L'UE face au racket du 10 % de Trump
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L'UE face au racket du 10 % de Trump
L’Union européenne va-t-elle céder à la peur et accepter le racket de 10% imposé par Donald Trump pour financer les baisses d'impôts promises aux Américains ? Ou va-t-elle riposter ? Les 27 sont divisés. La France préconise le rapport de force. L’Italie est terrorisée. Comment va se positionner le nouveau chancelier allemand ? Friedrich Merz sera décisif. L’UE a une arme: le règlement anti-coercition. La tentative d'extorsion de fonds du président américain permet de l’actionner. Pas besoin de l’unanimité.
«Il y a coercition économique lorsqu'un pays tiers applique ou menace d'appliquer une mesure affectant le commerce ou les investissements dans le but d'empêcher la cessation, la modification ou l'adoption d'un acte particulier par l'Union ou un État membre, ou d'obtenir de l'Union ou d'un État membre la cessation, la modification ou l'adoption d'un acte particulier, et, ce faisant, interfère dans les choix souverains légitimes de l'Union ou d'un État membre” énonce le règlement européen. “C’est la définition des pratiques de Trump. Le président américain dit lui même que la taxe de base de 10% est un levier pour obtenir quelque chose”, souligne un responsable français.
Trump a maintenu deux autres tarifs, 25% sur l’acier et l’aluminium et 25% sur les automobiles de l’UE, soit 52 milliards d’euros de prélèvements additionnels sur les exportations de l’UE. Le président américain a annoncé hier un droit de 100% sur les films produits hors des Etats-Unis afin de “protéger l’industrie cinématographique américaine en train de mourir” et a suspendu jusqu’au 9 juillet les “tarifs réciproques” imposés à la plupart des pays du monde, à l’exception notable de la Russie.
La France défend le rapport de force. “Il n’est pas rationnel d’absorber ce droit de 10% comme ça, sinon cela revient à admettre que des pays peuvent imposer des tarifs douaniers de manière unilatérale sans conséquence et alors le monde sombre dans le protectionnisme”, soutient notre interlocuteur.
La Commission européenne est mandatée pour les négociations commerciales. “Les États membres préparent les paramètres de son mandat pour la réponse de l’UE afin d’obtenir le retrait des tarifs injustifiés imposés par Donald Trump, car l’asymétrie ne ne doit pas devenir la normalité de la relation entre l’Union européenne et les Etats-Unis”, insiste l’Elysée. Ursula von der Leyen veut éviter de donner une impression de faiblesse et a évoqué “une taxe sur les revenus publicitaires des services numériques”. Cette mesure consisterait en un tarif douanier appliqué à l'ensemble du marché unique.
Mais tous les dirigeants européens ne sont pas sur cette ligne. Plusieurs sont prêts à “avaler la pilule” par peur d'une escalade des représailles et des mesures de rétorsion. Elle craint aussi le potentiel effondrement de la croissance économique, l'augmentation de l'inflation et la hausse des taux d'intérêt de la BCE. C’est le cas de l’Italie, opposée au rapport de force par crainte pour ses exportations vers les Etats-Unis. “L’idéal serait une absence totale de droits de douane. La voie intermédiaire pourrait consister en une réduction des taux de 10 % par les États-Unis”, a déclaré début avril le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani.
Les pays d’Europe centrale sont également très réservés, “par peur d’irriter le président américain et de perdre la protection militaire de l’Oncle Sam”, nous a confié un diplomate européen. D’autres pays refusent par intérêt. La plupart des entreprises numériques américaines sont enregistrées en Irlande (Apple, Microsoft, Google, Meta) ou au Luxembourg (Amazon).
L’extorsion de fonds réussit grâce à la peur inspirée aux victimes. C’est la force des mafia. L’avantage du règlement anti-coercition est que pour l'actionner, il suffit d’une décision à la majorité qualifiée, soit 15 des 27, s’ils représentent au moins 65 % de la population totale de l'UE. D’où l’importance de la décision de l’Allemagne. Friedrich Merz effectue son premier déplacement à l’étranger à Paris le 7 mai, au lendemain de son investiture. Le sujet de l’attitude à adopter face à Trump sera un des thèmes des discussions avec Emmanuel Macron, a confirmé l’Elysée .
“Le recours au règlement anti-coercition est sur la table du Conseil. C’est une question d’opportunité, une fois que l’Allemagne aura clarifié sa position”, explique-t-on à Paris. “L’important est que l’Union européenne signale être prête à répliquer, si les négociations sont un échec. Mais le but est de contraindre Trump à retirer les tarifs ”, insiste notre interlocuteur.
L’instrument anti-coercition impose de constater la coercition. Les Européens doivent établir que le tarif douanier de 10% imposé au monde entier est utilisé par l’administration américaine comme un levier pour obtenir des concessions par la contrainte. Les déclarations du président américain contre les règles imposées par l’UE aux plateformes numériques ou contre la TVA confirment une volonté de coercition.
L'article 2, paragraphe 2 du règlement précise d'ailleurs les critères à prendre en compte: “l'intensité, la gravité, la fréquence, la durée, l'ampleur et l'importance de la mesure du pays tiers” et si elle “empiète sur un domaine de souveraineté de l'Union ou d'un État membre”. Les Européens doivent ensuite décider de la mesure en représailles. “Elle doit être réciproque et proportionnée”. L'UE a prévu un arsenal gradué et flexible : droits de douane ciblés, restrictions à l'importation ou à l'exportation de biens, restrictions d'accès aux marchés publics européens, limitations sur certains services financiers, mesures contre certaines “personnes physiques ou morales » liées au gouvernement du pays tiers.
Le choix de frapper les services numériques s’est imposé car les patrons des plateformes ont sollicité une action de Donald Trump contre les réglementations européennes. Le patron de Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp) Mark Zuckerberg a été explicite sur ce point. “Nous allons travailler avec le président Trump pour contrer les gouvernements du monde entier qui s'en prennent aux entreprises américaines et poussent à la censure”, a-t-il déclaré dans son message pour annoncer la décision de Meta de supprimer la vérification des faits sur Facebook et Instagram. “L’idée n’est pas d’imposer une taxe sur les services numériques, mesure de fiscalité qui impose l’unanimité, mais un tarif douanier considéré comme une contre mesure, qui impose de réunir une majorité qualifiée contre pour s’y opposer ”, a expliqué à la Matinale un responsable européen.
S’attaquer aux recettes publicitaires, comme le préconise Ursula von der Leyen, frappe au cœur du modèle économique des plateformes. Google et Meta a eux seuls contrôlent près de 90% du marché publicitaire numérique. L’UE montre ainsi être prête à se défendre et à frapper au portefeuille les financiers de Trump afin de leur faire payer les baisses d’impôts promises par le président aux contribuables américains . Aucune des grandes plateformes ne peut se passer des données des 450 millions de consommateurs du grand marché européen.
Friedrich Merz a insisté sur la nécessité de prendre en compte le secteur des services dans le tableau des échanges commerciaux entre l'Amérique et l'Europe. “L'Europe est une entité politique capable d'agir, prête à le faire, qui défend ses intérêts et ses valeurs avec assurance. C’est le seul moyen de se faire respecter”, a déclaré le nouveau chancelier. Merz doit maintenant passer aux actes pour confirmer son image de fermeté.
La citation
"Le temps de l'insouciance européenne est révolu. Aujourd'hui est venu le moment de la mobilisation européenne pour nos valeurs fondamentales et pour notre sécurité."
Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, lors de la fête de la Libération aux Pays-Bas.
Géopolitique
La Commission veut abandonner le gaz russe d'ici 2027 – La Commission d'Ursula von der Leyen proposera aujourd'hui d'abandonner les importations de gaz russe, y compris le gaz naturel liquéfié, d'ici 2027. Le scoop de Bloomberg nous a été confirmé par plusieurs sources. Le plan prévoit d'interdire les achats de gaz sur le marché spot à la fin de 2025 et d'imposer aux entreprises privées de résilier les contrats à long terme d'approvisionnement en 2027. Le plan devrait également inclure l'importation de matériel et de pièces de rechange pour les centrales nucléaires. La proposition permettrait de contourner le veto de la Hongrie et de la Slovaquie car, n'étant pas formellement partie d'un paquet de sanctions mais une mesure dans le secteur énergétique, elle peut être approuvée à la majorité qualifiée des gouvernements et à la majorité du Parlement européen. La feuille de route pour sortir du gaz russe sera également utilisée dans les négociations commerciales avec l'administration Trump pour démontrer que l'UE devra acheter plus de gaz naturel liquéfié américain. Lors de la réunion du collège aujourd'hui, la Commission pourrait également discuter du dix-septième paquet de sanctions contre la Russie.
Le 9 mai à Lviv, la signature du Tribunal spécial pour l'Ukraine – Jeudi 8 mai, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'Union européenne se retrouveront à Varsovie pour une réunion informelle lors de la présidence tournante de la Pologne. Le lendemain, jour de la Fête de l'Europe, la Haute Représentante Kaja Kallas et nombre des ministres des Affaires étrangères devraient se rendre en Ukraine pour montrer leur soutien le jour où Vladimir Poutine organise son défilé militaire sur la place Rouge pour commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale. Selon nos sources, ce sera également l'occasion de signer l'accord entre l'Ukraine et le Conseil de l'Europe pour la création d'un Tribunal spécial pour juger les crimes de guerre. Ce sera un signal que les Européens n'ont pas l'intention de laisser les crimes commis par la Russie impunis. La semaine suivante, le comité des ministres du Conseil de l'Europe votera l'accord, qui doit obtenir une majorité des deux tiers, avant de passer devant l'Assemblée parlementaire.
Le Tribunal spécial pour l'Ukraine ne jugera pas Poutine (pour l'instant) – Dès le début de la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine, l'UE a cherché un moyen de permettre à la justice internationale de faire son travail. La Cour pénale internationale a déjà émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine et certains de ses généraux. Le Tribunal spécial pour l'Ukraine institué par le Conseil de l'Europe devrait permettre de multiplier les procédures pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Mais, pour préserver l'immunité garantie aux chefs d'État et de gouvernement, il n'aura pas le pouvoir de juger les plus hautes charges de la Fédération de Russie par contumace. Tant qu'ils resteront en fonction, le président Vladimir Poutine, le Premier ministre Mikhaïl Michoustine et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ne seront pas poursuivis. Le Tribunal sera basé à La Haye et ouvert à la participation de pays non membres du Conseil de l'Europe. Le Canada, la Nouvelle-Zélande, l'Australie et le Japon devraient devenir membres du Tribunal spécial. Selon un diplomate européen, les États parties pourraient être une cinquantaine. Les États-Unis n'adhéreront pas. "L'absence est regrettable, mais pas décisive", nous a dit le diplomate européen.
La Commission hausse le ton sur Gaza – Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a approuvé la prise totale de la bande de Gaza par l'armée israélienne, alors que l'entrée de l'aide humanitaire reste bloquée. La Commission a donc haussé le ton contre Israël hier. "L'UE est préoccupée par l'extension prévue de l'opération des forces armées israéliennes à Gaza, qui causera davantage de victimes et de souffrances à la population palestinienne. Nous exhortons Israël à faire preuve de la plus grande retenue", a déclaré un porte-parole du Service européen pour l'action extérieure. Pour l'UE, il est également "essentiel de rétablir immédiatement l'accès et la distribution de l'aide humanitaire, ainsi que l'approvisionnement en électricité à Gaza. La situation atteint des niveaux critiques. L'UE exhorte le gouvernement israélien à lever le blocus de Gaza", a déclaré le porte-parole, sans vouloir préciser quelles conséquences l'UE pourrait imposer à Israël.
Franco-allemand
Merz à Paris pour “Re-synchroniser” la relation franco-allemande - Le chancelier Friedrich Merz est attendu mercredi dans la matinée à Paris pour une visite officielle. Le choix de la France au lendemain de son investiture pour son premier déplacement n’est pas anodin. Friedrich Merz et Emmanuel Macron veulent “resynchroniser la relation franco-allemande, tourner la page des désaccords du passé, coordonner leurs réformes”, a annoncé l’Elysée. La rencontre est calibrée: une réunion de travail, une déclaration à la presse, un déjeuner de travail. Les deux dirigeants se sont déjà vus à deux reprises, à Berlin en février et à Paris en mars, pour préparer cette rencontre. “Il ne s’agit pas d’une visite protocolaire, car Emmanuel Macron et Friedrich Merz sont déjà au travail”, assure l’Elysée. Les deux dirigeants veulent aller vite et un premier conseil des ministres franco- allemand est programmé dès cet été.
Une volonté d’être à l’offensive et non en réaction - Energie, défense, réformes, migration, compétitivité: les sujets ne manquent pas pour la première “rencontre de travail” entre Macron et Merz. L’objectif est la relance franco-allemande sur le plan bilatéral et au niveau européen. “Il y a une volonté d’être à l’offensive sur les intérêts européens et non plus seulement en mode réaction”, explique l’Elysée. Des annonces sont attendues.
L'UE et Trump
Von der Leyen et Macron lancent "Choose Europe" - Attirer des chercheurs dans l'UE, notamment ceux qui craignent la répression culturelle de Donald Trump contre les universités américaines. C'est l'objectif de l'initiative "Choose Europe" lancée hier à la Sorbonne par Ursula von der Leyen avec Emmanuel Macron. La présidente de la Commission avait déjà fait l'annonce au Congrès du PPE à Valence. Hier, elle a présenté les détails. "La première priorité est de garantir que la science en Europe reste ouverte et libre" à travers une "Loi sur l'espace européen de la recherche", a déclaré von der Leyen. "Le deuxième élément de 'Choose Europe' est le financement. La science est un investissement et nous devons offrir les bons incitatifs. C'est pourquoi je peux annoncer que nous présenterons un nouveau paquet de 500 millions d'euros pour la période 2025-2027". Ce n'est pas beaucoup. Mais les chercheurs qui choisiront l'Europe pourront bénéficier d'indemnités plus élevées et de contrats plus longs dans le cadre du programme Marie Curie. Von der Leyen a également promis des "propositions ambitieuses sur le financement de la recherche et de l'innovation dans le prochain budget à long terme" de l'UE. Le troisième élément de "Choose Europe" est centré sur la Loi européenne sur l'innovation qui devrait faciliter l'accès au capital à risque pour les start-ups innovantes. Le dernier élément est la facilitation des permis d'entrée et de séjour pour les chercheurs extra-UE dans l'UE.
Macron veut sortir l'UE de la vassalisation sur la recherche (et les satellites) – Les porte-parole de la Commission expliquaient hier que l'initiative "Choose Europe" n'était pas une réponse aux politiques de Donald Trump contre les chercheurs aux États-Unis, mais Emmanuel Macron a utilisé l'événement de la Sorbonne pour lancer une diatribe contre le président américain et ses alliés au nom de la souveraineté européenne. Elon Musk, le propriétaire de Starlink, a également été visé. "Chaque fois que nous avons des dépendances, nous créons une vassalisation. Nous avons bien fait de préserver l'accès libre et souverain à l'espace pour les Européens. Nous avons commis l'erreur de laisser une certaine partie de la couverture satellitaire à des acteurs privés. Nous l'avons vu à nouveau avec les menaces faites en Ukraine il y a quelques semaines", a déclaré Macron. Une grande partie du discours du président français était consacrée à la science. "Il n'existe pas de démocratie qui puisse durer longtemps s'il n'existe pas une science libre et ouverte. Comment pouvons-nous discuter dans nos sociétés, si le rapport avec les faits et avec la vérité est remis en question soit par une sorte de relativisme absolu ou de scepticisme complet, soit par l'idée qu'il existe une vérité révélée ou par le fait que le pouvoir politique du moment peut décider de ce qui est vrai et de ce qui est faux ?", a demandé Macron.
État de droit
Chypre, la France et l'Italie sont les pires pour la surpopulation carcérale - L'Union européenne en 2023 avait une population carcérale de 499 000 personnes, avec une augmentation de 3,2 % par rapport à 2022, selon les données publiées hier par Eurostat. La Pologne est le pays avec le plus grand nombre de prisonniers pour 100 000 habitants (203), suivie par la Hongrie (187) et la République tchèque (181). Le taux le plus bas a été enregistré en Finlande (53), aux Pays-Bas (66) et en Slovénie (68). Les données d'Eurostat révèlent le problème de plus en plus grave des conditions carcérales dans certains pays. Treize États membres sur vingt-sept ont signalé une surpopulation dans leurs prisons. Les taux de surpopulation les plus élevés ont été observés à Chypre (226,2), en France (122,9) et en Italie (119,1), suivis par la Belgique (113,2) et la Suède (112,6). La Commission avait promis d'aborder le sujet dans son rapport annuel sur l'État de droit. Mais jusqu'à présent, il n'y a pas eu d'initiatives concrètes, bien que le phénomène de surpopulation ait une dimension transfrontalière : un prisonnier sur cinq dans les États membres a une nationalité étrangère, y compris celle d'autres pays de l'UE.
Fédéralistes
Un Acte d'Union pour un second plan Schuman sur la défense européenne - À quelques jours de la Fête de l'Europe, qui marque l'anniversaire de la déclaration de Robert Schuman considérée comme l'acte politique fondateur de l'actuelle Union européenne, un groupe de dirigeants européistes a lancé un appel pour un "Acte d'Union" qui permette de lancer un Système européen de défense et de sécurité. "Nous pensons que l'institution d'une défense européenne commune est aujourd'hui une question aussi évidente que décisive pour la construction européenne", disent les signataires. Parmi eux figurent l'ancienne commissaire Danuta Hübner, l'ancien président du Parlement européen Enrique Barón Crespo, les anciens députés Guy Verhofstadt et Monica Frassoni, le président du groupe Spinelli Sandro Gozi, le président de l'Union des fédéralistes Domènec Ruiz Devesa. En utilisant les mécanismes de l'article 42 du traité de Lisbonne, il est possible d'ouvrir "la voie à la création d'un Système européen de défense et de sécurité (SEDS) autonome, doté de sa propre chaîne de commandement et responsable de la défense territoriale, qui agisse comme pilier européen de l'OTAN ou de manière compatible avec elle. Ce SEDS ne dépendra pas de la volonté et des caprices de l'actuel Président des États-Unis et mettra en œuvre la clause d'assistance mutuelle prévue à l'article 42.7 du Traité", disent les signataires. "Alors que l'Europe est confrontée au moment géopolitique le plus dangereux depuis 1945, nous ne devons pas faillir à l'ambition exprimée le 9 mai 1950. L'UE doit être à la hauteur de l'Europe".
Le Parlement institue l'Ordre du mérite de l'UE - À l'occasion du 75e anniversaire de la Déclaration Schuman, le Parlement européen a annoncé la création de la première distinction européenne avec la création d'un Ordre du mérite européen. Cette distinction civile honorera les réalisations d'individus ayant apporté une contribution significative à l'intégration et aux valeurs européennes. "L'Europe est façonnée par ses citoyens et l'Ordre européen du mérite leur est dédié", a déclaré la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. "Cet ordre récompense ceux qui dirigent avec courage, agissent avec conviction et croient, comme Robert Schuman, que la paix, la démocratie et la dignité ne sont pas seulement des idéaux, mais doivent être traduits en action". Ce seront le président du Parlement européen, le président du Conseil européen, le président de la Commission, les chefs d'État ou de gouvernement et les présidents des parlements nationaux qui proposeront la nomination. Un comité spécial composé du président du Parlement européen, de deux vice-présidents et de quatre personnalités européennes nommera jusqu'à 20 lauréats de l'Ordre du Mérite. Les premières distinctions seront attribuées d'ici 2026.
Chaises musicales
Un général allemand à la tête de l'Agence européenne de défense - La Haute Représentante Kaja Kallas a annoncé hier la nomination par les États membres du général allemand André Denk comme nouveau directeur exécutif de l'Agence européenne de défense. C'est la première fois qu'un militaire dirigera l'Agence, bien que Denk ait occupé le poste de directeur exécutif adjoint depuis février 2023. Auparavant, il était directeur logistique de l'État-major de l'UE et auparavant commandant de l'École conjointe de logistique en Allemagne. Son mandat commencera le 16 mai. "Avec la guerre à nos frontières et les menaces hybrides dans toute l'Union, le travail de l'Agence européenne de défense pour développer des capacités militaires conjointes et promouvoir l'innovation dans le secteur de la défense n'a jamais été aussi important", a déclaré Kallas. "Sous la direction du général Denk, l'Agence jouera un rôle clé dans la garantie de la préparation de l'Europe aux défis futurs".
Cela se passe aujourd'hui
Conseil européen : le président Costa à Barcelone intervient au Cercle d’Economia et rencontre le gouverneur de Catalogne
Parlement européen : session plénière à Strasbourg (débats sur la réponse aux droits de douane des États-Unis ; les normes d'émissions automobiles en 2025-27 ; le budget de l'UE ; la protection du Groenland, le dialogue politique avec Cuba : la résilience hydrique ; les rapports 2023-24 sur l'adhésion de la Turquie, de la Serbie et du Kosovo ; vote sur le déclassement de la protection du loup)
Commission : réunion du collège des commissaires à Strasbourg
Parlement européen : conférences de presse des leaders des groupes parlementaires
Banque centrale européenne : retraite annuelle organisée par la Banque centrale du Portugal
Cour des comptes de l'UE : analyse des faiblesses du dispositif pour la reprise et la résilience (RRF) de 650 milliards d'euros
Eurostat : prix de la production industrielle en mars ; prix de l'électricité et du gaz naturel au second semestre 2024