devenues un référendum: le Premier ministre Gabriel Attal va débattre avec Jordan Bardella et le président, désireux de dénoncer “le discours de mensonges” de l’extrême-droite, envisage de débattre avec Marine Le Pen dans ce qui s'apparente plus à un 3e tour de la présidentielle de 2022 qu’à un débat sur l’Europe. Emmanuel Macron donne ainsi raison au président du PPE, l’Allemand Manfred Weber, qui l’a accusé de faire le lit de l'extrême-droite en France.
Les Européennes sont également devenues un référendum en Espagne où le Partido Popular a polarisé la campagne, devenue un combat contre le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez. L’apaisement politique ne viendra en Espagne qu’après la chute de Pedro Sanchez, soutient le patron du Partido Popular Alberto Nunez Feijo. En Italie, Giorgia Meloni cherche dans les Européennes un plébiscite de son action à la tête du gouvernement demandant d'écrire “Giorgia” sur le bulletin de vote.
Même démarche plébiscitaire de la part du premier ministre nationaliste Hongrois Viktor Orban. Les Européennes doivent le conforter dans sa politique d’obstruction. Mais son parti, Fidesz, est marginalisé depuis son exclusion du PPE. Il siège avec les non inscrits et ne compte pour rien au Parlement européen. Orban ne fait pas campagne pour l’Europe, il se projette plus loin. “Les prochaines élections décideront de la guerre et de la paix en Europe”, soutient-il dans ses messages de campagne. Une narrative pro-russe que véhiculent nombre de formations d’extrême-droite et d’extrême-gauche qui attisent la peur.
Face à tant de médiocrité, de prétention, de désinformation, on peut comprendre que les électeurs, déboussolés, soient tentés de bouder le scrutin. Un geste suffit pourtant pour saisir les enjeux de cette consultation: lire la vidéo “Utilisez votre voix, ou d’autres décideront pour vous” mise en ligne par le Parlement européen.
La citation
"Israël, comme tous les États, a le droit d'agir pour défendre sa population. Mais ce droit ne dispense pas Israël ou tout autre État de son obligation de respecter le droit international humanitaire".
Karim Khan, procureur de la CPI.
Géopolitique
Netanyahu et les chefs du Hamas accusés de crime contre l’humanité - Le procureur de la Cour pénale internationale a demandé hier à la Cour d’émettre des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chef du Hamas Yahya Sinwar pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis lors de l’attaque du 7 octobre contre Israël et la guerre de Gaza. Un groupe d’experts internationaux a collaboré au dossier à charge retenu par le procureur Karim Khan pour demander d’engager les poursuites. “Il existe des motifs raisonnables de croire que trois des plus hauts dirigeants du Hamas –Yahya Sinwar, Mohammed Deif et Ismail Haniyeh– ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité pour le meutrre de centaines de civils, d’au moins 245 otages et d’actes de violences sexuelles commis contyre des otages israéliens”, expliquent-ils dans une tribune publiée dans le Financial Times. Le Comité considère par ailleurs que “les preuves présentées au procureur fournissent des motifs raisonnables de croire que Netanyahu et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Cela inclut le crime de guerre consistant à utiliser intentionnellement la famine des civils comme méthode de guerre et le meurtre et la persécution des Palestiniens comme crimes contre l'humanité”.
Silence et cacophonie au sein de l'UE - Les dirigeants des institutions européennes sont restés silencieux après l’annonce de la procédure engagée au sein de la CPI. L’UE est très divisée. La Présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, avait créé des tensions en se rendant à Tel Aviv peu après le pogrom commis par le Hamas pour rencontrer Benjamin Netanyahu et lui assurer “au nom de l’UE” le soutien inconditionnel au droit d'Israël à se défendre. La Belgique a apporté hier son soutien à “l’indispensable” travail de la Justice internationale. “La requête introduite par le procureur de la Cour, Karim Khan, demandant des mandats d’arrêts contre des responsables du Hamas comme des responsables israéliens est un pas important dans le cadre de l’enquête sur la situation en Palestine”, a déclaré la ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib. Mais le président tchèque Petr Fiala s’est insurgé contre une proposition “consternante et totalement inacceptable”. “Nous ne devons pas oublier que c’est le Hamas qui a attaqué Israël en octobre et tué, blessé et kidnappé des milliers d’innocents. C’est cette attaque terroriste totalement non provoquée qui a conduit à la guerre actuelle à Gaza et aux souffrances des civils à Gaza, en Israël et au Liban”, a-t-il affirmé. Le chancelier autrichien Karl Nehammer a émis des réserves similaires.
La synthèse de Borrell et la synthèse de l'Allemagne - Ce n'est qu'en fin de journée que le Haut Représentant, Josep Borrell, a publié une déclaration dans laquelle il "prend note" de la décision du Procureur Khan de demander des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et les trois dirigeants du Hamas. "Le mandat de la Cour pénale internationale, en tant qu'institution internationale indépendante, est de poursuivre les crimes les plus graves au regard du droit international. Tous les États qui ont ratifié le statut de la Cour sont tenus d'exécuter les décisions de la Cour", a déclaré M. Borrell, en énonçant ce qui est un fait. Le meilleur résumé des difficultés de certains Européens à prendre position sur la demande d'arrestation de M. Netanyahu se trouve dans la déclaration d'un porte-parole du ministère allemand des affaires étrangères. L'Allemagne "respecte l'indépendance de la Cour pénale internationale". Mais les juges de La Haye devront désormais "répondre à un certain nombre de questions difficiles, dont celle de sa compétence et de la complémentarité des enquêtes dans les Etats de droit concernés, ce qui est le cas d'Israël". Selon Berlin, la demande simultanée de mandats d'arrêt contre des dirigeants du Hamas et d'Israël donne "l'impression inexacte d'une équivalence". Pour l'Allemagne, "le gouvernement israélien a le droit et le devoir de protéger et de défendre ses citoyens", même s'"il est clair que le droit international humanitaire s'applique".
Colère américaine - Joe Biden a dénoncé comme “scandaleuse” la demande de mandat d’arrêt de la CPI contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant , accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans la guerre menée contre le Hamas à Gaza. “Aucune équivalence –aucune– ne peut être faite entre Israël et le Hamas. Nous serons toujours aux côtés d’Israël contre les menaces pour sa sécurité”, a affirmé le président américain.
Iran: la diplomatie des mots - Des condoléances peuvent-elles être sincères lorsque le disparu était honni comme l’était le président iranien Ebrahim Raisi, surnommé “le Boucher de Téhéran” ? Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, qui sait combien d'humiliations le régime iranien lui a fait subir, est resté sobre. Le haut représentant a présenté les condoléances de l’UE pour la disparition du président iranien et des autres membres de sa délégation dans un accident d'hélicoptère. L’Otan a opté pour la même sobriété diplomatique. Pourquoi le président du Conseil Européen, Charles Michel, représentant des 27 dirigeants européens, a-t-il choisi d’exprimer “les sincères condoléances“ de l’UE dans son message publié sur son compte officiel sur X ? Les institutions de l’UE ne se concertent-elles jamais sur des sujets aussi diplomatiquement délicats ? La formule choisie a valu à Charles Michel une volée de critiques sous le hashtag #NotInMyName. “C’est au peuple iranien que je pense, que nous devrions tous penser. Aux femmes à la liberté réprimée, aux artistes, aux journalistes, aux militants des droits de l’homme persécutés, à nos compatriotes otages d’Etat. Le message du Président du Conseil européen n’engage que lui”, a tancé l’eurodéputée libérale française Nathalie Loiseau. “Je veux que tous les Iraniens sachent que Charles Michel parle ici à titre privé et non en tant que Président du Conseil et certainement pas au nom des Européens”, s’est insurgée l'eurodéputée verte allemande Hannah Neumann. L’annonce de la mort d’Ebrahim Raisi à été fêtée en Iran avec des tirs de feux d’artifices et le régime a mobilisé ses forces de répression par crainte de mouvements. “Hé Charles, c’est quoi cette folie ?” lui a demandé cavalièrement le philosophe et essayiste Nicolas Tenzer. “ Vous parlez de gars qui ont des milliers de morts sur la conscience; directement, personnellement. Parfois, la soi-disant commodité diplomatique est tout simplement gênante et indécente. S’il vous plaît, supprimez ce compte. Je suis européen. #Notinmyname”.
L'explication de Michel - La controverse suscitée par les "sincères condoléances" de Michel a contraint sa porte-parole à donner une explication hier. "La diplomatie, c'est le dialogue, y compris avec des régimes avec lesquels nous avons de profonds désaccords. Un message de condoléances pour un décès soudain fait partie de cette pratique internationale commune", a déclaré la porte-parole de M. Michel, rappelant que de nombreux États, ainsi que le secrétaire général de l'ONU et l'OTAN, ont fait de même. Mais il y a aussi une raison qui va au-delà de la pratique et qui semble plus politique. "Le maintien du dialogue avec l'Iran est essentiel pour éviter une escalade régionale. Et dans le contexte actuel, c'est aussi un signal pour les pays de la région et du Sud Global", a déclaré la porte-parole de M. Michel.
Le veto et les avertissements ne suffisent pas à bloquer la loi russe en Géorgie - Le samedi 18 mai, la présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, a opposé son veto à la "loi russe" adoptée au parlement par le parti au pouvoir, Rêve géorgien. "Cette loi, dans son essence et son esprit, est fondamentalement russe et contredit notre constitution et toutes les normes européennes. Elle représente donc un obstacle à notre cheminement européen", a expliqué M. Zourabichvili, rappelant son devoir de protéger la Constitution, qui inclut le cheminement de la Géorgie vers l'UE. Dimanche, le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, ont fait le geste inhabituel de publier un "message commun" pour exprimer leur "profonde inquiétude" face à la situation en Géorgie et accuser le gouvernement d'"agir contre nos valeurs européennes communes et les aspirations du peuple géorgien". La menace est de suspendre le processus d'adhésion de la Géorgie. Rêve géorgien, qui dispose des voix nécessaires pour passer outre le veto présidentiel au Parlement, ne semble pas prêt à faire marche arrière. Le président du Parlement, Shalva Papuashvili, a accusé hier les Européens menaçant de sanctions d'agir avec des "tactiques russes". "Bien sûr, le Parlement passera outre le veto", a déclaré Mme Papuashvili.
Européennes
Nouvelles projections pour le Parlement européen - A moins de trois semaines des élections du 6 au 9 juin pour le renouvellement du Parlement européen, les nouvelles projections publiées par Europe Elects confirment le leadership du Parti populaire européen, un recul des Socialistes&Démocrates et un face-à-face à trois entre Libéraux et Nationalistes pour savoir quel sera le troisième groupe en plénière. Le PPE devrait obtenir 182 sièges, soit un de moins que les prévisions de fin avril, tandis que les socialistes et démocrates devraient s'arrêter à 134 élus, soit six de moins qu'il y a quinze jours. Le groupe libéral Renouveau est actuellement en troisième position avec 85 sièges (un de moins qu'à la fin du mois d'avril), suivi par les Conservateurs et Réformistes européens et Identité et Démocratie, tous deux avec 83 élus (trois et un de moins respectivement). Le groupe des Verts rattrape son retard avec 54 sièges, soit six de plus qu'à la fin du mois d'avril, tandis que la gauche se voit attribuer 43 sièges. Avec 720 députés, le seuil de la majorité absolue dans le prochain Parlement européen est de 361. Selon les projections, seules deux majorités sont possibles. L'alliance traditionnelle entre le PPE, le S&D et Renew (401 sièges) ou une coalition de droite entre le PPE, ECR, ID, les Hongrois de Fidesz et les Slovaques de Smer et Hlas (363 sièges).
L'internationale de l'extrême droite nationaliste à Madrid - Ce week-end, les leaders des partis souverainistes et d'extrême droite se sont réunis à Madrid pour un grand happening électoral organisé par Vox. Le parti nationaliste espagnol est membre de la famille des Conservateurs et Réformistes européens, mais il n'a pas hésité à convoquer également les leaders de l'extrême droite identitaire, à commencer par Marine Le Pen alliée à la Ligue de Matteo Salvini et à Alternative pour l'Allemagne. Entre les deux groupes, il y a des "convergences pour la liberté des peuples qui vivent en Europe", a déclaré Mme Le Pen. Giorgia Meloni est intervenue avec un message par vidéoconférence, attaquant le bilan de la Commission d'Ursula von der Leyen. "La législature européenne 2019-2024 a été marquée par des priorités et des stratégies erronées. Alors que d'autres forces politiques ont soutenu des accords contre nature avec la gauche, produisant l'imposition de l'agenda vert et progressiste, nous nous sommes toujours battus, souvent seuls, pour une UE différente." La frontière entre la droite souverainiste, considérée par Mme von der Leyen comme fréquentable, et l'extrême droite, qui doit être tenue à l'écart des accords par un cordon sanitaire, s'amenuise. Mme Meloni a réaffirmé qu'elle souhaitait une majorité sans les partis de centre-gauche. "Pour la première fois, le résultat des élections européennes pourrait enfin mettre un terme aux majorités contre-nature et contre-productives", a déclaré Mme Meloni.
Meloni ne lâchera pas Vox, ni l’ECR pour von der Leyen - Star du Viva24 organisé par le parti d’extrême droite espagnol Vox à Madrid, la présidente du conseil italien Giorgia Meloni s’est affichée de droite, attachée au parti des Conservateurs européens et s’est affirmée comme la cheffe de la meute de l’extrême droite nationaliste pour la campagne des Européennes dans une intervention par visio-conférence en espagnol, très applaudie par les participants. Pas question pour elle de lâcher le groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR), pas question de lâcher son “ami” Santiago Abascal, le président de Vox, membre de l’ECR, assis au premier rang de l’assemblée avec à sa gauche Marine le Pen, la patronne du Rassemblement National, le parti qui dirige Identité et Démocratie, l’autre groupe de l’extrême droite au Parlement européen. Une gifle pour Manfred Weber, le président très droitier du pro-européen Parti Populaire Européen à la recherche d’alliés pour faire investir sa candidate Ursula von der Leyen pour un second mandat à la tête de la Commission.
Orban cherche une nouvelle une famille d’accueil - En rupture avec le PPE dont il s’est exclu, le Premier ministre hongrois se cherche une famille d’accueil. Viktor Orban a toujours refusé l’alliance avec Marine Le Pen pour éviter d’être assimilé à l'extrême-droite et lorgne du côté des conservateurs. Invité à Madrid pour le Viva24, il a fait l’éloge de Vox dans son message vidéo et a appelé à la mobilisation des "guerriers patriotes" contre Bruxelles. L’intégration du Fidesz dans l’ECR est discutée, mais il existe des oppositions internes au sein du groupe souverainiste. Le parti tchèque ODS du premier ministre Petr Fiala est prêt à quitter l'ECR si Orban est autorisé à y entrer.
Migrants
L'UE finance des rafles racistes de migrants en Afrique du Nord - Une nouvelle enquête publiée aujourd'hui par Lighthouse Reports et plusieurs médias internationaux révèle comment l'Union européenne et ses États membres financent les rafles et les déportations de dizaines de milliers de migrants vers des zones désertiques d'Afrique du Nord. Selon cette enquête qui a duré un an, les forces de sécurité et les unités de police en Tunisie, au Maroc et en Mauritanie arrêtent régulièrement et arbitrairement des migrants lors de descentes dans la rue ou à domicile et les emmènent dans des commissariats de police ou des centres de détention non officiels. Nombre d'entre eux sont ensuite embarqués dans des bus pour être transportés et abandonnés dans le désert. D'après les documents recueillis par Lighthouse - appels d'offres, contrats, accords et preuves visuelles - il existe un lien direct entre les opérations et le financement de l'UE. En outre, l'UE et les organisations internationales telles que l'OIM et le HCR sont au courant de ces opérations qui sont contraires au droit international. De nombreux migrants abandonnés dans le désert tombent entre les mains du crime organisé et des réseaux de trafiquants ou sont réduits en esclavage et torturés. Les opérations visent presque exclusivement les noirs, en recourant au profilage racial et à une force excessive. L'enquête de Lighthouse est publiée par le Washington Post, Der Spiegel, Le Monde, El País, ENASS, Inkyfada et ARD.
Ce qui se passe aujourd'hui
Conseil Affaires générales
Conseil Télécommunications
Conseil d'association UE-Moldavie
Élections européennes : débat entre les candidats à la présidence de la Commission organisé par le Financial Times et Bruegel sur les choix économiques pour l'Europe
Conseil européen : le Président Michel rencontre le Premier ministre de Moldavie, Dorin Recean ; rencontre des représentants de la Table ronde européenne de l'industrie
Commission : le vice-président Sefcovic reçoit Anne-Laure de Chammard, vice-présidente exécutive du groupe Siemens Energy
Commission : la vice-présidente Jourova s'exprime par vidéoconférence lors du sommet sur la sécurité IA 2024 en Corée du Sud
Commission : le commissaire Gentiloni reçoit le premier ministre moldave Dorin Recean lors des entretiens de Generali sur le climat économique et financier de l'UE et les défis à venir
Commission : le commissaire Wojciechowski en Bulgarie rencontre le président Rumen Radev
Commission : le commissaire Johansson en Hongrie rencontre le ministre de l'intérieur, Sándor Pinter
Commission : le commissaire Varhelyi reçoit le premier ministre moldave, Dorin Recean
Commission : à Nairobi, le commissaire Simson assiste à la 9e conférence mondiale annuelle sur l'efficacité énergétique organisée par l'Agence internationale de l'énergie
Conseil : réunion du Comité politique et de sécurité
Eurostat : commerce international de marchandises en mars ; production dans le secteur de la construction en mars ; demandes d'asile en février ; balance des paiements en mars ; estimation rapide de l'offre de main-d'œuvre et de l'indice du coût de la main-d'œuvre au 1er trimestre