Le ballet des prétendants pour devenir le référent européen de Donald Trump
Bonjour! Je suis Christian Spillmann et avec David Carretta et Idafe Martín Pérez nous vous proposons La Matinale Européenne, un instrument pour offrir une analyse, un contexte et une perspective à ceux qui s'intéressent à l'UE.
N'oubliez pas de soutenir la Matinale en souscrivant à un abonnement payant.
Le ballet des prétendants pour devenir le référent européen de Donald Trump
Donald Trump n'est pas encore président des Etats-Unis, mais il est courtisé comme jamais par les dirigeants des pays de l’Union européenne soucieux de devenir “le référent” auprès de l’imprévisible milliardaire américain. Le Français Emmanuel Macron, l’Italienne Giorgia Meloni et le Hongrois Viktor Orban ont chacun à leur tour entrepris de courtiser Donald Trump et Elon Musk, devenu son indispensable conseiller, qui le suit comme son ombre. Le ballet des prétendants confirme l’évanescence des dirigeants des institutions européennes et renforce le sentiment d’une Europe vassalisée.
Emmanuel Macron a réussi un coup en invitant Donald Trump à Paris pour l'inauguration de Notre Dame le samedi 7 décembre, et en transformant l’événement en un rendez-vous diplomatique avec une réunion à trois avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Donald Trump était président lorsque la cathédrale a été ravagée par un incendie il y a 5 ans. Elle a été restaurée en un temps record et le chef de l’Etat français lui a fait l’honneur de le placer à ses côtés pour la cérémonie. Donald Trump est sensible à ce genre d’attention, mais il a affiché une mine renfrognée tout au long de la cérémonie, comme s’il n’était pas dupe des intentions d’Emmanuel Macron et de sa volonté de lui forcer la main.
Trump était en revanche aux anges lors de sa rencontre avec l’Italienne Giorgia Meloni à l’Elysée après la cérémonie. Son sourire en disait long sur la photographie publiée sur X, le réseau de Musk. “Nous nous sommes très bien entendus”, a-t-il insisté dans un éloge de la présidente du Conseil italien au New York Post qui a relancé les spéculations sur le référent européen du président élu des Etats-Unis. Car Giorgia entretient d'excellentes relations avec Elon Musk.
Viktor Orban en a fait une crise de jalousie. A la différence des dirigeants européens proches de Donald Trump, très discrets pendant la campagne présidentielle aux Etats-Unis, le Premier ministre hongrois a ostensiblement affiché son soutien au candidat Trump. Il a été le premier à le féliciter pour sa victoire et se vante de l’estime affichée par le président élu. Mais Orban n’a pas été invité à Paris. Alors il s’est rendu à Mar-a-Lago, la résidence du milliardaire en Floride où il a passé un après-midi avec Donald et Elon, documenté par une série de photographies publiées sur X.
Orban pousse très loin la flagornerie pour s’attirer les bonnes grâces de Trump. Pro-russe, le dirigeant hongrois s’est positionné en “facilitateur de paix” dans ses contacts avec le président russe Vladimir Poutine et considère que Donald Trump peut mettre un terme à la guerre en Ukraine. “Nous vivons une situation paradoxale en ce qui concerne la guerre Russie-Ukraine : nous n'avons jamais été aussi proches de la paix et en même temps la situation n'a jamais été aussi dangereuse. Le fond du problème est qu'il y a actuellement deux présidents américains : le président sortant et le président élu. L'un veut poursuivre la guerre, l'autre veut l'arrêter. Les choses seront plus simples lorsque le président. Donald Trump prendra ses fonctions. Il nous apportera la paix !”, a-t-il déclaré avant de se rendre à Mar-a-Lago. Deux jours plus tard, il s’est entretenu au téléphone avec Poutine.
Avec ce jeu de courtisans, l’Union européenne offre son pire visage: celui de la division. “Il est absolument clair que l'instauration d'une paix réelle et d'une sécurité garantie requiert la détermination de l'Amérique, l'unité de l'Europe et l'engagement inébranlable de tous les partenaires à l'égard des objectifs et des principes de la Charte des Nations unies”, a averti Volodymyr Zelensky. “Personne ne doit rehausser son image personnelle au détriment de l'unité ; tout le monde doit se concentrer sur un succès commun. L'unité en Europe a toujours été la clé pour y parvenir. Il ne peut y avoir de discussions sur la guerre que la Russie mène contre l'Ukraine sans l'Ukraine”, a insisté le président ukrainien.
Mais où est l’Union ? Le président du Conseil, le Portugais Antonio Costa et la Haute représentante pour la politique étrangère et la sécurité Kaja Kallas se laissent déborder par la Présidente de la Commission européenne et tout le monde agit en ordre dispersé. Ursula von der Leyen fait cavalier seul, mais ses initiatives lui aliènent les dirigeants européens.
Sa décision de se rendre à Montevideo après avoir caché ses intentions jusqu’au dernier moment pour conclure un accord de libre échange entre l’UE et les pays du Mercosur refusé par la France et plusieurs autres pays membres est considérée comme une erreur de jugement. Elle a ulcéré Emmanuel Macron. Le président français l’a “désinvité” pour l’inauguration de Notre Dame.
Ursula von der Leyen a un autre ennemi: Viktor Orban. Et Donald Trump a une dent contre l’Allemagne depuis son premier mandat. Il a humilié la chancelière Angela Merkel à l’Otan. La proximité affichée par Ursula von der Leyen avec le président sortant Joe Biden et son conseiller Jack Sullivan risque de la desservir lorsqu’il faudra traiter avec l’administration Trump pour éviter les taxes sur les automobiles allemandes, estime un responsable européen sous couvert de l’anonymat. Car critiquer “l’impératrice”, le nouveau surnom donné à Ursula von der Leyen à Bruxelles, est très risqué pour les fonctionnaires de l’institution.
Donald Trump ne fait pas mystère de ses intentions. Le président élu est transactionnel et protectionniste. Le “Make America Great Again” (MAGA) est son programme et les Américains ont voté pour ce programme. Il a donné un avertissement aux alliés de l’Otan: “S'ils paient leurs factures et qu'ils nous traitent de manière juste, la réponse est +tout à fait, je resterai dans l'Otan+", a-t-il déclaré dans un entretien à la chaîne NBC. Et il a confirmé son intention de quitter l'Alliance atlantique dans le cas contraire. Le chantage avait porté ses fruits, insiste le nouveau secrétaire général de l’Otan Mark Rutte. Très peu de pays ne consacrent pas au moins 2% de leur PIB à leurs dépenses de défense. Mais il va falloir faire plus et les porter à 3% du PIB.
Ce rapport de force entre partenaires est acceptable. Mais vouloir faire dérailler le projet européen, saper les démocraties par des ingérences dans le processus électoral, comme le fait Elon Musk sur X, est un acte hostile. Ursula von der Leyen osera-t-elle sanctionner le réseau d’Elon Musk et lui infliger les amendes prévues par la nouvelle législation européenne sur les plateformes du numérique ? Portera-t-elle la volonté de réduire la dépendance de l’UE vis-à vis des Etats-Unis ? Il est permis de douter. Les dirigeants des institutions disent être près à répondre aux taxes et à favoriser les productions made in Europe, mais déjà est évoqué l’achat de davantage de gaz naturel liquéfié et d’armements aux États-Unis pour éviter la guerre commerciale. “Donald Trump veut disloquer l’Union européenne et faire porter au pouvoir des dirigeants nationalistes”, met en garde un diplomate européen de haut rang. “Son élection a donné une impulsion à toutes les forces “trumpistes” en Europe”, a-t-il souligné.
L’ancien chef du gouvernement Italien Enrico Letta, auteur d’un rapport sur les vulnérabilités du grand marché européen, plaide pour l’unité des européens afin de peser et d’éviter de devenir des colonies des Etats-Unis ou de la Chine. “La brutalité de Trump va peut-être nous obliger à regarder finalement la vérité en face. Et la vérité est que fragmentés en 27 nous sommes tous des petits pays dans un monde de géants. Seulement intégrés au niveau européen, nous pouvons, en économie, tenir face aux Etats-Unis et à la Chine”, explique-t-il au fil de ses interventions dans les médias. “Peut-être que Trump va être un fédérateur pour l’Europe. Sa brutalité va nous obliger à faire les choses que l’on ne ferait pas", imagine Letta.
Encore faudrait-il que l’UE ait un leadership. La France est en pleine crise politique et l’Allemagne est en campagne électorale. Or “il n’y a pas d'autres leaders capables de diriger l’Europe pour le moment”, déplore l’ancien président de la Banque Centrale Européenne Mario Draghi, auteur d’un plan de redressement de l’économie de l’UE. “Il faut faire preuve de patience et attendre les résultats de sélections en Allemagne”, soutient-il. Pendant la vacance du pouvoir dans l’UE, le ballet des prétendants va se poursuivre auprès de Donald Trump et de Musk. Qui sera le prochain visiteur invité à Mar-a-Lago ?
La citation
"Avec la France, la Pologne, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni et l'UE, nous soutenons l'Ukraine pour la paix sur notre continent – et avec des garanties de sécurité indéfectibles. Nous fournirons à l'Ukraine un soutien militaire et financier à long terme. La paix ne peut être atteinte que par la force".
Annalena Baerbock.
Géopolitique
La Pologne tue les spéculations sur une force de maintien de la paix en Ukraine - Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré qu'il voulait "mettre un terme aux spéculations sur ce sujet" à l’issue de sa rencontre hier avec le président français Emmanuel Macron, venu en visite officielle à Varsovie. “Les actions polonaises seront décidées exclusivement à Varsovie. Nous ne prévoyons pas de telles actions pour le moment”, a déclaré Tusk. “La Pologne n’a pas de plans pour participer à quoi que ce soit de ce genre”, a pour sa part soutenu le chef de la diplomatie polonaise Radek Sikorski. La visite du Président français Emmanuel à Varsovie et ses entretiens avec le Premier ministre Donald Tusk ont lancé les spéculations sur la constitution d’une force de maintien de la paix de 40.000 militaires à déployer en Ukraine après la fin de la guerre. Mais Sikorski n’a pas fermé la porte à cette solution. “Si des pays souhaitent soutenir l’Ukraine sous une bannière ou dans le cadre d’une coalition, nous considérerons l’option”, a-t-il précisé. Le sujet est sensible pour la Pologne en campagne pour l’élection présidentielle de 2025 Emmanuel Macron a insisté au cours de la conférence de presse avec Donald Tusk sur la nécessité de fournir à l’Ukraine des “garanties de sécurité adéquates”. La Pologne va assumer la présidence semestrielle des conseils de l’UE le 1er janvier 2025 et les entretiens à Varsovie ont permis d’examiner les options à présenter aux Etats membres de l’UE “capables” et “prêts” à offrir de telles garanties de sécurité réclamées par le président Zelensky, nous a expliqué une bien source informée. Le refus de M. Tusk de participer à une force de maintien de la paix pourrait être motivé par les élections présidentielles de l'année prochaine, qui sont décisives pour sa capacité à gouverner la Pologne.
L'Italie prête à participer à une force de paix en Ukraine - "J'espère parler de paix, de maintien de la paix le plus tôt possible en Ukraine, mais aussi à Gaza et au Liban. Nous sommes disponibles pour jouer ce rôle, un rôle dans lequel nous avons toujours excellé en tant que nation", a déclaré hier le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto. Le gouvernement de Giorgia Meloni a été prudent concernant la levée des restrictions imposées à l'Ukraine sur l'utilisation des armes contre le territoire russe. Mais il semble prêt à participer à une force de pays européens pour dissuader la Russie en cas de cessez-le-feu. Cependant, Crosetto a reconnu qu'"il est inutile de parler maintenant d'une chose que nous souhaitons, à savoir la paix en Ukraine, car (la paix) est encore loin". Mais s'il y a une paix, "l'Italie ne se retirera pas".
L'appel de Rutte à adopter une mentalité de temps de guerre - "La Russie, la Chine, mais aussi la Corée du Nord et l'Iran travaillent d'arrache-pied pour menacer l'Amérique du Nord et l'Europe, cherchant à éroder notre liberté. Ils veulent remodeler l'ordre mondial, non pas pour créer un équilibre juste, mais pour s'assurer leurs propres sphères d'influence. Ils sont la preuve vivante de leur objectif : la domination sur le reste du monde. Non, nous ne sommes pas en guerre, mais certainement nous ne sommes pas en paix", a déclaré hier le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, lors d'un événement organisé par Carnegie Europe. Selon Rutte, il est possible "de prévenir la prochaine grande guerre et de préserver notre mode de vie", à condition que les Européens adoptent "une mentalité de temps de guerre. Nous devons augmenter radicalement notre production et notre dépense pour la défense. Je suis absolument convaincu que renforcer ces capacités est une priorité absolue", a déclaré Rutte. Le secrétaire général de l'Otan a laissé entendre que les membres de l'Otan devraient porter la dépense de défense à 3 % du PIB. "Nous avons augmenté les dépenses militaires, mais nous dépensons moins que pendant la guerre froide. À l'époque, les Européens dépensaient plus de 3 %. C'est avec cette mentalité que nous avons gagné”.
Le frugal devenu va-t-en guerre: la conversion de Mark Rutte - Promu secrétaire général de l’Otan, l’ancien Premier ministre néerlandais près de ses sous, hostile à toute augmentation du budget européen et à l’idée même d’un emprunt commun pour la défense, a appelé hier les Européens à accepter des “sacrifices” pour financer l’augmentation des dépenses de défense. “Je sais que dépenser plus pour la défense revient à dépenser moins pour d’autres priorités. Mais ce n’est qu’un tout petit peu moins. En moyenne, les pays européens dépensent facilement jusqu’à un quart de leur revenu national pour les retraites, la santé et la sécurité sociale. Nous avons besoin d’une petite fraction de cet argent pour renforcer considérablement notre défense et préserver notre mode de vie”, a plaidé Rutte. L’intervention du patron politique de l’Alliance atlantique n’est pas passée inaperçue. Rutte s’est déclaré “profondément préoccupé” par l'évolution de la guerre menée par la Russie en Ukraine et par la multiplication des menaces pour la sécurité de l’Europe. “Je peux vous dire que nous aurons besoin de bien plus que 2% du PIB pour les dépenses de défense”, a-t-il averti. “Sans défense forte, il n’y a pas de sécurité durable. Et sans sécurité, il n’y a pas de liberté pour nos enfants et nos petits-enfants. Pas d’écoles, pas d’hôpitaux, pas d’entreprises. Il n’y a rien”, a-t-il lancé. Rutte a choisi de s’adresser directement aux citoyens. “Dites à vos dirigeants que vous acceptez de faire des sacrifices aujourd’hui pour que nous puissions rester en sécurité demain. Dites-leur qu’ils doivent dépenser davantage pour la défense afin que nous puissions continuer à vivre en paix. Dites-leur que la sécurité est plus importante que tout”. Faut-il voir dans cette adresse un positionnement pour convaincre Donald Trump de ne pas saborder l’Otan ? Sans doute. Mais le ton et les termes choisis par Rutte sonnent comme un signal d’alarme.
Présidence Tusk
Derrière le slogan "Sécurité, Europe !" de la présidence polonaise - La présidence polonaise du Conseil de l'UE, qui entrera en fonction pour six mois à partir du premier janvier, a présenté cette semaine son symbole et son slogan. Le programme a été publié en ligne. Derrière "Sécurité, Europe !" se cachent plusieurs initiatives. La priorité est la défense, suivie des frontières, des interférences étrangères, des entreprises, de l'énergie, de l'agriculture et de la santé. "Nous ne pouvons pas ignorer le cadre international et européen", a déclaré hier l'ambassadrice polonaise auprès de l'UE, Agnieszka Bartol, en rencontrant les journalistes de la salle de presse de l'UE. "Nous sommes dans une ère de défis extrêmes. Une guerre sur notre territoire, une guerre un peu plus loin, des changements de gouvernements internes et externes à l'Europe : c'est plein d'incertitudes." Selon l'ambassadrice Bartol, les sondages indiquent que "les citoyens veulent sécurité et stabilité". Et c'est cela qui guidera la présidence polonaise. Bartol a reconnu que le travail de la présidence pourrait être entravé par des élections anticipées en Allemagne et par l'instabilité gouvernementale en France. Est-ce une situation facile ? Non. Il y a des incertitudes sur la façon dont les positions seront formulées" par Berlin et Paris.
Pré-négociations sur le budget 2028-34 mais pas de modifications des traités - Le cadre financier pluriannuel et les modifications des traités pourraient devenir deux thèmes controversés dans les mois à venir au sein de la bulle de l'UE. Mais pas au point de ruiner la présidence polonaise du Conseil. Sur le cadre financier pluriannuel (le budget 2028-34 de l'UE), "nous ne nous attendons pas à une proposition pendant notre présidence", a expliqué l'ambassadrice Agnieszka Bartol. La Commission devrait attendre l'été avant de présenter une première proposition. "Mais cela ne signifie pas que nous ne travaillerons pas pour donner notre avis", a ajouté Bartol. Une discussion préliminaire entre les dirigeants est prévue pour le Conseil européen de mars. La Pologne organisera une conférence d'experts à Varsovie. La présidence polonaise tiendra également des débats d'orientation au sein du Conseil de cohésion et du Conseil de l'agriculture. "Nous voulons donner les inputs les plus larges possibles à la Commission", a déclaré l'ambassadrice. En revanche, la Pologne exclut de s'aventurer dans le débat sur les modifications du traité, que certains jugent nécessaires pour le prochain élargissement. "Travaillerons-nous à modifier les traités ? Non. Je n'ai pas vu d'appétit au sein du Conseil", a déclaré Bartol La présidence se concentrera sur un rapport sur les réformes internes à apporter aux traités constants.
Migrants
La Commission prête à financer le retour volontaire des Syriens - Pour le moment, les retours forcés ne sont pas possibles, mais la Commission est prête à aider les États membres à encourager, par des aides financières, les retours volontaires des réfugiés syriens, a déclaré hier le commissaire aux affaires intérieures, Magnus Brunner. "Pour l'instant, les retours forcés ne sont pas possibles" car "nous ne savons pas comment agiront les nouveaux dirigeants et ce qu'ils feront dans les mois à venir", a expliqué Brunner. "L'attention doit être portée sur les retours volontaires. Si nous regardons la situation et la manière dont (les réfugiés syriens) ont célébré, cela me rend optimiste." Selon Brunner, les gouvernements devraient dire aux réfugiés syriens "revenez et aidez à donner un bon avenir à la Syrie et à la reconstruire." Lorsqu'on lui a demandé s'il était favorable à des incitations financières, Brunner a répondu : "En ce qui concerne les fonds, ma réponse est oui. Nous devons le soutenir." La Commission est-elle prête à contribuer ? "Au soutien financier, oui".
Schengen
La Roumanie et la Bulgarie, à peine intégrées, doivent déjà subir des contrôles aux frontières - Les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne ont décidé hier d'accueillir pleinement la Roumanie et la Bulgarie dans Schengen à partir du premier janvier 2025. Le voyage vers l'Europe sans contrôles aux frontières internes a commencé en 2011, lorsque la Commission a dit pour la première fois que les deux pays étaient prêts à entrer. Jusqu'en mars dernier, la Roumanie et la Bulgarie ont été tenues à l'écart en raison des vétos de certains pays, comme l'Autriche et les Pays-Bas. En mars, il avait été décidé de les faire entrer dans Schengen, mais pas pour les frontières terrestres. Un accord négocié par la présidence hongroise du Conseil de l'UE a convaincu l'Autriche de lever le dernier veto. "Une grande victoire pour la Bulgarie, la Roumanie et toute l'Europe", a déclaré la présidence hongroise. La décision est historique. Dommage que les deux pays devront toujours subir des contrôles aux frontières terrestres entre la Hongrie et la Roumanie, et entre la Roumanie et la Bulgarie, pendant au moins six mois pour "prévenir toute menace grave à l'ordre public et à la sécurité intérieure". Les contrôles pourraient être prolongés pendant beaucoup plus longtemps. D'ailleurs, la Roumanie et la Bulgarie intègrent Schengen à un moment où de plus en plus de pays (actuellement l'Allemagne, la Slovénie, l'Italie, l'Autriche, les Pays-Bas, le Danemark, la France et la Suède) recourent à l'exception qui permet de réintroduire des contrôles aux frontières internes.
Euro
La BCE accélère les baisses de taux - La Banque centrale européenne a réduit hier les taux d'intérêt d'un quart de point, les amenant à 3 %, laissant entendre qu'elle pourrait accélérer la réduction du coût de l'argent face à un processus de désinflation plus rapide et à une croissance plus lente que prévu. "L'élément qui a changé, ce sont les risques à la baisse, en particulier les risques à la baisse pour la croissance", a déclaré Lagarde, soulignant que la décision a été adoptée à l'unanimité. Les risques liés à la réélection de Donald Trump à la Maison Blanche et les crises politiques en France et en Allemagne figurent parmi les facteurs qui ont influencé la BCE. "S'il y a une chose que nous avons discutée ces deux derniers jours, c'est le niveau d'incertitude auquel nous faisons face et si c'est une incertitude résultant des situations politiques dans certains États membres ou si c'est l'incertitude qui découle des politiques des États-Unis", a déclaré Lagarde. Dans sa déclaration, la BCE a abandonné l'engagement de maintenir "la politique de taux suffisamment restrictive pendant tout le temps nécessaire" pour ramener l'inflation à l'objectif de 2 %. Lagarde a expliqué que "la direction de la trajectoire est actuellement très claire". La BCE poursuivra les baisses de taux l'année prochaine. La présidente de la BCE a cependant souligné que la vitesse sera déterminée à chaque réunion du Conseil des gouverneurs.
Italie-Espagne
Le roi d’Espagne appelle les Italiens à ne pas répéter le passé - La visite d’État de Felipe VI en Italie, ce mercredi et jeudi, a été aussi protocolaire qu’un événement de ce genre peut l’être, jusqu’à ce que le souverain espagnol prenne la parole devant la Chambre des députés italienne. Le seul précédent d’un discours devant les deux chambres réunies remonte à Jean-Paul II en 2002. Devant un tel privilège, le monarque espagnol est sorti du protocole le plus strict pour donner des conseils aux parlementaires italiens : "Nous sommes deux pays dotés de mémoire, d’une claire conscience du passé, en particulier de celui qui ne peut ni ne doit se répéter, même sous forme de caricature." Ce discours, prononcé devant pratiquement tout le gouvernement de Giorgia Meloni - incluant plusieurs ministres du mouvement post fasciste Fratelli d’Italia - s’est poursuivi par une défense des "traités, institutions et forums multilatéraux, qui subissent une érosion accélérée, alors que leur efficacité - admettons-le, très perfectible - ou même leur raison d’être est remise en question. Une dangereuse glissade vers quelque chose d’incertain et de peu lumineux." La référence à l’immigration n’a pas dû non plus être très bien accueillie par Meloni : "Nous devons, en tant qu’Européens, continuer à accorder aux immigrants le traitement digne que tout être humain mérite." Tous les parlementaires se sont levés pour applaudir, car à Rome, on ne manque pas de finesse. Son père, Juan Carlos Ier, est né à Rome. À Rome, son arrière-grand-père Alphonse XIII s’est exilé et est mort lorsque la Seconde République espagnole a vu le jour en 1931.
France
Nouveau Premier ministre: Macron fait durer le suspens - Ce sera pour aujourd’hui, a annoncé hier soir l’Elysée. La nomination est attendue dans la matinée par un communiqué de presse.
Cela se passe aujourd'hui
G7 : Antonio Costa et Ursula von der Leyen participent à une réunion en visioconférence des chefs du G7
Conseil Justice
Eurostat : production industrielle en octobre ; données sur le marché du travail au troisième trimestre ; données sur la sécurité dans le transport ferroviaire en 2023