Le défi de la présidence polonaise : convaincre de l'urgence de la sécurité
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Le défi de la présidence polonaise : convaincre l'UE de l'urgence de la sécurité
Sécurité, sécurité, sécurité, sécurité, sécurité, sécurité, sécurité. La Pologne a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier et entend prendre au sérieux le thème qu'elle a choisi comme sa priorité pour le prochain semestre. "Sécurité en Europe !" est son slogan. La sécurité sera abordée sous sept dimensions : défense, protection des frontières, résistance aux ingérences étrangères et à la désinformation, économie, énergie, agriculture et santé. Dans chacun de ces domaines, l'UE doit commencer à agir sérieusement. La nouvelle ère géopolitique qui s'ouvre l'impose. La question qui déterminera le succès ou l'échec de la présidence polonaise est la suivante : le reste de l'UE perçoit-il la même urgence face aux menaces ?
La Matinale Européenne a eu le privilège d'être invitée au voyage des journalistes organisé par la présidence polonaise. C'est un rituel qui se répète tous les six mois, avec chaque nouvelle présidence : une soixantaine de journalistes sont invités à rencontrer des ministres et des experts pendant trois jours, qui incluent des visites sur le terrain pour voir le meilleur (ou le pire) en direct. Après les deux premiers jours de voyage, il apparaît clairement que la Pologne est l'un des rares États membres à avoir pris au sérieux la menace posée par la Russie pour l'UE. Les autres pays sont les pays baltes et la Finlande qui, sans surprise, sont parmi ceux qui collaborent le plus étroitement avec Varsovie dans certains domaines, pas nécessairement militaires, comme la lutte contre l'utilisation des migrants comme arme ou la cyber-guerre.
Pour réveiller la conscience des autres gouvernements européens, le gouvernement polonais devra mener un travail d'éducation et d'information. Le climat politique n'est pas favorable. Dans de plus en plus de pays, des partis pro-russes sont au pouvoir (le dernier étant la Bulgarie). En Hongrie et en Slovaquie, deux pro-russes dirigent l'exécutif, Viktor Orban et Robert Fico. L'Autriche pourrait bientôt être dirigée par un chancelier ouvertement pro-russe, le leader du parti d'extrême droite FPÖ, Herbert Kickl. Les pays géographiquement plus éloignés – comme l'Italie ou l'Espagne – vivent la menace russe de manière très différente. Après près de trois ans de guerre, une partie des Européens s'est habituée au conflit et s'est remise à se plaindre du coût de la vie ou du nombre de migrants.
Le voyage des journalistes européens en Pologne a commencé par une surprise. À Varsovie, jeudi, se trouvait Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a signé avec le premier ministre Donald Tusk un accord pour mettre au moins partiellement de côté un conflit historique qui empoisonne les relations entre les deux pays : le massacre de Volhynie commis à la fin de la Seconde Guerre mondiale par l'Armée insurrectionnelle ukrainienne contre la population polonaise et la répression subséquente contre les Ukrainiens. Lors de la conférence de presse, Tusk a réaffirmé tout son soutien à l'Ukraine face à l'agression de la Russie. Il a lâché une blague à l'adresse de l'autre Donald, l'Américain Trump, qui de retour à la Maison Blanche pourrait remettre en question le soutien à Kyiv. "Si tous les Donald avaient mes opinions sur les garanties de sécurité pour l'Ukraine, le scénario serait beaucoup plus simple", a déclaré le premier ministre polonais. Tusk a également accusé la Russie de "terrorisme aérien" avec des actes de sabotage organisés contre des entreprises du monde entier.
La menace de la Russie pèse également sur l'agenda économique de la présidence polonaise de l'UE. Varsovie a prévu d'allouer 4,8 % du PIB en 2025 pour les dépenses de défense. Selon Tusk, "il ne peut plus y avoir de clémence envers les pays qui dépensent 1 ou 1,5 %". Le ministre des Finances, Andrzej Domanski, prévoit d'ajouter à l'ordre du jour de l'Ecofin informel d'avril (la réunion des ministres des Finances des vingt-sept États membres) un débat sur les instruments communs de financement du secteur militaire. Un nouvel instrument de dette commun n'est pas exclu et, de toute façon, est jugé plus urgent dans le domaine de la défense que dans celui de la double transition climatique et numérique ou du relancement de la compétitivité. "C'est un moment spécial de l'histoire et il est nécessaire d'accélérer", a expliqué Domanski.
La Pologne n a pas tardé à agir sur d'autres fronts. Tusk a lancé le projet militaire Eastern Shield (Bouclier oriental), dont l'objectif est de se préparer à une invasion de la Russie. Nous avons visité une partie de la frontière avec la Biélorussie, où des dents de dragon et d'autres obstacles ont été placés pour arrêter une éventuelle attaque. La construction de cette ligne de défense (il s'agit en réalité de quatre lignes du point de vue militaire) repose sur une évaluation stratégique : celle de la Russie est une ligne de conduite, avec une intention claire et constante, à laquelle s'ajoute une capacité de reprise militaire. Les atouts aériens, navals et nucléaires de la Russie restent en effet intacts malgré la guerre en Ukraine.
L'objectif de la Pologne est "d'être prête à répondre à des attaques occasionnelles ou à des erreurs de calcul", ou encore "au scénario du fait accompli", a expliqué le général Stanislaw Czosnek, responsable du projet Eastern Shield. Ailleurs dans l'UE, la perspective d'une extension de la guerre russe est jugée inimaginable. La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a par le passé critiqué comme "alarme" les propositions de préparer les citoyens à un conflit armé. En Allemagne, le chancelier sortant, Olaf Scholz, fait campagne en se présentant comme le leader qui ne portera pas le pays en guerre. Son choix face à l'agression de la Russie en Ukraine a été de ne pas déranger une population qui, depuis la Seconde Guerre mondiale, a développé une culture de rejet des conflits.
Parmi les armes utilisées par la Russie contre l'UE et ses États membres, il y a celles des migrants. La Pologne a construit une clôture haute de cinq mètres le long de la frontière avec la Biélorussie, qui est patrouillée et surveillée en permanence par des garde-frontières, des militaires et des dispositifs électroniques. Coût estimé : 500 millions d'euros. En 2024, la Pologne a enregistré environ 30 000 tentatives de traversée irrégulière de la frontière. Ce sont les migrants que le régime de Vladimir Poutine et celui d'Alexander Loukachenko font venir du Moyen-Orient et d'Afrique en charters pour les pousser vers la Pologne, les pays baltes et la Finlande. À Bruxelles, on parle de "weaponization" des migrants : utilisation comme arme.
Pour le moment, la Pologne déclare respecter toutes les règles européennes et internationales. Au poste de frontière avec la Biélorussie de Polowce, nous avons visité un centre d'enregistrement des demandeurs d'asile propre, avec tous les documents prêts, où il y a des patrouilles de "search and rescue" pour récupérer des migrants dans la forêt qui risquent leur vie. Mais en Pologne, avec les élections présidentielles en mai, le sujet est politiquement explosif. Un afflux massif de migrants du Moyen-Orient ou d'Afrique pourrait faire basculer l'aiguille en faveur du candidat du parti nationaliste PiS, ruinant les plans de Tusk de restaurer l'État de droit car le président a le droit de veto sur le Parlement.
Avec la bénédiction de la Commission d'Ursula von der Leyen, le gouvernement Tusk a présenté au Parlement une loi qui permet de suspendre le droit d'asile. Une fois approuvée (entre avril et mai), la loi permettra d'effectuer des renvois à la frontière avec la Biélorussie, qui sont illégaux selon le droit international et européen. "Ce ne sont pas des 'push backs'. Ce sont des 'return backs'", nous a déclaré le vice-ministre de l'Intérieur, Maciej Duszczyk. Selon les ONG, les renvois des demandeurs d'asile sont déjà en cours. Mais, du moins sur ce sujet, la Pologne n'aura pas de mal à convaincre ses partenaires européens de l'urgence de la menace. L'UE a désormais adopté l'approche "Europe forteresse" comme politique semi-officielle. La menace est réelle ? Au centre pour les procédures administratives de Polowce, hier, il n'y avait pas de migrants. Le dernier a été enregistré en décembre. En 2024, la Pologne a enregistré environ 10 000 entrées irrégulières et reçu environ 2 800 demandes d'asile.
La citation
"Aujourd'hui, en Amérique, une oligarchie dotée d'une richesse extrême, de pouvoir et d'influence se forme, menaçant toute la démocratie, nos droits et nos libertés fondamentales."
Joe Biden.
Géopolitique
L’Ukraine obtient le soutien du Royaume Uni pour cent ans - Le Premier ministre britannique Keir Starmer était à Kiev hier pour signer avec le président Volodymyr Zelensky un accord historique pour un partenariat de 100 ans entre les deux pays, quelques jours avant l’investiture de Donald Trump aux Etats-Unis. Starmer a annoncé une assistance militaire annuelle d'au moins 3,6 milliards de dollars pour 2025 et l'allocation de 3 milliards de dollars supplémentaires provenant des avoirs russes gelés, ce qui porte le total des financements britanniques à 6,6 milliards de dollars pour cette seule année. Le Royaume-Uni va en outre livrer 150 systèmes d'artillerie à l'Ukraine dans les semaines à venir et cofinancer, avec le Danemark, la production d'un nouveau système mobile de défense aérienne baptisé “Grateful”.
Starmer prudent sur une force internationale pour l’après-guerre - Zelensky a lancé le sujet lors de sa conférence de presse avec Starmer. Le président ukrainien a annoncé en discuter avec le président français Emmanuel Macron, la Pologne, les États baltes et le Royaume-Uni. Starmer ne s’est pas engagé à participer à une telle force, mais a assuré travailler avec tous les alliés de l’Ukraine sur des “mesures suffisamment solides pour garantir la sécurité et la paix de l'Ukraine et pour dissuader toute future agression”. Le Premier ministre britannique a en outre laissé entendre que des troupes britanniques pourraient être déployées en Ukraine pour former les défenseurs de l'Ukraine. La principale garantie de sécurité pour l’Ukraine est l’adhésion à l’Otan,mais elle se heurte au refus de l’Allemagne, des Etats-Unis, de la Hongrie et de la Slovaquie, a déploré Zelensky. L’unanimité des 32 membres de l’Alliance est requise.
Drones russes sur Kiev pendant la visite de Starmer - Plusieurs drones d’attaque russe ont été lancés contre Kiev pendant la visite du Premier ministre britannique et une forte explosion a retenti dans la capitale, mais elle n’a pas perturbé les entretiens . La défense aérienne a précisé que les drones russes avaient été interceptés et les débris de l’un des engins a détruit une voiture, sans faire de victimes. Starmer et Zelensky se sont rendus sur les lieux et le président ukrainien a assuré qu’il répondrait à ce bonjour des russes.
Trump et l'UE
Trump convoque le ban et l’arrière ban de l’extrême droite européenne à son investiture - L’information fait jaser dans l’UE et elle préoccupe. La tradition veut que le président des Etats-Unis n’invite aucun dirigeant étranger pour son investiture. Mais Donald Trump a décidé de faire “un coup”. Il a convoqué lundi à Washington le ban et l’arrière ban de l’extrême droite européenne et les invités, fiers comme artaban d'être considérés comme des “gens formidables”, ont confirmé leur invitation et surtout leur présence. La liste comprend tous les amis anti-européens et pro-russes d’Elon Musk, le multimilliardaire d’extrême droite d’origine sud-africaine devenu le mentor et le financier de Donald Trump. Sont également invités la présidente du Conseil Italien Giorgia Meloni et le Premier ministre hongrois Viktor Orban, tous deux déjà reçus à Mar-A-Lago, la résidence de Trump en Floride. L’événement tourne à la farce et la question est sur toutes les lèvres: est-ce l’investiture de Donald Trump ou le sacre de Elon Musk ? Quelles sont les intentions de Trump et Musk ? Aller à l’affrontement avec l’Union européenne et avec l’aide de leurs amis de la “nouvelle internationale réactionnaire”, la saborder de l’intérieur. Giorgia Meloni va-t-elle se prêter à ce projet ?
L'UE et Musk
Coup de chaud pour Musk dans l’UE - Elon Musk a joué avec le feu dans l’UE avec l’amplification de ses opinions sur sa plateforme X pendant la campagne électorale en Allemagne . La commissaire Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive de la Commission européenne en charge du numérique, l’écrit dans sa réponse aux questions de l’eurodéputé allemand Damian Boeselager, qui a publié le courrier sur X hier . “Tout le monde y compris M. Elon Musk a le droit d’exprimer ses opinions, mais dans l’UE, le DSA impose aux plateformes en ligne des règles en ce qui concerne l'amplification des opinions individuelles par la conception de leurs services et de leurs systèmes algorithmiques”, rappelle Mme Virkkunen. “Le coup d’amplification est examiné dans le cadre de l’enquête ouverte sur X en juillet 2024”, précise la commissaire. “Les élections doivent être protégées. Nous avons des règles pour la couverture médiatique. Ces principes doivent également s'appliquer au numérique”, soutient Mme Virkkunen. “ Comme la procédure est en cours, le reste de la lettre est vague. Mais je pense qu'ils poursuivront X une fois qu'ils auront examiné les preuves”, estime Boeselager.
La suspension d’une plateforme est “un dernier recours” - Les plateformes X ou Tik Tok peuvent-elles être suspendues dans l’UE ? La question se pose avec de plus en plus d’acuité en raison de leur utilisation pour des ingérences dans les processus électoraux. Elon Musk a ainsi multiplié les messages postés sur son réseau X pour appeler les électeurs en Allemagne à voter pour le mouvement d’extrême-droite AfD et a lui donner la victoire lors des élections du 23 février. Se prévalant de la libre expression, il a dénigré le chancelier Olaf Scholz, le candidat de la CDU Friedrich Merz et le président Frank-Walter Steinmeier. La Commission présidée par Ursula von der Leyen entend appliquer la réglementation pour les plateformes et mène une enquête sur X, mais “nous n’avons aucune intention de suspendre une plateforme”, a assuré hier un de ses porte-parole. “La suspension est un dernier recours. Ce n’est pas dans le pouvoir de la Commission. La décision est prise par les autorités nationales”, a-t-il rappelé. “Mais nous n’en sommes pas à ce stade pour X et Tik Tok. Il y a d’autres mécanismes à utiliser avant”, a précisé le porte-parole.
Le Parlement augmente la pression sur von der Leyen, mais très peu – La conférence des présidents du Parlement européen a décidé de mettre l'application du Digital Services Act par la Commission à l'ordre du jour de la session plénière de la semaine prochaine à Strasbourg. La pression augmente, mais très peu. Le nom d'Elon Musk ou de X ne figure pas dans le titre du débat. La formule choisie est la suivante : “Nécessité d'appliquer le DSA pour protéger la démocratie sur les plateformes de médias sociaux, y compris contre les ingérences étrangères et les algorithmes manipulés.” De plus, il n'y aura pas de résolution à mettre aux voix. Entre-temps, un groupe de députés européens a écrit à la Commission pour demander d'intervenir contre Musk. “La Commission européenne doit examiner la conformité au DSA des récentes campagnes de dénigrement menées par Musk”, indique la lettre, dont la première signataire est la Française Nathalie Loiseau. Les députés rappellent que von der Leyen avait promis d'instaurer “un bouclier démocratique. Sa mise en œuvre doit commencer par l'utilisation des outils déjà existants pour s'opposer aux ingérences étrangères, peu importe d'où elles viennent”.
Commission
Ursula von der Leyen quitte la chambre pour une réunion avec la famille PPE - La présidente Ursula von der Leyen reprend ses activités aujourd'hui. Elle quitte la chambre de sa maison à Hanovre où elle était confinée depuis le début de l’année pour se remettre d’une pneumonie sévère qui a nécessité une hospitalisation et va participer à Berlin à une “retraite” du PPE, a annoncé hier sa porte-parole. Rien de mieux qu’une réunion de famille politique qui l’a portée au pouvoir pour se conforter avant de reprendre les rênes de l'institution, confiée l'espace d’une matinée à la socialliste espagnole Teresa Ribera. L’information sur la participation d’Ursula von der Leyen à la réunion du PPE à Berlin n’a pas été donnée spontanément. Il aura fallu une question sur la santé de la présidente lors du point de presse quotidien pour avoir cette annonce. La communication sur la maladie, sa gravité, l’hospitalisation de la présidente pendant une semaine, a été jugée désastreuse pour la confiance dans l’institution. La semaine prochaine Ursula von der Leyen participera au Forum économique de Davos en Suisse, où les températures minimales sont à -7°, puis elle se rendra à Strasbourg où le Parlement européen se réunit en plénière.
France
Bayrou échappe à la censure - Nommé Premier ministre il y a un peu plus d’un mois, le centriste François Bayrou a échappé hier à sa première motion de censure grâce à une fracture au sein du Nouveau Front Populaire,l’alliance des partis de la gauche. La majorité des 66 élus socialistes a refusé la censure votée par des députés Insoumis, communistes et écologistes. La motion a été votée par 131 députés, loin des 288 nécessaires.
L'Eurogroupe prêt à laisser de la marge au gouvernement Bayrou - Le gouvernement de François Bayrou a déjà modifié les prévisions de déficit pour 2025 par rapport à celles de son prédécesseur. Non plus 5 %, mais 5,4 %. Mais l'attitude de l'Eurogroupe reste positive envers la France. Le plan d'ajustement présenté par le gouvernement de Michel Barnier "dans certaines parties est obsolète", a expliqué une source de l'Eurogroupe. Mais le nouveau cadre de règles fiscales est fondé "sur l'idée de la propriété" des gouvernements nationaux et "lorsqu'il y a un changement de gouvernement, le gouvernement entrant a la possibilité de soumettre un nouveau plan fiscal structurel". La France "ne l'a pas encore fait", a expliqué la source. Mais s'il devait y avoir "une autre communication de Paris indiquant que cela pourrait changer", de la part de l'Eurogroupe, il y a "une bonne volonté et une coopération afin que nous puissions trouver une solution qui soit conforme à l'esprit de la législation".
Bulgarie
Les conservateurs forment un gouvernement avec les extrêmes pro-russes - Le Parlement bulgare a approuvé hier un nouveau gouvernement de coalition, formé par le parti conservateur Gerb, un parti pro-russe et un parti populiste. Le nouveau premier ministre, Rosen Zelyazhkov, a promis de maintenir l'orientation pro-occidentale de la Bulgarie, de restaurer la stabilité financière et de se concentrer sur l'entrée dans la zone euro. Après une série de gouvernements instables et des élections répétées, “la Bulgarie a besoin d'un gouvernement normal”, a déclaré Zelyazhkov au Parlement. Le Gerb de Boyko Borisov est membre du PPE. Les deux partenaires de coalition sont le parti pro-russe BSP et le parti populiste ITN. Le gouvernement a été approuvé par le Parlement avec 125 voix sur 240 députés, grâce au soutien d'un parti représentant la minorité turque”.
Vroum vroum
L’UE ne laissera pas tomber l’auto - “Je vous le dis haut et fort. On ne va pas laisser tomber un secteur qui pèse 13 millions d’emplois et 7% du PIB européen. Bien au contraire !”. Stéphane Séjourné s’est engagé hier à Stuttgart, en Allemagne, durant sa visite au sommet de l’automobile organisé dans le fief de Mercedes, tout un symbole. Vice-président exécutif de la Commission présidée par Ursula von der Leyen, le Français a annoncé un plan pour sauver la filière automobile européenne et a insisté sur trois priorités: “Garantir la compétitivité de notre industrie à court terme, booster la demande européenne de voitures propres, et promouvoir le made in Europe”. Séjourné s’est engagé sur la piste des flottes professionnelles. Il a rappelé que “58 % des voitures neuves sont achetées par des entreprises” et annoncé avoir “des idées” sur les incitations positives possibles pour les entreprises qui choisissent de changer leur flotte et d’accélérer l’électrification. Le commissaire a également évoqué des sujets plus controversés, notamment l’ouverture de mines en Europe et la création de capacités de stockage de matières premières et de métaux rares. “On ne peut pas rester dépendant à 80 % de la Chine pour la production de batteries”, a-t-il insisté.”Nous allons faire des partenariats avec le Chili, l’Argentine, l’Australie, certains pays européens. Il faut aussi rouvrir une production européenne”, a soutenu Séjourné.
Sièges musicaux
Un Italien favori du Parlement comme Garant européen des données - La commission des libertés civiles du Parlement européen a désigné hier l'Italien Bruno Gencarelli comme candidat préféré pour le rôle de Garant européen de la protection des données. Gencarelli a obtenu 32 voix, dépassant le Français François Pellegrini (30 voix) et le Polonais Wojciech Wiewiórowski (26 voix), qui est l'actuel Garant. Le résultat du vote a été communiqué à la Conférence des présidents (où siègent les présidents des groupes politiques du Parlement). Ils désigneront le candidat choisi par le Parlement. Ensuite, la nomination sera adoptée de commun accord avec le Conseil (où siègent les gouvernements). Le mandat du Garant européen de la protection des données est de cinq ans.
Ce qui se passe aujourd'hui
Service européen pour l'action extérieure : la Haute représentante Kallas reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa
Commission : le commissaire Sikela rencontre le président de la République d'Angola, Joao Lourenco
Parlement européen : la Présidente Metsola à Berlin pour la réunion des leaders du PPE
Parlement européen : conférence de presse de pré-session
Banque centrale européenne : discours de Piero Cipollone à la conférence Crypto Asset Lab 2025 organisée par l'Université de Milan-Bicocca
Conseil : réunions du Coreper I et II
Eurostat : données sur l'inflation en décembre ; balance des paiements en novembre données sur les émissions industrielles en 2022