Les oeillères européennes face à la menace russe
Bonjour! Je suis Christian Spillmann et avec David Carretta nous vous proposons la Matinale Européenne, un instrument pour offrir une analyse, un contexte et une perspective à ceux qui s'intéressent à l'UE.
Les oeillères européennes face à la menace russe
Produire européen, acheter européen: face à la menace d’un conflit avec la Russie et au risque d’un désengagement américain, l'Union européenne doit être prête, armée, autonome. C’est tout le sens de la stratégie pour la défense européenne (EDIS) et du programme d'investissements (EDIP) adoptés et présentés hier par la Commission européenne. Mais ôter leurs œillères semble bien difficile pour certains. Allemand et Néerlandais sont opposés à tout nouvel emprunt commun et les accusations de protectionnisme fusent dès que la formule “ acheter européen” est prononcée.
“Les achats d’armements restent une prérogative des Etats membres. Nous n’allons pas nous substituer à eux. La Défense ce sont les armées et c’est une compétence exclusive des Etats membres. Il faut éviter de créer la confusion. L’acheteur restera l’utilisateur, et dans le cas des armements, ce sont les armées et donc les Etats”. Le Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité, l’Espagnol Josep Borrell, a été contraint de faire cette mise au point lors de la présentation du projet tant les incompréhensions sont nombreuses. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, un temps ministre de la Défense en Allemagne, a beaucoup contribué à cette confusion avec l’annonce de son intention de nommer un commissaire à la Défense si elle est reconduite pour un second mandat.
“Il n'y a pas de commissaire européen à la Défense aujourd’hui, seulement un commissaire chargé de l’industrie de la Défense. Il faudrait changer les traités pour cela, et ce n’est pas demain la veille. Il faut être très attentif à ce que l’on dit “, a mis en garde Thierry Breton, concepteur de la stratégie présentée hier. Un désaveu de plus pour Ursula von der Leyen de la part des membres de son collège. Une ambiance de fin de règne est perceptible et nombre de commissaires se lâchent sur les défauts et les erreurs commises par la présidente avec lesquels les relations ont souvent été conflictuelles. “Nous ne sommes pas là pour acheter, mais pour créer les conditions pour travailler ensemble, pour doper la base industrielle de l’UE, pas pour la financer”, a-t-il insisté. Thierry Breton, déjà chargé de mobiliser l'industrie pharmaceutique de l’UE durant la pandémie, a consulté les représentants des industries de la Défense pour voir ce qui manque, comprendre les goulets d'étranglement, afin de préparer sa stratégie.
Ursula von der Leyen lui a brûlé la politesse et a dévoilé ses grandes lignes avant son adoption pour briller dans ses interventions devant la Conférence pour la Sécurité de Munich – c’est à cette occasion qu’elle a annoncé la nomination d’un commissaire à la Défense – puis devant le Parlement européen. “Nous sommes à un moment important. L’Europe est à la fin d’une longue période de paix. Elle a baissé la garde, mais à conservé ses capacités de développer toutes les technologies nécessaires pour la défense individuelle et collective”, a expliqué M. Breton.
“Face à une guerre d’attrition ou à un conflit de haute intensité, il faut pouvoir passer à la vitesse supérieure”, a plaidé le commissaire français. “Sur le segment de la production de munitions, nous sommes passés en économie de guerre et nous proposons de le faire pour l’ensemble de la production des industries de la défense. Nous devons être prêts. Il nous faut augmenter la capacité de production, produire plus vite, ensemble, sur le territoire de l’UE”’, a-t-il soutenu. “Nous avons tout ce qu’il faut dans l’UE”.
Thierry Breton propose de permettre aux industriels, lorsqu’une commande d'armement ou d'équipements est passée, de constituer en parallèle une réserve stockée en cas de besoin et utilisable pour des ventes à ses alliés à l’étranger, comme le font les Américains. Un registre des armements européens disponibles sera également créé. Un FMS (Foreign Military Sales) européen calqué sur le FMS américain pour les ventes militaires à l’étranger permettrait d’aider les industriels européens en réduisant les délais de livraisons. Les Etats de l’UE achètent 68% de leurs armements aux Etats-Unis car ils ignorent si les Européens ont ces capacités disponibles en stock. Le commissaire recommande également de financer des sites industriels mis en sommeil mais prêts à l’emploi en cas de demande. “Tout cela est bien beau, mais il faut des moyens”, a-t-il averti.
Nerf de la guerre, l’argent manque et dès lors que sont abordés les financements, les Européens se déchirent. “Nous devons avoir une ambition budgétaire adéquate. C’est pourquoi je considère que nous devons dès maintenant préparer dans les douze mois la possibilité d’un investissement ad hoc et supplémentaire dans la défense, de l’ordre de la centaine de milliards d’euros », plaide Thierry Breton. L’idée d’un nouvel emprunt est défendue par le Président français Emmanuel Macron, la Première ministre de l'Estonie Kaja Kallas et le Premier ministre belge Alexander de Croo, trois membres de la famille libérale.
“Ce serait pertinent de la part des Etats de l’UE de donner une garantie pour permettre à la Commission européenne d’émettre une dette afin de financer des dépenses exceptionnelles qui nous touchent tous”, a soutenu Emmanuel Macron lors de la conférence pour le soutien à l’Ukraine à Paris le 27 février. Mais Berlin ne veut pas entendre parler d’emprunt commun. Les Néerlandais sont sur cette même ligne. “Ce sera compliqué avec les Allemands, mais il faut faire mûrir le débat car c’est une solution rationnelle”, explique un diplomate européen à Bruxelles.
Le Programme européen d’investissement pour la défense va commencer avec la dotation de 1,5 milliards d’euros prévue pour la Défense lors de la révision du budget pluriannuel de l’UE. Thierry Breton a dû batailler pour imposer ce montant. Il n’était pas prévu dans la première mouture du projet soumise par Ursula von der Leyen. La ligne pour la Défense a ensuite été ajoutée et le montant affecté a survécu à toutes les coupes exigées par les Etats membres pour donner leur accord. Cette ligne budgétaire devrait permettre de lancer la stratégie, si elle est adoptée en 2025. L'objectif est de soutenir le financement des capacités de production industrielle dans le secteur de la Défense pour tous les types d’armements pendant la période 2025-2027. Impossible de tout faire. Il faudra effectuer des choix. “Le “big bang” sera le prochain budget pluriannuel 2028-2034, explique un responsable européen impliqué dans le projet.
“Lorsqu’une menace existentielle non anticipée se profile, on se fixe un objectif à atteindre et on trouve le financement. Si la nécessité de protéger les citoyens face à des aléas non prévisibles n’est pas une menace existentielle, je ne sais pas de qui on parle”, a lancé le commissaire Breton. “Notre réaction est tardive. Nous aurions pu avoir cette stratégie en septembre”, a reconnu Thierry Breton. Pourquoi ce retard ? Ursula von der Leyen avait mis le projet sous le boisseau car l'Allemagne refusait les propositions de financements.
La présidente de la Commission n’avait pas cité la Défense lors de son discours sur l’Etat de l’Union en septembre 2023 devant le Parlement réuni à Strasbourg. Il a fallu attendre le débat qui a suivi. Elle a alors évoqué la stratégie en préparation après avoir été interpellée sur l’absence de mention à la Défense par le président du groupe du PPE, son compatriote Manfred Weber. Mais elle n’a pas cité le programme d'investissements à cause des réserves de Berlin, nous a raconté un haut fonctionnaire européen. “Ursula von der Leyen a toujours six mois de retard à l'allumage. C’est un vrai problème pour le leadership”, a-t-il jugé.
La citation
“Si chaque jour nous expliquons quelles sont nos limites face à quelqu'un qui n'en a aucune et qui a lancé cette guerre, je peux d'ores et déjà vous dire que l'esprit de défaite est là qui ronge"
Le président français Emmanuel Macron.
Géopolitique
Macron appelle les alliés à ne pas être lâches face à la Russie - Laissant entendre que le conflit contre Kiev s'étendait à l'Europe, le président français Emmanuel Macron a appelé hier les alliés de l'Ukraine à "ne pas être lâches" face à une Russie "devenue inarrêtable". "Nous approchons certainement d'un moment dans notre Europe où il conviendra de ne pas être lâche", a déclaré M. Macron à Prague. "Nous ne voulons jamais voir les tragédies à venir", mais "nous devrons être à la hauteur de l'histoire et du courage qu'elle implique", a expliqué M. Macron dans un discours devant la communauté française en République tchèque. "Est-ce notre guerre ou n'est-ce pas notre guerre ?", a demandé plus tard M. Macron lors d'une conférence de presse, défendant ses déclarations par lesquelles il n'excluait pas d'envoyer des soldats sur le terrain en Ukraine. "La clarté assumée de ces propos est ce dont l'Europe a besoin. Allez plutôt demander au président Poutine ce qu'il est prêt à ne pas faire", a déclaré M. Macron. “Qui a lancé la guerre en Ukraine ? Vladimir Poutine. Qui menace, quoi que nous fassions ou disions, avec l'arme nucléaire ? Le président Poutine. Tournez-vous tous vers lui pour savoir quelles sont ses limites stratégiques. Mais si chaque jour nous expliquons quelles sont nos limites face à quelqu'un qui n'en a aucune et qui a lancé cette guerre, je peux d'ores et déjà vous dire que l'esprit de défaite est là qui ronge", a prévenu M. Macron.
L'Allemagne blâme une "erreur individuelle" pour l'interception de conversations sur le Taurus - Le ministre allemand de la défense, Boris Pistorius, a blâmé hier une "erreur individuelle" pour la divulgation de la part de la Russie d'une conversation entre des officiers des forces armées sur la livraison possible de missiles Taurus à l'Ukraine. L'un des quatre officiers a utilisé une "connexion non autorisée", a expliqué M. Pistorius, assurant que le système de communication de la Bundeswehr était fiable. "Tout le monde connaît le danger de ces interceptions et sait que personne ne peut offrir une protection à 100 %", a déclaré M. Pistorius. "Nos partenaires savent que nous enquêtons sur cette affaire de manière déterminée". Le ministre de la défense a exclu toute "conséquence individuelle" afin de ne pas "faire le jeu de Poutine en sacrifiant mes meilleurs officiers".
Blocage européen sur l'utilisation des avoirs russes gelés dans l’UE - L’idée n’est pas de saisir les avoirs de la Russie gelés dans le cadre des sanctions de l’UE mais les recettes générées, les intérêts, a expliqué hier Josep Borrell. “Il faut l’unanimité et il n’y a pas encore d’accord entre les 27”, a expliqué le Haut représentant pour la politique extérieure et de sécurité lors d’une conférence de presse. “Je ferai une proposition lorsque je serais certain que les Etats membres sont prêts à accepter mais pour l’instant ce n'est pas le cas”, a-t-il précisé. Il faut les identifier et les mettre de côté, mais il y a des divergences entre les capitales et des craintes à les saisir “, a-t-il expliqué. En cas d’accord, la Commission peut proposer de les utiliser pour améliorer l’industrie de la Défense de l’Ukraine, mais pas pour acheter des armes, comme l’a laissé entendre la présidente Ursula von der Leyen dans une intervention devant le Parlement européen.
L'Ukraine fait un pas vers son intégration dans l’UE de la défense - L’Ukraine va bénéficier du soutien stratégique de l’UE pour améliorer ses capacités de production pour sa défense, a annoncé hier le commissaire à l’industrie Thierry Breton lors de la présentation de la nouvelle stratégie pour l'industrie de la défense européenne. “Elle va bénéficier du programme pour les acquisitions conjointes et nous préparons l’intégration de son industrie de la défense dans notre industrie de Défense. C'est une première”, a-t-il assuré. L’Ukraine est candidate à l'adhésion, mais les négociations n'ont pas encore commencé et son intégration sera impossible tant que le pays sera en conflit avec la Russie.
Justice
Deux mandats d'arrêt à La Haye contre les criminels de guerre de Poutine - La deuxième chambre préliminaire de la Cour pénale internationale a délivré hier deux mandats d'arrêt à l'encontre de deux officiers supérieurs russes pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Ukraine. Sergei Kobylash est un lieutenant-général des forces armées russes qui, à l'époque des faits, était commandant de la force aérospatiale. Viktor Sokolov est un amiral de la marine russe qui, au moment des faits, était commandant de la flotte de la mer Noire. Tous deux sont accusés du crime de guerre consistant à diriger des attaques contre des cibles civiles, du crime de guerre consistant à causer accidentellement des dommages excessifs à des civils ou à des biens de caractère civil, et du crime contre l'humanité résultant d'actes inhumains. Selon la Cour, il y a des motifs raisonnables de croire qu'ils sont individuellement responsables pénalement des attaques de missiles contre l'infrastructure électrique ukrainienne entre le 10 octobre 2022 et le 9 mars 2023 au moins. Les deux mandats d'arrêt ont été délivrés à la suite de requêtes déposées par le Bureau du Procureur de la CPI.
L'Ukraine salue l'inculpation pour crimes contre l'humanité - La Chambre préliminaire de la Cour pénale internationale a inculpé Kobylash et Sokolov pour crimes contre l'humanité, car la campagne d'attaques aux missiles peut être qualifiée de conduite consistant à commettre des actes multiples contre une population civile, en application d'une politique d'État. "Aujourd'hui, nous franchissons une nouvelle étape dans l'obtention de la justice pour les victimes de cette guerre", a déclaré le procureur général de l'Ukraine, Andriy Kostin, soulignant qu'"il a fallu de nombreux mois de travail aux procureurs ukrainiens et à diverses agences" pour aider la Cour de La Haye à rassembler des preuves. "Ces crimes ont été commis il y a seulement un an, l'hiver dernier, alors que les attaques massives contre les infrastructures civiles avaient plongé des millions de personnes dans des conditions invivables”. De passage à Bruxelles, M. Kostin a demandé aux ministres de la justice de l'UE de "veiller à ce qu'il n'y ait pas de refuge et à ce qu'aucun criminel ne puisse se soustraire à la longue main de la justice".
OTAN
Orban menace d'opposer son veto à Rutte à l'OTAN - Le ministre hongrois des affaires étrangères, Peter Szijjártó, a menacé hier d'opposer son veto à la candidature du Premier ministre néerlandais sortant, Mark Rutte, au poste de secrétaire général de l'OTAN. La raison ? Mark Rutte a critiqué la politique du gouvernement de Viktor Orban dans le passé, en particulier les violations des droits fondamentaux. M. Szijjártó a fait référence à une déclaration de M. Rutte datant de 2021 où, après l'adoption d'une nouvelle loi anti-LGBT, le premier ministre néerlandais avait déclaré que "l'objectif à long terme est de mettre la Hongrie à genoux sur cette question".
Migrants
Les Vingt-sept divisés sur la clause humanitaire pour le délit de trafic de migrants - Les ministres de la justice de l'UE ont discuté hier de la proposition de la Commission pour une définition commune du délit de trafic de migrants, mais sont divisés sur l'introduction d'une "clause humanitaire" afin de ne pas criminaliser les organisations non-gouvernementales. La question est "délicate", a reconnu le ministre belge Paul Van Tigchelt, qui a présidé la réunion du Conseil "Justice". Il est essentiel de trouver le bon équilibre pour définir ce qui est punissable et ce qui relève de l'aide humanitaire. Nous devons encore nous efforcer de trouver un consensus entre les États membres", a expliqué M. Van Tigchelt. Il est encore trop tôt pour parvenir à un accord.
Trilogue
Accord sur le règlement contre les biens produits par le travail forcé - Hier la Présidence belge du Conseil de l'UE et les négociateurs du Parlement européen sont parvenus à un accord sur les règles visant à interdire les biens produits par le travail forcé sur le marché européen. Le nouveau règlement crée un cadre permettant de faire respecter l'interdiction par le biais d'enquêtes, de solutions informatiques et d'une coopération entre pays. Les autorités nationales ou la Commission européenne, si des pays tiers sont impliqués, enquêteront sur le recours avéré ou suspecté au travail forcé dans les chaînes d'approvisionnement des entreprises. Si l'enquête conclut à un recours au travail forcé, les autorités pourront exiger que les marchandises soient retirées des marchés européens (y compris en ligne) et confisquées à la frontière. Ces biens devront ensuite être donnés, recyclés ou détruits. Les biens essentiels ou stratégiques pour l'UE pourront toutefois être saisis jusqu'à ce que l'entreprise élimine le travail forcé de ses chaînes d'approvisionnement. Les entreprises qui ne se conforment pas à la décision pourraient se voir infliger une amende. La Commission établira une liste de secteurs économiques spécifiques dans certaines zones géographiques où le travail forcé imposé par les autorités de l'État existe. La Commission peut également identifier des produits ou des groupes de produits pour lesquels les importateurs et les exportateurs devront fournir des informations supplémentaires aux douanes européennes.
Coulisse
Un agenda de la Commission adapté à la candidature de Mme von der Leyen - La réunion du collège des commissaires s'est tenue cette semaine un mardi au lieu du traditionnel mercredi à Bruxelles. La raison ? Permettre à Ursula von der Leyen de se rendre par avion à l'ouverture du congrès du Parti populaire européen qui se tient aujourd'hui à Bucarest. C'est là qu'elle sera officiellement nommée demain Spitzenkandidat (chef de file) du PPE pour les élections européennes. Au sein du collège, ce changement d'agenda dû à des engagements électoraux suscite le mécontentement. “Inapproprié", nous a dit un commissaire. D'autant plus que le code de conduite des membres de la Commission qui se présentent aux élections européennes prévoit une séparation claire entre les activités institutionnelles et les activités électorales.
Élections européennes
Lindner contre von der Leyen en Allemagne - Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, leader du parti libéral Fdp, a choisi Ursula von der Leyen comme cible de sa campagne en Allemagne. Dans une interview accordée aux Echos, M. Lindner a attaqué la présidente de la Commission pour avoir entravé l'innovation et la compétitivité par une bureaucratie excessive. “C'est l'héritage d'Ursula von der Leyen qui a préféré la réglementation à l'innovation. Nous avons besoin d'un changement complet de posture. Si elle n'évolue pas, la politique d'Ursula von der Leyen constituera une menace pour notre compétitivité et notre prospérité", a déclaré M. Lindner. Le leader libéral a pointé du doigt la fin du moteur thermique dans les voitures, qui "affaiblit une industrie clé en Europe sans rien faire pour le climat". Le paradoxe est que lors de son congrès qui s'ouvre aujourd'hui à Bucarest, le Parti populaire européen prendra également position dans son manifeste électoral contre la fin des voitures à moteur thermique. La candidate du PPE, Mme von der Leyen, sera appelée à faire campagne contre la présidente von der Leyen.
Schlein contre Gentiloni en Italie - La dirigeante du Parti démocrate en Italie, Elly Schlein, a également choisi un sujet européen comme cible de sa campagne : la réforme du Pacte de stabilité et de croissance. "Il s'agit d'un compromis à la baisse", a déclaré Mme Schlein, annonçant que les eurodéputés du Parti démocrate ne voteront pas l'accord conclu avec le Conseil lorsque le texte sera inscrit à l'ordre du jour du Parlement européen au mois d'avril. Mais là encore, il y a un paradoxe. Le père de la révision de la gouvernance économique est le commissaire Paolo Gentiloni, membre éminent du Parti démocrate. Le texte final a reçu la bénédiction non seulement de M. Gentiloni, mais aussi d'autres poids lourds du Parti socialiste européen, tels que le gouvernement de Pedro Sanchez en Espagne et celui d'Olaf Scholz en Allemagne. Même la présidente de la commission des affaires économiques du Parlement européen, Irene Tinagli, pourrait être embarrassée à l'idée de voter contre ou de ne pas voter sur le nouveau pacte de stabilité et de croissance à la demande de son parti.
Ce qui se passe aujourd'hui
Congrès du PPE à Bucarest
Commission : la commissaire Vestager rencontre Eurelectric
Commission : le commissaire Schmit reçoit une délégation du groupe italien Initiative
Commission : discours du commissaire Breton au Forum des chefs d'entreprise de l'Alliance européenne des technologies (European Tech Alliance Ceo Forum)
Parlement européen : visite de la présidente Metsola en Roumanie
Conseil : réunion du Coreper I et II
Cour de justice de l'UE : arrêt sur le dessin Puma
Eurostat : prix des importations industrielles en janvier ; données du commerce de détail en janvier