L'UE a un problème migratoire, mais ce n'est pas celui qu'on vous raconte
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L'UE a un problème migratoire, mais ce n'est pas celui qu'on vous raconte
Le sommet européen de cette semaine parlera beaucoup d'immigration, de comment expulser plus d'immigrants irréguliers, plus vite, plus efficacement. De comment les enfermer dans des camps de concentration (qui, bien sûr, ne seraient pas appelés ainsi s'ils venaient à exister un jour) dans des pays tiers, et de ce qu'il faut faire avec le mécanisme de Dublin qui oblige le premier pays européen touché par le demandeur d'asile à gérer sa demande. Les dirigeants parleront d'augmenter le taux d'expulsions, car environ deux tiers de ceux qui reçoivent un ordre d'expulsion ne sont jamais effectivement expulsés, faute de coopération des pays d'origine et de transit. L'extrême droite crie "migrant" et tout le monde court comme des poules sans tête après l'extrême droite, même avec des solutions qui, en pratique, sont inapplicables et de légalité douteuse.
Ce dont le sommet ne parlera pas, c'est d'un problème beaucoup plus grave qui affecte depuis au moins trois décennies plusieurs des pays issus de l'élargissement. L'exode massif de population de certaines régions du continent vers l'ouest. Près de deux millions de Roumains sont partis en Italie et en Espagne. La Lettonie a perdu 30 % de sa population depuis la chute du Mur.
Quinze États membres ont signé une lettre demandant à la Commission européenne des mesures innovantes pour accélérer l'expulsion des immigrants irréguliers. Parmi eux, certains pays où la population étrangère dépasse 10 % du total, mais aussi d'autres qui voient une fuite constante de leurs citoyens vers les pays plus prospères d'Europe de l'Ouest. La lettre a été signée par la Bulgarie, la Lettonie, la Lituanie et la Roumanie, des pays où trouver un étranger, sans parler d'un migrant irrégulier, est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, mais où il est rare de rencontrer une famille sans un parent émigré en Europe occidentale.
Plusieurs pays perdent des habitants depuis des décennies et dans certains cas, on peut parler d'exode car la perte dépasse déjà 20 % par rapport à la décennie qui a suivi la chute du Mur de Berlin. Un problème démographique difficile à résoudre dans des pays où la natalité est au plus bas (comme dans toute l'Europe), mais qui ne peuvent pour l'instant pas compter sur des apports d'immigrants. Et ils n'en veulent pas. C'est une sorte de suicide collectif, une lente agonie, goutte à goutte.
La Bulgarie frôlait les neuf millions d'habitants en 1988, à la fin de la période communiste, avec 8 986 636 personnes. Depuis lors, avec l'ouverture progressive des frontières vers l'ouest, la population a lentement diminué. Selon les données disponibles d'Eurostat et de la Banque mondiale, à la fin de 2023, le pays comptait 6 445 481 habitants. En 35 ans, la Bulgarie a perdu 2 541 155 habitants, soit 28,2 % de sa population. Et elle continue de perdre. Les projections d'Eurostat, bien qu'elles doivent être prises avec prudence car elles s'étendent jusqu'en 2100, prévoient qu'à la fin du siècle, la Bulgarie comptera 5 072 100 habitants.
La Hongrie, l'un des États membres ayant une rhétorique plus dure sur l'immigration, connaît une dérive démographique moins marquée, mais suit la même voie depuis des décennies. Les Hongrois partent. En 1980, le pays comptait 10 712 781 habitants. Peu à peu, il a perdu plus d'un million d'habitants, pour tomber à 9 584 627 en 2023. La perte est de 10,5 %, et les plans natalistes de Viktor Orban ne semblent pas offrir de solution. Le taux de natalité (nombre de naissances pour 1 000 habitants) a chuté ces trois dernières années de 9,8 à 9,0. Selon Eurostat, le pays finira le siècle avec moins de neuf millions d’habitants. Un rapport de Radio Free Europe de 2023 indique que plus de 700 000 Hongrois vivent à l'étranger, sans compter les plus de deux millions de Hongrois ethniques vivant en Roumanie, en Slovaquie ou en Serbie. D'ici 2050, le pays perdra un autre million d'habitants. Orban a lancé un programme avec un budget de plus de trois milliards d'euros pour inciter leur retour. Il a donné peu de résultats.
La Croatie comptait 4 782 179 habitants en 1990. Pendant les années des guerres balkaniques, ses chiffres n'ont guère changé, mais dès la fin des conflits, la population a commencé à diminuer. En 2023, la Croatie comptait 3 861 967 habitants. La perte en un peu plus de 30 ans est de 19,2 %. Les Croates seront moins de trois millions à la fin du siècle. La Roumanie comptait 23 211 395 habitants en 1989, à la fin du régime dictatorial de Nicolae Ceaușescu. Aujourd'hui, les Roumains sont 19 064 409. C'est une perte de plus de quatre millions de personnes, soit 17,8 % de la population, mais le pays continuera sur cette voie pour finir le siècle avec moins de 15 millions d'habitants. En Espagne, selon son Institut national de la statistique, il y avait plus de 625 000 Roumains à la fin de 2022. Selon l'ISTAT italien, il y a déjà près de 1,1 million de Roumains vivant en Italie.
Les Lituaniens étaient 3 706 299 en 1991, juste au moment où ont commencé à goûter à la démocratie et à l'indépendance. Aujourd'hui, ils sont 2 885 891, une baisse de 22,1 %, et d'ici la fin du siècle, ils ne seront même pas 1,8 million. Certains commencent à revenir. Selon le bureau national des statistiques "Renkuosi Lietuva", la moitié des immigrants que le pays reçoit sont des Lituaniens de retour après des années à l'étranger, mais les chiffres restent très faibles. En 2022, dernière année avec des données consolidées, on estime que 14 352 citoyens lituaniens sont revenus. À cela s'ajoutent 21 000 étrangers, mais la grande majorité sont des voisins lettons, ainsi que des Italiens et des Allemands, ressortissants de l’UE qui ne sont pas soumis à des procédures d'expulsion pour immigration irrégulière. Plus de 153 000 Lituaniens vivent au Royaume-Uni.
Les Lettons sont passés de 2 668 140 en 1989 à 1 871 882 aujourd'hui, une baisse de 29,8 %, et ils continueront à diminuer jusqu'à frôler 1,7 million. Cette même année, les Estoniens étaient 1 570 589 et aujourd'hui ils sont 1 374 687, une baisse de 12,4 %. Mais leur population continuera à diminuer jusqu'à tomber sous 1,3 million d'ici la fin du siècle. La Pologne comptait 38 666 983 habitants en 1998, et à peine plus de 38,6 millions aujourd'hui. Sa perte de population est moindre, mais elle aurait pu dépasser les 40 millions si près de cinq millions de personnes n'étaient pas parties en Europe occidentale. En 2020, selon la Banque mondiale, il y avait 4 825 096 Polonais à l'étranger.
Ces projections d'Eurostat prévoient que plus de la moitié des États membres perdront de la population, et ces calculs incluent l'immigration en provenance de pays tiers. À la fin du siècle, selon les statisticiens, la Lettonie perdra près de 40 % de sa population, la Lituanie plus de 35 %, la Croatie presque 30 %, la Bulgarie environ 25 % et la Roumanie 22 %. Les seuls pays qui gagneraient sensiblement de la population seraient le Luxembourg et Malte. Les autres n'atteindront même pas une croissance cumulative de 15 % sur plus de 75 ans.
Eurostat joue à faire différentes projections en fonction des futurs scénarios migratoires. Dans le scénario de base, le plus probable selon l'étude, l'Union européenne passerait de 447 millions d'habitants aujourd'hui à environ 420 millions. Il existe un scénario légèrement meilleur (430 millions) et un autre beaucoup plus favorable (470 millions), mais il y a surtout trois scénarios bien pires : 370 millions d'habitants avec un scénario de faible immigration, 350 millions avec une faible fécondité, et le scénario catastrophique de passer sous la barre des 300 millions avec une politique d'immigration zéro. En d'autres termes, avec le taux de natalité actuel et une immigration nulle, l'Union européenne perdrait plus d'un tiers de sa population actuelle d'ici la fin du siècle.
Les gouvernements qui réclament une politique plus dure d'expulsion des migrants n'ont en réalité que peu d'immigrants. Selon les dernières données disponibles d'Eurostat (de janvier 2023), le pourcentage de population étrangère en Roumanie est de 1,1 %, en Bulgarie de 1,3 %, en Croatie de 1,8 %, en Hongrie de 2,4 %, et en Lituanie de 3,4 %. L'Estonie (17,3 %) et la Lettonie (13,9 %) comptent encore de grandes communautés russes, héritage du passé soviétique, auxquelles elles ne reconnaissent pas la nationalité, et non des immigrants arrivés au cours des dernières décennies.
En outre, une grande partie des étrangers résidant dans ces pays sont des citoyens européens, et non des immigrants de pays tiers qui pourraient être en situation irrégulière. Un tiers des étrangers résidant en Bulgarie ou en Croatie sont européens, tout comme près de 40 % de ceux résidant en Hongrie, et près d'un tiers de ceux résidant en Roumanie.
En revanche, le pourcentage de population étrangère est de 12,7 % en Espagne, 13,5 % en Belgique, 14,4 % en Irlande, 14,6 % en Allemagne, 18,8 % en Autriche et 47,4 % au Luxembourg. Parmi ces six pays, seule l'Autriche a signé la lettre demandant davantage d'expulsions de migrants irréguliers. En revanche, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie et la Lituanie l'ont signée.
La citation
“Presque plus personne ne nous écoute (…), nous n’avons pas de réponses”.
Xavier Bettel ministre des Affaire étrangères du Luxembourg, avant une réunion avec ses homologues de l’UE.
Migrants
Von der Leyen promet de travailler sur les “hubs de retour” - La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est ouverte hier à la possibilité de créer des “hubs de retour” en dehors du territoire de l'UE, où les migrants ayant fait l'objet d'une décision d'expulsion pourraient être transférés et recueillis en attendant d'être renvoyés dans leur pays d'origine. “Nous devrons continuer à explorer les différentes manières de procéder en ce qui concerne l'idée de développer des hubs de retour en dehors de l'UE, en particulier dans la perspective d'une nouvelle proposition législative sur les retours”, a écrit Mme von der Leyen dans la lettre adressée aux chefs d'État et de gouvernement pour faire le point sur les politiques migratoires avant la discussion qui aura lieu jeudi au Conseil européen. Mme von der Leyen est également prête à retirer la proposition de révision de la directive “retour” pour en présenter une nouvelle version. En 2018, la Commission de Jean-Claude Juncker avait exclu l'établissement de centres de retour en dehors de l'UE parce qu'ils étaient illégaux au regard du droit européen. En outre, “le risque de violation du principe de non-refoulement est élevé”, avait écrit la Commission dans un document. Mme Von der Leyen a enfin confirmé son soutien au protocole conclu entre l'Italie et l'Albanie en vue d'externaliser les procédures d'asile pour les migrants secourus en mer. “Avec le début des opérations du protocole entre l'Italie et l'Albanie, nous pourrons également tirer des leçons de cette expérience dans la pratique”.
La Commission rappelle à Tusk ses obligations en matière d'asile - "Les États membres ont des obligations internationales, notamment celle de garantir l'accès aux procédures d'asile", a déclaré hier une porte-parole de la Commission européenne, après l’anonce par le Premier ministre polonais Donald Tusk de la suspension temporaire des procédures d'asile à la suite d'une augmentation du nombre d'entrées de migrants en provenance de Biélorussie. M. Tusk a accusé la Biélorussie et la Russie d'utiliser les migrants comme une arme hybride. "Il est impératif pour l'UE de protéger la frontière extérieure", a déclaré la porte-parole, soulignant que la Biélorussie et la Russie utilisent “l'instrumentalisation des migrants à des fins politiques”. Cependant, la Pologne n'a pas la possibilité de suspendre les procédures d'asile. Le nouveau pacte sur les migrations et l'asile n'en prévoit pas non plus. En ce qui concerne l'instrumentalisation des migrants, "dans le règlement de crise, nous avons des dérogations", telles que des délais pour l'enregistrement des demandes ou une période plus longue pour les procédures aux frontières, "mais nous avons maintenu l'obligation de garantir l'accès aux procédures d'asile", a rappelé la porte-parole de la Commission.
Selon Filippo Grandi (HCR), se focaliser sur les frontières ne fonctionne pas - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a appelé hier les membres de l'organisation à "ne pas se focaliser sur les frontières" pour faire face aux flux de migrants et de demandeurs d'asile, car la fermeture des frontières ne fonctionne pas. La critique s'adresse en particulier à l'Union européenne et aux États-Unis. "Ne vous concentrez pas uniquement sur vos frontières", a déclaré M. Grandi lors d'un discours prononcé à Genève. "Lorsque les réfugiés et les migrants les atteignent, les gouvernements sont soumis à des pressions politiques qui les poussent à prendre des décisions réactives. Par réflexe, ils se concentrent sur les contrôles, sur l'empêchement des personnes de se déplacer, sur des projets d'externalisation, de délocalisation ou même de suspension de l'asile qui violent leurs obligations juridiques internationales", a déclaré M. Grandi. Selon le Haut Commissaire pour les réfugiés, ces mesures sont non seulement illégales, mais "inefficaces". M. Grandi a appelé les pays occidentaux à "regarder en amont, aux causes profondes dans les pays d'origine". Les guerres au Soudan et au Liban pourraient encore accroître les flux, a averti M. Grandi.
Géopolitique
L’UE est sur la touche au Proche-Orient - “Presque plus personne ne nous écoute”. Le chef de la diplomatie du Luxembourg Xavier Bettel est réaliste. Les profondes divisions entre les Etats membres face à la guerre menée par Israël pour éliminer le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban ont rendu l’Union européenne inaudible. “Nous n’avons pas de réponse”, a-t-il expliqué “Nous sommes considérés comme de simples confettis sur la scène internationale”, a-t-il déploré.
Le soutien de l’UE à la FINUL a été difficile à obtenir - Les attaques contre la Force des Nations Unies au Liban (FINUL) menées par Israël sont “totalement inacceptables” , a affirmé le Haut Représentant de l’UE. Mais derrière ces mots se cache une réalité terrible. ““Il nous a fallu des heures de discussions pour parvenir à agréer à 27 le soutien à la Force des Nations Unies au Liban (FINUL)”,a reconnu l’Espagnol. “Cela n’a pas été facile. Il devient difficile de nous mettre d’accord sur ce qui est acceptable et sur ce qui ne l’est pas”, a déploré Xavier Bettel.
L’UE implose sur le soutien militaire à Israël - “Sur cette question, il y a une énorme division” entre les pays de l’UE, a souligné Josep Borrell. Le président français Emmanuel Macron a appelé à “cesser de livrer des armes pour mener les combats sur Gaza” et précisé “la France n’en livre pas”. Macron visait les États-Unis qui viennent d’annoncer le déploiement d'une batterie de défense antiaérienne à haute altitude (THAAD) et de personnel militaire américain en Israël pour aider à renforcer les défenses aériennes de l’Etat hébreu, après l’explosion d’un missile tiré par le Hezbollah sur une base de l’IDF (l'armée israélienne) à Binyamina, au sud de Haifa . Le missile a passé les défenses anti-aériennes israéliennes. “Je pense que ceux qui fournissent des armes ne peuvent pas chaque jour appeler à nos côtés au cessez-le-feu et continuer de les approvisionner “, s’est insurgé Emmanuel Macron. Berlin a répondu à Macron avec la reprise de ses livraisons d’armements à Israël. Le chancelier Olaf Scholz est sous pression de son opposant Friedrich Merz, le patron de la CDU/CSU et candidat à la chancellerie allemande, partisan d’un soutien plus affirmé de l’Allemagne à Israël.
Le conflit ukrainien s’internationalise - “Nous voyons une alliance croissante entre la Russie et des régimes comme la Corée du Nord. Il ne s’agit plus seulement de transferts d’armes. Il est désormais question de transférer des personnes de Corée du Nord dans les régions occupées en Ukraine par les forces russes”, a averti le président Volodymyr Zelensky. L’internationalisation du conflit en Ukraine préoccupe les Européens. Mais la réponse n’est pas à la hauteur. “Nous avons vu l'information mais nous n’avons pas de preuves d’une présence nord-coréenne” , a expliqué un haut fonctionnaire de l’UE. “Des sanctions seront examinées si la présence de troupes nord-coréennes est confirmée en Ukraine”, a-t-il ajouté.
La CDU plus pugnace que le SPD face à Poutine - “Je dirais à Poutine : si les bombardements ne cessent pas, la première étape sera de lever les restrictions de portée. Et la deuxième étape sera la livraison du "Taurus". Ensuite, Poutine décidera lui-même de l'escalade de la guerre”, a annoncé hier Friedrich Merz, le patron de la CDU/CSU et candidat à la chancellerie allemande dans un entretien à Politik. La campagne électorale est ouverte et Merz se montre très sévère contre le chancelier SPD Olaf Scholz et ses alliés au sein du gouvernement, accusés de “manquer de vision stratégique”. Olaf Scholz est totalement aligné sur Washington dans l’aide à l’Ukraine et refuse de livrer les missiles furtifs à longue portée Taurus réclamés par Kiev par crainte que cette décision ne provoque “une escalade” . Le gouvernement allemand a alloué une nouvelle aide militaire bilatérale de 1,4 milliards d’euros à l’Ukraine lors du passage de Zelensky à Berlin dans le cadre de sa tournée des alliés la semaine dernière.
Post Brexit
La sécurité du Royaume-Uni est indivisible de celle de l'UE - "La sécurité du Royaume-Uni et de l'Europe est indivisible", a déclaré hier le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, avant une réunion avec le Haut représentant, Josep Borrell, pour procéder à la 'réinitialisation' de la relation de politique étrangère et de défense post-Brexit. "Nous sommes convaincus qu'en ces temps difficiles, un continent fort a besoin d'un partenariat fort", a répondu M. Borrell, soulignant la volonté de créer “les bases d'un lien plus fort” entre les deux côtés de la Manche. Les deux parties ont convenu de tenir un dialogue semestriel sur la politique étrangère et des consultations régulières sur l'agression de la Russie contre l'Ukraine, l'Indo-Pacifique et les Balkans.
État de droit
Le rapport annuel sur l'État de droit est-il inutile ? – Liberties, un réseau de 37 organisations de promotion et de défense des droits de l'homme, affirme dans un rapport que le rapport annuel sur les normes démocratiques et le respect de l'État de droit, publié par la Commission européenne (généralement en juillet) depuis cinq ans, ne sert qu'à donner une vue d'ensemble de la situation, mais est inutile en tant qu'outil pour forcer des améliorations. Les ONG estiment que le rapport s'est amélioré au cours de ces cinq années, mais qu'il présente encore "des omissions notables et des faiblesses méthodologiques". La Commission européenne présente chaque année son rapport comme un mécanisme permettant d'éviter les violations de l'État de droit dans les États membres, mais parvient à peine à les signaler, sans provoquer de changements significatifs, selon Liberties. Elle affirme également que la plupart des États membres ne prennent pas les recommandations au sérieux. Comment l'améliorer ? Liberties pense qu'une solution serait (et désigne l'Irlandais Michael McGrath, prochain commissaire européen à la Démocratie, à la Justice et à l'État de droit) "d'intégrer le rapport sur l'État de droit avec les outils déjà existants, comme les procédures d'infraction ou le mécanisme de conditionnalité" des fonds. Afin que les gouvernements prennent les recommandations au sérieux et les appliquent, plutôt que de se contenter de les lire et de les ranger dans un tiroir.
Lituanie
Les sociaux-démocrates espèrent un changement de gouvernement à Vilnius - Le Parti social-démocrate LSDP est arrivé en tête du premier tour des élections législatives de dimanche en Lituanie et sa dirigeante, Vilija Blinkevičiūtė, tentera de former une majorité de gauche qui pourrait évincer du pouvoir les conservateurs de Gabrielius Landsbergis pour la première fois depuis 12 ans. Les sociaux-démocrates ont obtenu 19,4 % contre 18 % pour l'Union de la patrie. Mais les calculs politiques traditionnels risquent d'être bouleversés par la progression dans les sondages du parti d'extrême droite, Nemuno aušra, qui réalise le meilleur résultat de sa courte histoire avec 15 %. Le parti a été fondé il y a moins d'un an, le 11 novembre 2023, et son leader Remigijus Žemaitaitis fait l'objet d'une enquête pour antisémitisme. Le leader social-démocrate Blinkevičiūtė souhaite former une coalition avec le Parti démocratique pour la Lituanie et l'Union des paysans et des verts. Le conservateur Landsbergis espère que le cordon sanitaire contre l'extrême droite créera une coalition arc-en-ciel qui lui permettra de rester au pouvoir. Il faudra attendre le second tour, le 27 octobre, pour connaître les couleurs du prochain gouvernement de Vilnius.
Pacte vert
L'hydrogène bleu n'est pas si vert - Les projets d'hydrogène bleu, qui pourraient être classés par l'UE comme des projets à faibles émissions, risquent en fait de rejeter des émissions de CO2 équivalentes à celles du Danemark dans son ensemble, selon une analyse du site web DeSmog réalisée en collaboration avec le professeur Christophe Coutanceau du Centre national français de la recherche scientifique (CNRS). L'étude, publiée par Le Monde, est basée sur des données de l'Agence internationale de l'énergie concernant 46 projets d'hydrogène bleu déjà opérationnels ou prévus dans l'UE, au Royaume-Uni et en Norvège. Selon l'étude, l'hydrogène bleu pourrait émettre environ 38 millions de tonnes d'équivalent CO2 en raison des fuites de méthane et des émissions de dioxyde de carbone. La consommation de gaz naturel pour produire de l'hydrogène bleu est estimée à 48 milliards de mètres cubes par an, soit plus que la quantité annuelle de gaz brûlée en France. "Soutenir l'hydrogène bleu, c'est condamner l'Europe à un avenir de gaz fossile destructeur du climat", a déclaré Dominic Eagleton, responsable de la campagne sur les combustibles fossiles à Global Witness. S'il est classé parmi les véhicules à faibles émissions, l'hydrogène bleu pourrait bénéficier de milliards d'euros de subventions.
Vache sacrée
L'absence de réponses de Strohschneider sur l'avenir de la PAC sème le trouble au Parlement - Le professeur allemand Peter Strohschneider a présidé le “Dialogue stratégique sur l'avenir de l'agriculture”. Début septembre, il a présenté un rapport sur lequel il a réussi à trouver un consensus entre tous les acteurs de l'agro-industrie. Malheureusement, on a plus parlé de lui pour le salaire que lui a donné Ursula von der Leyen que pour le contenu du document. Hier, il devait être auditionné par la commission de l'agriculture du Parlement européen, avec les autres participants au dialogue stratégique. Mais plus qu'une audition, il s'agissait d'un “monologue”. C'est en tout cas ainsi que l'a décrit Dario Nardella, coordinateur des socialistes au sein de la commission de l'agriculture. Une fois son discours d'introduction terminé, et alors qu'il n'était présent que par vidéoconférence, le professeur Strohschneider n'a pas répondu aux questions des membres. “C'est un manque d'attention et de respect” envers le Parlement européen, a dénoncé M. Nardella. Le coordinateur du PPE, Herbert Dorfmann, a été encore plus sévère : le professeur Strohschneider “était suffisamment payé, il aurait dû être présent lui-même”.
Cela se passe aujourd'hui
Conseil Affaires générales (à Luxembourg)
Conseil Énergie (à Luxembourg)
Conférence intergouvernementale UE-Albanie sur l'ouverture du premier chapitre des négociations (à Luxembourg)
Service européen pour l'action extérieure : le Haut Représentant Borrell participe à un événement sur la paix au Moyen-Orient organisé par le groupe des socialistes et démocrates.
Commission : le commissaire Hahn assiste à la célébration des 25 ans de l'Olaf
Commission : le commissaire Wojciechowski participe au Sommet mondial du lait de la FIL à Paris
Commission : la commissaire Dalli en Ombrie participe à la réunion ministérielle du G7 sur l'inclusion
Commission : le commissaire Hoekstra reçoit Liu Zhenmin, envoyé spécial de la Chine pour le climat
Commission : le commissaire Lenarcic aux Philippines participe à la conférence ministérielle sur la réduction des risques de catastrophe
Conseil : réunion du Comité politique et de sécurité
Cour des comptes de l'UE : conférence sur la transparence et la traçabilité de l'instrument de redressement et de résilience (RRF)
Eurostat : données sur la production industrielle en août ; données sur les personnes menacées de pauvreté par région en 2023 ; causes de décès en 2024