Bonjour! Je suis Christian Spillmann et avec David Carretta nous vous proposons la Matinale Européenne, un instrument pour offrir une analyse, un contexte et une perspective à ceux qui s'intéressent à l'UE.
L'extrême-droite fragilise Macron et Scholz, une chance pour von der Leyen
L'extrême-droite a réussi son pari pour les Européennes. En France, le Rassemblement National a imposé des élections anticipées à Emmanuel Macron. En Allemagne, l’AfD s’est imposée comme le deuxième parti du pays et a fragilisé le chancelier Olaf Scholz. Les trois partis de sa coalition font en cumulé un score inférieur à la CDU-CSU à un an des élections. Le duo franco-allemand est hors jeu et cette situation donne une main gagnante au Parti Populaire Européen (PPE-droite) qui va pouvoir imposer la reconduction de sa candidate Ursula von der Leyen pour un second mandat à la présidence de la Commission européenne.
Les dirigeants européens veulent aller vite pour désigner et investir le nouveau président de la Commission européenne et son équipe avant la fin de l’année. Mais rien n’est encore joué. Ursula doit convaincre les 27 de la choisir et, surtout, s’assurer du soutien d’une majorité des élus du nouveau Parlement européen. C’est loin d’être acquis. Elle a une semaine pour réussir. La nuit des élections a réservé beaucoup de surprises, même si globalement les résultats sont conformes aux prévisions. Le Parti Populaire Européen reste la première force du Parlement avec 184 élus sur 720, mais il ne peut rien faire seul. Les Socialistes et Démocrates conservent leur second rang avec 139 élus et sont incontournables pour constituer une majorité pro-européenne capable de réunir 361 suffrages.
La “surprise” est le recul de Renew Europe, le parti libéral formé en 2019 par le président français Emmanuel Macron avec l’alliance des élus de sa coalition et ceux des nombreux petits partis membres du groupe des Démocrates et Libéraux pour l’Europe (ALDE) présidé par l’ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt. Renew reste la 3e force avec 80 élus, mais ses élus français ont fondu de moitié et l'exclusion des néerlandais du VVD pourrait réduire ses effectifs. Renew pourrait être devancé au final par les partis nationalistes du Groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (ECR) dont le fer de lance est le mouvement d’extrême-droite Fratelli d’Italia de la Première ministre Giorgia Meloni, si une partie de la centaine de députés non inscrits rallient ses 73 élus. Plusieurs poids lourds sont sans famille, notamment le Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orban, banni du PPE.
L’autre surprise est la chute des Verts, en recul dans tous les pays. Elle était annoncée par les sondages, mais ses dirigeants espéraient un sursaut des électeurs. Il ne s’est pas produit. Le groupe passe de 72 à 52 élus et tous les grands partis reculent. Le groupe est rétrogradé à l’avant dernière place, devant les partis de la gauche radicale du groupe The Left avec 36 élus. La dernière surprise est la percée limitée des partis de l'extrême droite pro-russe regroupés au sein du groupe Identité et Démocratie. Si le Rassemblement National français bombe le torse avec 32 ou 33 élus, ses amis patriotes sont en recul, notamment la Lega de l'Italien Matteo Salvini, et l’exclusion des allemands de l’AfD se ressent. ID plafonne à 58 élus, dont la moitié sont les Français du RN, derrière l’ECR. Il devrait toutefois intégrer les élus du PVV du dirigeant néerlandais d'extrême droite Geert Wilders.
Le nouveau Parlement sera comme prévu plus fragmenté et plus pluriel, mais les trois familles pro-européennes conservent une majorité de 404 sièges, si elles évitent les petits jeux politiciens et si le PPE renonce à frayer avec l’extrême-droite. Sa candidate, Ursula von der Leyen va devoir “imaginer” sa majorité pour obtenir un second mandat. Elle a été mise en garde. Son ouverture vers l’ECR lui fera perdre les soutiens des socialistes, des libéraux et des Verts. Les trois groupes se sont engagés à ne pas faire alliance ni à coopérer avec l’ECR. Or la présidente sortante n’a pas d’autre choix pour trouver l’appoint, car la majorité pro-européenne ne lui est pas acquise.
Au sein même du PPE, sa candidature imposée par Manfred Weber, chef de la famille et président du groupe, est contestée. Les soutiens des socialistes, des libéraux et des verts lui sont comptés. Son “flirt” avec Giorgia Meloni pour obtenir les votes des élus de Fratelli d’Italia a déplu et le soutien des Italiens ne lui est même pas acquis. Ursula von der Leyen va se présenter devant les dirigeants européens sans avoir la certitude de rallier les 361 suffrages nécessaires pour son investiture par le Parlement européen. “Sur le papier c’est ric-rac. Cela va dépendre de la discipline des groupes et des délégations nationales”, souligne un responsable européen à Bruxelles.
Les chefs d’Etat et de gouvernements ont intégré cette donne. Un rejet par le Parlement est une probabilité, un risque, mais ce n’est pas une certitude. “Si le Parlement européen rejette Ursula von der Leyen, le Conseil à un mois pour trouver un nouveau candidat”, explique notre interlocuteur.
Le PPE a le plus à perdre à ce jeu. La famille considère la présidence de la Commission comme “le joyau de la couronne” et la dirige depuis 20 ans. Mais les jeux politiques de Manfred Weber, la bénédiction donnée aux alliances entre la droite et l’extrême droite, comme celle constituée par Giorgia Meloni en Italie, ses attaques virulentes contre les Socialistes et son ralliement à la volonté exprimée par la dirigeante italienne d’exporter son modèle de coalition dans toute l’Union afin de bouter la gauche dans l’opposition pourrait provoquer la crise institutionnelle redoutée dans nombre de capitale de l’UE. Une alliance entre le PPE, les deux groupes de l’extrême droite et leurs affiliés non inscrits permet de constituer une majorité. Elle peut se concrétiser sur des votes, mais pas formellement. Pour les Polonais du PPE, une collaboration avec l’ECR où siège le PiS est une ligne rouge.
“Si le PPE tue Ursula von der Leyen, il tue le principe du “Spitzenkandidat” pour toujours et signe la fin de sa primauté pour le choix du président de l’exécutif”, analyse notre interlocuteur. Douze dirigeants PPE siègent à la table du Conseil européen et il n’est pas certain que tous soutiennent la ligne politique de Manfred Weber. Numériquement, le PPE pèse, mais la droite ne dirige plus rien à l’Ouest de Vienne, raille un de ses membres. Paris, Berlin, Rome et Madrid sont politiquement ailleurs et s’ils sont alignés, leurs dirigeants dirigent le Conseil, lieu du vrai pouvoir dans l’UE.
Le dîner informel des chefs d'Etats de gouvernements prévu le 17 juin va permettre de voir si la reconduction d’Ursula von der Leyen est toujours l’option. La candidate doit encore convaincre Emmanuel Macron. Un grand oral aura lieu avant le 17. Le président français n’est pas favorable au principe du Spitzenkandidat et il n’aime pas la politisation de la présidence de la Commission, “mais il n’est pas dit qu’il va refuser de la reconduire pour un second mandat”. Emmanuel Macron réserve sa décision. “Elle va devoir dire ce qu’elle entend faire. Ce n’est pas son bilan qui compte, mais les engagements qu’elle va prendre”, explique-t-on de source française. “Si Emmanuel Macron dit non, Ursula von der Leyen est finie”, assure t-on de même source.
Mais le président français est-il encore en position d’imposer ses vues ? La question est sur toutes les lèvres depuis sa décision de convoquer des élections anticipées. “Il s’est laissé dicter un agenda par Jordan Bardella (la tête de liste du Rassemblement national). Il n'était pas obligé. Il joue un jeu dangereux”, a déploré Raphaël Glucksmann, la tête de liste des socialistes français. Les commentaires sont tous critiques. Le plus lapidaire est celui du politologue britannique Simon Hix: “Une décision suicidaire”.
Le choix du Conseil pour le prochain président de la Commission est attendu pour le sommet européen des 27 et 28 juin, avec l’adoption de l’agenda stratégique. Seront également nommés le président du Conseil et le Haut Représentant pour l’action extérieure et vice-président de la Commission, deux fonctions pour lesquelles le Parlement n’a pas son mot à dire. Les trois postes sont répartis entre les trois forces politiques qui constituent la majorité au Parlement et la possibilité de nommer deux autres vice-présidents exécutifs, imposés au président de la Commission, comme en 2019, n’est pas écartée pour maintenir les équilibres politiques, géographiques et de genre.
Le Parlement européen sera ensuite mis sous pression pour investir le Président de la Commission lors de sa session inaugurale. Le vote est prévu le 18 juillet dans l’agenda des groupes politiques. Après l'élection de la présidente du Parlement. La Maltaise Roberta Metsola, figure du PPE, brigue un nouveau mandat de 2 ans et demi. Si tout se déroule sans accrocs, le collège des commissaires sera constitué au moins d'août avec les désignations de leurs candidats par les Etats membres. Les auditions seront menées au Parlement européen en octobre, et des candidatures seront probablement recalées. Le Parlement votera ensuite la confiance à la nouvelle Commission à la majorité des élus présents. La nouvelle Commission pourrait entrer en fonction début novembre. Mais la date du 1er décembre est jugée plus réaliste compte tenu des retards possibles.
La citation
“J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote”
Emmanuel Macron.
Le PPE et Ursula von der Leyen remportent les élections européennes - Le Parti populaire européen et sa Spitzenkandidat Ursula von der Leyen ont remporté les élections européennes. Non seulement le PPE se confirme comme le premier groupe au sein du prochain Parlement européen, mais avec environ 184 sièges, il augmente sa part de membres élus. Selon les projections publiées par le Parlement européen lui-même, le groupe des socialistes et démocrates devrait gagner 139 sièges, perdant ainsi une poignée de sièges par rapport à la législature précédente. Les libéraux du groupe Renouveau sortent fortement diminués avec 82 élus, soit une vingtaine de moins, mais pourraient conserver leur troisième place au Parlement européen. Le succès des partis nationalistes a été moins important que ne le prédisaient les sondages. Le groupe souverainiste des Conservateurs et Réformistes européens devrait obtenir 73 sièges, tandis que le groupe d'extrême droite Identité et Démocratie pourrait s'arrêter à 58 élus. Le groupe des Verts glisse à la sixième place avec 52 sièges, tandis que le groupe de la Gauche reste dernier sur la liste avec 36 élus. Ces projections sont appelées à évoluer dans les semaines à venir. Une cinquantaine d'élus appartiennent à la catégorie des non-inscrits et une autre cinquantaine à celle des non-affiliés. La campagne des groupes de recrutement a déjà commencé.
Ursula von der Leyen lance un appel à la stabilité - “Nous avons gagné les élections européennes. Nous sommes le point d'ancrage de la stabilité", a déclaré Ursula von der Leyen, après que son Parti populaire européen a été confirmé en tant que premier groupe au Parlement européen. Mme Von der Leyen a souligné que “le centre reste majoritairement favorable à une Europe forte, ce qui est essentiel pour la stabilité. Le centre tient bon. Mais il est également vrai que les extrémistes de gauche et de droite ont gagné du terrain. Les résultats imposent une grande responsabilité aux partis du centre", a averti Mme von der Leyen : “Nous avons tous intérêt à la stabilité et nous voulons tous une Europe forte et efficace”. Mme von der Leyen a annoncé qu'il entamerait un dialogue “avec les grandes familles politiques qui ont formé la plate-forme de la dernière législature, S&D et Renew. Nous avons bien travaillé ces cinq dernières années”. Toutefois, il n'a pas exclu d'élargir la majorité à d'autres. “J'ai toujours dit que je voulais construire une large majorité pour une Europe forte. Je veux continuer sur cette voie avec ceux qui sont pro-européens, pro-Ukraine et pro-état de droit", a déclaré Mme von der Leyen. “Ce résultat exige de la responsabilité” et “nous devons construire les ponts nécessaires”. Mme von der Leyen s'est dite “confiante” quant à sa confirmation pour un second mandat en tant que présidente de la Commission.
Les socialistes disent à von der Leyen “pas de collusion” avec Meloni - Le groupe des socialistes et démocrates au Parlement européen est prêt à soutenir Ursula von der Leyen pour un second mandat, après que le Parti populaire européen a remporté les élections pour renouveler le Parlement européen, mais à condition qu'il n'y ait “pas de collusion” avec l'extrême droite, y compris le groupe souverainiste Ecr auquel appartient Fratelli d'Italia. “La première condition est le programme”, a déclaré le vice-président du groupe S&D, Pedro Marques. “La deuxième condition est l'absence de collusion avec Ecr et (le groupe d'extrême droite) Identité et Démocratie”. Selon M. Marques, “si nous devons élargir cette coalition, ce doit être en direction des groupes progressistes” comme les Verts.
Les Verts prêts à soutenir Ursula von der Leyen pour sauver le Pacte vert - “Nous sommes prêts à prendre nos responsabilités”, a déclaré Bas Eickhout, Spitzenkandidat des Verts aux élections européennes, reconnaissant une défaite après que son groupe a perdu une vingtaine de sièges au Parlement européen. Les Verts sont prêts à soutenir Ursula von der Leyen pour un second mandat, mais à deux conditions : sauver le Pacte vert. “Si elle fait le bon choix, nous ne nous déroberons pas à nos responsabilités”, nous a déclaré Philippe Lamberts, président sortant du groupe, après avoir constaté un changement de ton chez Mme von der Leyen au cours des dernières semaines. “S'il fait une alliance avec l'extrême droite, c'est la fin du Pacte vert”, a déclaré M. Lamberts.
Résultat choquant en France et Macron dissout l'Assemblée nationale - C'est le résultat le plus choquant des élections européennes. Le Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella l'a emporté avec 31,5 % en France, obligeant le président français Emmanuel Macron à annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale et la convocation d'élections anticipées. "J'ai décidé de vous redonner le choix de votre avenir parlementaire", a déclaré M. Macron dans un discours au palais de l'Élysée, parlant d'un “choix grave”. Le premier tour aura lieu le 30 juin, le second le 7 juillet. Sa liste Besoin d'Europe n'a obtenu que 14,5 % des voix, tandis que les socialistes de Raphaël Glucksmann ont obtenu 14 % des voix. Le choix de Macron est très critiqué à Bruxelles. Pure folie", nous a dit le président sortant du groupe des Verts, Philippe Lamberts.
En Allemagne la Cdu-Csu est en tête, mais l'AfD est deuxième - En Allemagne, la Cdu-Csu a remporté les élections européennes avec 30,7 % des voix, mais la coalition d'Olaf Scholz a subi une lourde défaite, après que le parti Alternative pour l'Allemagne a réussi à obtenir 14,5 % des voix, flanquant les sociaux-démocrates du SPD (14,5 %) et dépassant les Verts (12,5 %). Le nouveau parti d'extrême gauche Bündnis Sahra Wagenknecht a obtenu 5,5 % des voix, dépassant les libéraux du Fdp de Christian Lindner avec 5,4 %.
Le premier parti d'extrême droite Fpö en Autriche - L'autre résultat choc de la soirée électorale a été la victoire en Autriche du parti d'extrême droite Fpö, qui a obtenu 25,7 %, devançant les conservateurs de l'Ovp (24,7 %) et les sociaux-démocrates du Spö (23,2 %). Les Verts ont perdu du terrain (10,7 %), tandis que les libéraux de Neos ont légèrement progressé (9,9 %). Les électeurs autrichiens retourneront aux urnes à l'automne pour les élections législatives, qui pourraient ramener le Fpö au gouvernement.
En Espagne il n'y a pas de poussée de la droite et Sánchez se maintient - Un quasi match nul ou une courte défaite qui ressemble presque à une victoire. Selon les résultats provisoires, le Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez, avec 30,2 %, a réussi à se rapprocher du Parti populaire (34,2 %) dans une course qui ressemblait à une répétition des élections législatives de l'été dernier. Le parti d'extrême droite Vox s'est arrêté à 9,6 %, tandis que les deux partis d'extrême gauche Sumar et Podemos ont obtenu 4,6 % et 3,3 %. Le nouveau venu est le mouvement populiste de droite inventé par le Youtuber Alvise Pérez, Salf, qui a obtenu 4,6 %.
En Hongrie Orbán perd la majorité absolue, mais Peter Magyar recueille des voix dans l'opposition - Fidesz, le parti de Viktor Orbán, n'a obtenu que 43,8 % lors des élections européennes en Hongrie, soit neuf points de moins qu'en 2019. Merci au nouveau parti de Peter Magyar, Tisza, qui a obtenu 30,6 %. Ancien mari de la ministre de la Justice Judit Varga, membre du cercle rapproché d'Orbán pendant plus d'une décennie, Magyar a rompu avec le premier ministre après le « scandale de la grâce » accordée à un condamné pour pédophilie. Lors de la campagne électorale, M. Magyar a dénoncé la corruption du gouvernement Orbán et critiqué sa politique pro-russe. Mais Tisza prend surtout des voix à l'opposition. Les socialistes s'arrêtent à 8,3 %, perdant 15 points, tandis que Momentum chute à 3,5 %, soit quatre points de moins qu'en 2019. Au Parlement européen, Tisza négocie pour rejoindre le groupe PPE.
En Finlande, l'extrême-gauche anti-Poutine dépasse l'extrême-droite anti-Poutine - La Finlande offre une autre surprise dans ces élections européennes. Le parti Kok du premier ministre, Petteri Orpo, est arrivé nettement en tête avec 24,8 % des voix, soit quatre points de plus qu'en 2019. Les Finlandais, le parti d'extrême droite au gouvernement avec Orpo, a dégringolé de 13,8 % à 7,6 %. La surprise est le résultat historique du parti d'extrême gauche Vas, qui passe de 6,9 % à 17,3 %. Les socialistes restent stables autour de 15 %, tandis que les Verts perdent près de six points pour atteindre 10,9 %. Contrairement à d'autres partis d'extrême gauche, Vas n'est pas pro-russe. Sa dirigeante, Li Andersson, a déclaré que le groupe de gauche au Parlement européen devrait exclure les partis qui s'opposent au soutien de l'Ukraine.
Le Danemark sanctionne la coalition gouvernementale de Frederiksen - Le Parti social-démocrate de la Première ministre, Mette Frederiksen, et les partis de sa coalition ont subi une nette défaite lors des élections européennes au Danemark. Contrairement à d'autres pays, les Verts sont arrivés en tête avec 17,4 % des voix, soit cinq points de plus qu'en 2019. Le Parti social-démocrate de Frederiksen a chuté de 22 % à 15,6 %. Les libéraux conservateurs de Ventre perdent 10 points pour atteindre 14,7 %. Les Modérés, un nouveau parti centriste et libéral apparu avant la dernière élection nationale, ont gagné 8 %. Le Parti du peuple danois, parti d'extrême droite, perd du terrain, passant de 11 % à 6,4 %. Il subit la concurrence d'un autre parti d'extrême droite, les Démocrates danois, qui obtiennent 7,4 %.
En République tchèque, Babis est de retour - En République tchèque, le parti Action des citoyens mécontents (Ano) de l'ancien premier ministre Andrej Babis, battu aux dernières élections, est en tête, suivi par la coalition Spolu (Ensemble) de trois partis gouvernementaux, les Démocrates civiques (Ods, de l'actuel premier ministre Petr Fiala), Top 09, et les Démocrates chrétiens (Kdu-Csl). Le parti de M. Babis aurait obtenu 26,1 % des voix, tandis que la coalition Spolu s'est arrêtée à 22,3 %. Ano est membre du groupe Renew, tandis que Fiala fait partie du groupe Ecr. Le parti Pirates, qui est au gouvernement avec M. Fiala, a obtenu 10,3 % des voix, dépassant une coalition d'extrême gauche avec 9,6 %.
Au Portugal, les socialistes progressent - Au Portugal, le Parti socialiste, avec 32,3 %, a dépassé l'Alliance démocratique, la coalition de centre-droit qui avait remporté les élections en mars et qui s'est arrêtée à 31,9 %. Le parti d'extrême droite Chega confirme sa progression, mais sans dépasser les 9,8 %. Le parti Initiative libérale, avec 8,6 %, fait son entrée au Parlement européen. Le Parti socialiste portugais pourrait avoir le futur président du Conseil européen : l'un des noms les plus cités est celui de l'ancien Premier ministre Antonio Costa.
En Pologne, Tusk gagne à nouveau - C'est l'une des bonnes nouvelles de la soirée électorale au camp pro-européen: en Pologne, la Coalition civique de Donald Tusk a battu le parti Droit et Justice (PiS) lors des élections européennes d'hier, infligeant une nouvelle défaite aux nationalistes d'extrême droite. La Coalition civique a obtenu 37,4 % contre 35,7 % pour le PiS. Par rapport aux élections législatives d'octobre, la Coalition civique de Donald Tusk a augmenté son soutien, gagnant huit points, tandis que le PiS a perdu deux points. Le parti d'extrême droite Konfederacja a obtenu des résultats supérieurs aux attentes avec 11,8 %. Quant aux partis de la coalition Tusk, les libéraux de Polska 2050 se sont arrêtés à 7,3 %, tandis que les socialistes ont obtenu 6,6 %.
Les libéraux gagnent en Slovaquie - La Slovaquie a réservé une autre bonne surprise au camp pro-européen. Progressive Slovakia, le parti d'opposition libéral, est arrivé en tête des élections européennes, dépassant le Smer du Premier ministre Robert Fico. Selon les résultats provisoires, les libéraux de M. Sp ont obtenu 27,8 %, contre 20,1 % il y a cinq ans. Le Smer a également gagné du terrain, passant de 15,7 % à 24,8 %, mais ce résultat est moins bon que lors des élections législatives de l'année dernière. Fico, victime d'une tentative d'assassinat il y a à peine trois semaines, n'a pas réussi à profiter de la sympathie du public. Ses alliés du parti Hlas, dirigé par le président du Parlement Peter Pellegrini, ont également obtenu un résultat décevant avec 7,2 %. En s'appuyant sur une rhétorique pro-russe, Fico a involontairement libéré le démon poutiniste. Republika, un parti d'extrême droite explicitement pro-russe, est arrivé en troisième position avec 12,5 %.
A Malte, Roberta Metsola porte un coup au parti travailliste du premier ministre Robert Abela - Être président du Parlement européen présente des avantages dans un petit Etat membre comme Malte. Le parti travailliste du premier ministre Robert Abela est arrivé en tête des élections européennes, mais avec une marge beaucoup plus faible que ce qui était prévu à la veille des élections : moins de 15 000 voix. En termes de sièges, il y a égalité : trois pour les travaillistes et trois pour les conservateurs. Tout cela grâce à Roberta Metsola, présidente sortante du Parlement européen, qui a également été la candidate la plus votée à Malte. Son parti nationaliste gagne un siège par rapport à 2019. “Les gens nous ont ouvert leurs portes et nous ont écoutés”, a déclaré Roberta Metsola. À Bruxelles, on sait que Mme Metsola aimerait effectuer un nouveau mandat de deux ans et demi en tant que présidente du Parlement européen. Son succès électoral pourrait l'inciter à défier Abela lors des prochaines élections législatives à Malte, qui devraient se tenir au printemps 2027, quelques mois après la fin d'un éventuel second mandat de Metsola sur le plus haut siège du Parlement européen.
Ce qui se passe aujourd'hui
Élections européennes : résultats définitifs
Commission : la vice-présidente Vestager visite le centre de calcul intensif Lumi à Kajaani, en Finlande
Commission : le vice-président Dombrovskis participe à Berlin au débat sur « La politique allemande à l'égard de l'Ukraine - Quelle est la stratégie ?
Commission : le vice-président Sefcovic prononce un discours à Berlin lors d'un événement organisé par le centre de transition énergétique Europe-Ukraine
Commission : la commissaire Johansson à Stockholm prononce un discours lors de la conférence de clôture du projet Promise Transnational referral mechanism (Trm) pour les victimes de la traite des enfants.
Commission : la commissaire Urpilainen à Vilnius rencontre le ministre des affaires étrangères Gabrielius Landsbergis
Commission : le commissaire Hoekstra rencontre l'ancien Premier ministre et ministre des finances Magdalena Andersson à Stockholm
Eurostat : données sur la protection temporaire en avril