Otan: de gros chèques à La Haye pour acheter Trump
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Otan: de gros chèques à La Haye pour acheter Trump
Mark Rutte a exigé des sacrifices pour plaire à Donald Trump et réussir son premier sommet de l’Otan. Pedro Sanchez a dit non. Le premier ministre espagnol a mis les pieds dans le plat préparé par le secrétaire général de l’Otan: les centaines de milliards réclamés ne sont en rien justifiés. Pire, ils sont impossibles à financer pour la plupart des alliés. Pour dissuader le président russe Vladimir Poutine, il faut des forces efficaces, bien préparées, et de la volonté politique, qualité qui fait cruellement défaut au président américain et à certains alliés européens. Le sommet de La Haye mardi et mercredi sera l‘addition d’une série de promesses de gros chèques destinés à flatter l'ego du dirigeant de la première puissance de l'Alliance et à acheter le maintien des forces américaines déployées en Europe.
“Le sommet de l’Otan de la semaine prochaine à La Haye sera une victoire majeure en matière de politique étrangère pour l’administration Trump : obtenir de nos alliés européens et canadiens l’engagement de consacrer 5 % de leur PIB à leur propre sécurité et à celle de l’Alliance”. L’ambassadeur des Etats-Unis à l’Otan, Matthew Whitaker, un avocat nommé il a peu à ce poste, résume ainsi l'enjeu du sommet de La Haye. Mais pour les alliés européens, la facture est douloureuse: 544 milliards d’euros de plus par an.
Aucun des membres de l’Otan ne consacre 5% de son PIB aux dépenses de défense. La Pologne est le plus proche de l’objectif avec 4,12%. Les Etats-Unis sont à 3,38%. Mais huit pays n’ont même pas atteint l’objectif de 2% fixé pour 2024: Italie, Espagne, Canada, Belgique, Luxembourg, Portugal, Slovénie et Croatie. Les Alliés ont serré les dents car il faut garder les Etats-Unis à bord pour se préparer à affronter la Russie. Monter à 3,5% du PIB constituait un effort acceptable pour les Européens. Mais Trump à exigé 5%. “Un montant absurde, pas crédible”, a commenté un diplomate.
Mark Rutte a trouvé la solution: scinder les 5% en deux compartiments: 3,5% pour les dépenses militaires directes, afin de “combler les lacunes capacitaires” comme les défenses aériennes, les missiles et les drones, et 1,5% pour les dépenses destinées à renforcer “la résilience”, a-t-il expliqué. La boîte pour les 1,5% est devenue un inventaire à la Prévert, une liste disparate où l'on retrouve l’un des plus célèbres éléphants blancs de l’Italie, le pont sur le détroit de Messine avec la Sicile au nom de la mobilité militaire, les dépenses pour la lutte contre l’immigration au nom de la protection des frontières, la préparation de la société civile à la guerre, la mise à niveau du haut débit, la criminalité de rue et la troisième piste de l'aéroport de Heathrow pour le Royaume-Unis. Tout est possible dès lors que le commandement militaire de l’Otan explique que “si un char ne peut pas franchir un pont et si l’Alliance n’a pas une base industrielle performante, les 3,5% ne servent pas”.
Les Américains ne sont pas dupes sur le montage imaginé par Rutte. “ll faut que ce soit lié à la défense”, a insisté l'ambassadeur Whitaker. “Ce n'est pas un fourre-tout pour tout ce qu'on pourrait imaginer”, a-t-il averti. Le calendrier pour l’effort sera arrêté à La Haye: 2032 ou 2035. La capacité de la Russie a tester les défenses de l'Alliance avec une opération dès 2029 presse le mouvement. Mark Rutte évoque une trajectoire pour arriver aux 3,5% sur plusieurs années, mais insiste sur la nécessité d’éviter “la crosse de hockey” avec “un effort porté sur les dernières années, impossible à réaliser”.
La revue Le Grand Continent a chiffré l’effort pour les grands pays européens si le calendrier est fixé pour 2032. L’Italie, actuellement à moins de 1,5% de son PIB pour la défense, “devrait dépenser 82,9 milliards en plus par an pour atteindre 5 %, soit une hausse moyenne de 11,84 milliards chaque année jusqu’en 2032. Cela représente plus que le budget consacré à l’éducation et presque autant que le budget de la santé”, souligne la revue . Pour la France, il s’agit de 92,7 milliards d’euros en plus, soit une augmentation annuelle moyenne de 13,24 milliards. Pour l’Allemagne, l’effort supplémentaire se situe à 136,1 milliards d’euros (19,44 milliards de plus par an en moyenne). Il serait de 65,3 milliards pour l’Espagne, soit 9,32 milliards de plus par an.
Pedro Sanchez a dit non. Il a signifié son refus à Mark Rutte jeudi, brisant la procédure de silence sur le projet de déclaration de La Haye soumis aux alliés. Dans un courrier de 3 pages, il annonce ne pas pouvoir s’engager au delà de ses possibilités lors du sommet et demande à ce que l’objectif de 5% soit facultatif, ou que l’Espagne ne soit pas obligée de le respecter. Sanchez a obtenu gain de cause: l’Otan donnera à l'Espagne “la flexibilité de déterminer sa propre voie souveraine”, à condition qu'elle se conforme aux capacités de l'Alliance.
L’Espagne s’est engagée à porter ses dépenses de défense de 1,28 à 2% du PIB d’ici la fin de l’année. Le chef du gouvernement espagnol soutient que 2,1% du PIB sera un niveau de dépenses suffisant pour permettre à l’Espagne d’atteindre les objectifs assignés par l'Otan. “S”engager sur 5% ne serait pas raisonnable et serait contre productif, car il freinerait le développement d’industrie espagnole et augmenterait la dépendance envers des fournisseurs non européens, qui passerait de 300 à 400 milliards d’euros par an”.
En outre, “un tel niveau de dépenses militaires est incompatible avec l'État-providence et la vision du monde de l’Espagne”, affirme Sanchez. “Il serait impossible pour l’Espagne, comme pour d’autres pays de l'Alliance, d'atteindre 5 % , sauf au prix d'une augmentation des impôts sur la classe moyenne, d'une réduction des services publics et des prestations sociales pour nos citoyens, et d'un recul sur notre engagement en faveur de la transition écologique et de la coopération internationale au développement (...) En tant que pays souverain, nous avons choisi de ne pas faire ces sacrifices”, a-t-il conclu.
Sanchez joue sur le terrain de Trump. Le président américain a en effet exclu d’augmenter les dépenses militaires américaines. “ Nous dépensons et soutenons l'Otan depuis longtemps, payant souvent, je crois, presque 100 % des coûts. Je ne pense donc pas que nous soyons obligés de le faire”, a affirmé Trump. Un désaveu cinglant pour Mark Rutte qui soutenu que “l’objectif des 5% s’applique aussi aux Etats-Unis”.
Sanchez a-t-il eu raison de s’exposer ainsi au courroux de Trump ? En difficultés sur le plan intérieur à cause de scandales de corruption au sein de son parti, le Premier ministre espagnol ressoude ses alliés politiques avec cette prise de position. Sumar, parti de la coalition gouvernementale, a annoncé sa participation à une réunion anti-Otan le 24 juin au parlement néerlandais à La Haye. Mais, surtout, Sanchez dit tout haut ce que beaucoup de gouvernement pensent sans l’exprimer: les 5% sont ”irréalistes”.
“La plupart des alliés, y compris les poids lourds comme le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, n’y parviendront pas. lors, pourquoi promettre quelque chose que vous avez peu de chances de tenir ? Il s'agit d'apaiser le président américain Donald Trump, plutôt que de dissuader le président russe Vladimir Poutine”, écrit Paul Taylor, dans une analyse des attentes pour le sommet de la Haye publiée par l’EPC. “Lors d'un récent forum de réflexion de l'EPC, le président tchèque Petr Pavel, ancien président du Comité militaire de l'Otan, a fait remarquer que les 'exercices comptables n'ont pas d'effet dissuasif. Ce sont les capacités qui le font. Les Alliés feraient mieux de se concentrer sur l'obtention d'un 'meilleur rendement pour l'argent' par l'acquisition conjointe d'armements, la simplification, la normalisation des spécifications et des essais des armes et l'intégration rapide de nouvelles technologies dans leurs forces. Les objectifs politiques en matière de dépenses de défense sont toxiques. Tenir Poutine à l'écart devrait être plus important que de donner une victoire creuse à Trump”, soutient Paul Taylor.
La citation
"J'ai dit à plusieurs reprises que je considère les peuples russe et ukrainien comme une seule nation. En ce sens, toute l'Ukraine est à nous."
Vladimir Poutine.
Géopolitique
Trump chef de guerre avant le sommet de l’Otan - “Nous avons mené à bien notre attaque, couronnée de succès, contre les trois sites nucléaires iraniens de Fordow, Natanz et Ispahan (...) Aucune autre armée au monde n'aurait pu accomplir une telle mission”. Les États-Unis sont entrés en conflit avec l'Iran et Donald Trump se pose en chef de guerre avant le sommet de l’Otan avec une démonstration de force dont le succès est mis en doute par la communauté du renseignement. Le directeur général de l’AIEA, Raphaël Grossi s’est montré prudent. “Nous ne pouvons pas nous prononcer sur l'ampleur des dégâts souterrains. Cela peut être important, mais personne, ni nous, ni personne d'autre, ne peut vous dire à quel point le site de Fordow a été endommagé”, a averti le responsable de l’IAEA. Donald Trump a annoncé la destruction du site. D'après les rapports le site ne serait pas entièrement détruit mais sérieusement endommagé.
L'UE divisée et impuissante après le bombardement de Trump contre l'Iran - Les bombes américaines contre les installations nucléaires iraniennes montrent une fois de plus les divisions internes de l'Union européenne sur le Moyen-Orient. Ursula von der Leyen et Kaja Kallas, présidente de la Commission et Haute Représentante, ont voulu souligner la nécessité d'empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire, tandis qu'Antonio Costa, le président du Conseil européen, a exprimé une profonde préoccupation après l'attaque des États-Unis. "L'Iran ne doit jamais acquérir la bombe. Avec les tensions au Moyen-Orient à un nouveau pic, la stabilité doit être la priorité. Et le mépris pour le droit international est fondamental", a déclaré von der Leyen. "L'Iran ne doit pas être autorisé à développer une arme nucléaire, car ce serait une menace pour la sécurité internationale", a déclaré Kallas, demandant à toutes les parties de faire un pas en arrière, de revenir à la table des négociations et de prévenir une nouvelle escalade". Costa s'est dit "profondément alarmé" et a demandé de "montrer de la retenue et du respect pour le droit international et la sécurité nucléaire". Un appel direct surtout aux États-Unis et à Israël.
Paris, Berlin et Londres se consultent - La gestion de l'intervention militaire américaine contre l’Iran sort du cadre de l’UE est passée aux mains des dirigeants des trois grandes capitales impliquées dans les négociations avec Téhéran. Le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé hier s'être entretenu des derniers développements au Moyen Orient avec le Britannique Keir Starmer et le Français Emmanuel Macron. “Notre objectif reste d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire.Nous appelons l'Iran à engager des négociations en vue d'un accord qui réponde à toutes les préoccupations liées à son programme nucléaire. Nous sommes prêts à contribuer à cet objectif en coordination avec toutes les parties.Nous exhortons l'Iran à ne prendre aucune autre mesure susceptible de déstabiliser la région. Nous poursuivrons nos efforts diplomatiques conjoints pour apaiser les tensions et empêcher que le conflit ne s'intensifie et ne s'étende davantage”. “Engager le dialogue et obtenir un engagement clair de l'Iran à renoncer à l'arme nucléaire sont indispensables pour éviter le pire pour toute la région. Il n'y a pas d'alternative : c'est la seule voie vers la paix et la sécurité pour tous”, a pour sa part déclaré Macron.
Israël a violé l'article 2 de l'accord d'association avec l'UE – Le Service européen pour l'action extérieure dirigé par Kaja Kallas a transmis vendredi aux États membres ses conclusions sur le respect par Israël des droits de l'homme prévu par l'article 2 de l'accord d'association avec l'UE. La conclusion : "sur la base des évaluations faites par des institutions internationales indépendantes (…) il y a des indications que Israël serait en violation de ses obligations en matière de droits de l'homme prévues par l'article 2". Les observations sont diverses : blocage des aides humanitaires à Gaza en violation du principe de l'interdiction de la punition collective ; un niveau sans précédent de tués et de blessés parmi les civils ; attaques contre les installations médicales et les hôpitaux contre le principe de précaution et de proportionnalité ; déplacement forcé de 90 pour cent de la population ; attaques directes contre les journalistes. Israël est également visé pour le programme de consolidation et d'expansion des colonies en Cisjordanie, ainsi que pour la détention arbitraire et le traitement inhumain et dégradant des Palestiniens. Lors d'une réunion des ambassadeurs vendredi, la majorité des États membres ont partagé les conclusions du rapport sur la violation de l'article 2 de l'accord d'association par Israël. Mais dans l'UE, il faut l'unanimité ou la majorité qualifiée pour passer à l'action.
Aucune conséquence pour Israël avant la fin de l'été – Ce sont les ministres des Affaires étrangères de l'UE qui diront à Kaja Kallas quoi faire sur la révision de l'article 2 de l'accord d'association lors de la réunion du Conseil des Affaires étrangères d'aujourd'hui. La guerre d'Israël contre l'Iran et l'intervention des bombardiers américains détourneront l'attention. Certains pays expliqueront que, dans un moment de difficulté pour la sécurité d'Israël, il est mieux d'attendre. Même une partie de ceux qui avaient demandé la révision de l'article 2 est prudente. Le Conseil des Affaires étrangères devrait se limiter à prendre acte des conclusions du rapport. Les ministres chargeront ensuite Kallas d'utiliser ces conclusions comme outil de pression sur Israël. "C'est un outil politique. À travers ce processus, nous voulons pousser Israël à changer de comportement", nous a expliqué un diplomate. Les 19 pays qui ont soutenu la révision en mai "ne sont pas un bloc uni". En leur sein, il y a des positions différentes. Les Pays-Bas, qui ont lancé le processus, ne veulent pas "suspendre le dialogue" ou "suspendre l'accord d'association", dit le diplomate. Le mandat à Kallas devrait prévoir de demander au gouvernement israélien de mettre fin au blocus des aides à Gaza, un cessez-le-feu qui faciliterait la libération des otages et la fin des actions dans la bande de Gaza et en Cisjordanie qui rendent plus difficile la solution des deux États. Les étapes suivantes seront décidées sur la base de la réaction d'Israël. S'il n'y a pas de réponses positives de la part du gouvernement Netanyahu, Kallas devrait faire le point au Conseil des Affaires étrangères de juillet, présentant une série d'options sur la manière de répondre à discuter pendant l'été.
Trump obtient la libération du leader de l'opposition biélorusse - L'administration Trump a obtenu un succès diplomatique important aux portes de l'UE, avec la libération de 14 prisonniers politiques par le président de la Biélorussie, Alexander Lukashenko, après une visite de l'envoyé spécial américain, Keith Kellogg, qui a mis fin à l'isolement de son pays. Parmi eux se trouve l'un des leaders de l'opposition, Siarhei Tsikhanouski, mari de Sviatlana Tsikhanouskaya. La Lituanie a déclaré que 13 autres prisonniers ont été libérés à la suite des pourparlers entre Lukashenko et Kellogg, dont cinq Biélorusses, trois Polonais, deux Lettons, deux Japonais, un Estonien et un Suédois. Dans un post sur X, Tsikhanouski a remercié Donald Trump. Lors d'une conférence de presse avec Tsikhanouskaya, les deux ont promis de continuer à se battre pour le changement en Biélorussie et pour la libération des plus de mille prisonniers politiques. Dans l'UE, le président du Conseil européen, Antonio Costa, a remercié les efforts de Kellogg, tandis qu'Ursula von der Leyen a salué "une nouvelle fantastique et un puissant symbole d'espoir pour tous les prisonniers politiques qui souffrent sous le régime brutal de Lukashenko. Selon Kaja Kallas, la libération est "un pas positif", mais "tous les prisonniers politiques en Biélorussie doivent être libérés".
Erratum – Dans l'édition de vendredi, nous avons écrit que la Hongrie avait demandé d'attendre le Conseil européen avant de donner le feu vert aux sanctions contre la Russie. En réalité, l'État membre qui veut attendre sur le dix-huitième paquet est la Slovaquie. Nous nous excusons auprès des lecteurs et auprès du gouvernement hongrois pour l'erreur.
Majorité Ursula
Von der Leyen trahit sa coalition et l'environnement pour suivre le PPE et l'extrême droite – Le vendredi 20 juin pourrait être rappelé comme le jour où la coalition d'Ursula von der Leyen a implosé. La Commission a annoncé son intention de retirer la proposition de directive "Green claims", dont l'objectif est de lutter contre le soi-disant "greenwashing", la pratique de revendiquer des bénéfices environnementaux inexistants pour certains produits. La raison officielle est la position adoptée par les gouvernements, considérée par la Commission comme trop ambitieuse sur le plan environnemental, car elle impose des obligations aux micro-entreprises. "Faux, c'est une excuse", nous ont confirmé plusieurs diplomates de pays pour et contre la directive. Pour aujourd'hui, un "trilogue" était prévu - une réunion entre la présidence polonaise du Conseil de l'UE et les négociateurs du Parlement européen - pour sceller l'accord politique entre les deux institutions. En effet, jeudi, le PPE avait demandé à la commissaire à l'Environnement, Jessika Roswall, de retirer la proposition de directive. Même le gouvernement de Friedrich Merz a fait pression pour retirer le texte. Malgré l'opposition de la commissaire espagnole Teresa Ribera, la Commission d'Ursula von der Leyen a annoncé la volonté de procéder au retrait. Comment réagiront les socialistes et les libéraux ? Vendredi, sur la Matinale européenne, nous avons raconté la trahison du PPE, qui s'allie de plus en plus avec l'extrême droite contre les valeurs de l'UE, en particulier sur les aides au développement et les ONG. Pour l'instant, les socialistes et les libéraux n’ont proféré que des menaces.
Les socialistes dénoncent un affront, les verts accusent le PPE – Le groupe des Socialistes & Démocrates a condamné la décision de la Commission de retirer la directive sur les "Green claims", la qualifiant de "profondément inquiétante pour le processus démocratique" dans l'UE. Selon les socialistes, au Parlement européen, il y a une majorité pour soutenir le texte et aujourd'hui, on aurait dû atteindre un "tournant" dans les négociations avec les gouvernements pour "un résultat ambitieux". "Nous attendons de la présidente von der Leyen et de la commissaire Roswall qu'elles respectent le rôle du Parlement et soutiennent les négociations en cours en tant que médiateurs impartiaux, conformément au rôle institutionnel de la Commission tel qu'énoncé dans les traités", a déclaré le co-rapporteur Tiemo Wölken. L'argument des micro-entreprises est un "prétexte", a dénoncé le député. Le groupe des Verts a accusé la Commission de "céder aux pressions des lobbies industriels et aux mensonges de l'extrême droite. "L'irresponsable revirement du PPE envoie valdinguer la coopération politique pro-européenne au profit d'une alliance avec l'extrême droite", a déclaré l'eurodéputée verte Alice Bah Kuhnke.
Renew demande à von der Leyen de changer d'avis – Valérie Hayer, la présidente du groupe des libéraux de Renew, a qualifié de "honteuse" la décision de la Commission d'accepter la demande du PPE soutenue par les groupes d'extrême droite de retirer le texte de la directive sur les "Green claims". "Interrompre les négociations et demander un retrait à mi-parcours est un scandale institutionnel sans précédent", a déclaré Hayer, annonçant avoir demandé à von der Leyen de "ne pas retirer" la proposition. Hayer s'est également posé deux autres questions, adressées au PPE. "Où est la plateforme ? Quelle est la valeur d'une parole une fois qu'elle a été donnée ?". Plateforme est le terme pour définir les groupes politiques qui ont élu Ursula von der Leyen et sa Commission : PPE, socialistes, libéraux et verts. La réponse est qu'il n'y en a plus. Mais les socialistes et les libéraux ne veulent pas en tirer les conséquences.
Migrants
La Belgique cède également à la tentation de fermer Schengen - Le nouveau gouvernement en Belgique a annoncé vendredi son intention de réintroduire les contrôles aux frontières avec ses voisins, en dérogation à la libre circulation de Schengen, pour contrer les flux migratoires irréguliers. Une porte-parole du sous-secrétaire aux Migrations, Anneleen Van Bossuyt, a confirmé que des contrôles seront introduits aux frontières avec les Pays-Bas, la France, le Luxembourg et l'Allemagne à partir de cet été. "La Belgique ne doit pas être un aimant pour ceux qui sont arrêtés ailleurs. Notre message est clair : la Belgique ne tolérera plus l'immigration clandestine et le soi-disant 'asile shopping'", a déclaré Van Bossuyt sur la plateforme X. Les contrôles ne seront pas seulement terrestres. La Belgique entend également effectuer des vérifications sur les vols intérieurs à l'espace Schengen en provenance de pays à haute pression migratoire comme la Grèce et l'Italie.
Franco-italien
Rome et Paris unis contre le Mercosur - La tentative de réconciliation franco-italienne lors de la rencontre à Rome entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni le 3 juin se poursuit avec une nouvelle initiative conjointe au sein de l'Union européenne. Samedi, les ministres des Affaires européennes de France et d'Italie ont publié un communiqué pour demander "un meilleur équilibre" dans l'accord de libre-échange avec le Mercosur. L'objectif est de "protéger efficacement le secteur agricole et de garantir le respect des réglementations sanitaires européennes", ont déclaré Benjamin Haddad et Tommaso Foti, qui se sont rencontrés le 18 juin à Rome. Selon les deux ministres, l'accord avec le Mercosur, bien qu'offrant des avantages, ne protège pas l'UE des risques de perturbation de son marché agricole et ne garantit pas la souveraineté alimentaire à long terme. La demande à la Commission est d'introduire des "clauses spécifiques" sur les standards sanitaires, environnementaux et sociaux.
Cela se passe aujourd'hui
Sommet UE-Canada avec Antonio Costa, Ursula von der Leyen et le premier ministre canadien, Mark Carney
OTAN : conférence de presse du secrétaire général Rutte de présentation du sommet de La Haye
Conseil des Affaires étrangères
Conseil Agriculture et pêche à Luxembourg
Présidence polonaise de l'UE : réunion informelle des ministres du Tourisme à Varsovie
Parlement européen : audition de la présidente de la BCE Lagarde par la commission des Affaires économiques
Commission : la présidente von der Leyen reçoit le premier ministre de la Nouvelle-Zélande, Christopher Luxon
Commission : le commissaire Sefcovic à Berlin participe à un panel sur la politique commerciale organisé par la Fédération des industries allemandes et à un débat avec les commissions Affaires UE et Affaires économiques du Bundestag
Commission : la vice-présidente Ribera reçoit la présidente de la BCE, Christine Lagarde et intervient au dixième anniversaire de la Cop21 à Paris
Commission : le commissaire Kubilius reçoit le général Sean Clancy, chef du comité militaire de l’UE et participe à une table ronde avec des acteurs de la Nouvelle Défense
Parlement européen : la présidente Metsola aux Émirats arabes unis prononce un discours au Conseil national fédéral
Parlement européen : audition du vice-président Séjourné par la commission Commerce
Parlement européen : audition en commission Libertés publiques sur la coopération entre Eppo, Europol et Eurojust