Bonjour! Je suis David Carretta et avec Christian Spillmann et Idafe Martín nous vous proposons la Matinale Européenne, un instrument pour offrir une analyse, un contexte et une perspective à ceux qui s'intéressent à l'UE.
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L'étrange histoire de l'amitié entre Jean-Marie Le Pen, le patriarche de l'extrême droite, et Marco Pannella, le libertaire fédéraliste européen
Jean-Marie Le Pen, le patriarche de l'extrême droite en France et en Europe, est décédé hier à l'âge de 96 ans. Son "rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans (…) relève désormais du jugement de l’histoire ", a déclaré l'Élysée dans un communiqué. Emmanuel Macron a exprimé "ses condoléances à la famille et à ses proches". L'histoire ne sera pas clémente, tout comme la contemporanéité.
Père de Marine Le Pen, ancien député européen, candidat à plusieurs reprises à la présidence de la République, atteignant même le second tour contre Jacques Chirac en 2002, Jean-Marie Le Pen a été condamné pour négationnisme de l'Holocauste, antisémitisme, incitation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale, et homophobie. Il a également été accusé d'avoir eu recours à la torture dans les années 1950 pendant la guerre d'Algérie. "Je n'ai rien à cacher. Nous avons torturé parce qu'il le fallait", a-t-il déclaré au journal Combat le 9 novembre 1962. Le quotidien belge Le Soir l'a qualifié hier de "monstre". Pour ceux qui soutiennent la libéral-démocratie, il l'était. Il est parti. Son héritage politique demeure et est plus fort que jamais en France et en Europe.
Raconter les aspects humains d'un "monstre" est toujours risqué. Le danger est de banaliser ou même de glorifier une figure responsable de la dégénérescence de la politique et de la barbarie du discours civique. La Matinale Européenne est prête à prendre ce risque pour raconter une histoire européenne, celle qui a marqué les relations entre Jean-Marie Le Pen et son opposé politique italien, le leader du Parti Radical, Marco Pannella, libertaire et fédéraliste européen, disparu en 2016 à l'âge de 86 ans. Les deux se connaissaient. Ils ne pouvaient pas être plus éloignés sur le plan politique. Ils étaient des adversaires acharnés l'un de l'autre. Et pourtant, ils étaient amis. Comme on pouvait l'être à une autre époque. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
Leurs chemins se sont croisés en Europe. À la fin de leur carrière politique au Parlement européen, où, pendant quelques mois, ils ont même siégé dans le même groupe parlementaire. L'origine de leur relation est beaucoup plus ancienne. Elle remonte aux années 1950, après la guerre, lors des congrès internationaux des associations universitaires. Jean-Marie Le Pen conservait une photo de l'époque, avec ses boucles blondes, assis à une table en face de Marco Pannella, avec un regard intense.
Jean-Marie Le Pen était un nationaliste opposé à la Communauté économique européenne et aux diverses évolutions qui ont suivi. Marco Pannella était un internationaliste et un fédéraliste européen. Jean-Marie Le Pen niait l'Holocauste. Marco Pannella voulait intégrer Israël dans l'Union européenne. Jean-Marie Le Pen était pour la peine de mort. Marco Pannella a mené des campagnes pour un moratoire sur les exécutions capitales. Jean-Marie Le Pen était anti-avortement et pro-famille traditionnelle. Marco Pannella a lutté pour l'introduction du divorce et de l'avortement. Même sur la guerre d'Algérie, les deux étaient sur des rives opposées. Mais leur relation personnelle passe aussi par là. Marco Pannella a raconté à plusieurs reprises à un cercle restreint d'amis et de collaborateurs avoir été sauvé par Jean-Marie Le Pen.
Entre 1960 et 1963, Marco Pannella a été collaborateur du quotidien italien Il Giorno à Paris. Ses articles contre le colonialisme français et ses dénonciations de la torture irritaient les autorités françaises. Marco Pannella avait également participé à certaines actions anti-OAS. À cette époque, Jean-Marie Le Pen a appris que les milices de l'Organisation de l'armée secrète avaient pris pour cible son ami italien. C'est à ce moment-là que, selon le récit de Marco Pannella, le futur leader du Front National a sauvé le futur leader du Parti Radical. Non seulement Jean-Marie Le Pen a averti Marco Pannella que l'OAS lui donnait la chasse, mais il l'a également caché chez sa mère pendant quelques jours. Selon la version de Jean-Marie Le Pen, que nous avons recueillie il y a quelques années, il s'agissait en réalité de quelques heures. Marco Pannella est ensuite revenu en Italie en 1963 où il a pris la tête du Parti Radical, dont il deviendra le leader charismatique jusqu'à sa mort.
La relation européenne entre Jean-Marie Le Pen et Marco Pannella reprend au Parlement européen. L'Italien en devient membre lors de la première élection au suffrage universel en 1979 et jusqu'en 1996, puis de nouveau de 1999 à 2009. Le Français est élu pour la première fois en 1984 et continuera à siéger à Bruxelles et Strasbourg presque sans interruption jusqu'en 2019. De nombreux députés étaient surpris de voir ces deux opposés politiques s'enlacer chaleureusement ou s'interpeller au cri de "Marco!", "Jean-Marie!". Presque tout le Parlement européen est resté sous le choc lorsque, en 1999, Marco Pannella et Jean-Marie Le Pen formèrent un groupe parlementaire. Il s'appelait "Groupe technique des députés indépendants" (TDI). Marco Pannella le qualifiait de "Groupe des salopards". "Jean-Marie, on va faire le Groupe des salopards !", lui avons-nous entendu dire en personne.
Le Premier ministre français, François Bayrou, a rappelé hier Jean-Marie Le Pen en expliquant que les "polémiques" étaient "son arme préférée". En termes de provocations et de controverses, Marco Pannella le surpassait au moins en originalité. Entre autres choses, son Parti radical a permis l'élection de la star du porno Ilona Staller, alias Cicciolina, au Parlement italien. Le "Groupe des salopards" au Parlement européen avait également été conçu par Marco Pannella comme un mélange de polémique, de provocation et d'initiative politique.
En 1999, son parti, rebaptisé "Liste Bonino-Pannella", vient d'obtenir un résultat historique aux élections européennes. L'autre leader des radicaux italiens, Emma Bonino, après cinq ans comme commissaire européenne, a dirigé la liste obtenant 8,5 % des voix et 7 élus au Parlement européen. À l'époque, l'Alliance des libéraux et démocrates européens (Alde) lui a proposé la présidence du groupe (qui s'appelle aujourd'hui Renew). Marco Pannella, qui n'a jamais aimé les postes de pouvoir ni les concurrents, a refusé, obligeant Bonino à former le groupe avec Jean-Marie Le Pen.
Officiellement, l'objectif du "Groupe technique des députés indépendants" était de défendre les droits et les prérogatives des députés non inscrits. Au Parlement européen, ces derniers bénéficient d'un statut inférieur à ceux qui font partie des groupes politiques : moins de temps de parole, impossibilité de présenter des propositions de résolutions, un nombre réduit de fonctionnaires et de ressources financières. L'opération de Marco Pannella coûta un énorme capital politique aux radicaux dans l'UE et provoqua également une fracture interne au parti en Italie, où certains membres contestèrent la collaboration avec un antisémite condamné et avec l'extrême droite. En effet, au-delà des radicaux italiens, les autres composants étaient tous des partis d'extrême droite.
Emma Bonino a tenté de s'opposer à la création du "Groupe technique des députés indépendants". Pour l'ancienne commissaire européenne, Jean-Marie Le Pen était un individu infréquentable. Mais, tout en protestant, elle s'est conformée aux décisions du leader charismatique des radicaux. Pire : l'initiative de Marco Pannella a échoué.
À l'initiative de l'ancien président du Parlement européen, l'allemand Martin Schulz, le "Groupe technique des députés indépendants" a été dissous parce qu'il était contre le règlement. Le premier article des statuts du "Groupe des salopards" déclarait qu'il n'y avait pas d'affinités politiques entre ses membres. Amis, oui. Mais Marco Pannella et Jean-Marie Le Pen étaient tout de même des adversaires politiques acharnés en Europe et sur l'Europe.
La citation
“Nous devons protéger notre processus démocratique pour que ce soient les Polonais, et non les étrangers, qui choisissent notre président”.
Radosław Sikorski, ministre des Affaires étrangères de Pologne.
L'UE et Musk
Le silence de von der Leyen sur Musk est un "choix politique" - La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a fait "le choix politique" de ne pas répondre à la campagne de déstabilisation menée par Elon Musk contre l'Union européenne et certains de ses États membres. "Le choix politique est de ne pas nourrir le débat", a déclaré hier la porte-parole de la Commission, Paula Pinho. Même la vice-présidente responsable du numérique, Henna Virkkunen, ne veut pas s'exprimer pour contrer Musk. Pourtant, c'est elle la commissaire à qui ont été attribués les pouvoirs spéciaux du Digital Services Act qui permettraient à la Commission de ramener la plateforme X dans les limites prévues par les règles européennes. Après le lancement des enquêtes par l'ancien commissaire Thierry Breton en août 2013, c'est Virkkunen qui peut envoyer un avertissement formel. Mais la décision politique n'a pas été prise. Quant aux éventuelles sanctions contre X, il appartiendrait à l'ensemble du collège de prendre la décision politique. La Commission semble vouloir suivre la ligne indiquée par Olaf Scholz. "Ne pas nourrir les trolls", a déclaré le chancelier allemand sortant dans une interview à Stern sur les ingérences de Musk. "En réagissant, nous alimentons le débat", a expliqué la porte-parole de la Commission.
Zuckerberg suit Musk pour supprimer la censure sur les réseaux sociaux - Le créateur et patron du groupe Meta, qui regroupe Facebook et Instagram, Mark Zuckerberg a annoncé hier sa décision de cesser toute censure sur ses réseaux pour rétablir la liberté d'expression. Meta abandonne son programme de vérification des faits, accusé de “commettre trop d’erreurs” et de “trop censurer”, car les vérificateurs sont “trop politiquement engagés” et le remplacer par les “notes de la communauté”, à l’image de X, la plateforme d’Elon Musk. Zuckerberg s’est expliqué dans un long message posté sur Instagram et Facebook. Il dénonce “l”institutionnalisation de la censure en Europe” où X est désormais considéré comme un vecteur de désinformation, critique les restrictions imposées aux plateformes en Amérique Latine et déplore l’interdiction de nombreuses applications en Chine. Zuckerberg en appelle au président Donald Trump et au gouvernement européen pour obtenir la suppression de ces obstacles. Note de la communauté: le président américain, utilisateur des réseaux sociaux, rédige et publie régulièrement de fausses informations.
Groenland
Trump envoie son fils au Groenland pour “acheter” l’intégration du territoire - Donald Trump persiste et signe dans sa volonté d’intégrer le Groenland aux Etats-Unis. Il a dépêché son fils Donald Trump junior en mission dans le territoire autonome du Danemark pour tenter de convaincre ses dirigeants. “J’entends dire que les habitants du Groenland sont des « MAGA». Mon fils, Don Jr, et divers représentants s’y rendront pour visiter certaines des régions et des sites les plus magnifiques. Le Groenland est un endroit incroyable, et les gens en bénéficieront énormément s’il devient partie intégrante de notre nation. Nous le protégerons et le chérirons d’un monde extérieur très vicieux. REDONNEZ AU GROENLAND SA GRANDEUR !”, a annoncé Trump dans un message publié sur X. L’affaire commence à préoccuper dans l’Union européenne. “Il y a encore quelques semaines, nul n’aurait pensé possible que le président des États Unis menacerait d’annexer le territoire d’un allié. Nous entrons dans une nouvelle dimension”, a commenté l’ancien ambassadeur de France aux Etats Unis Gérard Araud. Le président américain invoque des motifs de sécurité nationale pour justifier ses visées sur un territoire qui fut sous contrôle des Etats-Unis durant la 2e guerre mondiale et est devenu stratégiquement important. La manière de procéder de Donald Trump est similaire à celle de Vladimir Poutine pour la Crimée et de Xi Jinping avec Taiwan. Mais la Commission européenne ne trouve rien à redire. “C’est une question très, très hypothétique sur laquelle nous n’aurons aucun commentaire”, a déclaré hier son porte-parole.
Le Groenland n'est pas à vendre, mais le Danemark ouvre la porte à l'indépendance - La Commission a répondu par un "pas de commentaire" aux manœuvres de Donald Trump et de son entourage pour acquérir le Groenland. Il a fallu au Premier ministre danois, Mette Frederiksen, rappeler que "le Groenland n'est pas à vendre et ne le sera pas à l'avenir". Le Groenland est un territoire sous souveraineté danoise, qui jouit d'une autonomie et est en dehors de l'UE. Frederiksen a néanmoins ouvert la possibilité d'une sécession de la part du Groenland. "Je peux constater une forte volonté parmi de nombreux Groenlandais de se diriger vers l'indépendance. C'est légitime. Par conséquent, je pense qu'il est important que l'avenir du Groenland soit décidé à Nuuk", a déclaré la Première ministre. Nuuk est la capitale du Groenland.
Trump menace le Danemark, le Groenland voterait pour rejoindre l’UE - Le président américain a menacé hier le Danemark de taxer le pays à un “niveau très élevé” s’il refuse de renoncer au contrôle du Groenland, territoire autonome. Mais les Groenlandais voteraient à 60% en faveur d’une adhésion à l’UE si la question leur était posée, révèle un sondage publié par le site EUMS. En 2021, les Groenlandais avaient voté à 60% contre l’adhésion à l’UE. Le Premier ministre du Groenland appelle à une indépendance totale du Danemark et à une séparation d'avec les États-Unis et l'UE. Des élection générales sont prévues au Groenland au plus tard le 6 avril 2025 pour élire les 31 membres de l’Inatsisartut, le Parlement monocaméral du territoire.
Géopolitique
La Pologne avertit les Européens des pressions pour un "mauvais accord" en Ukraine - La Pologne a pris la présidence du Conseil de l'UE il y a une semaine. Sa priorité est la sécurité de l'Europe. Dans moins de deux semaines, Donald Trump entrera à la Maison Blanche. Le danger que le président élu des États-Unis impose un "mauvais accord" à l'Ukraine est réel. C'est ce qu'a rappelé hier le ministre des Affaires étrangères polonais, Radosław Sikorski, dans un discours devant la conférence des ambassadeurs français. "Nous pourrions bientôt être confrontés à de fortes pressions pour parvenir à un accord avec Moscou. Mais quel type d'accord une Europe raisonnable peut-elle accepter ? Certainement pas un accord qui permettrait à Moscou de se remettre", a déclaré Sikorski. Selon le ministre polonais, "l'Europe est bien plus forte que ce que les Russes croient. La Russie est bien plus faible que ce que beaucoup d'Européens pensent".
La confiance des Ukrainiens en Zelensky diminue - Les Européens ne sont pas les seuls à montrer des signes d'essoufflement face à la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine, qui approche presque de son troisième anniversaire. Selon un sondage publié par l'Institut international de sociologie de Kyiv (KIIS), le soutien des citoyens ukrainiens envers Volodymyr Zelensky a considérablement diminué par rapport à l'année dernière, même s'il reste majoritaire. L'enquête a été réalisée entre le 2 et le 17 décembre 2024. 52 % des Ukrainiens interrogés disent avoir confiance en leur président, en forte baisse par rapport à 77 % à la fin de l'année 2023. 39 % des Ukrainiens interrogés disent ne pas avoir confiance en Zelensky contre 22 % dans l'enquête réalisée l'année précédente.
Gaz
Fico à Bruxelles pour une indemnisation après la perte du transit du gaz Russe - Le Premier ministre slovaque Robert Fico s’est invité le 9 janvier à Bruxelles pour discuter avec des représentants de la Commission européenne des pertes financières causées par la fin du transit du gaz russe par l'Ukraine, a annoncé hier le gouvernement slovaque. Les livraisons via l'Ukraine ont cessé le 1er janvier après l'expiration d'un accord de transit entre l'Ukraine et la Russie. La perte des droits de transit du gaz russe par la Slovaquie vers la Hongrie et l’Autriche est estimée à 500 millions d'euros par an. Robert Fico souhaitait en outre continuer à recevoir du gaz russe par cette voie et a menacé de prendre des mesures de rétorsion contre l'Ukraine, notamment l’arrêt des exportations d’électricité vers l’Ukraine et l’aide aux réfugiés ukrainiens.
La Commission rassure sur les stocks de gaz - L'hiver est plus froid que ceux des deux dernières années et le prix du gaz a de nouveau augmenté, alors que les stocks des États membres se vident plus rapidement. Mais la Commission veut rassurer. Les niveaux de stockage de gaz en Europe "sont autour de 70 %" et "il n'y a pas de problèmes de sécurité d'approvisionnement", a déclaré une porte-parole de la Commission. "Il y a des retraits élevés par rapport à l'année dernière, mais les niveaux de stockage sont encore autour de 70 % et restent supérieurs à la moyenne des niveaux d'avant-guerre", a déclaré la porte-parole. La Commission a également dit "non" à la demande de l'Italie de maintenir le mécanisme pour introduire un plafond au prix du gaz en cas de fortes hausses sur les marchés. "Comme toutes les mesures d'urgence" adoptées en 2022 "le plafond du prix du gaz, le soi-disant price-cap, a été proposé dans un contexte spécifique et pour une période limitée", a déclaré la porte-parole. Le sujet des prix de l'énergie sera abordé dans le Plan d'action pour une énergie à prix abordable que le commissaire Dan Jorgensen présentera dans les mois à venir. "C'est un sujet que nous aborderons dans un autre contexte", a expliqué la porte-parole.
Vroum vroum
Hoekstra exclut de modifier les amendes sur les émissions - Le commissaire à l'Action climatique, Wopke Hoekstra, a exclu une modification des règles prévoyant des amendes pour les constructeurs automobiles qui ne parviendraient pas à respecter les objectifs de réduction des émissions de leur nouvelle flotte d'ici la fin de 2025. "La Commission est consciente que certains constructeurs de véhicules ont exprimé des préoccupations concernant leur capacité à atteindre leur objectif d'émissions pour 2025 dans un contexte de concurrence mondiale accrue et de contraction du marché des véhicules. En même temps, plusieurs autres grands constructeurs européens se sont montrés confiants quant à leur capacité à atteindre leurs objectifs et se sont fermement opposés à une modification du cadre 2025. Modifier les règles créerait une distorsion des conditions de concurrence et mettrait ces producteurs dans une position de désavantage compétitif", a écrit Hoekstra dans une réponse écrite à une question d'un certain nombre de députés européens des groupes Patriotes et ECR.
Musk propose de sauver certains constructeurs européens des amendes moyennant paiement - Le constructeur automobile Tesla a présenté à la Commission une déclaration d'intention pour la formation d'un "pool" de constructeurs, qui permettrait à plusieurs sociétés d'éviter les amendes sur les émissions. Mais l'aide d'Elon Musk a un coût. Tesla, qui ne produit que des véhicules électriques, peut revendre ses crédits d'émission à d'autres constructeurs automobiles. À son "pool", ont pour l'instant adhéré Stellantis, Toyota, Ford, Mazda et Subaru. Un autre "pool" devrait être formé autour de Polestar, Volvo Cars, Smart et Mercedes.
Autriche
Kickl impose ses conditions aux conservateurs de l'OVP - "Le début d'une nouvelle ère" pour "reconstruire" le pays. Ce sont les conditions posées par le leader du parti d'extrême droite FPO, Herbert Kickl, au parti conservateur de l'OVP pour former un gouvernement de coalition. "Nous n'avons pas de temps à perdre", a déclaré Kickl, soulignant que le Parti populaire doit accepter de devenir le partenaire junior de la coalition. "Un gouvernement honnête doit être précédé de négociations honnêtes. Pas de petits jeux, de tromperies ou de sabotages", a déclaré Kickl. Autrement, la menace est d'aller aux élections anticipées. "Nous sommes prêts pour cela", a déclaré Kickl. Selon les derniers sondages, le FPO obtiendrait entre 35% et 37% des voix, se renforçant encore par rapport aux 29% obtenus lors des élections de septembre dernier.
Plan de relance
Le Next Generation pourrait rester inachevé - Les fonds du Next Generation, 750 milliards d’euros, pourraient ne pas être utilisés entièrement ou, pire encore, être employés pour financer des projets inefficaces. Un rapport publié ce mardi par la Banque centrale européenne affirme que l’impact économique sera positif, mais inférieur à celui attendu lors de son approbation en 2021 (une augmentation de 0,8 % à 1,2 % du PIB de l’UE d’ici 2031), en raison des tensions inflationnistes des dernières années et de la crise énergétique de 2022 et 2023. Le texte indique également que, comme le fonds doit être dépensé avant la fin de 2026 et que tous les gouvernements accusent du retard dans son exécution, cela pourrait entraîner une dépense incomplète ou "précipitée, sans tenir compte de la qualité de l’exécution". La BCE propose des solutions à mettre en œuvre en 2025 et 2026 : consacrer davantage de ressources administratives, demander un soutien technique aux institutions européennes et modifier les législations qui pourraient entraver l’exécution des fonds. Le rapport met également en avant certains aspects très positifs, comme la réduction de la dette publique des États membres.
Ce qui se passe aujourd'hui
Service européen d'action extérieure : la Haute représentante Kallas reçoit le ministre des Affaires étrangères de la Jordanie, Ayman Safadi
Commission : la vice-présidente Minzatu reçoit une délégation de la Confédération européenne des syndicats
Eurostat : prix de la production industrielle en novembre