Les amis de Poutine à l'assaut de la gouvernabilité de l'UE
Bonjour! Je suis David Carretta et avec Christian Spillmann nous vous proposons la Matinale Européenne, un instrument pour offrir une analyse, un contexte et une perspective à ceux qui s'intéressent à l'UE.
Les amis de Poutine à l'assaut de la gouvernabilité de l'UE
Le succès du parti d'extrême droite Chega au Portugal confirme une tendance alarmante à l'approche des élections européennes qui se tiendront du 6 au 9 juin. Les "amis de Poutine" sont sur la crête d'une vague électorale qui pourrait condamner l'Union européenne à l'ingouvernabilité. C'est vrai pour le Parlement européen, qui sera renouvelé lors des élections du 6 au 9 juin, mais encore plus pour le Conseil de l'UE, l'institution qui réunit les gouvernements et qui joue un rôle encore plus important que la plénière de Strasbourg. Le Portugal n'est que le dernier des Etats membres où les partis anti-système provoquent la fragmentation et l'instabilité. En France, Emmanuel Macron est contraint de gouverner sans majorité à l'Assemblée nationale et au Sénat. Aux Pays-Bas, les négociations pour la formation d'un nouveau gouvernement sont en plein essor après la victoire électorale du leader islamophobe et anti-européen Geert Wilders.
“Les amis de Poutine" est l'expression utilisée par Ursula von der Leyen pour identifier les partis avec lesquels elle ne souhaite pas coopérer si elle est confirmée à la présidence de la Commission. Il s'agit des formations nationales regroupées au sein d'Identité et Démocratie (Id), le groupe de l'extrême droite au Parlement européen : les Italiens de la Lega, les Français du Rassemblement national, les Allemands d'Alternative für Deutschland, les Néerlandais du Parti pour la liberté, les Portugais de Chega, les Autrichiens du Fpo, les Flamands du Vlaams Belang, les Estoniens d'Ekre. Si l'on regarde les sondages nationaux, ils se classent tous entre la première et la deuxième place pour les élections européennes. À une exception près : la Lega de Matteo Salvini avait connu son heure de gloire en 2019 avec plus de 30 %, alors qu'aujourd'hui elle est retombée sous les 10 % en raison de la concurrence de Fratelli d'Italia, le parti de Giorgia Meloni.
C'est dans le groupe de Meloni au Parlement européen, les Conservateurs et Réformistes européens (Ecr), que l'on trouve d'autres "amis de Poutine" : les Espagnols de Vox, les Français de Reconquête, les Croates de Hrast. Meloni se présente comme pro-atlantique, pragmatique sur l'UE et favorable à l'Ukraine. Mais le dirigeant le plus favorable à Poutine, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, a annoncé qu'il souhaitait rejoindre le groupe Ecr. Le parti polonais Droit et Justice (PiS), après son éviction du pouvoir à Varsovie, s'est montré moins intransigeant avec la Russie et les pro-russes. De nombreux partis souverainistes et d'extrême droite sont incapables de coopérer réellement entre eux. Les positions politiques divergent sur des questions fondamentales telles que la politique fiscale, le marché intérieur, la politique commerciale de l'UE. Dans certains cas, de vieilles rancunes nationalistes provoquent l'éclatement de conflits insolubles. Les différentes stratégies - la normalisation de Marine Le Pen contre la radicalisation de l'Afd - créent des tensions. Mais extrême droite et droite souverainiste exploitent toutes le mécontentement social et les peurs des électeurs. Et elles sont unies par le désir de saper le fonctionnement actuel de l'UE.
Selon les projections d'Europe Elects, les deux groupes Id et Ecr progresseront de manière significative lors des élections du 6 au 9 juin. Le groupe d'extrême droite Id deviendrait le troisième avec 92 députés. La droite souverainiste de Ecr deviendrait la quatrième avec 83 députés. Mais ensemble, Id et Ecr pourraient même contester la suprématie du Parti populaire européen, que les projections donnent à 181 sièges. Si l'on ajoute le groupe des "amis de Poutine" à l'extrême gauche de l'hémicycle (la gauche devrait élire 45 députés), la capacité de nuisance des partis anti-système dans le prochain Parlement européen sera beaucoup plus importante que dans la législature actuelle. La majorité entre le PPE, le PSE et Renew qui a soutenu Ursula von der Leyen sera beaucoup plus fragile. Compte tenu des défections au sein des Populaires et des critiques des Libéraux, la présidente de la Commission pourrait ne pas disposer des voix nécessaires pour être confirmé. La machine législative de l'UE pourrait s'enrayer.
La machine législative de l'UE a cependant deux moteurs. Outre le Parlement européen, il y a le Conseil. Et c'est là, l'institution des gouvernements des vingt-sept États membres, que l'effet de la vague des "amis de Poutine" risque de faire encore plus de dégâts. Outre Orban, un autre ami de Poutine y est déjà présent : le premier ministre slovaque, Robert Fico. Bruxelles a regardé avec effroi la perspective de l'arrivée de Geert Wilders à la tête du gouvernement néerlandais. Les partis d'extrême droite influencent les positions des gouvernements en Finlande (où les Finlandais sont au pouvoir) et en Suède (où les Démocrates de Suède soutiennent l'exécutif). Après les Pays-Bas et le Portugal, le prochain tremblement de terre pourrait avoir lieu en Autriche. Les sondages en vue des élections législatives de l'automne annoncent que le Fpo sera le premier parti avec environ 30 % des voix. En Belgique, où les élections auront lieu en juin, le Vlaams Belang est en tête en Flandre. L'Allemagne se rendra aux urnes en 2025. Outre l'Afd (20 %), le prochain Bundestag pourrait compter une forte représentation du nouveau parti d'extrême gauche pro-russe Bündnis Sahra Wagenknecht (8 %). Et en 2027, ce sera au tour de la France où, avec son système présidentiel sans contre-pouvoirs, une victoire de Marine Le Pen bouleverserait inévitablement l'UE.
L'année 2027 n'est pas si lointaine, mais Le Pen n'a pas encore été élue. Toutefois, la multiplication des gouvernements dirigés ou influencés par les amis de Poutine, la progression de l'extrême droite dans les sondages et la fragmentation politique dans les Etats font déjà sentir leurs effets sur le Conseil de l'UE. Orban empoisonne la vie des vingt-six autres États membres en opposant ses veto au soutien politique, financier et militaire à l'Ukraine. Le gouvernement allemand a bloqué plusieurs propositions législatives au Conseil parce que les libéraux du FDP, pour freiner l'hémorragie de voix vers l'AfD, ont adopté une approche critique sur le Pacte vert et la réglementation des entreprises. Ce que les partis d'extrême droite et de droite souverainiste font au niveau national est également important pour l'UE. L'Italie a rejeté la ratification du nouveau traité sur le mécanisme européen de stabilité, qui est censé fournir un parachute pour l'union bancaire dans la zone euro. Au Sénat français, les Républicains pourraient faire de même avec l'accord commercial Ceta entre l'UE et le Canada afin d'infliger une défaite à Macron et de concurrencer Le Pen.
En temps normal, l'UE pourrait difficilement se permettre une impasse au Conseil. Mais nous ne vivons pas des temps normaux. La guerre est de retour en Europe. La Russie reprend l'offensive en Ukraine et menace certains États membres de l'UE. Vladimir Poutine utilise la désinformation, la propagande, les médias sociaux et les manifestations pour aider ses "amis" à remporter les élections et déstabiliser l'UE. La prochaine législature sera déterminante pour l'UE, et ce pour de nombreuses raisons. Une décision doit être prise quant à la poursuite de l'élargissement. Un nouveau cadre financier pluriannuel (le budget 2028-35) de l'UE doit être conçu et approuvé. Il faut décider si rouvrir le chantier du traité pour l'élargissement ou trouver un autre moyen, comme la clause passerelle, pour rendre l'UE plus viable. Chacune de ces décisions doit être prise à l'unanimité. Il suffit d'un "ami de Poutine" pour tout bloquer. Peut-être qu'ils ne détruiront pas l'UE. Mais chaque "ami de Poutine" supplémentaire - au sein du gouvernement, des parlements nationaux ou du Parlement européen - met en péril la gouvernabilité de l'UE.
La citation
“Trump ne donnera pas un centime à la guerre entre l’Ukraine et la Russie (...). Si les Américains ne donnent pas d’argent, les Européens sont incapables de financer cette guerre par leurs propres moyens, et alors la guerre prendra fin”.
Viktor Orban, Premier ministre de Hongrie.
Géopolitique
L’argent, nerf de la guerre et de la paix, selon Viktor Orban - Le Premier ministre hongrois est rentré de Washington où il a rencontré l’ancien président Donald Trump, dont il est un fervent partisan, avec un message pour les dirigeants européens. S’il est élu président, Donald Trump ne donnera pas "un seul centime" pour lutter contre l'agression russe en Ukraine et s’il ne donne pas d'argent et pas d’armes, la guerre se terminera, parce que les Européens ne sont pas capables de soutenir financièrement la poursuite de cette guerre. “Donald Trump n’est pas encore président des Etats-Unis, mais son parti (le parti Républicain) empêche les démocrates de financer la poursuite de la guerre”, a-t-il souligné . “C'est son idée sur la façon de mettre fin à la guerre”, a-t-il précisé.
Missions de combat ou formation, la République tchèque relance le débat sur la présence de militaires en Ukraine - Le président tchèque Petr Pavel souhaite une discussion sur la question. “Dès lors qu’il s’agirait d’activités de soutien aux opérations et pas de participation aux combats, le déploiement de troupes de l’Otan en Ukraine ne violerait aucune norme internationale”, a-t-il déclaré à la télévision tchèque. Les alliés occidentaux de l'Ukraine devraient avoir le courage de défendre leurs activités sur le plan juridique, "car aider à la formation et à l'entretien d'équipements dans un pays souverain n'est pas un combat", a-t-il soutenu. "Même s'il y a une mission d'entraînement sur le territoire ukrainien, il ne s'agit pas d'une violation d'une règle internationale. Et c'est à nous de décider quelle forme d'assistance nous choisissons de fournir à l'Ukraine, tant que nous restons dans cette limite d'engagement non combattant", a expliqué le président Pavel. Le débat lancé par le président français Emmanuel Macron divise les alliés de l’Otan, et les arguments développés par le président tchèque permettent d'aborder le sujet sous un nouvel angle.
Emmanuel Macron renvoie son déplacement en Ukraine aux calendes grecques - Le missile tiré par les russes contre la ville d’Odessa pendant la visite du président Zelensky et du Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis a convaincu le président français que le moment d’un déplacement à Kiev n'était pas encore venu. Initialement programmée pour la mi-février, puis reportée à la mi-mars, la visite d'Emmanuel Macron est désormais renvoyée à des jours meilleurs. Le président français a le sentiment que le missile d’Odessa pendant la visite d’un dirigeant européen était un “signal” de Moscou, selon des sources françaises citées par la Tribune. Les autorités françaises veulent assurer une sécurité totale et élargir la visite à d'autres dirigeants européens afin de montrer que Macron n'est pas isolé. Les compagnons de route contactés pour ce second déplacement d’Emmanuel Macron à Kiev seraient les dirigeants baltes, tchèques, roumains et néerlandais, et le Premier ministre britannique, précise la Tribune.
Le président polonais Duda propose que l'OTAN consacre 3 % de son PIB à la défense - Le président polonais Andrzej Duda a annoncé hier son intention de proposer que l'OTAN fixe un objectif de 3 % pour les dépenses de défense afin de faire face à la nouvelle situation de sécurité en Europe causée par la guerre d'invasion de la Russie contre l'Ukraine. "Je veux proposer que les pays de l'OTAN décident que l'obligation de l'Alliance sera de dépenser non pas 2 mais 3 % du PIB pour la défense et qu'il s'agira d'une limite en dessous de laquelle il est absolument recommandé de ne pas descendre", a déclaré M. Dura à l'issue d'une réunion du Conseil national de sécurité polonais. Aujourd'hui, M. Dura sera à Washington avec le Premier ministre Donald Tusk, où il rencontrera le président Joe Biden à l'occasion du 25e anniversaire de l'entrée de la Pologne dans l'OTAN.
Pas d'urgence à l'Eurogroupe sur la dette commune pour financer la défense - Le président de l'Eurogroupe, Paschal Donohoe, a déclaré hier que les Etats membres de l'UE continueraient à financer les dépenses de défense au niveau national, du moins "à court terme". Dans une interview accordée à Bloomberg, M. Donohoe a reconnu que le nouveau pacte de stabilité et de croissance "accorde une reconnaissance particulière aux dépenses de défense". Mais "il existe de nombreux points de vue différents sur la manière dont les dépenses de défense peuvent être financées. Mon opinion personnelle est qu'au moins à court terme, cela résultera de décisions nationales". M. Donohoe n'exclut pas la possibilité d'un instrument commun de la dette de défense à l'avenir. "A moyen et long terme, si nous voulons passer à de nouveaux instruments, nous devons être en mesure de démontrer que notre accord sur NextGenerationEu et la nouvelle dette liée fonctionne comme nous l'avions prévu au départ", a déclaré M. Donohoe. Le commissaire Paolo Gentiloni, quant à lui, est sorti de sa réserve. "Ma réponse est définitivement oui", a répondu M. Gentiloni aux journalistes qui l'interrogeaient sur la dette commune en matière de défense : "La défense est un domaine dans lequel un financement commun serait nécessaire. Nous savons qu'il s'agit d'une discussion difficile. J'espère que nous n'aurons pas besoin d'une nouvelle crise pour mener à bien cette discussion difficile", a déclaré M. Gentiloni.
Euro
L'Eurogroupe accouche d'une souris sur l'union des marchés de capitaux - Le président de l'Eurogroupe, Paschal Donohoe, a annoncé hier soir un accord entre les ministres des finances sur une déclaration relative à l'avenir de l'union des marchés de capitaux. "Nous voulons que l'UE soit un leader mondial plus fort en matière d'innovation et de nouvelles industries, et pour y parvenir, nous devons veiller à ce que les entreprises aient différents moyens d'accéder à l'argent dont elles ont besoin", a déclaré M. Donohoe. "Pour ce faire, nous devons faciliter la création d'opportunités d'investissement attrayantes pour les investisseurs institutionnels et individuels dans l'ensemble de l'UE." En réalité, les négociations ont duré près d'un an et l'ambition du texte - qui est censé représenter une feuille de route pour la prochaine législature - a été fortement édulcorée afin de trouver un accord. La supervision unique, par exemple, est limitée à la "convergence" sur la base de règles communes. L'Eurogroupe a identifié trois domaines prioritaires : l'architecture pour réduire les barrières réglementaires, l'accès des entreprises à des marchés de capitaux plus petits et les facilités pour les investisseurs de détail. "Nous avons accouché d'une souris", a déclaré un fonctionnaire qui a assisté à la réunion de l'Eurogroupe d'hier.
L'Eurogroupe promet une austérité légère - Les ministres des finances de la zone euro se sont également mis d'accord hier sur une déclaration de politique budgétaire pour 2025, à un moment où les gouvernements doivent préparer leurs plans pluriannuels. "L'Eurogroupe s'est mis d'accord sur une politique budgétaire légèrement restrictive dans la zone euro pour 2025", a déclaré Paschal Donohoe : "Nous pensons que cela est approprié dans la conjoncture actuelle, compte tenu des perspectives économiques et de la nécessité de maintenir la viabilité budgétaire, de soutenir le processus de désinflation en cours et de continuer à rester agile à tout moment". L'Eurogroupe s'est également engagé à mettre en œuvre dès cette année les nouvelles règles du pacte de stabilité et de croissance, qui devraient être confirmées par le Parlement européen et le Conseil en avril.
Trilogue
La France et l'Allemagne mises en minorité sur les travailleurs des plateformes - Le Conseil Affaires sociales a approuvé hier l'accord provisoire conclu avec le Parlement européen sur la directive relative aux droits des travailleurs des plateformes. La décision est historique d'un point de vue politique plus que social. La France et l'Allemagne ont été mises en minorité par les vingt-cinq autres Etats membres, après que la Grèce et l'Estonie ont annoncé leur soutien au texte en quittant la minorité de blocage. Le gouvernement français avait annoncé son vote contre, tandis que le gouvernement allemand a été contraint de s'abstenir en raison de désaccords internes au sein de la coalition entre les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux. "C'est un jour important pour les travailleurs de l'économie parallèle", a déclaré le commissaire aux affaires sociales, Nicolas Schmit. "Les nouvelles règles de l'UE donneront aux travailleurs des plateformes davantage de droits et de protections sans entraver la capacité des plateformes à se développer". Selon l'Italienne Elisabetta Gualmini, rapporteur du Parlement européen, "cet accord va dans le sens de la justice sociale et de la protection de plus de 30 millions de travailleurs".
Elections européennes
Renew choisit trois Spitzenkdandidaten - Renew Europe, la plateforme regroupant les partis libéraux démocratiques européens, finalise la sélection de ses trois Spitzenkdandidaten, les principaux candidats aux élections européennes. Hier, l'Alliance des démocrates et des libéraux européens (Alde), l'une des composantes de Renew, a annoncé le choix de la libérale allemande Marie-Agnes Strack-Zimmermann. Ce week-end, le Parti démocrate européen, autre composante de Renew, a désigné l'Italien Sandro Gozi. Dans les prochains jours, Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron, annoncera également son choix. La date d'approbation formelle des candidats et du programme et le lancement de la campagne sont prévus pour le 20 mars.
Portugal
Le président Rebelo de Sousa consultera jusqu'au 20 mars - Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa a annoncé qu'il rencontrerait les partis représentés au Parlement du 12 au 20 mars dans le cadre du processus de nomination d'un nouveau premier ministre après les élections législatives de dimanche. L'Alliance démocratique de centre-droit est arrivée en tête avec 29,5 % des voix, soit un point de plus que le Parti socialiste. Le scrutin a été marqué par le séisme provoqué par le succès de l'extrême droite de Chega, qui a obtenu 18 % des voix. Le décompte des votes des Portugais de l'étranger, qui attribue quatre sièges, n'est pas encore terminé. M. Rebelo de Sousa ne nommera le nouveau premier ministre qu'après la publication des résultats définitifs. Le leader de l'Alliance démocratique, Luis Montenegro, qui avait exclu un accord avec Chega pendant la campagne, a déclaré qu'il s'attendait à être nommé. Le parti socialiste restera dans l'opposition. De nombreux observateurs estiment que le Portugal se dirige vers un gouvernement minoritaire de l'Alliance démocratique, qui pourrait être de très courte durée.
Gentiloni espère que le Portugal continuera à obtenir de bons résultats - La Commission a refusé de commenter les résultats des élections législatives au Portugal. Mais le commissaire à l'économie, Paolo Gentiloni, a tenu à saluer les "très bons résultats obtenus ces dernières années" par le gouvernement d'Antonio Costa. "J'espère que cela continuera ainsi", a déclaré M. Gentiloni. En revanche, l'agence de notation DBRS s'est inquiétée de la mise en œuvre du plan de relance et de résilience en l'absence d'un gouvernement stable à Lisbonne. Les résultats des élections ont produit un "scénario compliqué pour la gouvernabilité et la stabilité du prochain gouvernement". Selon DBRS, "plus que les finances publiques, le risque le plus tangible à court terme est un éventuel retard dans la mise en œuvre des réformes et des investissements du plan de relance et de résilience". La réponse de M. Gentiloni a été brève : "Nous verrons".
Numérique
Le Contrôleur de la protection des données accuse la Commission de violer les règles avec Microsoft 365 - À la suite d'une enquête sur l'utilisation de Microsoft 365, le Contrôleur européen de la protection des données a constaté que la Commission avait violé plusieurs règles fondamentales en matière de protection des données, notamment en ce qui concerne le transfert de données à caractère personnel en dehors de l'Union européenne. Entre autres, dans le contrat avec Microsoft, la Commission n'a pas suffisamment spécifié quels types de données personnelles doivent être collectées et pour quelles finalités explicites et spécifiées lors de l'utilisation de Microsoft 365. Le Controleur a imposé à la Commission de suspendre à compter du 9 décembre 2024 tous les flux de données résultant de l'utilisation de Microsoft 365 vers Microsoft et ses filiales en dehors de l'UE. En outre, la Commission devra mettre les opérations de traitement découlant de l'utilisation de Microsoft 365 en conformité avec le règlement sur la protection des données.
La Commission craint pour l'intégration des systèmes informatiques en raison de la décision du Contrôleur - "La protection des données est une priorité absolue pour la Commission européenne", a déclaré hier un porte-parole de l'exécutif européen, commentant la décision du Contrôleur européen de la protection des données. "Nous nous engageons à respecter nos obligations légales", mais "le respect de la décision du contrôleur semble malheureusement susceptible de compromettre le niveau élevé de mobilité et d'intégration de nos systèmes informatiques", a ajouté le porte-parole. Le contrat avec Microsoft n'est pas le seul à être menacé. Les effets de la décision du contrôleur pourraient se faire sentir "non seulement sur Microsoft, mais aussi sur d'autres services informatiques commerciaux", a déclaré le porte-parole. C'est l'un des paradoxes de la réglementation européenne en matière de numérique. Parfois, elle ne gêne pas seulement le secteur privé, mais aussi la Commission elle-même.
Budget
Cinq pays frugaux contre la Commission sur les erreurs dans les dépenses de l'UE - L'Autriche, le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas et la Suède ont soumis une déclaration commune s'opposant à la "décharge budgétaire" de la Commission, après que la Cour des comptes de l'UE a constaté une augmentation significative des erreurs dans les dépenses. Le taux d'erreur estimé dans le dernier rapport de la Cour des comptes est de 4,2 %, bien au-delà de l'objectif de 2 %. Les principes de "finances publiques crédibles et de bonne gestion des dépenses doivent également s'appliquer au budget de l'UE", a déclaré la ministre finlandaise des finances, Riikka Purra : "Nous sommes très préoccupés par l'augmentation significative du taux d'erreur dans le budget de l'UE (...). C'est pourquoi nous ne pouvons pas soutenir la proposition de recommander la décharge à la Commission". Les cinq pays demandent également à la Commission de se concentrer davantage sur les indicateurs liés aux résultats, car "il est essentiel que le budget de l'UE apporte efficacement une valeur ajoutée aux citoyens de l'UE".
Ce qui se passe aujourd'hui
Ecofin
Conseil Emploi et Affaires sociales
Parlement européen : session plénière à Strasbourg (débats sur la préparation du Conseil européen des 21 et 22 mars ; la ratification de la Convention de 2019 sur la violence et le harcèlement ; la Journée internationale de la femme ; la loi sur la liberté des médias ; la loi sur l'intelligence artificielle ; les réformes préalables à l'élargissement ; la lutte contre l'ingérence étrangère, y compris la Russie ; l'évaluation des risques climatiques pour l'UE ; la directive sur le devoir de diligence pour les entreprises multinationales)
Commission : conférence de presse des commissaires Sefcovic et Hoekstra sur la communication relative à la gestion des risques climatiques pour protéger les personnes et la prospérité
Commission : réunion du Collège des Commissaires
Commission : le commissaire Lenarcic participe à Cologne à un événement sur le transfert de 1 000 patients évacués d'Ukraine vers l'Allemagne
Commission : visite du commissaire Urpilainen à Phnom Penh au Cambodge (jusqu'au 13 mars)
Service européen pour l'action extérieure : le Haut représentant Borrell participe à des réunions de l'ONU à New York
Parlement européen : le Président Metsola rencontre les joueuses de l'équipe espagnole de football fémini
Parlement européen : conférences de presse des présidents de groupe
Parlement européen : conférence de presse des députés Benifei, D'Amato, Danti et Smeriglio sur la détention d'Ilaria Salis en Hongrie
Parlement européen : conférence de presse des députés Ansip et Engerer sur la directive relative aux déclarations vertes
Parlement européen : conférence de presse de l'eurodéputé Cuffe sur la directive relative à la performance énergétique des bâtiments
Parlement européen : conférence de presse de l'eurodéputé in 't Veld sur le délit d'infraction aux sanctions de l'UE
Parlement européen : séminaire pour les journalistes sur le rôle des médias dans les élections européennes de 2024
Conseil : réunion du Comité politique et de sécurité
Cour des comptes de l'UE : rapport spécial sur la sécurité routière dans l'UE