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Kaja Kallas fait valoir sa différence dans les jeux de pouvoirs au sein de l’UE
Désignée par ses pairs du Conseil européen à la fonction de Haut Représentant pour la politique extérieure et de sécurité avec rang de Vice-Président exécutif de la Commission , l’ancienne Premier ministre de l’Estonie Kaja Kallas est la plus capée des membres de la nouvelle équipe dirigée par Ursula von der Leyen. La Présidente et la Haute Représentante sont censées travailler en bonne intelligence. Mais les nominations faites par Ursula von der Leyen ne vont pas pas dans ce sens. Kaja Kallas pourra-t-elle s’imposer ou va-t-elle se retirer pour un exil doré au sein d’une coquille vidé et inféodée à la volonté de pouvoir de la présidente et de sa famille politique du Parti Populaire Européen ?
C'est la première fois depuis sa création en 2007 que la fonction de Haut Représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité est confiée à un ancien dirigeant et à un représentant d’un des pays de l’Europe de l’Est. Ses prédécesseurs, à l'exception de la Britannique Catherine Ashton, étaient ministres des Affaires étrangères. Tous étaient socialistes. Elle est Libérale.
Kaja Kallas, 47 ans, a siégé au sein du Conseil européen pendant trois ans et cinq mois, de 2021 à juillet 2024 et reste un des membres de ce cercle dont Ursula von der Leyen n’a jamais fait partie.
Elle a été désignée par ses pairs en connaissance de cause avec rang de Vice-président exécutif et compétence pour la politique étrangère pour cinq années. Kaja Kallas aura du mal à accepter d’être considérée par la présidente comme une subalterne.
Le rapport de force a été immédiat entre Ursula von der Leyen et son prédécesseur, l’Espagnol Josep Borrell, ancien président du Parlement européen. Les membres du Conseil, dont Kaja Kallas, ont vécu l’animosité entre les deux responsables et ne veulent pas que cette situation se répète. Or Ursula von der Leyen se pique de faire de la politique étrangère et continue à se comporter comme si ce domaine était de sa compétence, avec l’annonce de sommets bilatéraux, ce qui est une prérogative du nouveau président du Conseil Antonio Costa, ou la création d’une nouvelle “task force” de haut niveau avec l’Otan.
Josep Borrell a remis les pendules à l’heure lors d’un entretien avec La Matinale Européenne: la Commission européenne assure la représentation extérieure de l'Union à l'exception de la politique étrangère et de sécurité commune et des autres cas prévus par les traités, comme le stipule l’article 17 du Traité relatif aux institutions. Et pour les accords commerciaux, la Commission négocie dans le cadre d’un mandat donné par les Etats membres qui, au final, décident ou non de signer, comme c'est le cas avec le Mercosur, refusé par la France. Dans l’UE, la décision appartient aux Etats membres et l’instance de décision est le Conseil.
Lors de son audition hier, Kaja Kallas a été contrainte de rappeler à deux reprises aux élus que non, elle n’a pas été désignée par la présidente Ursula von der Leyen pour la fonction de Haut Représentant, mais par les dirigeants des 27 États membres qui lui ont “fait confiance“ pour cette mission. Kallas ne doit rien à Von der Leyen, mais elle s’est engagée à travailler en bonne intelligence avec les commissaires. “Nous ne devons pas nous battre pour des compétences mais pour des objectifs”, a-t-elle insisté au cours de son grand oral. Kallas n’a toutefois pas hésité à mettre en garde la présidente: “Il n’est pas toujours facile de trouver des positions communes à 27. Nous ne devons pas nous mettre dans des situations délicates dans certains conflits “, a-t-elle averti.
Ursula von der Leyen a provoqué un sérieux problème diplomatique fin 2023 en se rendant à Tel Aviv sans mandat pour rencontrer Benyamin Netanyahou. Elle a donné au Premier ministre un blanc seing pour la riposte aux massacres commis par le Hamas lors de l’attaque lancée le 7 octobre 2023 depuis Gaza contre des localités israliennes et contre les partipants à un concert. Les dirigeants européens ont été contraints de convoquer une réunion en urgence pour “clarifier” la position de l’UE.
Kaja Kallas doit se préparer à des difficultés dans ses rapports avec Ursula von der Leyen. Contrairement à la présidente de la Commission, Kallas est médiatique. Elle aime les médias et ces derniers le lui rendent. Première ministre de l’Estonie, elle s’est engagée dans le soutien à l'Ukraine, avec des positions marquées sur le financement. Elle a plaidé pour un fond de 100 milliards d’euros financé par l'émission d'eurobonds pour relancer l’industrie européenne de la défense.
Ursula von der Leyen s'est elle aussi beaucoup investie pour l’Ukraine et cela lui a permis de dorer son image. Mais elle n’est pas favorable à une nouvelle dette commune, parce que l'Allemagne, son pays, ne veut pas de cette solution. Ursula von der Leyen a toujours cherché à griller Josep Borrell lors de son premier mandat sur l'Ukraine. Elle ne devrait pas changer d'attitude avec Kaja Kallas. La nouvelle Haute représentante souffre d’un handicap. Elle n'est pas membre du Parti Populaire Européen (PPE), la famille politique d’Ursula von der Leyen, en force au Conseil et au sein de la Commission.
La présidente n’a pas pu s’opposer à la nomination de la libérale Kaja Kallas à la fonction de Haut représentant avec rang de Vice-président exécutif. Mais elle l’a encadrée. Ursula von der Leyen a créé un poste de commissaire chargé de la Défense confié au lituanien Andrius Kubilius, membre du PPE et un poste de commissaire à la Méditerranée confié à la Croate Dubravka Suica, également PPE. Diviser pour régner a été son mode de fonctionnement durant son premier mandat. L’esprit d’équipe semble être le mot d’ordre pour le second mandat. Mais cinq ans c'est long. Des doutes sont permis après la lecture des projets du PPE pour le commissaire à la Défense, appelé à présider les réunions des ministres de la Défense de l'UE et à diriger l’agence européenne de Défense, deux prérogatives du Haut Représentant.
La Commission européenne ne cache pas sa volonté de prendre en main le service européen d’action extérieure placé sous l’autorité du Haut Représentant et compte sur Kaja Kallas pour le lui livrer. Un groupe de coordination externe, EXCO, a été créé pour coordonner l’action sur les questions de relations extérieures avant les sommets et autres réunions internationales et l’équipe dirigée von der Leyen entend s’affirmer de plus en plus sur le devant de la scène internationale grâce à la diplomatie du commerce.
Le risque de marginalisation est très élevé pour Kaja Kallas. Elle ne compte pas pour Moscou, qui a lancé un mandat de recherche contre elle. Les relations sont à créer avec l’administration américaine de Donald Trump et la Chine ne traite qu’au sommet avec l’UE. Son audition n’a pas été convaincante. Non qu'elle ne soit pas qualifiée, mais à force de se brider pour ne pas déplaire, Kallas a laissé le sentiment d'un manque de vision et d'ambition à un moment crucial pour l’UE.
La nouvelle Haute représentante souffre par ailleurs d’une méconnaissance sur l’Amérique Latine et l’Afrique. Cela lui a été reproché lors de son audition. “A l’exception de l’Ukraine, je n’ai pas entendu de conviction sur beaucoup de sujets”, lui a lancé l’eurodéputé Vert Mounir Satori.
Kaja Kallas a trois options: s’imposer, comme Josep Borrell, se soumettre, comme Federica Mogherini, l’exil dans ses bureaux du SEAE avec vue sur le quartier européen. Hier, elle n’a rien dévoilé de ses intentions mais elle a donné une piste: “Je suis différente”.
La citation
“Les députés européens transforment cette audition en une sorte de cirque. Beaucoup de huées, d'applaudissements, de plaintes, de coups sur les tables”.
Lewis Crofts, journaliste de MLex, lors de l'audition de Teresa Ribera.
Commission von der Leyen II
Les auditions individuelles deviennent un paquet, objet d’un marché politique - Le Parlement européen n'a pas réussi à exprimer son avis sur les six candidats vice-présidents de la Commission à l'issue des auditions de confirmation d'hier, en raison des chantages réciproques entre les groupes du PPE, des socialistes et des libéraux. L'évaluation des coordonnateurs des commissions parlementaires compétentes a été reportée, probablement à aujourd'hui. Plusieurs sources nous ont indiqué que les six vice-présidents représentent désormais "un paquet". Soit ils passent tous, soit ils tombent tous. Dans ce cas, Ursula von der Leyen, qui a rencontré hier après-midi les dirigeants des groupes socialistes et libéraux, pourrait également être remise en cause. En soirée, il y a également eu une réunion avec le chef de file du PPE. "Depuis le rejet de (Rocco) Buttiglione en 2004, le Parlement européen a systématiquement rejeté certains commissaires désignés", a rappelé le professeur Alberto Alemanno, fondateur de The Good Lobby. L'année 2024 semble étrangement différente : le PE s'apprête à voter sur les vice-présidents proposés en tant que paquet, ce qui va à l'encontre de l'objectif des auditions publiques, qui est de vérifier l'adéquation des candidats individuels.
La politique nationale lors des auditions de Ribera, Séjourné et Minzatu - La tragique inondation de Valence pour l'Espagnole Teresa Ribera, la défaite électorale pour le Français Stéphane Séjourné, l'achat d'une maison où elle a effectué des travaux sans autorisation pour la Roumaine Roxana Minzatu : la politique nationale a interféré lors des auditions d'hier des candidats vice-présidents. "Vous ne devriez pas être à la Commission européenne, vous devriez être dans un tribunal", a déclaré l'eurodéputé d'extrême droite espagnol du Vox, Buxade Villalba, à Ribera. Séjourné a été contesté par les députés du Rassemblement National pour avoir été le deuxième choix d'Emmanuel Macron, contraint par Ursula von der Leyen de renoncer à Thierry Breton. "Nous avions un toit qui fuyait. Nous n'avions pas d'eau chaude", s'est justifiée Minzatu, expliquant qu'elle procédait à une régularisation des travaux dans sa nouvelle maison. La Finlandaise Henna Virkkunen, désignée pour le numérique, a choisi de répondre de manière vague aux questions sur les géants du numérique, notamment l'application du Digital Services Act à la plateforme X d'Elon Musk.
Fitto se défend sur l'État de droit – L’audition de Raffaele Fitto n’a pas été particulièrement intéressante. Le candidat italien à devenir le prochain vice-président de la Commission responsable de la cohésion a fourni peu de détails sur ce qu’il compte faire dans ce domaine. Les échanges les plus intéressants ont porté sur le passé de Fitto : son appartenance à un parti d'extrême droite, ses positions sur l'État de droit et ses votes anti-européens. Sa ligne de défense : "Le débat sur un sujet au Parlement pour un parlementaire européen est une chose, un rôle institutionnel est une autre", a déclaré Fitto. "Je veux être clair. Je ne suis pas ici pour représenter un parti politique, je ne suis pas ici pour représenter un État membre. Je suis ici aujourd'hui pour affirmer mon engagement envers l'Europe." Sur l'État de droit, "l'article 2 du traité est fondamental pour l'Europe". Sur la transition verte, "je partage les lignes directrices de la présidente von der Leyen", même si "la rigidité ne nous mène nulle part". Concernant son abstention sur Plan de relance, "si je devais voter demain matin, ce serait un vote favorable". Le groupe des Verts a durement critiqué Fitto. "Il n'est pas apte à représenter la Commission comme vice-président exécutif", a déclaré leur présidente Terry Reintke.
Fitto surpris par les fonds de cohésion pour l'industrie de la défense - Avant l’audition de Raffaele Fitto, le Financial Times a publié une information exclusive sur les intentions d'Ursula von der Leyen de détourner les fonds de cohésion non utilisés vers l'industrie de la défense. Sur les 392 milliards d'euros prévus de 2021 à 2027 pour la cohésion, seulement environ 5 pour cent ont été dépensés. Le budget de l'UE ne peut pas être utilisé pour acheter des armes, mais la Commission souhaite introduire une plus grande flexibilité pour allouer les fonds de cohésion pour soutenir leurs industries de défense et des projets de mobilité militaire. Les ressources pourraient être utilisées pour augmenter la production d'armes et de munitions. Fitto a été pris de court par les révélations de notre collègue Paola Tamma. "C'est un article", a expliqué le vice-président désigné pour la Cohésion : "Il n'a aucune source directe au sein de la Commission. Je me limite à ne pas commenter une nouvelle qui n'a aucun fondement." Fitto a également réaffirmé que "l'achat d'armes avec les fonds de cohésion n'est pas possible". L'italien découvre à ses dépens comment fonctionne la Commission sous la présidence de von der Leyen. Le cabinet de la présidente a tendance à prendre des initiatives et des décisions, sans se soucier beaucoup de l'avis de ses commissaires.
Allemagne
Les Allemands aux élections anticipées le 23 février - Finalement Olaf Scholz a cédé. Son parti social-démocrate et l'opposition de la Cdu-Csu ont convenu d’organiser des élections anticipées le 23 février, et non à la mi-mars comme initialement prévu par le chancelier sortant à la suite de l'implosion de sa coalition. En vertu de l'accord, Scholz se présentera au Bundestag le 16 décembre pour un vote de confiance à son gouvernement. Reste à comprendre si l'accord inclut également des garanties sur le soutien de la Cdu-Csu pour certaines mesures urgentes liées au budget 2025, comme l'aide à l'Ukraine. Une autre inconnue est de savoir qui sera le candidat du Spd à la chancellerie. Certains observateurs externes espèrent que le ministre de la Défense, Boris Pistorius, prendra la place de Scholz. "Pistorius serait une bien meilleure nouvelle pour la défense européenne et pour les relations franco-allemandes. Une personne sérieuse", a déclaré François Heisbourg, conseiller de l'International Institute for Strategic Studies. Le favori pour la chancellerie reste le leader de la Cdu, Friedrich Merz.
Géopolitique
Blinken à Bruxelles pour des négociations urgentes avec l'Otan et l'UE - Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, sera aujourd'hui à Bruxelles pour rencontrer le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, et certains partenaires de l'UE. L'objectif est "de discuter du soutien à l'Ukraine dans sa défense contre l'agression russe", a déclaré le porte-parole du Département d'État , Matthew Miller. Après l'élection de Donald Trump, le voyage de Blinken apparaît comme une urgence. Hier, Rutte était à Paris pour rencontrer le président français, Emmanuel Macron. Les alliés doivent "faire plus que simplement permettre à l'Ukraine de se battre", a déclaré le secrétaire général de l'Otan. "Pour la sécurité de nos citoyens, nous avons besoin d'une Ukraine forte, d'une Europe forte et d'une Alliance forte", a déclaré Macron : "une Ukraine forte signifie que le soutien à ce pays attaqué par la Russie reste une priorité absolue." Macron a promis de continuer à "demander à l'Otan et à ses alliés de fournir un soutien complet à l'armée ukrainienne aussi longtemps que nécessaire. C'est le seul chemin vers des négociations", a déclaré Macron, en rappelant que "quand viendra le moment, il ne faudra rien décider sur l'Ukraine sans les Ukrainiens et sur l'Europe sans les Européens."
Metsola convoque une session extraordinaire pour les mille jours de guerre - La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a annoncé la convocation d'une session extraordinaire mardi 19 novembre pour "célébrer les mille jours de courage et d'audace du peuple ukrainien" après l'agression à grande échelle de la Russie. "Pour tout le temps qu'il faudra", a déclaré Metsola, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, fera un discours en vidéoconférence depuis Kyiv.
Migrants
Poursuite de la baisse des entrées irrégulières - Le nombre d'entrées irrégulières sur le territoire de l'UE a diminué de 43 pour cent au cours des dix premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2023, a déclaré hier Frontex, soulignant que la baisse la plus significative a été enregistrée sur la route des Balkans orientaux (moins 80 pour cent) et dans la Méditerranée centrale (moins 62 pour cent). De janvier à octobre, au total 191.900 migrants sont entrés irrégulièrement dans l'UE. En Italie, 55.227 migrants ont débarqué. Cependant, les données de Frontex confirment également un détournement des migrants vers d'autres routes migratoires. Les entrées irrégulières en Méditerranée orientale ont augmenté de 14 pour cent pour un total de 54.989. Celles sur la route de l'Afrique de l'Ouest ont augmenté de 14 pour cent pour un total de 34.091. De plus, Frontex a enregistré une augmentation de 5 pour cent des migrants cherchant à sortir de l'UE pour traverser la Manche, avec un total de 57.162 personnes interceptées alors qu'elles tentaient d'arriver ou entraient au Royaume-Uni.
Cela se passe aujourd'hui
Parlement européen : mini session plénière à Bruxelles (débats sur les conclusions des Conseils européens d'octobre et novembre ; les relations UE-États-Unis après les élections présidentielle ; la Cop29 ; l'inscription de la Russie sur la liste des pays à haut risque de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme)
Commission : réunion hebdomadaire du collège des commissaires
Commission : la présidente von der Leyen, le vice-président Dombrovskis et le commissaire Gentiloni reçoivent le Premier ministre français, Michel Barnier
Conseil : réunion du Coreper I et II
Conseil : réunion du Comité politique et de sécurité
Banque centrale européenne : rencontre de politique non monétaire du Conseil des gouverneurs
Cour de justice de l'UE : jugement sur la marque Russian Warship, Go F**K Yourself ; jugement sur la marque Chiquita ; jugement sur l'autorisation de l'achat de Liberty Global par Vodafone
Cour des comptes de l'UE : rapport annuel sur la gestion financière des entreprises communes de l'UE
OTAN : le secrétaire général Rutte reçoit le secrétaire d'État américain, Antony Blinken
OTAN : le secrétaire général Rutte en Pologne rencontre le premier ministre Donald Tusk
Eurostat : taux d'utilisation circulaire des matériaux en 2023 ; statistiques sur les stocks d'urgence de pétrole en 2023 ; données sur le tourisme en 2023
Vous auriez pu aussi souligner l'étonnant silence de Mme Kallas sur le conflit israélo-palestinien - pourtant en passe de dégénérer en un conflit régional voire international de grande ampleur. Silence également sur la mise en cause de la Charte et des organes onusiens par Israel et ses alliés. De même, elle s'est abstenue de rendre hommage à l'action de son prédécesseur Josep Borrell pourtant mis en cause lors de l'audition.