L’UE affronte ses néo-atlantistes galvanisés par l’élection de Trump
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L’UE affronte ses néo-atlantistes galvanisés par l’élection de Trump
L’Atlantisme est mort le 6 novembre 2024, avec l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Le courant politique qui a régulé les relations entre les deux rives de l’Atlantique pendant sept décennies sur la base des principes de la liberté individuelle, de la démocratie libérale et des marchés ouverts à cédé la place à une relation fondée sur le nationalisme, le nativisme et les politiques identitaires. Le nouvel Atlantisme a fait ses premiers pas hier à Budapest pendant les réunions européennes accueillies par Viktor Orban, l’un de ses idéologues sur le vieux continent.
Le Premier ministre hongrois était triomphant. Comme l'était son homologue italienne Giorgia Meloni, première dirigeante de l’UE à s'être entretenue au téléphone avec Donald Trump. Viktor Orban a lui aussi annoncé avoir été appelé par le président américain et a annoncé: “nous avons de grands projets pour l’avenir”.
À part la France, où l'Atlantisme a souvent été méprisé, tradition gaulliste oblige, les dirigeants de la plupart des autres pays européens ont traditionnellement adhéré à la coopération politique, économique et militaire avec les Etats-Unis et adhéré à l’Otan. Mais avec Donald Trump, les valeurs de l’ancien atlantisme sont reniées et ses structures remises en question. La “civilisation atlantique” a changé et les nouveaux atlantistes sont Orban, Meloni et leurs partisans européens.
Le nouvel atlantisme repose sur une idéologie totalement différente: nationalisme et nativisme sont les principaux liants. Tout le reste en découle. Orban considère la "Nation" hongroise comme bien plus vaste que celle définie par ses frontières actuelles. C'est celle à laquelle le traité de Trianon a mis fin, qui s'étend à la Roumanie, la Serbie, la Slovaquie, jusqu'à la Transcarpatie en Ukraine. Meloni utilise le terme "Nation" (avec un N majuscule) au lieu d'État ou de Pays. La "Nation" se définit non seulement autour de frontières et de règles, mais aussi par l'ensemble de personnes qui ont une origine, une langue et une histoire communes. Les immigrés en sont exclus. Ce sont les "Aliens" que Trump souhaite déporter en masse, même s'ils ont des enfants américains.
Les nouveaux atlantistes sont également unis par leur rejet des principes de la démocratie libérale, qui incluent les contrepoids de l'État de droit : contre-pouvoirs institutionnels, indépendance de la justice, presse libre et société civile critique. Leur démocratie prévoit que "celui qui gagne prend tout". Même avec un seul vote de majorité, il est légitime d'occuper les institutions et de changer les équilibres de l'État de droit de l'intérieur. Orban l'a fait avec les différentes réformes de la Constitution hongroise et avec l'occupation de l'administration par ses fidèles. Meloni considère comme “la mère de toutes les réformes” celle de la Constitution italienne pour avoir un Premier ministre élu par le peuple et pratiquement inamovible. Trump a promis d'épurer l'administration fédérale et ses nominations lui permettront de remodeler la justice américaine. Tous les trois préfèrent gouverner par décrets, plutôt que de passer par le processus législatif traditionnel.
Orban et Meloni sont, sous certains aspects, différents. Le Premier ministre hongrois se présente comme le rebelle et s'est mis à la tête de l'extrême droite de l'UE. Il a formé le groupe des "Patriotes" au Parlement européen avec la française Marine Le Pen, l'italien Matteo Salvini, le néerlandais Geert Wilders, et l'espagnol Santiago Abascal. Tous leurs partis (Rassemblement national, Ligue, Parti de la liberté, Vox) voulaient autrefois quitter l'UE ou la zone euro. Même celui de Giorgia Meloni, Fratelli d'Italia, prévoyait une "sortie". Mais, pour arriver au pouvoir, Meloni a édulcoré son programme. Une fois au pouvoir, elle a choisi de se présenter comme une dirigeante de la droite nationaliste, mais pragmatique, prête à travailler avec l'UE. Elle a également soutenu le vieil atlantisme, en vertu de la position historique de l'Italie.
Presque tous ces partis – y compris celui de Meloni – étaient auparavant définis par leur anti-américanisme. Aujourd'hui, ils ne soutiennent pas seulement un atlantisme différent, ils sont des néo-atlantistes, des atlantistes de la dernière minute. Avec Trump, ils sont devenus tous pro-américains. Ils revendiquent représenter le peuple contre les élites, mais s'entourent de nouvelles oligarchies. Ils sont contre l'internationalisme, mais se sont internationalisés. Dans l'UE, dans la nouvelle configuration post-élections présidentielles américaines, Meloni souhaitera faire le pont entre Trump et le reste des dirigeants européens et Orban continuera son œuvre de déstabilisation de l'UE.
Les nouveaux atlantistes considèrent les relations internationales comme un jeu à somme nulle. Les structures supranationales sont acceptables seulement si elles n'entraînent pas de coûts financiers ou politiques. Trump considère l'Otan comme une arnaque parce que l'Amérique se charge de la sécurité des autres. Orban se permet de appeler à la capitulation de l'Ukraine car il sait qu'il peut compter sur la protection de l'Otan. L'Italie de Meloni n'a pas la volonté politique de respecter l'objectif de 2 % de dépenses de défense (encore moins le 3 % demandé par Trump) parce qu'elle devrait réduire d'autres dépenses. L'avantage des nouveaux atlantistes est qu'ils peuvent obtenir un traitement privilégié en raison de leur communauté idéologique. D'un coup de plume, Trump pourra offrir des garanties de sécurité à la Hongrie même sans l'Otan. Par un geste de bienveillance, Trump pourrait pardonner à Meloni de ne pas investir dans l'armée.
Les implications pour l'UE sont profondes. Hier à Budapest, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a rappelé que l'unité est la force de l'UE. "Nous avons prouvé que l'Union peut assumer des responsabilités tout en restant unie" pendant le Covid et la crise énergétique qui a suivi l'invasion russe de l'Ukraine. "L'avenir de l'Europe est entre nos mains. Maintenant nous devons agir", a déclaré Mme von der Leyen. "Nous avons un plan pour une UE plus forte et prospère", a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel. "Nous savons ce qu'il faut faire. Faisons-le." Mais les nouveaux atlantistes européens iront un par un à Mar-A-Lago demander des faveurs et des traitements privilégiés. Le danger – selon une grande partie des experts et des analystes – est la fragmentation de l'UE.
La force des nouveaux atlantistes résulte de la faiblesse des anciens atlantistes. "À Budapest, une Allemagne dont le gouvernement vient tout juste de s'effondrer et un gouvernement français dépendant de Marine Le Pen recevront une leçon d'Orban sur les vertus du nouvel élu Trump", s'est lamenté Timothy Garton Ash sur la plateforme X. L'implosion de la coalition d'Olaf Scholz et les probables élections anticipées permettront au moins d'apporter des clarifications à Berlin, où les divisions internes à son gouvernement et ses hésitations personnelles ont été un obstacle aux initiatives visant à renforcer l'UE. Le gouvernement Scholz "n'avait aucun intérêt pour les politiques de sécurité, de défense ou industrielles de l'UE", a expliqué Mujtaba Rahman, directeur Europe du groupe Eurasia.
Macron a prêché la souveraineté européenne et l'autonomie stratégique, mais il a toujours été regardé avec suspicion par ses homologues, car ils considèrent cela comme des projets français en opposition à l'atlantisme traditionnel. Le président français a reconnu ses erreurs quand il a admis devant les anciens atlantistes d'Europe centrale et orientale ne pas les avoir écoutés. Les pays de l'Est et du Nord ont commencé à regarder d'un autre œil le renforcement de la défense européenne demandé par la France, car ils savent qu'ils ne peuvent plus compter sur l'ancienne relation transatlantique.
Les élections en Allemagne "permettront un reset", a écrit Mujtaba Rahman. L'arrivée du leader de la CDU Friedrich Merz à la chancellerie pourrait relancer les relations avec la France et le rôle positif de l'Allemagne dans l'UE. Merz se présente comme un allié de l'Ukraine et un partisan de la défense européenne. L'Européisme va-t-il renaître et pourra-t-il contrer les néo-atlantistes ? Rien n'est moins sûr. Le temps presse. La France doit élire son nouveau président en avril 2027 et une néo-atlantiste, Marine Le Pen, va tenter de prendre le pouvoir.
La citation
"Le monde est fait d'herbivores et de carnivores. Si on décide de rester des herbivores, les carnivores nous mangeront. Je pense qu'au moins ce serait pas mal d'être des omnivores".
Emmanuel Macron.
Sommet
Zelensky contre Orban au sommet de la Communauté politique européenne - Les conférences de presse à l'issue du sommet de la Communauté politique européenne d'hier à Budapest ont été le théâtre d'un affrontement à distance entre Viktor Orban et Volodymyr Zelensky. Le Premier ministre hongrois a insisté sur la nécessité d'"avoir un cessez-le-feu" en Ukraine "qui puisse fournir une marge de manœuvre et du temps pour les parties en guerre pour communiquer et commencer à négocier la paix". Selon Orban, "les citoyens d'Europe sont de moins en moins enclins à financer une guerre qu'ils ne comprennent pas", tandis que "les élections américaines ont fermé un chapitre et ouvert un nouveau chemin". Hier, Donald Trump a déclaré être prêt à parler avec Vladimir Poutine, qui a félicité le président élu en disant qu'il était disposé à discuter d'un cessez-le-feu sur la base des conditions sur le terrain. Peu après la conférence de presse d'Orban, Zelensky est monté sur scène pour qualifier ses propositions de cessez-le-feu de "dangereuses" et "irresponsables". "À qui appartiennent les enfants qui meurent ? Ils sont tués ici ? Vos maisons sont détruites ? De quoi parlez-vous ? Qui êtes-vous ?", a déclaré Zelensky, visiblement irrité. Selon le président ukrainien, un cessez-le-feu n'aura lieu que lorsque "les victimes auront des garanties de sécurité". Dans ce sens, l'opposition d'Orban à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN tout en demandant un cessez-le-feu est "insensée", a déclaré Zelensky.
Macron tente de réveiller l’Union - Le président français a pris acte de la décision des Américains d’élire Donald Trump à la présidence des Etats-Unis “pour défendre leurs intérêts” et a appelé hier les Européens à “agir” pour “défendre nos intérêts nationaux et européens en même temps” dans son intervention devant les dirigeants des pays membres de la Communauté Politique Européenne à Budapest. Macron a tenté de réveiller une Union devenue apathique et tentée par les sirènes du nationalisme incarné par l’hôte de la réunion, le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Sommes-nous prêts à défendre les intérêts des Européens ? ”, a-t-il demandé. “Je pense que c’est notre priorité”, a-t-il affirmé. Le chef de l’Etat a mis en garde contre un “transatlantisme naïf”, contre une “remise en cause des alliances” et contre “un nationalisme étriqué”. “La question est voulons nous lire l'histoire écrite par d’autres ou écrire l'histoire ? Je pense qu’on a une force pour l'écrire ”, a-t-il assuré. A la condition de “nous réveiller” et de “décider de ne pas disparaître géopolitiquement et de ne pas être le marché d'ajustement des autres puissances”. Pour réveiller son auditoire, le président français a demandé à ses pairs s’ils voulaient vivre dans un “formidable théâtre habité par des herbivores que des carnivores viendront dévorer selon leur agenda” et les a invité à être “au moins des omnivores”.
Le discours d’homme d’Etat de Viktor Orban - Le Premier ministre hongrois a évité les provocations dans son discours pour introduire les travaux de la Communauté politique européenne qu’il a présidée hier à Budapest. Ursula von der Leyen ou Charles Michel n'auraient rien pu dire de différent. "La situation en Europe est difficile, complexe et dangereuse" en raison de la guerre de la Russie contre l'Ukraine, de l'escalade au Moyen-Orient, des conflits en Afrique du Nord, des migrations illégales et de l'économie mondiale confrontée à "fragmentations qui remettent en question les fondements du modèle européen", a déclaré Orban. "Les réponses que nous donnerons aujourd'hui pourraient déterminer l'avenir de l'Europe pour des décennies". On aurait cru entendre Macron. "Les dirigeants autour de cette table sont liés non seulement par la proximité géographique, mais aussi par des intérêts communs et une responsabilité partagée envers l'Europe", a ajouté Orban. La question, selon le Premier ministre hongrois, est de savoir si les dirigeants européens partagent les réponses à donner aux défis. La réponse d'Orban n'a pas été diffusée au public.
La note pas trop dissonante d'Orban sur les migrants - Seulement dans deux passages de son intervention , Orban a pris des positions moins consensuelles. Le premier passage concernait les relations avec les États-Unis après l'élection de son ami Donald Trump. "Les récentes élections présidentielles américaines donnent une pertinence particulière à cette réunion", a déclaré Orban : "L'avenir de nos relations transatlantiques est un élément incontournable de l'architecture de sécurité européenne", a ajouté le Premier ministre hongrois, laissant entendre qu'avec Trump, elles sont encore plus importantes. L'autre passage concernait les politiques migratoires. "Nous devons décider si nous sommes prêts à créer dans un pays tiers sûr des centres pour traiter les demandes d'asile des réfugiés et pour procéder aux rapatriements", a déclaré Orban. Sur l'immigration, sa voix n'est plus hors du chœur. Ursula von der Leyen a promis de travailler sur les centres de rapatriement en dehors de l'UE. "Je sens un nouvel élan en Europe dans ce domaine", a reconnu Orban.
Géopolitique
L'avertissement de Rutte à Trump sur la victoire de la Russie et sur la Corée du Nord - Avec des manières douces et séduisantes, le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, a lancé hier deux avertissements à Donald Trump, récemment élu président des États-Unis, pour essayer de le convaincre de ne pas abandonner l'Ukraine et de travailler avec l'Alliance pour affaiblir la Russie. Le premier avertissement concerne la Corée du Nord, qui a envoyé des soldats combattre aux côtés de ceux de Vladimir Poutine. "Les Russes fournissent une technologie à la Corée du Nord qui menacera à l'avenir le territoire des États-Unis, l'Europe et nos partenaires dans l'Indo-Pacifique", a expliqué Rutte. Le second avertissement porte sur le risque que Poutine s'empare de l'armée ukrainienne, y compris les nouvelles armes et technologies développées par Kyiv, pour les utiliser contre l' Occident. "Si la Russie réussissait en Ukraine, nous aurions une Russie renforcée à notre frontière, ayant conquis une masse territoriale, la formidable force de défense de l'Ukraine, mais aussi l'ingéniosité du peuple ukrainien", a déclaré Rutte. "Ce serait une menace non seulement pour la partie européenne de l'Otan, mais aussi pour les États-Unis".
La Finlande tord le cou à la finlandisation de l'Ukraine - Comme l'a rapporté la Matinale Européenne, la “finlandisation” de l’Ukraine est considérée dans certains cercles diplomatiques, notamment en Allemagne, comme une possible solution à la guerre déclenchée par la Russie. Kyiv devrait renoncer à adhérer à l'Otan, déclarer sa neutralité et poursuivre une politique qui ne contredise pas les intérêts de Moscou, comme cela avait été le cas avec la Finlande durant la guerre froide. Le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo, partisan de l'Ukraine, a voulu clarifier pourquoi il est opposé à cette solution qui prend pour exemple son pays. "Il y a eu des discussions sur le modèle finlandais. Mais je veux vous dire ceci : nous sommes membres de l'Otan, nous sommes membres de l'UE, nous soutenons l'Ukraine contre l'agression de la Russie. C'est le modèle pour lequel le peuple ukrainien se bat", a déclaré Orpo.
Commission von der Leyen II
Le Hongrois Varhelyi, le seul en suspens après une semaine d'auditions - Au cours de la première semaine d'auditions au Parlement européen, pendant laquelle les commissaires sans le titre de vice-président ont été testés, il n'y a pas eu d'incidents significatifs pour la nouvelle équipe d’Ursula von der Leyen. Tous les candidats entendus ont été confirmés. Les derniers ont été hier la Slovène Marta Kos (Élargissement), le Néerlandais Wopke Hoekstra (Climat), le Polonais Piotr Serafin (Budget) et le Letton Valdis Dombrovskis (Affaires économiques). La seule exception est le commissaire hongrois, Oliver Varhelyi, nommé à la Santé, dont l’audition a été marquée par des débats animés sur les droits des femmes et la santé reproductive. Pour Varhelyi, c'est une compétence purement nationale. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les coordinateurs des groupes politiques n’ont pas donné leur feu vert à sa confirmation. Le Hongrois devra répondre à une série de questions écrites. S'il ne le fait pas de manière satisfaisante, il pourrait être contraint à une seconde audition orale. Certains groupes politiques souhaiteraient retirer à Varhelyi certaines des compétences attribuées par von der Leyen.
Allemagne
Les pourparlers Scholz-Merz échouent – Après l'implosion de sa coalition et le départ des libéraux, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a rencontré hier le chef de la CDU, Friedrich Merz, pour tenter de trouver un compromis sur le soutien à certains textes législatifs et à la loi de finances pour 2025. Mais la conversation, d'une durée d'environ une demi-heure, n'a pas abouti. Merz exige que Scholz se soumette à un vote de confiance la semaine prochaine, afin d'aller à des élections anticipées à la mi-janvier, plutôt qu'à la fin mars comme l'a indiqué le chancelier. "Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir un gouvernement sans majorité en Allemagne pendant plusieurs mois et ensuite mener une campagne électorale et éventuellement plusieurs semaines de négociations pour une nouvelle coalition pendant encore plusieurs mois", a déclaré le leader de la CDU.
Certains dirigeants européens veulent une solution rapide à la crise à Berlin - Olaf Scholz n'a pas assisté au sommet de la Communauté politique européenne hier à Budapest et est censé arriver aujourd'hui pour participer au Conseil européen informel. Tous vont lui demander quelles seront les prochaines étapes, car sa décision de reporter les élections à mars a provoqué un certain malaise. Ursula von der Leyen a refusé de répondre aux questions sur la situation politique en Allemagne. Mais la Première ministre danoise a exprimé à haute voix ce que pensent beaucoup de dirigeants. "J'espère qu'ils trouveront une solution, parce que nous avons besoin d'une Allemagne forte pour une Europe forte", a déclaré Mette Frederiksen. Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte s'est voulu rassurant. "En ce qui concerne la défense et la politique étrangère, l'Allemagne sera en mesure de mener sa politique étrangère, de respecter ses obligations en matière de défense".
Bureaucratie
50 000 fonctionnaires, mais pas les bons profils - La Cour des comptes européenne a critiqué hier la politique de recrutement des institutions européennes, car elles n'arrivent pas à attirer du personnel pour certains profils spécifiques et recourent largement à du personnel temporaire. Cette situation compromet la continuité opérationnelle, a déclaré la Cour des comptes. D'autres problématiques concernent le vieillissement de la main-d'œuvre, les déséquilibres géographiques et un cadre de performance trop rigide qui ne permet pas de pénaliser les fonctionnaires inefficaces et de récompenser ceux qui sont plus efficaces. Plus de 50 000 personnes travaillent pour l'UE avec différents types de contrats : fonctionnaires permanents, agents temporaires et agents contractuels. La Commission européenne est le principal employeur institutionnel avec environ 30 000 employés, suivie par le Parlement européen et le Conseil de l'UE (avec environ 7 000 et 3 000 employés respectivement). "Bien qu'offrant des conditions de travail modernes et flexibles, les institutions de l'UE peinent encore à attirer des profils et des nationalités spécifiques", a déclaré Jorg Kristijan Petrovič, membre de la Cour responsable de l'audit.
Ce qui se passe aujourd'hui
Conseil européen informel à Budapest
Commission : le commissaire Gentiloni à Rome participe à la 15e édition du Salon de la Justice
Banque centrale européenne : discours de Piero Cipollone lors d'un événement à Rome organisé par la Banque Mondiale, la Banque d'Italie et le Ministère italien de l'Économie et des Finances sur les "partenariats pour la prospérité de l'Afrique"
Eurostat : données sur la protection temporaire en septembre