Le mur n'est pas tombé, les nouveaux membres en deuxième division
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Le mur n'est pas tombé, les nouveaux membres en deuxième division
45 dirigeants ont été nommés à la tête des 10 institutions de l'UE depuis 2004, date du grand élargissement au centre et à l'est du continent. Sur ces 45 (il aurait dû y en avoir 46, mais Josep Borrell occupait deux postes), trois seulement (les Polonais Jerzy Buzek et Donald Tusk, et l'Estonienne Kaja Kallas) sont originaires des anciens pays du bloc soviétique. Le mur n'est pas encore tombé pour l’élection des hauts responsables des institutions européennes,
Le 1er mai 2004, l'Union européenne a connu le plus grand élargissement de son histoire. Dix nouveaux États membres l'ont rejointe : l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, et deux îles, Chypre et Malte. Trois ans plus tard, en 2007, la Bulgarie et la Roumanie ont rejoint l'Union. Et la Croatie a adhéré en 2013.
Les pays qui ont adhéré en 2004 ont dû attendre 2009 pour voir l'un de leurs citoyens accéder à l'un des postes les plus élevés des institutions de l'UE. Le 14 juillet 2009, le Polonais Jerzy Buzek est devenu le premier président du Parlement européen né et élevé au-delà de l'ancien mur de Berlin.
Buzek a servi pendant deux ans et demi et a cédé sa place à l'Allemand Martin Schulz. Après le départ de Buzek, ce n'est que le 1er décembre 2014 qu'un autre Polonais, Donald Tusk, est devenu président du Conseil européen. Tusk est parti fin 2019, laissant la présidence au Belge Charles Michel. Il aura fallu attendre encore cinq ans, jusqu'à l'été dernier, pour que l’Estonienne Kaja Kallas devienne la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne. Une quatrième ressortissante d’une nouveau membre, la maltaise Roberta Metsola a été élue présidente du Parlement européen en 2022, et reconduite en 2024, mais Malte a toujours fait partie du bloc occidental.
Et c'est tout. C'est la fin de la liste. Depuis mai 2004, 45 personnes ont été nommées à des postes de haut niveau de l'UE (Commission européenne, Conseil européen, Parlement européen, Banque centrale européenne, Banque européenne d'investissement, Cour de justice européenne, Comité économique et social, Comité des régions et Cour des comptes européenne), et seuls Buzek, Tusk et Kallas sont des ressortissants d'un pays d’Europe centrale et de l’Est. S'il est vrai que, dans certaines institutions, la présidence dure jusqu'à sept ou huit ans et qu'il n'y a donc pas eu beaucoup de rotation, dans d'autres, elle change traditionnellement tous les deux ans. Et même dans ce cas, il n'y a pas eu de place pour eux.
Le joyau de la couronne, la présidence de la Commission européenne, a été confié à un Portugais, José Manuel Durao Barroso, à un Luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, et à une Allemande, Ursula Von der Leyen. Le Conseil européen, qui a un président permanent depuis 2009, aux Belges Herman Van Rompuy et Charles Michel, et entre les deux, au Polonais Donald Tusk. Le Parlement européen a été présidé par l'Espagnol Josep Borrell, les Allemands Hans-Gert Pöttering et Martin Schulz, le Polonais Jerzy Buzek, les Italiens Antonio Tajani et David Sassoli, et la Maltaise Roberta Metsola.
Après le mandat de dix ans de l'Espagnol Javier Solana en tant que M. Politique étrangère et de sécurité commune, le poste, devenu Haut représentant , a été attribué à la Britannique Catherine Ashton, à l'Italienne Federica Mogherini et à l'Espagnol Josep Borrell, la seule personne à avoir occupé deux de ces dix postes de haut niveau. Les deux grandes institutions financières sont entre les mains de quatre personnes depuis près de cinq ans. Et elles le resteront encore pendant au moins trois ans, car Lagarde et Calviño ont un long mandat. La Banque centrale européenne a été dirigée par l'Italien Mario Draghi de 2011 à 2019, date à laquelle la Française Christine Lagarde a pris le relais. La Banque européenne d'investissement, après plus d'une décennie sous la direction de l'Allemand Werner Hoyer, a été confiée en janvier à l'Espagnole Nadia Calviño, qui a encore six ans de mandat devant elle.
Au cours de ces deux décennies, la Cour de justice de l'Union européenne a été présidée par le Grec Vassilios Skouris (12 ans de mandat) et, depuis 2015, par le Belge Koen Lenaerts. La Cour des comptes est présidée depuis 2004 par l'Autrichien Hubert Weber (élu en 2005), le Portugais Vítor Manuel da Silva Caldeira, l'Allemand Klaus-Heiner Lehne et depuis 2022 par l'Irlandais Tony Murphy.
Deux institutions considérées comme mineures et moins influentes ont eu bien des présidents, mais les pays de l'élargissement n'ont pas encore reçu une de leurs présidences. Le Comité des régions a été présidé depuis 2004 par l'Allemand Peter Straub, le Français Michel Delebarre, les Belges Luc Van den Brande, Michel Lebrun et Karl-Heinz Lambertz, l'Italienne Mercedes Bresso, l'Espagnol Ramón Luis Valcárcel, le Finlandais Markku Markkula, le Grec Apostolos Tzitzikostas et à partir de 2022 par le Portugais Vasco Cordeiro. Le Comité économique et social par les Autrichiens Anne-Marie Sigmund (née à Bratislava mais autrichienne lors de sa prise de fonction) et Christa Scweng, les Grecs Dimitris Dimitriadis et Georges Dassis, les Italiens Mario Sepi et Luca Jahier, le Suédois Staffan Nilsson, le Français Henri Malosse et l'Allemand Oliver Röpke.
Beaucoup de noms. 45. Et seulement trois des pays de l'autre côté du mur abattu en 1989 contre sept Allemands et sept Italiens, six Belges, quatre Portugais et quatre Grecs, trois Espagnols, trois Autrichiens et trois Français, deux Polonais, un Estonien, un Finlandais, un Irlandais, un Luxembourgeois, un Maltais, un Britannique et un Suédois. Au cours de ces 20 années, tous les pays de l'Europe qui n’étaient pas du mauvais coté du mur, à l'exception du Danemark, de Chypre et des Pays-Bas, ont dirigé des institutions de l’UE, mais le Néerlandais Mark Rutte vient d'être placé par ses pairs européens, avec l'accord de Washington, à la tête de l'OTAN, et un autre Néerlandais, Wim Duisenberg, a présidé la Banque centrale européenne depuis sa création en 1998 jusqu'en 2003.
N'y avait-il personne en Bulgarie, en République tchèque, en Croatie, en Hongrie, en Lettonie, en Lituanie, en Roumanie, en Slovaquie, en Slovénie et en République tchèque qui ait la stature politique suffisante pour occuper l'un ou l'autre de ces postes, même les moins importants ? Il est vrai qu'au Parlement européen, la taille des délégations nationales pèse lourd, ce qui explique que le poste revienne généralement aux citoyens des États membres les plus peuplés, mais en 2022, le Parti populaire européen a réussi à placer une Maltaise à la présidence. Si le pacte traditionnel est respecté et que, le 1er janvier 2027, Roberta Metsola laisse la présidence du Parlement européen à un socialiste, celui-ci sera probablement italien ou espagnol, mais il pourrait bien regarder vers l'est et choisir, par exemple, le Hongrois Csaba Molnár. Un vétéran (il en est à son troisième mandat) malgré son jeune âge, 49 ans et un signal adressé à Viktor Orban.
Le Polonais Radek Sikorski est en lice depuis trois décennies pour la fonction de Haut représentant, mais il n'a pas encore réussi à se faire un nom. Le Polonais Marek Belka, l'un des protagonistes de la transition démocratique en Pologne, est devenu ministre des finances, vice-premier ministre, député européen, président de la Banque nationale polonaise, haut fonctionnaire du FMI et, enfin, premier ministre. Lech Walesa avait 61 ans, soit quatre ans de moins que Mme Von der Leyen, lorsque son pays a rejoint l'Union européenne. Et, comme eux, de nombreuses personnalités des pays du centre et de l’Est de l’Europe n'ont jamais été considérées pour ces postes.
L’histoire aurait pu changer en 2019 au congrès du PPE et un Finlandais (un pays contraint à la neutralité pendant des décennies et peu représenté dans les structures européennes) aurait pu prendre le Berlaymont, siège de la Commission européenne. Mais les instances du Parti populaire européen ont décidé, lors du congrès de Dublin, que le spitzenkandidaten de la famille serait l'eurodéputé Allemand Manfred Weber et non le Finlandais Alexander Stubb, pourtant mieux profilé pour présider la Commission européenne. Polyglotte, formé à la Sorbonne à Paris, au Collège d'Europe à Bruges et à la London School of Economics, Stubb il a une carrière politique impressionnante (député européen, député national, ministre des affaires étrangères, ministre des affaires européennes et du commerce, ministre des finances et Premier ministre avant l'âge de 47 ans). Mais les délégués des pays du sud ont décidé de voter contre le Finlandais pour lui faire payer sa position de faucon pendant la crise de la dette. L’aventure de Weber s’est terminée au Conseil européen, où les dirigeants ont bloqué sa candidature et désigné sa compatriote Ursula von der Leyen.
M. Stubb est aujourd'hui président de la République de Finlande. À 56 ans et avec un Ironman (3 800 mètres de natation, suivis de 180 kilomètres de vélo et d'un marathon) en moins de 10 heures, le Finlandais a neuf ans de moins que Mme Von der Leyen. Peut être que dans 20 ans, lorsque les dirigeants européens se réuniront à la fin du mois de juin 2044 pour un sommet nominations, ils finiront par asseoir au siège du Berlaymont quelqu'un né au-delà de l'Elbe et finiront d’abattre ce mur.
La citation
"Les attaques terroristes du Hamas contre Israël ont déclenché une spirale de violence qui a plongé toute la région dans un état de tension et d'instabilité extrêmes".
Ursula von der Leyen à l'occasion du premier anniversaire de l'attentat du 7 octobre.
Géopolitique
Zelensky présente son plan de victoire à Ramstein - Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a annoncé samedi qu'il présenterait son "plan de victoire" aux alliés lors d'un sommet organisé par le président américain, Joe Biden, le 12 octobre sur la base aérienne de Ramstein, en Allemagne. "Nous présenterons le plan de la victoire, des mesures claires et spécifiques pour une fin juste de la guerre", a écrit M. Zelensky sur Telegram. La réunion de Ramstein doit devenir "positive pour notre défense, pour notre vision de la fin de la guerre", a déclaré M. Zelensky. Après la visite du président ukrainien aux États-Unis, la Maison Blanche a déclaré que le plan de M. Zelensky contenait des éléments "productifs". Mais plusieurs responsables occidentaux se sont montrés sceptiques, qualifiant le plan d'irréaliste. Samedi, le Financial Times a écrit que les Occidentaux et certains responsables ukrainiens concluraient que des garanties de sécurité significatives pourraient servir de base à un accord dans lequel la Russie conserverait un contrôle de facto, mais non de jure, sur une partie du territoire ukrainien qu'elle a occupé. "Une paix durable n'est possible que dans le cadre du droit international et sans aucun compromis sur la souveraineté ou les territoires", a déclaré M. Zelensky.
Clash à venir sur le prêt à l'Ukraine - L'Ecofin de demain discutera de la contribution de l'UE au prêt de 50 milliards de dollars promis par le G7 à l'Ukraine. Une décision sur la proposition de la Commission d'accorder jusqu'à 35 milliards d'euros de prêt européen sous la forme d'un programme d'assistance macrofinancière est attendue mercredi lors de la réunion des ambassadeurs des vingt-sept États membres (Coreper). Toutefois, le veto de la Hongrie à la proposition d'étendre les sanctions sur les avoirs souverains russes gelés de six à 36 mois risque de faire capoter la décision. En raison du veto hongrois, "il n'y a pas de consensus sur l'extension du régime de sanctions", a expliqué une autre source de l'UE : "Je ne m'attends pas à ce qu'il y ait des progrès dans les deux prochaines semaines". La Hongrie souhaite "revenir sur la question en novembre", après les élections présidentielles américaines. La Belgique est à la tête d'un groupe de pays prêts à tout bloquer. C'est un paquet", nous a dit un diplomate de l'UE : “seuls trois textes législatifs ne peuvent être approuvés” sur les quatre proposés par la Commission. Les trois premiers textes concernent le programme d'assistance macrofinancière. Le quatrième concerne l'extension de la durée des sanctions. "S'il n'y a pas d'accord sur le quatrième texte relatif à la prolongation du régime de sanctions, il n'y aura pas d'accord de notre côté", a expliqué un diplomate. L'affrontement pourrait se déplacer au Conseil européen des 17 et 18 octobre.
Le Sahara occidental n'est pas marocain - La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a rendu vendredi un arrêt qui pourrait engendrer une grave crise avec le Maroc, notamment pour l'Espagne en matière de migration. La plus haute juridiction européenne a confirmé l'annulation des accords de pêche entre l'UE et le Maroc parce qu'ils ne prenaient pas en compte les intérêts du peuple sahraoui, souverain sur le territoire du Sahara occidental, que le Maroc considère comme sien. Le pacte de pêche est annulé. En ce qui concerne l'agriculture, il devrait être clair dans les 12 mois si les produits atteignant le marché européen proviennent du Maroc ou du Sahara occupé. L'arrêt rappelle une nouvelle fois que, selon le droit international, le Sahara occidental reste un territoire à décoloniser, qui n'appartient pas au Maroc, même s'il le contrôle depuis un demi-siècle. La Commission européenne et les gouvernements ont rejeté les recours du Front Polisario, mais la CJUE les a acceptés et cet arrêt est définitif et le peuple sahraoui est "le seul titulaire du droit à l'autodétermination". Si le Maroc ne réagit pas en utilisant l'arme migratoire comme moyen de chantage contre l'Espagne, les accords pourront être négociés à nouveau, mais il faudra cette fois trouver le moyen de faire en sorte qu'ils "ne génèrent pas d'obligations, mais plutôt des avantages précis et clairs pour le Sahara occidental", a indiqué une source à l'agence de presse EFE. La Commission européenne a commencé vendredi à mettre le pansement sur la plaie. Dans un communiqué, Mme Von der Leyen et M. Josep Borrell ont déclaré qu'"en étroite coopération avec le Maroc, l'UE a la ferme intention de préserver et de renforcer davantage ses relations étroites avec le Maroc dans tous les domaines du partenariat Maroc-UE". La seule référence au peuple sahraoui concerne ses fruits et légumes.
Arrêts
Une avalanche d'arrêts "historiques" de la Cour de justice de l'UE - Vendredi, la Cour de justice de l'UE a inondé les boîtes aux lettres électroniques des journalistes d'une avalanche d'arrêts, dont certains peuvent être qualifiés d'"historiques" en raison des effets concrets qu'ils auront. Par où commencer ? Parlons d'abord de sport. La Cour a jugé que certaines règles de la FIFA sur les transferts internationaux de joueurs de football professionnels sont contraires au droit communautaire, car elles entravent la libre circulation des joueurs et limitent la concurrence entre les clubs. Certains experts nous ont dit que les effets pourraient être similaires à ceux de l'arrêt Bosman, qui a libéralisé les transferts de joueurs.
Autres arrêts de la Cour de justice de l'UE - Vendredi, la Cour de justice de l'UE a également accordé une victoire aux producteurs de hamburgers végétaliens et végétariens, en rejetant la législation introduite en France qui interdit d'appeler hamburgers des aliments qui ne contiennent pas de viande. Un autre arrêt important concerne les politiques migratoires : la Cour de justice de l'UE a restreint la définition d'un pays tiers sûr vers lequel les demandeurs d'asile peuvent être transférés pour la Moldavie en raison de l'insécurité causée par la situation en Transylvanie, contrôlée par la Russie. Un autre arrêt important sur les migrants concerne les femmes afghanes qui, selon la Cour, doivent se voir accorder l'asile automatiquement car les mesures discriminatoires des Talibans constituent des actes de persécution. Enfin, un arrêt sur les droits LGBTQ+ : "le refus d'un État membre (la Roumanie) de reconnaître un changement de prénom et de sexe légalement acquis dans un autre État membre est contraire aux droits des citoyens de l'UE", a déclaré la Cour.
“Patriotes”
Orban promet d'"occuper" Bruxelles - "Nous ne devons pas nous retirer de Bruxelles, mais l'occuper", a déclaré hier le Premier ministre hongrois Viktor Orban lors de la réunion annuelle de la Ligue de Matteo Salvini dans la petite ville de Pontida. Bruxelles doit être reprise aux bureaucrates et rendue aux peuples d'Europe", a déclaré M. Orban, affirmant avoir déjà pris cinq mesures dans ce sens : la formation du gouvernement d'extrême droite en Italie, la victoire de Geert Wilders aux Pays-Bas, celle d'Herbert Kickl en Autriche, celle d'Andrej Babis en République tchèque et la formation du groupe de “patriotes” autoproclamés au Parlement européen. Orban a promis d'"unir" la droite européenne. Ce n'est pas fini. À la fin de la bataille, Paris sera renversée, nous reprendrons Varsovie et nous conquerrons la politique bruxelloise", a menacé M. Orban. Geert Wilders, chef du parti néerlandais PVV, et André Ventura, chef du parti portugais d'extrême droite Chega, étaient également présents au rassemblement de M. Salvini.
Etat de droit
Les Hongrois dans la rue contre la machine de propagande d'Orban - Des milliers de Hongrois ont manifesté samedi devant le siège de la télévision d'État à Budapest pour protester contre la "machine de propagande" du Premier ministre hongrois Viktor Orban. La manifestation était organisée par le parti d'opposition TISZA, dirigé par le conservateur Peter Magyar, qui fait partie du cercle rapproché de M. Orban depuis des années. L'un des slogans brandis par les manifestants était "Stop à la propagande". "Nous en avons assez de la malveillance, des mensonges, de la propagande, notre patience est à bout", a déclaré M. Magyar. “Ce que nous avons comme médias de service public en Hongrie aujourd'hui est un scandale mondial, nous en avons assez”. Orban a réussi à prendre le contrôle de facto de l'ensemble du système médiatique : alors que la télévision publique fait office de porte-parole du gouvernement, les médias privés sont presque tous contrôlés par des personnalités proches du premier ministre. Mercredi, M. Orban présentera au Parlement européen le programme de la présidence hongroise de l'Union européenne, dans un débat qui s'annonce d'ores et déjà surchauffé.
Géoéconomie
La Commission obtient le soutien pour les droits sur les voitures électriques chinoises - Le vote des Etats membres sur la proposition de la Commission d'imposer des droits sur les voitures électriques chinoises allant jusqu'à 45% s'est déroulé comme prévu. Vendredi, il n'y a pas eu de majorité qualifiée contre et par conséquent, malgré l'opposition de l'Allemagne, la Commission a le soutien nécessaire pour aller de l'avant. Dix États membres, dont l'Italie et la France, ont voté en faveur des droits de douane. Douze autres, dont l'Espagne, se sont abstenus. L'Allemagne a voté contre, tout comme la Hongrie, la Slovénie, la Slovaquie et Malte. Avec une économie en difficulté, le chancelier Olaf Scholz ne veut pas risquer des représailles commerciales de la part de Pékin. "La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder fermement les intérêts des entreprises chinoises", a déclaré le ministre chinois du commerce. La Commission a expliqué que les négociations avec Pékin se poursuivent afin de trouver une solution concertée. Une première échéance est fixée au 31 octobre, date limite d'entrée en vigueur des droits de douane. Mais un compromis sur les engagements de prix minimum avec les producteurs individuels peut également être trouvé au-delà de cette date.
Migrants
Quatre nouveaux migrants morts dans la Manche - Dans la nuit de vendredi à samedi, quatre migrants, dont un enfant de deux ans, sont morts dans la Manche alors qu'ils tentaient de rejoindre le Royaume-Uni à bord de deux embarcations différentes. Selon les autorités françaises, les deux embarcations étaient surchargées et les personnes seraient mortes écrasées par les autres migrants à bord. "Un drame terrible qui doit nous faire prendre conscience de la tragédie qui est en train de se dérouler. Les trafiquants ont le sang de ces personnes sur les mains et notre gouvernement intensifiera la lutte contre ces mafias qui s'enrichissent en organisant ces voyages de la mort", a déclaré le ministre français de l'intérieur, Bruno Retailleau. Le premier bateau a toutefois poursuivi son voyage vers le Royaume-Uni malgré l'intervention des garde-côtes français. La route de la Manche a connu une augmentation des traversées avec plus de 25 000 migrants arrivant sur les côtes britanniques. L'année 2024 s'avère également être l'année la plus meurtrière, avec quarante-six décès dans la Manche contre douze en 2023.
Cela se passe aujourd'hui
Eurogroupe à Luxembourg
Parlement européen : session plénière à Strasbourg (débats sur les attentats du Hamas du 7 octobre ; la réintroduction des contrôles aux frontières de Schengen ; la lutte contre la violence sexiste ; les fake news, le populisme et la désinformation ; les incendies au Portugal et en Grèce).
Commission : la présidente von der Leyen a assisté à la cérémonie de commémoration du premier anniversaire de l'attaque terroriste du 7 octobre)
Commission : la vice-présidente Vestager assiste au Forum 2024 de Copenhague de l'IAgen
Commission : le commissaire Gentiloni rencontre le ministre espagnol de l'économie Carlos Cuerpo
Commission : la commissaire Ferreira participe à la séance d'ouverture de la Semaine européenne des régions et des villes
Commission : la commissaire Kyriakides participe au dialogue de haut niveau sur la santé mentale organisé par la présidence hongroise de l'UE et l'OMS
Commission : la commissaire Urpilainen participe à la conférence de Hambourg sur le développement durable
Commission : la commissaire Ivanova participe au Sommet européen du patrimoine 2024
Parlement européen : conférence de presse de pré-session
Parlement européen : réunion du Bureau
Banque centrale européenne : discours de Piero Cipollone lors d'un symposium de la Bundesbank sur l'avenir des paiements
Banque centrale européenne : discours de Philip Lane lors de la conférence sur la politique monétaire de la BCE
Comité des régions : Semaine européenne des régions et des villes
Comité des régions : session plénière
Eurostat : ventes de logements au deuxième trimestre ; production des services en juillet ; données du commerce de détail en août