Les liaisons dangereuses du PPE avec les ambitieux ”petits Trump” européens
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Les liaisons dangereuses du PPE avec les ambitieux ”petits Trump” européens
L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis a donné des ailes aux Patriotes pour l’Europe, la principale famille de l’extrême-droite européenne fédérée par le Premier ministre hongois Viktor Orban. Ils ont repris le slogan “Make America Great Again” de Trump, devenu “Make Europe Great Again”, et font campagne sur les mêmes thèmes: la famille, la nation souveraine, la lutte contre l’immigration, le retour de la compétitivité. Ils affolent les partis de la droite classique, prêts à pactiser pour éviter la saignée au lieu de les combattre. Le Parlement européen est devenu le théâtre de ces jeux troubles avant les élections programmées ou provoquées dans plusieurs pays.
Viktor Orban pavoise. Le méchant petit canard du PPE, rejeté par la famille démocrate-chrétienne en mars 2021 après avoir été longtemps protégé par la chancelière Angela Merkel et la CDU allemande, a réussi le tour de force de fédérer treize partis de l’extrême droite européenne au sein d’une formation, les Patriotes pour l’Europe, et d’un groupe au Parlement européen, devenu la troisième force de l’assemblée. Pendant des années, cela était jugé improbable, tant les divergences étaient importantes entre les formations d’extrême-droite et souverainiste. Orban a réussi. Et il en est fier.
“Cette année a été un tournant pour la politique patriotique. Nous avons remporté les élections européennes en Hongrie, le président Donald Trump a remporté les élections aux États-Unis et nous avons maintenant formé le parti Patriots EU. Attachez vos ceintures, 2025 va être une année fantastique !”, a-t-il lancé sur X le 16 novembre à Paris lors de la constitution de l’Alliance des Patriots et de l’élection de l’Espagnol Santiago Abascal, le patron du parti espagnol Vox, à sa présidence.
La photo de famille est parlante. Autour de Viktor Orban sont réunis les principales figures des Patriotes – la Française Marine Le Pen, le Néerlandais Geert Wilders, l’Espagnol Santiago Abascal, l’Italien Matteo Salvini – et les dirigeants des partis portugais Chega, belge Vlaams Belang, autrichien FPO, Tchèque ANO, danois Dans Folkeparti, grec Foni Loyikis, letton LPV et polonais KWN. Au Parlement européen, les Patriotes comptent 86 élus et la présidence de leur groupe a été confiée au Français Jordan Bardella. D’autres partis d'extrême-droite sont hébergés au sein du groupe des Conservateurs et Réformistes dirigé par Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni, quatrième force du Parlement et le petit groupe Europe des Nations Souveraines constitué par Alternative für Deutschland avec des élus de 6 autres pays.
Viktor Orban se voit comme le Donald Trump européen. Il se veut le référent du Président américain pour le Vieux Continent. “Les peuples du monde occidental sont fatigués d’être gouvernés par la gauche. Il est maintenant temps d'entrer dans une nouvelle histoire. L'ère des patriotes et de la souveraineté est à l'horizon. Et à mesure qu'elle arrive, nous, les Patriots EU, devons être prêts”, clame-t-il pour mobiliser ses troupes. L’aversion pour la gauche est partagée par le patron du Parti Populaire Européen (PPE-droite pro-européenne), le bavarois Manfred Weber. Les deux courent après le même électorat . Mais ils se détestent. “Il y a un complot ouvert contre la Hongrie mené par Manfred Weber et la présidente (de la Commission) Ursula von der Leyen. Ils ont admis que leur objectif est de remplacer le gouvernement hongrois par un nouveau 'gouvernement Jawohl', tout comme l'actuel gouvernement polonais. Nous ne laisserons pas cela se produire !”, accuse Orban.
Le premier ministre hongrois a très mal vécu l'humiliation infligée par Weber et von der Leyen lors du débat sur la présidence hongroise des conseils de l’UE début octobre au Parlement européen. Il a juré de leur faire payer, a-t-il confié à ses interlocuteurs après ce “débat orageux, au-delà des limites de la vérité”. L’élection de Donald Trump, la veille du sommet européen de Budapest, a eu un avant goût de revanche.
Ursula von der Leyen joue la dirigeante Italienne Giorgia Meloni contre Viktor Orban, l’ECR contre les Patriotes. Elle a offert une vice-présidence exécutive au candidat commissaire italien Raffaele Fitto, mais sa décision a provoqué la colère des groupes socialiste et Renew, furieux de la rupture de l’accord interdisant toute coopération et toute collaboration avec l'extrême droite dans laquelle est incluse l’ECR et ses partis membres. Le rapprochement provoque également des remous au sein du PPE, car l’ECR est co-dirigé par le PiS polonais, l’aversaire politique du premier ministre Donald Tusk qui va prendre la présidence des conseils de l’UE pour six mois le 1er janvier 2025.
Viktor Orban entretient de bonnes relations avec la cheffe du gouvernement italien et ne semble pas attacher d’importance aux tentatives de rapprochement menées par Ursula von der Leyen. Il ne s’est pas exprimé sur le sujet, mais il a en revanche fait savoir que si Oliver Varhelyi, son candidat commissaire, était recalé, il pourrait retarder l’entrée en fonction de la nouvelle Commission. Le message a été entendu. Après quelques jours de tensions, un accord a été trouvé pour faire approuver tous les candidats en “paquet”.
Orban est plus préoccupé par la tournure du procès fait en France à Marine Le Pen, poursuivie pour détournements de fonds européens. La candidate du RN pour la présidentielle de 2027 pourrait être condamnée à une peine d’inéligibilité. Et le président du Rassemblement National, Jordan Bardella a exigé un casier judiciaire vierge pour être candidat du parti. Une manière de se positionner pour la présidentielle. Orban s’est impliqué dans les affaires intérieures françaises. “Je n'arrivais pas à croire les nouvelles concernant @MLP_officiel. Marine, n'oubliez pas que nous sommes avec vous dans cette bataille ! Et n'oubliez pas : le harcèlement de la justice a été une étape cruciale vers la victoire du président @realDonaldTrump”, a-t-il écrit sur le réseau X.
Pourquoi les dirigeants de la droite pro-européenne courtisent-ils leurs adversaires ? En fait, ils constatent l’hémorragie de leurs électeurs, séduits par le discours d’Orban, devenu celui des Patriotes. Plus question de quitter l’Europe, mais rejet des élites bruxelloises. “Nous représentons le peuple européen. Notre mandat est clair : protéger les familles européennes, stopper l'immigration et restaurer la compétitivité de l'Europe”, soutient Orban. Le message passe. Les partis de la droite ont été contraints à des coalitions avec l’extrême droite en Italie et aux Pays-Bas pour rester au pouvoir ou tenter de le prendre comme en Espagne. Weber soutient ces alliances, même si La Lega, le PVV et Vox sont membres du groupe Patriotes pour l’Europe. Les autres dirigeants du PPE ferment les yeux.
“Si on suit les forces anti-européennes et d’extrême droite, si on baisse la garde, on offre l’Europe à des tendances extrêmes et extrémistes qui ne la serviront pas sur le long terme. Il faut surtout veiller à ce que les partis politiques classiques n’imitent pas les partis extrémistes”, avait mis en garde Jean-Claude Juncker, membre du PPE, peu avant les élections européennes de 2019.
Ursula von der Leyen lui a succédé à la tête de la Commission. Cinq années ont passées, et les nouveaux dirigeants du PPE ont superbement ignoré les mises en garde du vieux sage. Ils ont fait exactement l’inverse.
Le vice-président du groupe de Socialistes au Parlement européen,le français Christophe Clergeau, dénonce “une alliance inquiétante entre le PPE et le groupe PfE (Patriotes pour l’Europe)” au sein de l’assemblée. “Une telle coalition mettrait les petits « #Trump » européens au cœur du gouvernement de l’Europe. Cela signerait la fin du projet européen tel que nous le connaissons”. Qui saura arrêter les apprentis sorciers ?
La citation
"Nous considérons être dans notre droit d’utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui autorisent l’utilisation de leurs armes contre nos installations".
Vladimir Putin.
Commission von der Leyen II
Commission faible, von der Leyen forte - Après la confirmation des candidats commissaires - y compris l'Espagnole Teresa Ribera et l'Italien Raffaele Fitto comme vice-présidents exécutifs - il est temps de sortir les calculettes pour comprendre combien de votes recevra la Commission von der Leyen II lors du vote d'investiture au Parlement européen le 27 novembre. Pour passer, il suffit d'une majorité simple. Il n'y aura pas de problèmes. Mais les chiffres comptent quand même. En raison des défections des Verts et d'une partie des socialistes et des libéraux, la nouvelle Commission n'aura pas les 401 votes obtenus par Ursula von der Leyen en juillet. La moitié du groupe souverainiste ECR qui votera en faveur du collège ne suffira pas à compenser l'hémorragie. La grande question est de savoir si la Commission von der Leyen II obtiendra au moins la majorité absolue. Le seuil est fixé à 361 votes sur les 720 députés qui composent le Parlement européen. Nous expliquerons mieux les chiffres la semaine prochaine. Dans l'histoire, aucun président de la Commission n'est jamais descendu en dessous de 56 % des votes lors de l'investiture de l'ensemble du collège. Un mauvais résultat ne réduirait pas nécessairement von der Leyen. “Une majorité faible pour l'investiture du collège ira bien à von der Leyen car cela lui permet d'affirmer son autorité sur son équipe”, nous a dit un fonctionnaire de l'UE. Teresa Ribera est sortie affaiblie du bras de fer concernant sa confirmation et sera une cible constante du PPE. Raffaele Fitto est rejeté par les socialistes et les libéraux. Stéphane Séjourné et Henna Virkkunen n'ont pas été emportés dans le tourbillon de la politique partisane parce qu'ils sont plutôt faibles.
La nouvelle opposition à la Commission von der Leyen - Ursula von der Leyen fait face aux premières défections de la majorité qui l'avait élue en juillet pour un second mandat en tant que présidente de la Commission. Les Verts ont officialisé leur entrée dans l'opposition. “Après les élections de juin, nous avions averti qu'il était possible qu'il n'y ait qu'une seule majorité stable. Cette majorité a voté von der Leyen en juillet. Pour l'ensemble de la Commission, cette majorité a été abandonnée”, a déclaré le président du groupe des Verts, Bas Eickhout. La délégation française du groupe des Socialistes & Démocrates a annoncé son vote négatif la semaine prochaine en plénière. “Nous ne pouvons pas soutenir un collège dont l'équipe dirigeante comprend un vice-président d'extrême droite”, ont déclaré les députés du Parti socialiste français dans un communiqué. “Alors que les digues cèdent, nos principes ne changent pas”, a souligné Raphaël Glucksmann.
Vouloir et agir, les deux crédo de Metsola - La présidente du Parlement européen était hier en visite à Paris où elle a rencontré le Premier ministre Michel Barnier, membre du PPE comme elle, et est intervenue devant un forum organisé par le Medef, la Confindustria et le BDI. Roberta Metsola a reconnu que le processus pour les auditions des nouveaux candidats commissaires a été “difficile”, mais “le calendrier sera respecté comme il y a 5 ans”. La présidente s’est personnellement investie pour calmer les tensions entre les groupes politiques sur les candidats espagnol, italien et hongrois. Le vote d’investiture en plénière est prévu le 27 novembre et si les députés lui accordent leur soutien, la nouvelle commission entrera en fonction le 1er décembre. “Les meilleurs jours de l'Europe sont devant nous”, a assuré Roberta Metsola. “Mais la place de l’Europe sur la scène mondiale est soumise à une pression extraordinaire. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester immobiles. Nous devons agir. Non seulement avec une vision économique, mais aussi avec une volonté politique d'apprendre, de s'adapter et de se réformer”, a-t-elle plaidé. Priorité doit être donnée à la productivité. L’améliorer est “une nécessité” et pour ce faire les financements seront cruciaux. Le nouveau budget pluriannuel de l'Union européenne pour la période 2027-2034 devra être “flexible, réactif aux crises et aligné sur les investissements dont nous avons besoin”, a-t-elle soutenu. Mme Metsola s’est gardée de toute mention à un nouvel endettement commun, car le sujet divise les Etats membres.
Géopolitique
Netanyahu sous mandat d'arrêt, Borrell rappelle les obligations des États membres - La Cour pénale internationale de La Haye a émis hier des mandats d'arrêt contre le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, affirmant avoir “des raisons raisonnables” de croire que les deux sont responsables de “crimes contre l'humanité et de crimes de guerre”. La décision risque de provoquer un embarras diplomatique dans l'UE, où les dirigeants des institutions communautaires et les États membres sont divisés sur la guerre menée par Israël à Gaza après les attaques de Hamas du 7 octobre. “Ce n'est pas une décision politique. C'est une décision d'une Cour internationale”, a déclaré le Haut représentant, Josep Borrell, soulignant que tous les États membres de l'UE ont l'obligation de la “mettre en œuvre”. La Hongrie a condamné cette décision. Le ministre italien des affaires étrangères, Antonio Tajani, a déclaré qu'il consulterait « les alliés » pour décider de la marche à suivre. La Cour pénale internationale a également émis un mandat d'arrêt contre le leader de Hamas, Mohammed Deif, qu'Israël a annoncé avoir tué. La Cour a rejeté à l'unanimité le recours d'Israël contre sa juridiction.
L'UE dénonce une nouvelle escalade après le missile balistique russe contre l'Ukraine - L'attaque contre la ville ukrainienne de Dnipro avec un missile balistique intercontinental par la Russie “marquerait une nouvelle escalade claire de la part de Poutine”, a déclaré hier le porte-parole du Service européen d'action extérieure, Peter Stano. Ces mouvements envoient “des signaux sur ce qu'il pense de la désescalade et de la paix”, a-t-il ajouté en rappelant que Poutine “a recommencé à jouer avec le nucléaire”. Hier, de nombreux analystes se sont demandé si le missile était un ICBM (missile balistique intercontinental) ou un IRBM (missile balistique à portée intermédiaire). Mais la question importante n'est pas la portée. Le missile transportait une charge MIRV (ogives multiples indépendantes) conçue pour frapper plusieurs cibles avec des ogives nucléaires. Concernant la menace d'utilisation d'armes nucléaires, il est “difficile de prévoir” si le Kremlin “en a vraiment l'intention. Ce que nous pensons, c'est que c'est irresponsable et constitue une menace claire à l'échelle mondiale”, a déclaré Stano.
Conflit Dombrovskis-Szijjártó sur les sanctions contre la Russie - Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a abusé hier de son rôle de président tournant du Conseil Commerce pour lancer depuis le podium de la conférence de presse une violente attaque contre la politique de sanctions contre la Russie adoptée par l'UE en réponse à la guerre d'agression contre l'Ukraine. Dans une longue réponse, Szijjártó a déclaré que les sanctions nuisent à l'économie européenne, tandis que l'économie russe continue à prospérer. Fait inhabituel, le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, a repris la parole pour répondre aux déclarations du ministre. “Les sanctions fonctionnent. Nous fournissons aux États membres des règlements mis à jour sur l'impact sur la Russie et sur notre économie”, a déclaré Dombrovskis. “Concernant l'économie russe, nous constatons une diminution des réserves souveraines russes, un grave problème est l'accès au financement de l'économie russe, qui se traduit par une augmentation du taux d'intérêt à 21 pour cent, et des problèmes dans de nombreux secteurs industriels sur la chaîne d'approvisionnement à cause des sanctions. La liste continue...”, a déclaré Dombrovskis, rappelant que l'UE doit lutter contre le contournement des sanctions.
Géoeconomie
L'UE prépare une stratégie pour faire face à Trump - Les ministres du Commerce de l'UE ont eu hier la première discussion sur la façon de répondre au retour de Donald Trump à la Maison Blanche et à la menace de droits de douane pouvant aller jusqu'à 20 % sur toutes les exportations européennes vers les États-Unis. “Il y a eu un impressionnant consensus autour de la table”, nous a dit un diplomate : “Les 27 comprennent l'importance de l'unité et, espérons-le, de parler d'une seule voix en tant que UE”. La Commission a reçu le mandat de travailler à dialoguer avec l'administration entrante sur un agenda positif, mais également de se préparer au pire avec des contre-mesures commerciales concrètes prêtes à être utilisées si et quand cela est nécessaire. “Il y a un large accord entre les États membres sur le fait que nous devons chercher à travailler de manière proactive avec l'administration entrante dans la relation commerciale transatlantique”, a expliqué le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, lors de la conférence de presse. “Si nous voyons émerger de nouveaux différends commerciaux ou des mesures contre des produits ou entreprises européens, nous devons nous préparer à réagir”, a ajouté Dombrovskis.
Bonnes avancées sur le Mercosur, mais aucune échéance - Dans les négociations pour conclure un accord commercial entre l'UE et le Mercosur, “sur le fond nous faisons de bons progrès”, mais “il est difficile de fixer des échéances spécifiques”, a déclaré hier le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, après la réunion avec les ministres du Commerce des États membres. Les difficultés sont liées à l'opposition de la France. Nous espérons en particulier que l'accord de Paris sera une clause essentielle de cet accord, nous permettant de trouver une cohérence entre nos politiques publiques européennes”, a déclaré la ministre française du Commerce, Sophie Primas. Dombrovskis a répondu en rappelant que l'UE négocie avec le Mercosur depuis 20 ans et qu'il est nécessaire d'éviter que la Chine ne comble le vide européen. L'accord de libre-échange avec le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay “est important en termes économiques, car c'est le plus grand accord commercial en termes de réduction des droits de douane, mais il est également important sur le plan stratégique de s'engager de manière plus directe avec une région importante et partageant les mêmes idées”, a déclaré Dombrovskis. Cette semaine, nos amis de Blocs – une newsletter dédiée au commerce international que nous vous conseillons – ont un article intéressant sur les pour et les contres de l'accord avec le Mercosur.
Migrants
Sanchez régularisera presque un million d'immigrants clandestins - L'Espagne régularisera environ 300 000 immigrants clandestins par an au cours des trois prochaines années pour élargir sa main-d'œuvre face au vieillissement de la population, a déclaré mardi la ministre des migrations, Elma Saiz. Le gouvernement de Pedro Sanchez confirme vouloir aller à contre-courant par rapport au reste de l'UE, dont les États membres érigent des barrières et ferment les frontières. Certains pays pourraient critiquer cette régularisation massive, la considérant comme un facteur d'attractivité pour les migrants. “L'Espagne doit choisir entre être un pays ouvert et prospère ou être un pays fermé et pauvre, et nous avons choisi la première option”, a déclaré Saiz, expliquant que le pays a besoin d'environ 250 000 à 300 000 travailleurs étrangers contributeurs par an pour soutenir son État social. La réforme simplifiera les procédures administratives pour obtenir des permis de travail et de séjour.
Croatie
Les élections présidentielles le 29 décembre - Le premier ministre croate, Andrej Plenković, a annoncé mercredi que la Croatie tiendra des élections présidentielles le 29 décembre. Le président sortant, Zoran Milanović, populiste soutenu par le Parti social-démocrate d'opposition, a déclaré qu'il se porterait candidat à sa réélection. Son principal challenger devrait être Dragan Primorac, candidat du parti conservateur de Plenković, rival acharné de Milanović. Le gouvernement Plenković vient d'être frappé par un scandale ayant conduit à l'arrestation du ministre de la Santé, Vili Beroš, pour corruption dans des marchés publics pour les hôpitaux. Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue au premier tour, un second tour se tiendra le 12 janvier.
Le Parquet européen accuse la Croatie de violer l'État de droit - À propos de l'enquête sur l'ex-ministre de la Santé, Vili Beroš, le Bureau du procureur européen (EPPO) a publié hier un communiqué soulevant “des préoccupations concernant les violations de l'État de droit en Croatie”. La raison ? Le Procureur général de Croatie a décidé de confier l'enquête au Bureau croate de la répression de la corruption et du crime organisé plutôt qu'au Parquet européen. L'enquête lancée par l'EPPO concerne une association criminelle composée de huit citoyens croates et de deux sociétés sur des marchés financés par des fonds de l'UE (notamment "NextGenerationEU") et par le budget national. Le Parquet européen enquête sur des infractions de corruption active et passive, abus de position et d'autorité et blanchiment d'argent survenus entre juin 2022 et novembre 2024. Face à l'enquête menée par les autorités croates, l'EPPO avait demandé de prendre en charge l'affaire, soulevant un conflit de compétence. Le procureur général croate a décidé de maintenir l'enquête du Bureau croate de la répression de la corruption et du crime organisé.
Cela se passe aujourd'hui
Parlement européen : la présidente Metsola participe à l'Assemblée politique du PPE à Malte
Commission : la vice-présidente Jourova intervient à la conférence "Maintenir la justice dans une Europe en mutation"
Commission : le commissaire Reynders rencontre à Varsovie le ministre de la Justice, Adam Bodnar
Banque centrale européenne : discours de la présidente Lagarde au Congrès bancaire européen à Francfort