Bonjour! Je suis Christian Spillmann et avec David Carretta nous vous proposons la Matinale Européenne, un instrument pour offrir une analyse, un contexte et une perspective à ceux qui s'intéressent à l'UE.
La France divorce de Macron, l’UE peut inspirer une sortie de crise
Un Président désavoué mis sur la touche, trois blocs antagonistes dont aucun n’a la majorité, des accords électoraux pour faire barrage à la montée de l’extrême droite et lui fermer les portes du pouvoir: la dissolution décidée par Emmanuel Macron laisse une France déboussolée et apeurée, dont la stabilité dépend de la capacité des partis pro-européens à s’entendre pour gouverner un pays rebuté par les extrêmes.
“Qu’il se taise”, “on ne veut plus l’entendre”. L’hostilité était perceptible dans les prises de position des citoyens interrogés pendant la campagne des législatives. Emmanuel Macron a souhaité permettre aux Français de clarifier la situation politique après la victoire de l’extrême droite aux Européennes. La réponse est un désaveu cinglant. Les Français ont décidé de divorcer de leur président. Emmanuel Macron a perdu son pouvoir politique.
Le chef de l’Etat a choisi de ne pas s’exprimer dimanche soir. "Conformément à la tradition républicaine, il attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires", a indiqué l’Elysée. Emmanuel Macron se rend à Washington où il va participer au sommet de l’Otan du 9 au 11 juillet. Le soulagement après la défaite de l’extrême-droite en France était perceptible dans les capitales européennes. “A Paris l'enthousiasme, à Moscou la déception, à Kiev le soulagement. De quoi être heureux à Varsovie”, a résumé le Premier ministre polonais Donald Tusk.
Le premier tour le 30 juin a été un vote sanction qui a confirmé la forte poussée du Rassemblement national. Les projections lui donnaient alors la possibilité d’une majorité absolue avec ses alliés dissidents du parti Les Républicains. Le second tour, hier, a vu se concrétiser les accords de désistement entre les partis de la gauche, du centre et de la droite pour lui fermer la porte du pouvoir. Le résultat est une claque pour l'extrême droite, Le Rassemblement National obtient 143 élus.
Candidate pour la présidentielle de 2027, Marine Le Pen a cherché à faire bonne figure après le rejet de sa personne. “La victoire du parti n’est que retardée”, a-t-elle assuré. Mais sa défaite est vécue comme un camouflet par les autres partis de l’extrême-droite européenne. “Catastrophe pour l’économie, tragédie pour l’immigration mauvais pour la lutte contre la corruption. Si ces résultats se confirment en France, ce serait un véritable effondrement pour l’Europe”, a déploré André Ventura, le patron du parti d'extrême-droite portugais Chega.
La Gauche, regroupée au sein du Nouveau Front Populaire, obtient 182 sièges, Ensemble, les partis de l’ancienne majorité présidentielle 168 et la droite sous la bannière du parti les Républicains 45 sièges. Les projections en sièges pour les partis du Nouveau Front Populaire font apparaître un redressement du Parti socialiste crédité de 62 sièges contre 74 pour la France insoumise (extrême-gauche anti-européenne), 35 pour les écologistes et 11 pour le Parti Communiste français. “La France a rejeté aujourd'hui le gouvernement d'extrême droite, mais risque de faire face à des mois de chaos politique avec un Parlement bloqué”, a souligné Mujtaba Rahman, l'analyste du groupe de réflexion Eurasia dans un premier commentaire.
L'extrême gauche ne l’entend pas ainsi. “Victoire, le Nouveau Front Populaire arrive en tête des élections législatives 2024 grâce à une mobilisation record. Le RN battu, Macron hors jeu, c'est à nous que revient la responsabilité de former un gouvernement”, a affirmé Manon Aubry, députée européenne la France insoumise, la formation dirigée par Jean-Luc Mélenchon qui s’est autoproclamé Premier ministre. Inacceptable pour toutes les autres formations politiques en mesure de se coaliser.
Le Nouveau Front Populaire pourrait imploser face à l’épreuve du pouvoir. “Jean-Luc Mélenchon est un problème immense”, affirme l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, chef de file de la famille socialiste. “Mélenchon est un boulet” , soutient François Ruffin, député de la France Insoumise “excommunié” par Mélenchon et réélu hier malgré l'hostilité de son parti.
Le prochain Premier ministre devra rassembler une majorité en soutien à son action. Jean-Luc Mélenchon n’est pas en mesure de réaliser cela. Une coalition réunissant les Républicains, les centristes d’Ensemble et le Parti socialiste, en excluant La France Insoumise, est en revanche possible. Elle obtiendrait la majorité absolue avec 359 sièges, selon la revue Le Grand Continent dans sa première analyse des résultats du 2e tour. C'est la coalition PPE-Socialistes-Libéraux qui soutient la Commission au Parlement européen. Elle va nécessiter une rupture au sein du Nouveau Front Populaire et des tractations entre des partis politiques aux sensibilités et aux intérêts divergents. En fait, ils ne sont d’accord sur rien.
Cette situation est le lot de tous les gouvernements de l'Union européenne. La France faisait figure d’exception avec ce régime présidentiel très personnel avec un chef de l’Etat soutenu par une majorité qui lui donne tous les pouvoirs. “Emmanuel Macron aura bientôt perdu sa majorité qui, même relative, lui avait permis de gouverner. Le président de la République aura aussi perdu le soutien de ses amis et l’admiration de ceux qui l’avaient suivi dans sa folle aventure”, écrit le journaliste et patron de presse Nicolas Beytout dans un commentaire cinglant sur le divorce entre Emmanuel Macron et les Français. “Les partis français de gauche et du centre doivent apprendre la culture de la coalition. Aucun programme n’a la majorité absolue. Cet esprit de coalition fonctionne dans de nombreux pays européens. Il peut réussir chez nous”, a plaidé l’eurodéputé Renew Pascal Canfin.
L’Union Européenne offre un large spectre de coalitions. La France peut éviter les expériences italienne et néerlandaise avec l'extrême-droite au pouvoir. Elle peut mettre en place une tripartite comme en Allemagne où socialistes, libéraux et verts sont coalisés. Le modèle belge, une coalition arc-en-ciel, est une autre possibilité de ce que les Français peuvent réaliser. Mais déjà les nuages assombrissent cette perspective. “Aujourd’hui, il n’y a pas de majorité absolue. Nous devons nous comporter comme des adultes. Il va falloir qu'on parle. Le pays doit être réconcilié. Et nous devons être responsables”, a plaidé Raphaël Glucksmann, chef de file du parti de gauche Place Publique. Mais le patron du Parti Socialiste Olivier Faure refuse la rupture avec la France Insoumise et reste sur la ligne de Jean-Luc Mélenchon : le programme, tout le programme, rien que le programme du Nouveau Front populaire.
La gauche socialiste est déjà incapable de parler d’une seule voix. Même problème dans la famille écologiste. Et le centre n’aide pas. “Le camp présidentiel présentera des conditions préalables à toute discussion en vue d'une majorité”, a annoncé Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères du gouvernement sortant. Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé dimanche soir la démission de son gouvernement et dit être disposé à “assumer ses fonctions aussi longtemps que le devoir l'exigera”. Combien de temps durera la période des affaires courantes ? La seconde économie de l'UE ne peut rester paralysée trop longtemps. Certains veulent aller vite. Gabriel Attal a tourné la page Macron et a appelé à “bâtir une offre politique nouvelle, à inventer quelque chose de neuf, de grand, de crédible”.
La citation
"Cette semaine, deux des plus grands pays d'Europe ont choisi la même voie que l'Espagne il y a un an : le rejet de l'extrême droite et un engagement décisif en faveur d'une gauche sociale qui aborde les problèmes des citoyens avec des politiques sérieuses et courageuses"
Pedro Sanchez.
Patriotes et Souverainistes
Le groupe "Patriotes" d'Orban naît aujourd'hui - A partir d'aujourd'hui, le groupe d'extrême droite Identité et Démocratie (ID) n'existera plus. Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, est censé lancer officiellement le nouveau groupe "Patriotes pour l'Europe" au Parlement européen. Mais il s'agit d'une illusion d'optique. Au sein de la famille Orban, on retrouve les mêmes partis d'extrême droite que ceux qui composaient ID, ainsi que le parti ANO de l'ancien premier ministre tchèque Andrej Babis et le Fidesz du premier ministre hongrois lui-même. L'opération est encore tenue secrète. Mais une conférence de presse devrait avoir lieu dans la journée. Le Rassemblement national de Marine Le Pen et la Lega Nord de Matteo Salvini n'ont toujours pas fait d'annonces officielles. Toutefois, au cours du week-end, d'autres mouvements de l'ID vers les Patriotes d'Orban ont été observés. Le Néerlandais Geert Wilders a déclaré qu'il rejoindrait le nouveau groupe "avec fierté". Le Parti populaire danois a expliqué qu'il souhaitait rejoindre le groupe pour "envoyer un signal clair aux extrémistes fédéralistes et défendre une Europe d'États-nations".
Orban vole Vox et la place de troisième groupe du Parlement européen à Meloni - Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, a réussi vendredi à voler au groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR) de Giorgia Meloni une prise majeure. Le parti d'extrême droite Vox a décidé de passer du groupe ECR au groupe "Patriotes pour l'Europe", bien qu'il ait confirmé sa présence au sein de la formation de Giorgia Meloni la semaine dernière. Le Premier ministre italien a dû se sentir trahi. Mme Meloni avait beaucoup investi dans ses relations avec Vox, assistant souvent à ses événements électoraux, où elle prononçait des discours particulièrement virulents qui alarmaient ses partenaires européens. Pour Mme Meloni, le désaveu est double. Avec les élus de Vox, le groupe "Patriotes pour l'Europe" devrait atteindre 79 membres. L'ECR passe de 84 à 78 membres élus, glissant ainsi à la quatrième place. Le groupe libéral de Renew est en cinquième position avec 76 élus.
Présidence Orban
Orban accusé de déloyauté pour avoir rencontré Poutine - Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, a été accusé de déloyauté pour avoir rencontré Vladimir Poutine à Moscou vendredi, abusant du rôle de présidence tournante du Conseil de l'UE pour la Hongrie. Cette visite, justifiée par la volonté de mener des négociations de paix, n'a donné aucun résultat. Le président russe a rejeté l'idée d'un cessez-le-feu et a réaffirmé qu'il exigeait le retrait des troupes ukrainiennes des territoires annexés par la Russie mais toujours sous contrôle de l’Ukraine. Orban, en revanche, a réussi à fédérer contre lui les institutions de l'UE et au moins vingt-cinq États membres. Seul le premier ministre slovaque, Robert Fico, l'a défendu. Presque tous les autres dirigeants ont critiqué publiquement Orban, soulignant qu'il ne représente pas l'UE. Le premier ministre hongrois "sape la crédibilité de la présidence hongroise ", a déclaré le président lituanien Gitanas Nauseda. M. Orban a fait preuve de "mépris pour les devoirs de la présidence du Conseil de l'UE", a expliqué le Premier ministre finlandais Petteri Orpo. “Irresponsable et déloyal", a accusé le premier ministre suédois, Ulf Kristersson. L'ambassadeur américain à Budapest, David Pressman, a déclaré que la visite de M. Orban n'était "pas pour la paix, mais pour le profit".
Von der Leyen menace de boycotter le voyage de la présidence hongroise - La rencontre à Moscou entre Viktor Orban et Vladimir Poutine "remet en question notre voyage à Budapest après les vacances d'été, comme un signal clair qu'il y a des actions qui, selon nous, ne vont pas dans la bonne direction", a déclaré vendredi le porte-parole de la Commission, Eric Mamer. La sanction serait symbolique : l'annulation du voyage traditionnel de la Commission pour le début de la présidence tournante du Conseil de l'UE, qui avait déjà été reporté après les vacances d'été. Pour Ursula von der Leyen, "l'apaisement n'arrêtera pas Poutine. Seules l'unité et la détermination ouvriront la voie à une paix globale, juste et durable en Ukraine". Le voyage d'Orban à Moscou "joue davantage en faveur de Vladimir Poutine qu'en faveur d'une paix juste et durable", a ajouté le porte-parole. Toutefois, interrogé sur la question, le porte-parole a exclu l'activation de sanctions concrètes, telles que le déclenchement de l'article 7 du traité.
Michel discutera de la réponse à Orban à Washington - Pour l'instant, même le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est contenté d'une condamnation symbolique de Viktor Orban pour son voyage à Moscou. Il est "trop tôt" pour parler de sanctions concrètes, nous a confié vendredi une source européenne. L'équipe Michel a commencé à contacter les sherpas des chefs d'État et de gouvernement pour réfléchir à ce qu'il convenait de faire. Selon nos sources, le président du Conseil européen consultera les autres dirigeants lors du sommet de l'Ottan à Washington cette semaine sur une éventuelle sanction contre Orban. Selon certains experts juridiques, il existe au moins trois options possibles : poursuivre la procédure de l'article 7 pour violation de l'État de droit afin de priver la Hongrie de ses droits de vote et des fonds de l'UE ; adopter une décision au sein du Conseil pour mettre fin à la présidence hongroise et la confier à la Belgique ; ouvrir une procédure d'infraction pour violation du principe de coopération loyale. Mais la plupart des observateurs pensent qu'Orban ne sera pas sanctionné cette fois-ci non plus.
Orban trahit également Chypre - La rencontre avec Poutine et le tumulte qui s'en est suivi n'ont pas suffi. Après Moscou, Viktor Orban s'est envolé pour le sommet de l'Organisation des États turcs en Azerbaïdjan, où il a réussi l'exploit de trahir un État membre de l'UE : Chypre. Lors de cette réunion, il a été décidé que la République turque de Chypre du Nord, occupée par la Turquie, rejoindrait l'organisation en tant qu'observateur. Viktor Orban n'a pas reçu de mandat du Conseil européen pour le représenter au sommet de l'Organisation des États turcs", a réagi le haut représentant, Josep Borrell. "L'UE rejette les tentatives de légitimation de l'entité sécessionniste chypriote turque et ne reconnaît que la République de Chypre", a-t-il insisté. La question est également devenue le premier champ de bataille entre l'ECR de Meloni et les Patriotes d'Orban. "Ses actions sapent la reconnaissance de la République de Chypre et manquent de respect pour la souveraineté nationale de nos partenaires. Le patriotisme consiste à défendre les nations européennes, et non à soutenir des occupations illégales", a déclaré Nicola Procaccini, président du groupe ECR.
Le vol d'Orban vers Pékin - Après Moscou, Viktor Orban pourrait arriver ce matin à Pékin pour une deuxième mission secrète, dont l'UE n'a pas été informée. Le scoop est signé par le journaliste d'investigation Szabolocs Panyi, qui avait déjà révélé le voyage d'Orban à Moscou. M. Orban pourrait s'exprimer contre la décision de la Commission d'imposer des droits de douane sur les voitures électriques chinoises. Ces dernières années, la Hongrie a opposé son veto à plusieurs déclarations de l'UE condamnant les violations des droits de l'homme commises par Pékin et est le premier pays européen en termes d'investissements directs étrangers chinois.
Géopolitique
Stoltenberg annonce la coordination de l'Otan sur l'Ukraine - Avant le sommet de la semaine prochaine à Washington, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé que l'Alliance atlantique "assumera la coordination et la fourniture de l'essentiel de l'assistance internationale en matière de sécurité" pour l'Ukraine. L'objectif est d'assurer le soutien de Kiev face au risque de retour de Donald Trump à la Maison Blanche. L'Otan aura un commandement dirigé par un général trois étoiles et fournira environ 700 de ses officiers dans son quartier général en Allemagne et ses plateformes logistiques en Pologne. "Cela ne fera pas de l'OTAN une partie au conflit, mais cela améliorera l'autodéfense de l'Ukraine", a assuré M. Stoltenberg. Le paquet de mesures pour l'Ukraine annoncé lors du sommet devrait également inclure une promesse d'aide militaire de 40 milliards d'euros, des livraisons plus immédiates de systèmes de défense aérienne et de munitions, une nouvelle série d'accords de sécurité bilatéraux et une plus grande interopérabilité militaire.
Pour l'Ukraine, le sommet de Washington n'est qu'un pont vers l'adhésion - Volodymyr Zelensky aurait souhaité que le sommet de Washington donne le feu vert à l'entrée de l'Ukraine dans l'Otan . Il n'y en aura pas. Le paquet annoncé par Jens Stoltenberg comprend des mesures qui permettront à l'armée ukrainienne de s'intégrer plus étroitement dans l'Alliance, mais rien de plus. "Nous allons accepter de travailler plus étroitement avec les forces armées ukrainiennes, notamment dans le cadre d'un nouveau centre conjoint d'analyse, d'entraînement et de formation Otan-Ukraine en Pologne", a déclaré M. Stoltenberg. "Tout le travail que nous accomplissons ensemble rend l'Ukraine plus forte, plus interopérable et mieux préparée que jamais à rejoindre notre Alliance". Pour l'instant, il ne s'agit que d'un "pont vers l'adhésion à l'Otan", a déclaré M. Stoltenberg.
Ce qui se passe aujourd'hui
Présidence hongroise de l'UE : réunion informelle des ministres de la Compétitivité à Budapest
Commission : la présidente von der Leyen reçoit le premier ministre néerlandais Dick Schoof
Commission : le vice-président Dombrovskis participe à une table ronde sur le dialogue commercial de haut niveau entre l'UE et la Turquie avec le ministre turc Omer Bolat
Commission : la vice-présidente Jourova s'exprime par vidéo lors de la conférence finale de l'Observatoire sur le pluralisme des médias
Commission : la commissaire Kyriakides rencontre le premier ministre Doris Recean à Chisinau, en Moldavie
Parlement européen : la présidente Metsola reçoit le Premier ministre néerlandais Dick Schoof
Cour des comptes de l'UE : analyse des systèmes de contrôle pour s'assurer que les dépenses du budget de l'UE pour la politique de cohésion sont mises en œuvre conformément à toutes les règles
Eurostat : indice de la production totale en avril ; données sur la production des services en avril
Pourquoi vous appellez La France Insoumise "anti-européenne"? C'est comme si c'était à vous de déterminer de quel Europe s'agit-il et, conséquemment, quels partis soient pro-européens ou anti-européens...
Una d'entres les figures plus importantes de LFI est Manon Aubry, qui est au deuxième mandat au sein du parlement européen et chef de la délégation The Left, avec de nombreux partisants.. et pourtant, a vos avis, il s'agit d'une formation politique anti-européenne 🤷🏻♂️