Bonjour! Je suis David Carretta et avec Christian Spillmann nous vous proposons la Matinale Européenne, un instrument pour offrir une analyse, un contexte et une perspective à ceux qui s'intéressent à l'UE.
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Le coup de gueule de Mario Draghi
"Le rapport a été publié au début de septembre et la dernière fois que je me suis adressé au Parlement européen, j'ai essentiellement défini les lignes principales du rapport. Aujourd'hui, cinq mois plus tard, que faisons-nous ? Nous avons discuté. Que tirons-nous de cette discussion ? Ce qui est dans le rapport est encore plus urgent qu'il y a cinq mois. Mais c'est tout. J'espère que la prochaine fois, si vous m'invitez, nous pourrons discuter de ce qui a été fait de manière efficace." Hier, Mario Draghi a lancé un coup de gueule contre les dirigeants de l'Union européenne et de ses États membres pour dénoncer leur incapacité et leur lenteur à prendre des décisions "existentielles" pour l'Europe. Retour de Donald Trump à la Maison Blanche, guerre des tarifs douaniers, course à l'intelligence artificielle, Chine, guerre en Ukraine et sécurité en Europe : "Pour relever ces défis, il devient de plus en plus clair que nous devons agir de plus en plus comme un seul État", a averti l'ancien président de la Banque centrale européenne et ancien président du Conseil italien. "Cette réponse doit être rapide, car le temps n'est pas de notre côté."
L'occasion de cette colère était la "semaine parlementaire européenne" organisée par le Parlement européen et le Parlement polonais, pays qui assure la présidence tournante du conseil de l'UE. Dans l'hémicycle de Bruxelles, un énième débat a été organisé sur le rapport sur l'avenir de la compétitivité européenne que Mario Draghi a présenté en septembre dernier, après plusieurs mois de rédaction. La présence de l'ancien président de la BCE n'avait presque pas été remarquée par les médias et les journalistes. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a déjà présenté sa "boussole pour la compétitivité" qui intègre certaines des recommandations de Draghi dans le programme pour les quatre prochaines années. Après les annonces, la machine des propositions législatives a commencé à se mettre en marche. Mais le sentiment d'urgence que Draghi avait tenté de transmettre en septembre semble avoir disparu. L'ancien président de la BCE a tenté de réveiller les Européens avec une franchise qui a laissé de nombreux observateurs stupéfaits.
"Depuis la publication du rapport, les changements qui ont eu lieu sont largement conformes aux tendances qui y étaient décrites. Mais le sentiment d'urgence d'entreprendre le changement radical que le rapport préconisait est devenu encore plus fort", a déclaré Draghi, citant le rythme des progrès en intelligence artificielle, les prix du gaz extrêmement volatils et les menaces croissantes sur les infrastructures sous-marines stratégiques. Ce qui a changé, c'est surtout le retour de Trump à la tête des États-Unis avec un programme disruptif pour les Européens. "Lorsque le rapport a été rédigé, la principale question géopolitique était l'ascension de la Chine. Désormais, l'UE devra faire face à des tarifs douaniers de la part de la nouvelle administration américaine", a expliqué Draghi : "Les tarifs douaniers américains plus élevés sur la Chine redirigeront les surcapacités chinoises vers l'Europe, frappant davantage les entreprises européennes." Enfin, il y a la grande solitude sécuritaire de l'Europe. "Si les récentes déclarations dessinent notre avenir, nous pouvons nous attendre à être largement laissés seuls pour garantir la sécurité en Ukraine et en Europe même", a averti Draghi.
Son jugement sur ce que Ursula von der Leyen a fait jusqu'à présent avec son rapport est en demi-teinte. "Les objectifs de la Boussole (pour la compétitivité) sont pleinement conformes aux recommandations du rapport et signalent un réalignement nécessaire des principales politiques européennes", a commenté Draghi. Mais "les besoins de financement sont énormes : 750-800 milliards d'euros par an est une estimation prudente". L'ancien président de la BCE n'est pas convaincu par les propositions de von der Leyen. La rationalisation du budget de l'UE est "bienvenue", mais "il n'y a pas de plans pour de nouveaux fonds de l'UE. La méthode proposée est de combiner les instruments de l'UE avec une utilisation plus flexible des aides d'État coordonnée par un nouvel instrument européen". Selon Draghi, "le succès dépendra des États membres qui vont utiliser l'espace fiscal dont ils disposent et qui seront prêts à agir dans un cadre européen". Et le succès n'est pas garanti.
Lors du débat avec les parlementaires, Draghi s'en est pris à l'immobilisme de certains gouvernements. Le premier qui vient à l'esprit est l'Allemagne. "On dit non à la dette publique. On dit non au marché unique. On dit non à la création d'une union du marché des capitaux. On ne peut pas dire non à tout. Sinon, vous devez aussi admettre, pour être cohérent, que vous n'êtes pas capable de maintenir les valeurs fondamentales pour lesquelles cette Union européenne a été créée", a lancé Draghi, avant d'ajouter une autre phrase cinglante. "Quand vous me demandez ce qui est mieux, ce qu'il vaut mieux faire maintenant, je réponds : je n'en ai aucune idée, mais faites quelque chose !" Quant à "la peur de créer de la dette publique. Laissez-moi vous rappeler autre chose. Si vous regardez les 15, 20 dernières années, les gouvernements des États-Unis ont injecté dans l'économie 14 billions (14.000 milliards) de dollars. Nous en avons fait sept fois moins. Cela a produit quelques différences et montre aussi que, peut-être, pour croître davantage, parfois vous avez aussi besoin d'argent public."
La phrase de Draghi sur le fait que l'UE doit agir de plus en plus comme un seul État va effrayer les gouvernements. Mais le discours d'hier n'était pas fédéraliste. Son rapport indique qu'il est nécessaire de "changer notre modèle de prise de décision". Il serait nécessaire d'abandonner l'unanimité et de "passer à une majorité qualifiée dans de nombreux domaines", a insisté Draghi. L’ancien patron de la BCE a prévu que les pays de l'UE allaient se diviser sur cette question. "Mais ensuite, le rapport dit qu'il existe aussi d'autres moyens. L'un est le modèle de coopération renforcée, qui est présent dans nos traités", a expliqué Draghi. "Le troisième est le modèle intergouvernemental, c'est-à-dire que deux, trois, quatre gouvernements s'accordent sur certains objectifs et décident qu'ils vont avancer ensemble, tout en restant ouverts à l'entrée d'autres pays." Avancer à 27 est préférable, mais "pour avancer ensemble, surtout dans des secteurs comme la défense, la politique étrangère, vous avez besoin d'une évaluation commune des risques, des compromis, et surtout de savoir qui est l'ennemi", a déclaré Draghi. L'attitude de certains dirigeants vis-à-vis de la Russie ou de Trump n'est pas encourageante.
"Le confort est terminé" pour l'UE,a diagnostiqué Draghi . Mais l'ancien président de la BCE reste optimiste. "Nous avons un si long passé d'incapacité de parvenir à des conclusions et d'hésitation qu'il nous est difficile de croire que les choses peuvent changer à l'avenir et que nous allons apprendre à être différents, à prendre des décisions rapidement et efficacement." Mais «nous n'avons pas d'alternative", car c'est "existentiel", a-t-il insisté. L'UE a été créée "pour garantir à ses citoyens la paix, l'indépendance, la sécurité, la souveraineté, la durabilité, la prospérité, la démocratie, l'équité et l'inclusion". Les recommandations du rapport sont une recette sur «la manière de lutter pour nos propres valeurs existentielles", a rappelé Draghi.
La citation
"La paix ne peut pas être un simple cessez-le-feu."
Le président du Conseil européen, Antonio Costa, à l'envoyé de Donald Trump pour l'Ukraine, Keith Kellogg.
Géopolitique
Antonio Costa lance des consultations bilatérales sur les aides à l'Ukraine et les garanties de sécurité - Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a décidé de lancer des consultations bilatérales avec les chefs d'État et de gouvernement des vingt-sept États membres pour tenter de trouver une approche unitaire de l'UE afin de renforcer l'Ukraine, après le début des négociations entre les États-Unis et la Russie. Deux questions seront posées par Costa aux dirigeants nationaux : que sont-ils prêts à faire de plus pour l'Ukraine en termes d'aide militaire et quelles sont leurs positions sur les garanties de sécurité. Le sommet de Paris de lundi n'a pas abouti à des décisions concrètes. L'Allemagne, l'Italie, la Pologne et l'Espagne ont refusé de prendre une décision anticipée sur l'envoi de troupes sans un "filet de sécurité" américain. L'équipe de Costa a informé hier les ambassadeurs de la décision de lancer les consultations bilatérales. Costa s'est déjà entretenu avec certains dirigeants. Les appels téléphoniques du président du Conseil européen aux dirigeants commenceront dans les prochaines heures.
L’UE aura un petit rôle à la table des négociations entre Moscou et Kiev - Pas d’annonces à l'issue des premiers entretiens russo-américains organisés hier à Ryad entre les chefs des diplomaties des deux pays, Sergueï Lavrov et Marco Rubio, mais “l’UE devra être présente à un moment donné à la table” lorsque des négociations seront engagées entre la Russie et l’Ukraine “puisqu'elle a imposé des sanctions contre la Fédération de Russie“ et un accord devra comporter des "concessions de toutes les parties" et être “acceptable” pour toutes les parties, a annoncé Marco Rubio. “Un appel téléphonique suivi d’une rencontre ne suffit pas à instaurer une paix durable”, a souligné le département d'État américain dans le compte rendu de la réunion de Ryad, qualifiée “d’étape importante” avec la mise en place d’un “mécanisme de consultation pour traiter les irritants dans nos relations bilatérales” et la désignation des équipes de haut niveau pour commencer à travailler sur une voie permettant de mettre fin au conflit en Ukraine le plus rapidement possible, d’une manière durable, soutenable et acceptable pour toutes les parties, ont précisé les Américains. Aucune date n’a encore été fixée pour une rencontre entre les présidents Donald Trump et Vladimir Poutine, a déclaré le conseiller spécial à la sécurité nationale Mike Waltz. L’objectif “n'est pas seulement de mettre fin à la guerre, mais aussi de débloquer ce qui pourrait être une meilleure relation avec Moscou à l'avenir”, a précisé Waltz. La partie russe a jugé prématuré de parler de rapprochement. "Nous avons discuté, exposé nos approches de principe et convenu que des équipes distinctes de négociateurs sur ce sujet prendraient contact en temps voulu", a déclaré le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov. Le chef de la diplomatie du président Donald Trump s’est entretenu avec ses collègues du format «Quint» (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie) et avec la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, Kaja Kallas, pour les informer de ses échanges sur l’Ukraine avec Sergueï Lavrov.
Macron, l’interlocuteur européen de Trump - Le président français est devenu le référent européen du président américain sur l’Ukraine depuis leur rencontre à Paris en décembre pour l’inauguration de la Cathédrale Notre Dame et la tripartite avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Macron a informé Trump de la réunion organisée lundi à Paris avec plusieurs dirigeants européen, le Premier ministre britannique et le secrétaire général de l’Otan. Le président lui a “expliqué sa démarche” et a écouté ce que le président Trump entendait “transmettre aux Européens”, a expliqué hier le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. D’autres réunions auront lieu dans les prochains jours “associant plus largement les Européens” sur la suite de la guerre en Ukraine et la sécurité du continent, a précisé Barrot. Une réunion des alliés européens et de l'Otan de l'Ukraine exclus du mini-sommet de lundi est prévue aujourd'hui à Paris : la Suède, la Finlande, les États baltes, la République tchèque, la Belgique, la Roumanie et la Grèce, ainsi que le Canada et la Norvège. Emmanuel Macron a également informé Volodymyr Zelensky de ses discussions avec ses homologues. Le président Ukrainien a insisté sur la nécessité de “garanties de sécurité solides et fiables”. “Toute autre décision sans de telles garanties – comme un cessez-le-feu fragile – ne serait qu’une nouvelle tromperie de la part de la Russie et le prélude à une nouvelle guerre russe contre l’Ukraine ou d’autres nations européennes”, a déclaré Zelensky dans un message posté sur X après son entretien avec Macron.
Pas de troupes françaises en Ukraine - “La France ne s’apprête pas à envoyer des troupes au sol, belligérantes dans un conflit, sur le front, en Ukraine”, a affirmé Emmanuel Macron dans un entretien publié mardi soir par la presse quotidienne régionale française. La déclaration est destinée à rassurer l’opinion publique, inquiète des conséquences d’un tel engagement . Le président français a expliqué “réflechir” avec le Premier ministre britanique Keir Starmer à “la possibilité d’envoyer des experts, voire des troupes, en nombre limité, hors de toute zone de conflit, pour conforter les Ukrainiens et en signe de solidarité” . L’envoi de troupes européennes en Ukraine pour assurer le respect d’un accord de paix divise les Européens car les Etats-Unis refusent se s’impliquer. Parmi les autres options Macron a évoqué une “opération de maintien de la paix sous mandat des Nations Unies déployée le long de la ligne de front».
Nouveau train de sanctions européennes contre Moscou - Un nouveau train de sanctions économiques va être imposé à la Russie par l’Union européenne pour contraindre Vladimir Poutine à négocier une paix durable avec l’Ukraine, a annoncé le ministre français. "Nous n'obtiendrons la paix [en Ukraine] que par la pression sur la Russie”, a expliqué Barrot. Le 16e paquet de sanctions doit être avalisé lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles, si la Hongrie et la Slovaquie ne le bloquent pas. Pas question de lever la pression sur Moscou a confirmé Valdis Dombrovskis, le commissaire européen à l'Économie “L'UE ne lèvera pas les sanctions contre la Russie, même si les États-Unis le font”, a-t-il assuré.
L’UE a préparé un financement pour l’aide militaire à l’Ukraine - La confidence a été lâchée par la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock lors d’un entretien à l’agence Bloomberg pendant la conférence de Munich. "Nous allons lancer un vaste programme qui n'a jamais été vu à cette échelle auparavant", a-t-elle annoncé. Baerbock a comparé ce “programme financier pour la sécurité en Europe" à la réponse de l’UE à la crise provoquée par la pandémie de Covid. Le chiffre de 700 milliards, avancé par le quotidien Berliner Zeitung, semble irréaliste.L’ annonce devait rester confidentielle jusqu’aux élections législatives du 23 février en Allemagne. Selon Politico.eu, le Service européen pour l'action extérieure travaille sur un fonds de 6 milliards d'euros pour les fournitures d'armes, financé par les contributions volontaires des États membres afin d'éviter les vetos de la Hongrie ou de la Slovaquie. L’accord de garanties de sécurité signé par l’UE avec l’Ukraine en juin 2024 prévoyait d’allouer 5 milliards d’euros par an aux fournitures d’armes jusqu’en 2027 au moins.
Ursula von der Leyen adopte les éléments de langage de Trump - La présidente de la Commission européenne a insisté sur la volonté de l’Union européenne de “travailler aux côtés des États-Unis pour mettre fin à l'effusion de sang et contribuer à l'instauration d'une paix juste et durable en Ukraine” lors de son entrevue à Bruxelles avec le Général Keith Kellogg, envoyé spécial des Etats-Unis pour l’Ukraine et la Russie. La présidente de la Commission reprend pour la première fois à son compte la terminologie utilisée par le président américain et abandonne celle de “la guerre d’agression” menée par la Russie contre l’Ukraine. Le choix des mots n’est pas anodin. Ursula von der Leyen n’a pas encore été contactée par le président américain alors qu’elle sera son interlocutrice pour les différends commerciaux. Le président du Conseil Antonio Costa a également rencontré le général Kellogg et a insisté sur la volonté de “travailler de manière constructive avec les États-Unis” pour parvenir à “un accord qui garantira une paix globale, juste et durable en Ukraine et la sécurité en Europe”. Keith Kellogg doit se rendre à Kiev.
Canons et beurre
La Pologne veut accélérer un accord sur les dépenses de défense - La présidence polonaise du Conseil de l'UE souhaite accélérer la conclusion d'un accord entre les vingt-sept États membres sur la révision des règles budgétaires pour augmenter les dépenses de défense. "La première discussion entre les ministres aura lieu à l'Ecofin de mars. Nous voulons finaliser ce travail pendant notre présidence, de préférence en mai", a déclaré le ministre polonais des Finances, Andrzej Domański, après l'Ecofin. La Pologne a distribué un "non-papier" demandant à la Commission d'interpréter plus largement la définition des dépenses de défense. Un nouveau Code de conduite devrait inclure les dépenses pour les infrastructures (y compris celles à usage civil), l'augmentation des dépenses en personnel nécessaire pour maintenir le potentiel de défense (y compris la formation de la population civile) et les investissements en capital pour la production de matériel militaire et de munitions. En revanche, le ministre polonais a dû constater que "certains pays ne sont pas encore prêts à soutenir une dette commune. Notre approche sera 100 % pragmatique. Nous devons agir immédiatement, nous devons agir rapidement, la discussion vient de commencer et il ne doit y avoir aucun tabou, mais nous devons trouver une approche pragmatique", a déclaré Domański.
Le Pacte de stabilité sera suspendu pendant plusieurs années pour la défense - Le commissaire aux Affaires économiques, Valdis Dombrovskis, a annoncé hier que les règles du Pacte de stabilité et de croissance seront suspendues pendant "plusieurs années" pour permettre aux États membres d'augmenter les dépenses de défense. Dombrovskis a confirmé que la Commission entend utiliser la clause de sauvegarde nationale pour permettre aux gouvernements d'investir dans ce secteur. "Sur la période pendant laquelle elle sera valable, il est clair que c'est plus d'un an", a déclaré Dombrovskis après la réunion de l'Ecofin. "Nos préoccupations de sécurité ne disparaîtront pas dans un an. Pour augmenter substantiellement nos capacités de défense, un an ne suffira pas. Il est clair que c'est un travail qui prendra plusieurs années", a expliqué le commissaire.
La Danemark annonce un fonds pour un réarmement massif - La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, devrait présenter aujourd'hui un programme pour le réarmement massif de son armée, alors que le Danemark est confronté au double défi sécuritaire posé par la menace de la Russie et les revendications de Donald Trump sur le Groenland. "Nous devons nous réarmer massivement pour éviter la guerre", a déclaré hier Frederiksen. Selon la chaîne publique danoise DR, le gouvernement devrait annoncer la création d'un fonds de 6,8 milliards d'euros pour la période 2025-2026, portant les dépenses totales de défense à 3 % du PIB. Le montant des fonds est limité par la disponibilité des armements à acheter. Frederiksen a déclaré au Parlement que le Danemark traverse "la situation la plus dangereuse de son existence", "pire que la guerre froide".
Parlement
L'ECR de Meloni ne signe pas une déclaration critique de Trump – Les dirigeants du PPE, des socialistes, des libéraux de Renew et des Verts au Parlement européen ont publié hier une déclaration conjointe pour confirmer leur soutien à l'Ukraine face à la "nouvelle réalité géopolitique" imposée par le désengagement de Donald Trump. "L'Europe ne peut plus compter entièrement sur les États-Unis pour défendre nos valeurs et intérêts communs, y compris le soutien continu à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine", peut-on lire dans le document. "Nous devons faire face à cette nouvelle réalité et redoubler d'efforts conjoints en Europe pour défendre l'Ukraine et la sécurité européenne dans son ensemble, en établissant une dissuasion crédible et forte contre toute agression à l'égard de l'UE et de ses partenaires", déclarent les quatre groupes. La déclaration n'a pas été signée par le groupe souverainiste de l'ECR, auquel appartient Fratelli d'Italia, le parti de Giorgia Meloni, et le parti nationaliste polonais PiS. Ursula von der Leyen a toujours considéré Fratelli d'Italia comme pro-Ukraine, l'une des conditions pour coopérer. Mais le parti de Meloni ne semble pas prêt à critiquer Trump pour défendre Kiev et la sécurité de l'Europe.
État de droit
Ilga Europe dénonce une détérioration des tendances en matière de droits LGBTI - Ilga Europe a publié sa revue annuelle des tendances liées aux droits des personnes LGBTI, constatant une détérioration dans plusieurs États membres de l'UE. Le document fournit un instantané de ce qui s'est passé au cours de l'année, au niveau national, régional et international, documentant les progrès et les reculs. Selon l'organisation, parmi les États membres de l'UE, en Bulgarie et en Hongrie, des lois sur les "agents étrangers" ont été proposées ou introduites, ciblant les ONG et forçant les organisations LGBTI à s'enregistrer comme entités financées par l'étranger. Des tentatives d'introduire une législation pour exclure les sujets LGBTI de l'éducation sexuelle ont été enregistrées en Bulgarie, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Luxembourg, Roumanie et Slovaquie. De plus, les crimes de haine ont atteint des niveaux records, alimentés par la normalisation de l'incitation à la haine par des dirigeants politiques et religieux. Dans certains pays - comme l'Autriche, la Belgique et l'Irlande – des demandes d'asile ont été rejetées parce que les demandeurs ne semblaient pas "assez gays". La tendance positive est celle des tribunaux : "alors que les gouvernements utilisent de plus en plus les personnes LGBTI comme boucs émissaires pour promouvoir des lois restrictives, les tribunaux, tant dans l'UE qu'en Europe, défendent à leur tour les droits humains des LGBTI, avec des jugements clés sur les procédures pour les demandeurs d'asile LGBTI, l'incitation à la haine anti-LGBTI, la liberté d'association et d'expression, la reconnaissance légale du genre et les droits sexuels et reproductifs", a déclaré Ilga Europe.
Ce qui se passe aujourd'hui
Conseil européen : le président Costa intervient à la session plénière du Comité des régions
Commission : réunion hebdomadaire du collège des commissaires
Commission : conférence de presse des commissaires Fitto et Hansen sur la Vision pour l'Agriculture et l'Alimentation
Commission : la présidente von der Leyen en visite à la Barbade
Service européen pour l'action extérieure : le Haut Représentant Kallas au Cap pour le dialogue ministériel UE-Afrique du Sud
Commission : la vice-présidente Ribera prononce un discours au Collège d’Europe
Commission : le vice-président Séjourné organise deux sessions du Dialogue stratégique sur l'avenir du secteur automobile sur les batteries et la chaîne de valeur
Commission : le commissaire Jorgensen rencontre le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte ; intervient au Conseil de l'Atlantique Nord avec le président de l’Agence internationale de l’Énergie, Fatih Birol
Commission : la commissaire Roswall intervient à la première réunion des experts du Forum Ecodesign
Parlement européen : audition en commission des Affaires étrangères du ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, et de la commissaire à la Méditerranée, Dubravka Suica
Parlement européen : audition en commission des Affaires économiques et monétaires du ministre polonais des Finances, Andrzej Domanski, et du président de l’Eurogroupe, Paschal Donohoe
Parlement européen : audition en commission de l'Emploi de la vice-présidente Minzatu
Banque centrale européenne : réunion de politique non monétaire du Conseil des gouverneurs
Conseil : réunion du Coreper I et II
Comité des régions : session plénière (débat avec le président du Conseil européen Costa)
Eurostat : balance des paiements en décembre ; estimation flash des postes vacants et indice du coût du travail au quatrième trimestre 2024 ; données sur l'accessibilité aux services de santé et d'éducation en Europe