L'UE sans politique au Moyen-Orient
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L'UE sans politique au Moyen-Orient
“L’Iran ne doit pas se doter de l’arme nucléaire”. Tout le monde répète cette phrase depuis des années et cherche à conjurer la menace. Le régime iranien s’est joué des occidentaux, a fait mine de négocier, mais a poursuivi son programme et a enrichi de l’uranium. L’Europe a protesté, a menacé. En vain. Israël est passé à l’action, a frappé, décimé le commandement militaire et les scientifiques iraniens impliqués dans le programme nucléaire. L’Iran a répliqué. L’Europe a appelé à la “désescalade”. Israël s’est assuré la suprématie aérienne. Washington a envoyé des armes et des avions dans la région, a assuré avec le Royaume Uni la destruction des missiles iraniens. L’Europe a été laissée sur le banc de touche, car elle n’a aucun poids dans une région dont elle a dénoncé la déstabilisation par le régime iranien et ses “proxys”, ces groupes armées devenus ses bras armés à Gaza, au Liban, en Syrie et au Liban.
Vingt mois après l'attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre lancée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu contre l'organisation islamiste à Gaza, l'Union européenne est toujours dépourvue d'une politique pour le Moyen-Orient. Minée par ses divisions internes, avec les vingt-sept États membres divisés entre pro-israéliens et pro-palestiniens, les dirigeants de l'UE ne sont capables d'offrir que cacophonie. Israël a ouvert un nouveau front avec l’attaque des installations nucléaires et militaires de la République islamique d’Iran. L’opération apparaît pour plusieurs observateurs comme une tentative de provoquer la chute du régime iranien. Ursula von der Leyen, accusée d'avoir donné à Netanyahu un chèque en blanc pour agir impunément à Gaza après les massacres du 7 octobre, a une nouvelle fois justifié l’action isralienne. La présidente de la Commission européenne s’est entretenue avec le Premier ministre israélien. “J’ai souligné qu'Israël a le droit de se défendre. L’Iran est la principale source d'instabilité régionale”, a -t-elle expliqué dans un compte rendu publié sur les réseaux sociaux.
Problème: l’attaquant est Israël, pas l’Iran. Le vote jeudi dernier d’une résolution par l’AIEA, l’Agence de surveillance atomique des Nations Unies, accusant l'Iran de ne pas respecter ses obligations en matière de non-prolifération nucléaire est la justification avancée par Israël pour son intervention. Elle est acceptée par Ursula von der Leyen. “L'Europe a toujours été claire : l'Iran ne pourra jamais se doter de l'arme nucléaire”, a rappelé la présidente de la Commission. “Nous avons constamment exprimé de vives inquiétudes concernant les programmes nucléaires et de missiles balistiques de l’Iran – les mêmes missiles frappant sans discrimination des villes non seulement en Israël, mais aussi en Ukraine”, a insisté Ursula von der Leyen. L’Iran a cessé de livrer des missiles à la Russie après l’attaque israélienne pour les utiliser dans la guerre déclenchée par l’Etat hebreu.
Les bombes et les missiles contre l'Iran relèvent-t-ils du droit d'Israël à se défendre ? Les porte-parole de la Commission n'ont pas pu répondre clairement hier. À force d'exercices d'équilibrisme rhétorique, l'UE est devenue inaudible. Et les accusations de double standard fusent à nouveau, car si elle condamne la Russie pour l'agression de l'Ukraine, Ursula von der Leyen s’abstient de condamner Israël pour l’attaque contre l’Iran.
Les deux voix de l’Union européenne autorisées à exprimer des positions de politique étrangère ont adopté des positions éloignées de celles exprimées par von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa a demandé d'éviter “une escalade dangereuse” et a lancé des appels à la “retenue et à la diplomatie”. C’est la position de la Haute Représentante, Kaja Kallas, et des vingt-sept capitales. La négociation a été “compliquée”, nous a confirmé une source européenne. Le résultat est un “appel à toutes les parties à respecter le droit international, à faire preuve de modération et à éviter de prendre des mesures supplémentaires qui pourraient avoir de graves conséquences, comme un potentiel rejet radioactif”. La déclaration de Kallas rappelle le non-respect par l'Iran des obligations du traité de non-prolifération nucléaire, mais pointe également du doigt Israël. “Une sécurité durable est construite par la diplomatie, non par l'action militaire”, a déclaré la Haute Représentante au nom de toute l'UE.
Ursula von der Leyen a-t-elle à nouveau franchi la ligne convenue par les vingt-sept et outrepassé ses compétences lors de son entretien avec Netanyahu ? La présidente de la Commission considère-t-elle l'attaque menée par Israël contre l'Iran comme légale et légitime ? “Je ne peux pas en dire plus“, a répondu hier le porte-parole en exercice de la Commission.
Kaja Kallas a convoqué aujourd'hui une visioconférence avec les ministres des Affaires étrangères. “La discussion portera sur la situation provoquée par le conflit entre Israël et l’Iran et le danger d’escalade au Moyen-Orient. L’examen de la demande de suspension de l’accord UE-Israël n’est pas à l’ordre du jour. Elle suit un autre calendrier”, a expliqué le porte-parole de Kallas.
Le Moyen-Orient est devenu un boulet pour Ursula von der Leyen qui se pique de faire de la politique étrangère alors qu’elle n’a ni cette compétence ni un mandat des Etats membres pour le faire. Le 13 octobre 2023, Ursula von der Leyen s'était rendue à Tel Aviv pour montrer sa solidarité au nom de l’UE après le massacre de plus de 1 200 israéliens et la prise en otage de plusieurs centaines d’autres lors d’un raid lancé le 7 octobre par l’organisation terroriste Hamas depuis Gaza. Ursula von der Leyen avait affirmé le droit de l’Etat hébreu à se défendre. Après sa visite, Netanyahu a déclenché une opération militaire dans la bande de Gaza. L’opération est devenue une guerre impitoyable. Elle se poursuit encore aujourd'hui avec la destruction des infrastructures civiles et des déplacements de populations pour traquer et éliminer les dirigeants de l'organisation terroriste considérée comme un des ”proxys” du régime iranien.
Le cavalier seul d’Ursula von der Leyen, qui a ignoré à l’époque la position adoptée par les 27 lors d’une visioconférence organisée en urgence par le haut Représentant Josep Borrell, lui a valu des remontrances de la part des dirigeants européens, contraints de convoquer un sommet extraordinaire pour caler la position de l'UE. Ursula von der Leyen a été accusée d’avoir assimilé tous les Palestiniens au Hamas. La présidente de la Commission a été reconduite pour un nouveau mandat malgré cette “erreur politique grave” et continue de s'immiscer dans les relations complexes et difficiles entre l’UE et Israël. Ursula von der Leyen a ainsi ignoré l’année dernière une demande de l'Irlande et de l'Espagne de réviser l'accord d'association UE-Israël. Ce n'est que lorsque les Pays-Bas ont insisté en invoquant la violation de l'article 2 sur les droits de l'homme et que Kallas a obtenu le soutien d'une majorité d'États membres au Conseil des Affaires étrangères que le processus a été engagé. Il aura fallu la menace de famine dans la bande de Gaza provoquée par le blocage de l'aide humanitaire par Israël pour que von der Leyen critique ouvertement l'action du gouvernement Netanyahu.
Le tournant a été pris à cause du ton très dur envers Israël adopté par le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz. Lors d'une discussion téléphonique avec le roi Abdullah II de Jordanie, le 27 mai, von der Leyen a finalement qualifié la situation des habitants de la bande de Gaza de “répugnante”.
Mais l’Union européenne reste trop divisée pour peser dans les drames et les conflits au Moyen-Orient. Ursula von der Leyen a sans doute calé son expression sur les réactions de l’Allemagne et de la France. Le chancelier Merz, comme le président français, Emmanuel Macron, ont mentionné le droit d'Israël à se défendre dans les communiqués publiés après les premiers missiles contre la République islamique. Mais, aussi influents et directement impliqués dans les négociations avec l'Iran sur son programme nucléaire –la France et l'Allemagne sont membres du E3 avec le Royaume-Uni– Berlin et Paris ne sont pas en ligne avec toute l'UE. Certains gouvernements estiment qu'Israël a violé le droit international. L'Espagne de Pedro Sanchez a condamné “l'escalade militaire au Moyen-Orient à la suite des attaques israéliennes”. L'Italie de Giorgia Meloni a déclaré que la priorité doit être “une solution diplomatique”.
Les divisions entre les vingt-sept sur Israël contribuent à la marginalisation de l'UE au Moyen-Orient. Cela s'était déjà produit lorsque le gouvernement de Benjamin Netanyahu avait lancé son opération pour décapiter le Hezbollah et créer une zone de sécurité dans le sud du Liban. Les positions communes servent toutefois à prendre ses distances avec les dérives dangereuses, comme la tentation de laisser faire Israël dans l'espoir qu'il libère le monde du régime de la République islamique en provoquant sa chute.
La visio-conférence organisée par Kaja Kallas est une tentative de reprendre l'initiative, même si l'UE aura du mal à exercer une influence. C'est le paradoxe de la proximité avec le Moyen-Orient : les potentielles répercussions négatives de cette nouvelle guerre lancée par Israël – en matière de sécurité, économiques, énergétiques ou migratoires – se feront surtout sentir en Europe. Avec les messages hors ligne de von der Leyen, il y a également des répercussions pour le soutien à la cause ukrainienne. “Ursula von der Leyen offre une nouvelle fois une autre excuse au Sud global pour accuser l'UE de double standard “, nous a dit un diplomate.
La citation
"Trump vous respecte si vous n'êtes pas à genoux".
L'ancien président de la Commission, Jean-Claude Juncker, au Financial Times.
G7
Trump regrette l'absence de Poutine au sommet du "G7 moins 1" - Le G7 de Kananaskis a commencé de la pire des manières. En rencontrant Mark Carney, le Premier ministre canadien et hôte du sommet, Donald Trump a immédiatement regretté l'exclusion de la Russie de Vladimir Poutine du G8 en 2014. "Une grosse erreur", a déclaré le président américain : "Barack Obama et une personne appelée Trudeau ne voulaient pas de la Russie dans le groupe. J'ai toujours dit que c'était une erreur, car il n'y aurait pas de guerre maintenant si la Russie était dans le groupe". En réalité, la participation de Poutine au G8 a été suspendue précisément à cause d'une guerre contre l'Ukraine. Après l'annexion illégale de la Crimée par la Russie et l'intervention en faveur des séparatistes dans le Donbass, le sommet de 2014 prévu à Sotchi a été annulé. La Russie a formalisé son retrait trois ans plus tard. "Poutine me parle, il ne parle à personne d'autre, car il s'est senti très insulté quand il a été exclu du G8", a insisté Trump. L'échange avec Carney, qui a interrompu le président américain alors qu'il critiquait les villes démocrates qui protègent les migrants, illustre les dangers de ce sommet des sept grands : le G7 est devenu un G7 moins 1. Mais c'est un "un" dont personne ne veut se passer, car il reste la première puissance mondiale.
Trump quitte le G7, après avoir déçu les Européens sur les sanctions contre la Russie - Le président américain Donald Trump a quitté tôt ce matin le sommet du G7 au Canada, invoquant des "choses importantes" à faire au Moyen-Orient. Mais avant cela, il a déçu les Européens en leur annonçant qu'il ne comptait pas imposer rapidement des sanctions contre la Russie, malgré le fait que Vladimir Poutine n'ait pas accepté sa demande de cessez-le-feu. Au moins Ursula von der Leyen a eu une autre brève rencontre avec Trump, tandis qu'Antonio Costa lui a offert un maillot du footballeur Cristiano Ronaldo avec la dédicace "jouons pour la paix".
Von der Leyen prête à accepter le "droit de douane de base" de 10 pour cent ? - Dans la délégation de l'Union européenne présente à Kananaskis, il y a eu un ajout de dernière minute. Le commissaire au Commerce, Maros Sefcovic, s'est joint à Ursula von der Leyen et Antonio Costa pour poursuivre les discussions commerciales avec ses homologues américains. Une rencontre avec le Représentant pour le Commerce, Jamieson Greer, est prévue pour démontrer la volonté des deux parties d'accélérer les discussions avant l'ultimatum de Trump du 9 juillet, date à laquelle les droits de douane contre l'UE pourraient être portés à 50 pour cent. Ursula von der Leyen semble prête à faire une grande concession à Trump. Selon le quotidien allemand Handesblatt, la Commission est prête à accepter le "droit de douane de base" de 10 pour cent de Trump, si le président américain applique le même taux également à l'aluminium et à l'acier, aux automobiles, aux semi-conducteurs, aux produits pharmaceutiques et au bois (sur lesquels les États-Unis appliquent déjà ou veulent appliquer des droits de douane d'au moins 25 pour cent). En échange, l'UE abaisserait ses droits de douane sur les automobiles américaines et réduirait les standards de conformité. La Commission a reçu un mandat pour négocier un accord zéro droit de douane contre zéro droit de douane sur les produits industriels. Mais certains pays, comme l'Italie et l'Allemagne, sont prêts à accepter un accord asymétrique par crainte d'une escalade des droits de douane.
Juncker critique von der Leyen pour sa tactique avec Trump – L'ancien président de la Commission, Jean-Claude Juncker, qui avait conclu avec Trump un accord commercial en 2018, a utilisé une interview au Financial Times pour critiquer la tactique choisie par Ursula von der Leyen, qui a laissé au commissaire Maros Sefcovic la tâche de négocier avec les États-Unis. "Il n'y aura aucun accord sans la présence active du président de la Commission", a déclaré Juncker, soulignant le fait que von der Leyen n'a pas cherché activement une rencontre avec Trump au cours des premiers mois de son mandat. Les deux se sont simplement rencontrés aux funérailles du pape François en mai. Juncker a rappelé avoir rencontré Trump sept fois avant l'accord de 2018. L'agenda officiel des rencontres bilatérales d'Ursula von der Leyen n'inclut pas de face-à-face avec Trump. Juncker a également critiqué le manque de cohérence de la stratégie de la Commission qui a d'abord annoncé une rétorsion pour les droits de douane de Trump sur l'aluminium et l'acier, pour ensuite les suspendre immédiatement le jour de leur entrée en vigueur. "Je ne sais pas si c'est un signe de faiblesse, mais c'est un signe de mauvaise préparation", a déclaré l'ancien président de la Commission. Trump "vous respecte si vous n'êtes pas à genoux. J'ai l'impression qu'il y a des gouvernements européens qui veulent lui plaire", a déclaré Juncker.
Géopolitique
Un accord plus proche sur les sanctions contre la Russie, mais sans un nouveau plafond sur le prix du pétrole brut – Les ambassadeurs des vingt-sept États membres ont eu hier une deuxième discussion sur le dix-huitième paquet de sanctions contre la Russie. La Commission a présenté quelques amendements, qui n'ont pas été suffisants pour trouver un accord à l'unanimité. Mais le travail se poursuit et un nouveau texte devrait être soumis aux ambassadeurs cette semaine, peut-être dès demain. Certains pays veulent un resserrement sur les cryptomonnaies et un durcissement des sanctions pour limiter l'évasion des sanctions. Mais il y a des réserves sur la proposition de réduire de 60 à 45 dollars le baril le plafond sur le prix du pétrole brut russe. Les États-Unis ne semblent pas prêts à soutenir cette mesure, nécessaire pour réduire les revenus pétroliers de la Russie, dans le cadre du G7. Par conséquent, Ursula von der Leyen serait prête à renoncer à sa proposition. L'UE ne veut pas réduire le plafond sur le prix du pétrole russe de manière autonome.
25 pays pour abandonner le gaz russe, la Hongrie et la Slovaquie contre – Au Conseil énergie d'hier, la présidence polonaise de l'UE a recueilli le consensus de 24 autres pays pour la proposition qui sera présentée aujourd'hui par la Commission d'interdire les importations de gaz russe. Les protestations de la Hongrie et de la Slovaquie n'ont servi à rien. Le commissaire à l'Énergie, Dan Jorgensen, a confirmé que les textes législatifs seront présentés aujourd'hui à Strasbourg. "Je suis très heureux que dans la discussion que nous avons eue aujourd'hui, en termes généraux, les ministres ont été très positifs et fermes dans l'engagement de soutenir l'objectif de la feuille de route qui est de nous libérer de la dépendance énergétique", a déclaré Jorgensen. "Nous ne permettrons plus à Poutine d'utiliser l'énergie comme une arme contre nous. Les États membres ne se laisseront plus faire chanter par la Russie. Nous ne voulons plus continuer à financer indirectement la guerre de Poutine". Jorgensen a toutefois assuré que la proposition "tiendra compte des différents défis auxquels certains États membres sont confrontés. La Hongrie et la Slovaquie devraient avoir deux ans de plus pour mettre fin à leurs contrats de long terme avec la Russie.
La Hongrie veut que la Commission paie les pénalités pour ses contrats - Interdiction immédiate de signer de nouveaux contrats avec la Russie, obligation de mettre fin à ceux de courte durée à la fin de l'année et interruption de ceux de longue durée à la fin de 2028. Ce sont les principales mesures que la Commission devrait présenter aujourd'hui pour mettre fin à l'importation de tout le gaz russe. Pour contourner les potentiels vetos, ce sera une proposition de politique commerciale avec l'article 122 du traité, pour lesquels il suffit du vote à la majorité qualifiée des États membres. Lors du débat d'hier au Conseil énergie, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Petr Szijjarto, a critiqué la proposition, car elle est destinée à augmenter les prix de l'énergie, et a rappelé que la Hongrie a un contrat avec la Russie jusqu'en 2037. "Qui paie les pénalités si nous violons les contrats ?". Le commissaire Dan Jorgensen a répondu que grâce à l'interdiction imposée par l'UE, les sociétés européennes pourront invoquer la "force majeure". En tout cas, "nous n'offrons pas de compensations", a déclaré Jorgensen.
Aucun retour en arrière sur la renonciation au gaz russe, même avec la paix – Un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine n'entraînerait pas la réouverture du marché européen pour le gaz russe, a déclaré hier le commissaire à l'Énergie, Dan Jorgensen. "Une interdiction est une interdiction qui restera en vigueur jusqu'à ce que quelqu'un décide de la lever", a expliqué Jorgensen à la fin du Conseil Énergie. "Même s'il y a une paix, et nous espérons tous qu'elle viendra bientôt, cela ne nous amènera pas à importer à nouveau du gaz russe. Ce serait une erreur car nous remplirions à nouveau les caisses de Poutine", a déclaré le commissaire. "Nous ne devons pas répéter les erreurs du passé". L'interdiction d'importation "est quelque chose qui restera non seulement à court terme, mais aussi à long terme".
Réarmement
Arrive le cinquième paquet Omnibus, cette fois pour simplifier les règles pour le réarmement - Aujourd'hui, la Commission présentera un nouveau paquet "Omnibus", cette fois dédié à la défense pour essayer de simplifier les règles de l'UE qui entravent le renforcement de l'industrie militaire. "Sans cette simplification, il ne sera pas possible d'atteindre aucun autre résultat en termes de préparation de la défense", a expliqué le commissaire Andrius Kubilius la semaine dernière, soulignant que la "bureaucratie traditionnelle qui est peut-être adaptée en temps de paix bloque les efforts pour augmenter la production". Le paquet Omnibus inclura une plus grande flexibilité pour les États membres dans les marchés publics conjoints, une plus grande flexibilité dans les accords-cadres avec l'industrie et des facilitations pour les marchés publics pour l'innovation. La simplification devrait toucher la directive sur les marchés publics de la défense et la directive sur les transferts intra-UE de produits de défense. La Commission entend également s'attaquer aux permis pour l'industrie et aux obligations de reporting, ainsi qu'aux règles sur la concurrence et la finance durable.
Pacte vert
L'Italie rejoint l'alliance pour le nucléaire, l'Allemagne devient observatrice – L'énergie atomique connaît une renaissance au sein de l'Union européenne, avec la décision de l'Italie de Giorgia Meloni dr revenir au nucléaire et l'arrivée au pouvoir de Friedrich Merz en Allemagne. Au Conseil Énergie d'hier à Luxembourg, l'Italie a confirmé son entrée dans l'Alliance pour le nucléaire lancée par la France, tandis que l'Allemagne a choisi d'entrer en tant qu'observateur. "Aujourd'hui, nous avons un vrai changement de paradigme sur le nucléaire en Europe", a déclaré le ministre français de l'Énergie, Marc Ferracci. La première Commission d'Ursula von der Leyen avait résisté contre le nucléaire, favorisant le gaz comme énergie de transition et soutien aux énergies renouvelables, en ligne avec les priorités des gouvernements d'Angela Merkel et Olaf Scholz. La deuxième Commission von der Leyen est beaucoup plus ouverte, après l’abandon de l’opposition au nucléaire par Merz. La preuve : le Programme indicatif nucléaire 2025, publié le 12 juin, prévoit un rôle central pour l'atome dans la décarbonisation avec 241 milliards d'investissements pour 109 gigawatts de capacité.
Numérique
Retards dans la décennie numérique - La Commission a publié hier son rapport 2025 sur l'État de la décennie numérique, qui évalue les progrès réalisés dans la transition pour l'infrastructure, les entreprises, les compétences et les services publics en vue de 2030. Il y a des progrès, mais il reste aussi des points critiques. La mise en œuvre des infrastructures de connectivité, comme la fibre optique et les réseaux 5G stand-alone, est encore en retard. L'adoption de l'Intelligence Artificielle (IA), du cloud et des big data par les entreprises s'est améliorée, mais doit accélérer, en se libérant de la dépendance des fournisseurs étrangers. Un peu plus de la moitié des Européens (55,6 pour cent) possèdent un niveau de base de compétences numériques. Selon la Commission, le manque d'une collaboration efficace entre le secteur civil et celui de la défense cause des retards dans le progrès des technologies numériques à usage dual, comme l'intelligence artificielle, l'informatique quantique et les semi-conducteurs. "Pour atteindre les objectifs de 2030, l'UE et ses États membres doivent continuer à travailler ensemble pour inverser ces tendances et renforcer notre souveraineté numérique et technologique", a averti la vice-présidente, Henna Virkkunen.
Pologne
La polonaise LOT achète 40 Airbus A220 - Pour ceux qui connaissent la Pologne, c'est une révolution européiste. La compagnie LOT, qui a toujours privilégié les constructeurs non européens comme l'américain Boeing et le brésilien Embraer, a annoncé son premier achat auprès de l'européen Airbus. LOT achètera 40 avions A220 à Airbus, avec une option d'achat pour 44 autres, pour étendre son rôle de hub de l'Europe centrale et orientale. Les dirigeants de la compagnie ont parlé d'un choix purement commercial. Mais derrière cela, il y a beaucoup de politique. Donald Tusk veut renforcer l'alliance avec la France d'Emmanuel Macron. L'accord d'hier est "le plus grand investissement de l'histoire de la compagnie aérienne nationale polonaise", a expliqué le Premier ministre : "Nous construisons un leader dans le transport aérien en Europe".
Espagne
Sanchez se défend des scandales de corruption en utilisant l'épouvantail de l'extrême droite – Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a exclu hier à nouveau la démission ou les élections anticipées après le scandale de corruption qui a conduit à la démission du secrétaire à l'organisation de sa formation politique, le Parti socialiste (PSOE) . "Nous ne permettrons pas que la corruption potentielle de quelques-uns mette en danger le bon fonctionnement de l'Espagne. Nous ne permettrons pas qu'ils compromettent l'intégrité de l'une des administrations publiques les plus propres de l'histoire de notre pays. Nous ne permettrons pas que cela fasse tomber le plus grand gouvernement progressiste encore debout dans l'Union européenne", a déclaré Sanchez après une réunion de la direction du Psoe. L'épouvantail du retour au pouvoir du Partido popular avec l'extrême droite de Vox est la tactique choisie par Sanchez. "Confier les rênes du pays à une coalition du PP et de Vox serait une énorme irresponsabilité", a déclaré le Premier ministre socialiste, expliquant vouloir "rester aux commandes et affronter la tempête" jusqu'à la fin de la législature en 2027.
Cela se passe aujourd'hui
G7: Sommet des chefs d'État et de gouvernement avec Antonio Costa et Ursula von der Leyen
Conseil Environnement: Réunion à Luxembourg
Présidence polonaise de l'UE Réunion informelle des ministres de l'Agriculture à Varsovie
Parlement européen: Session plénière à Strasbourg (débats sur la lutte contre les abus sexuels sur les mineurs; le Pacte européen sur les océans; le rapport sur la mise en œuvre des Plans nationaux de reprise et de résilience; la révision de l'Accord d'association UE-Israël; le rapport sur l'État de droit 2024; les derniers développements sur les droits des passagers aériens)
Commission: Conférence de presse du commissaire Jorgensen sur l'interdiction d'importer du gaz de Russie
Commission: Conférence de presse des commissaires Dombrovskis et Kubilius sur le paquet Omnibus pour la défense
Commission: Conférence de presse de la commissaire Albuquerque sur le cadre pour la titrisation
Parlement européen: Discours solennel du roi Abdullah II de Jordanie
Parlement européen: Conférence de presse des leaders des groupes politiques
Parlement européen: Conférence de presse sur la directive anti-corruption
Parlement européen: Audition en commission Défense du commissaire Kubilius sur le paquet Omnibus de simplification pour la défense
Eurostat: Investissements dans la protection de l'environnement en 2022