Poutine multiplie ses pions en Europe
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Poutine multiplie ses pions en Europe
L'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine, qui a débuté aux premières heures du 23 février 2022, lorsque les chars russes ont franchi la frontière, ne pouvait que provoquer une réaction des citoyens européens à l'encontre de l'agresseur. Et l'on aurait pu s'attendre à ce que cette réaction soit encore plus forte dans les pays qui, pendant des décennies, ont vécu sous le diktat de Moscou. Près de trois ans plus tard, les candidats pro-russes ou ceux qui, par le passé, ont défendu la politique du président russe Vladimir Poutine contre celle des institutions européennes, ont remporté plus d'élections que leurs rivaux pro-européens lors de législatives ou de présidentielles dans les pays qui élisent leurs dirigeants, tant dans les États membres que dans les pays candidats.
Le dernier cas en date remonte à dimanche dernier, lorsque Zoran Milanovic, un ancien social-démocrate pro-européen devenu aujourd'hui un populiste d'extrême droite pro-Kremlin, a remporté les élections présidentielles en Croatie avec près de 75 % des voix. Une nouvelle victoire pour Poutine, une nouvelle défaite pour l'UE. Une de plus au cours des trois dernières années. Un examen de la carte européenne montre comment, depuis 2022, les pro-russes, ou les anciens pro-russes qui le cachent aujourd'hui mais épousent des idées similaires à celles du régime de Poutine, ont le vent en poupe dans de nombreux États membres.
La Hongrie s'est rendue aux urnes pour des élections législatives le 3 avril 2022, deux mois seulement après le début de la guerre, et le Fidesz de Viktor Orban l'a emporté, gagnant 4,86 points pour atteindre 54,13 % des suffrages . Le parti de Viktor Orban compte 135 députés sur 199. Et le Premier ministre « diktateur » – l ’expression est de Jean-Claude Juncker– est le principal soutien de Vladimir Poutine à la tête d'un gouvernement européen. Orban a servi ces trois années à retarder les sanctions, la livraison de fonds à l'Ukraine et même à édulcorer certaines idées de sanctions plus sévères.
Le 25 septembre, les Italiens ont voté. Les Fratelli d'Italia (Frères d'Italie), la formation d'extrême droite dirigée par Giorgia Meloni, longtemps pro-russes, a été la première force politique avec 26 % des voix, remportant une victoire écrasante que les sondages n'avaient pas envisagée. Sa coalition a obtenu 44 %, grâce aussi aux 9 % de la Ligue de Matteo Salvini, partisan de Poutine. Mme Meloni n'est plus pro-russe. Mais pour cela elle a dû faire un virage radical lorsqu'elle a vu qu'elle pourrait avoir à gouverner, pour cesser de s'opposer à l'Union européenne et à l'Ota. Le retournement a été complet lorsqu'elle a déclaré, à la mi-2023, que Poutine ne pouvait plus compter sur ses amis traditionnels en Italie.
Depuis le début de la guerre, la Slovaquie s'est rendue deux fois aux urnes. Lors des élections législatives du 30 septembre 2023, la force la plus votée a été celle de Robert Fico, un ancien social-démocrate devenu populiste de droite et fidèle allié du Kremlin. Son parti, le Smer, expulsé il y a des années du groupe social-démocrate au Parlement européen, a progressé de 4,7 points ce jour-là. Lors des élections présidentielles de 2024, Peter Pellegrini, également pro-russe et allié de Fico, a gagné contre l'indépendant et pro-européen Ivan Korcok, victorieux dans les principales villes (Bratislava et Kosice) mais défait par 53,12 % de Pellegrini.
Les Tchèques ont organisé des élections législatives en 2021 et se rendront à nouveau aux urnes cette année. Les sondages (si l'on prend comme référence des sondeurs comme Politico ou Europe Elects) assurent que la première force politique, avec entre 30 et 35 % des voix, sera ANO, dirigée par l'ancien libéral, expulsé de Renew et désormais populiste de droite et pro-russe Andrej Babis, qui a déjà été premier ministre entre décembre 2017 et novembre 2021. C'est un autre dirigeant qui a basculé à droite et vers Moscou au fil des années et surtout depuis le début de la guerre. Il est aussi probablement le dirigeant politique européen le plus riche, avec une fortune estimée par Bloomberg en 2020 à plus de 4 milliards de dollars. Mais les Tchèques ont aussi élu à la présidence en janvier 2023 le général Petr Pavel, un ancien commandant militaire de l’Otan, pro-européen et anti-Moscou contre Babis. Pavel sera en poste jusqu'en 2028.
Les élections législatives autrichiennes du 29 septembre 2024 ont donné la victoire au FPÖ d'Herbert Kickl avec 28,8 % des voix, soit 12,7 points de plus qu'en 2019. Ancien ministre de l'Intérieur et dirigeant d’un parti fondé par d'anciens SS autrichiens dans les années 1950, M. Kickl est profondément europhobe et pro-russe. Peu après le déclenchement de la guerre en octobre 2022, le pro-européen et écologiste Alexander Van der Bellen avait battu le candidat d'extrême droite et pro-russe Walter Rosenkranz, un pion de Kickl. Van der Bellen sera, si Kickl finit par former un gouvernement de coalition, la dernière digue contre les tentations europhobes du FPÖ.
Les victoires des amis de Poutine ne se limitent pas à l'Europe centrale et orientale. Le parti le plus voté lors des élections législatives françaises du 30 juin et du 7 juillet 2024 a été le Rassemblement national de Marine Le Pen, devenu la première force politique de l’hexagone avec 37,17 % des suffrages au second tour, son meilleur résultat jamais enregistré lors d'une élection à l'Assemblée nationale. Le RN n'est pas officiellement un parti pro-russe, mais ses cadres entretiennent des amitiés dans les cercles du pouvoir à Moscou et le parti europhobe et anti-Otan a bénéficié de prêts accordés par des banques russes pour financer sa campagne.
Les Néerlandais ont également placé un parti d'extrême droite pro-russe, le PVV de Geert Wilders, en première position lors des élections législatives de novembre 2023. Le parti a obtenu 23,49 % des voix, un bon résultat en raison de l'atomisation du parlement néerlandais, où près d'une douzaine de partis sont représentés, et fait partie du gouvernement de coalition. En novembre 2022, près de 10 mois après le début de l'agression militaire russe contre l'Ukraine, M. Wilders a déclaré qu'il voulait “combattre l'hystérie russophobe ambiante” et que la Russie était un allié. Il a critiqué les hommes politiques qui, selon lui, “entretiennent de fausses images d'hostilité”.
Cette tendance pro-russe se poursuit également dans plusieurs pays candidats. Le Serbe Aleksandar Vucic, l'un des principaux alliés de Poutine dans la région, a balayé ses rivaux lors des élections présidentielles d'avril 2022. M. Vucic a obtenu 60,01 % des voix, écrasant Zdravko Ponos (18,84 %) et Milos Jovanovic (6,10 %). Lors des élections législatives de décembre 2023, la coalition menée par son parti SNS a été la force politique la plus votée avec 48 %, obtenant la majorité absolue avec 129 sièges dans un parlement de 250.
Le cas de la Roumanie montre que la Russie peut même modifier les résultats des élections par des campagnes de désinformation. Le 24 novembre, les Roumains se sont rendus aux urnes pour élire le président de la République et, contre toute attente, le pro-Russe Calin Georgescu a été le candidat le plus voté au premier tour. Les services secrets roumains disposaient de preuves d'une campagne lancée “par un acteur étatique” – référence à la Russie– par l'intermédiaire d'influenceurs et du réseau social Tiktok, pour soutenir Georgescu, qui n'avait pas déclaré un seul euro de dépenses de campagne. Cette situation a conduit la Cour constitutionnelle roumaine à annuler le processus et la coalition pro-européenne au pouvoir à convoquer de nouvelles élections pour le 4 mai.
Le prochain État membre à se rendre aux urnes est l'Allemagne, le 23 février. Selon les sondages, le parti d'extrême droite et pro-russe Alternative pour l'Allemagne (AfD) devrait arriver en deuxième position avec plus de 20 %, devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz, les Verts et les libéraux.
La citation
“Si tous les Donald avaient mon avis sur les garanties de sécurité pour l'Ukraine, le scénario serait beaucoup plus simple”.
Le Premier ministre polonais, Donald Tusk.
Géopolitique
Tusk accuse Poutine de terrorisme aérien - Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a accusé hier la Russie de Vladimir Poutine d'avoir planifié une campagne de "terrorisme aérien" dans le cadre de sa guerre hybride contre les alliés occidentaux de l'Ukraine. La sécurité est le thème central de la présidence polonaise de l'Union européenne. Et cela inclut “la sécurité de l'Ukraine, de la Pologne et du monde occidental", a déclaré Tusk hier lors d'une conférence de presse avec Volodymyr Zelensky. "J'ai parlé avec les dirigeants des pays qui sont indéniablement engagés en faveur de l'Ukraine, de la sécurité de la Baltique et des actions conjointes contre les actes de sabotage russes. Ces actes de sabotage, différentes versions de la guerre que la Russie a menée contre le monde civilisé et pas seulement contre l'Ukraine, exigent une action conjointe", a déclaré Tusk. Parmi les actes "dramatiques", il y a les sabotages aériens. "Les dernières informations confirment la validité des préoccupations selon lesquelles la Russie planifiait des actes de terrorisme aérien, non seulement contre la Pologne mais contre les compagnies aériennes du monde entier", a déclaré Tusk. Le Premier ministre polonais n'a pas souhaité donner plus de détails. La Russie est tenue responsable de certaines explosions survenues en 2024 en Pologne, en Allemagne et au Royaume-Uni dans des colis transportés par des courriers aériens. Selon le New York Times, l'administration Biden a fait passer un message à Vladimir Poutine stipulant que les actes de terrorisme aérien devaient cesser. Certains colis explosifs auraient dû être expédiés par des avions cargos aux États-Unis. Moscou est également accusé d'être à l'origine des interférences contre le système GPS en Baltique.
Plus de clémence pour ceux qui ne dépensent pas dans la défense - Donald Tusk a déclaré hier qu'il ne devait plus y avoir de "clémence" pour les pays européens qui consacrent seulement 1 ou 1,5 pour cent de leur PIB aux dépenses de défense. La Pologne "dépensera 4,7 pour cent de son PIB, un record, un niveau atteint par personne dans l'Otan", a expliqué hier le ministre de la Défense polonais, Władysław Kosiniak-Kamysz, que nous avons rencontré à Varsovie avec un groupe de journalistes européens. Dépenser plus "est également important à la lumière des déclarations de Trump". Selon Kosiniak-Kamysz, "2 pour cent ne sont plus suffisants comme capacité de dissuasion". L'UE peut apporter sa contribution. La présidence polonaise entend discuter lors de l'Ecofin informel d'avril des options pour des instruments communs de l'UE destinés à financer la défense.
L'UE salue le cessez-le-feu à Gaza - Le Premier ministre du Qatar, Mohammed Ben Abderrahmane Al Thani, a annoncé hier que le Hamas a approuvé un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza avec Israël. Le cessez-le-feu devrait commencer le 19 janvier et durer dans une première phase 42 jours. L'accord prévoit le retrait des forces israéliennes vers l'est et la libération de 33 otages israéliens (femmes, enfants, personnes âgées, malades et blessés), ainsi que de centaines de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes. "C'est un tournant important et positif vers la fin de la violence", a déclaré la Haute représentante, Kaja Kallas. "J'espère que cet accord mettra fin à la souffrance des civils et que ceux qui sont captifs pourront être réunis avec leurs proches", a déclaré le président du Conseil européen, Antonio Costa. L'accord "apporte de l'espoir à toute une région, où la population a subi d'immenses souffrances pendant trop longtemps", a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, en espérant que ce soit un pas vers une "stabilité durable" et une "solution diplomatique à conflit".
L'UE et Trump
Les Européens pessimistes, le reste du monde optimiste sur Trump - Selon une enquête menée par l'European Council on Foreign Relations, les citoyens des principales puissances intermédiaires du monde, comme l'Inde, la Chine, la Turquie et le Brésil, sont optimistes quant au retour de Donald Trump à la Maison Blanche, en nette contradiction avec la perception interne à l'Union européenne. En Inde, ils considèrent le retour de Trump comme un bien pour "leur pays". En Arabie Saoudite, 61 pour cent. Dans l'UE, seulement 22 pour cent des citoyens pensent que le retour de Trump serait une "bonne chose" pour leur pays. Le discours de Trump en tant que pacificateur, tant envers l'Ukraine qu'au Moyen-Orient, a eu des résonances à l'échelle mondiale. En Inde, par exemple, la grande majorité (65 pour cent pour l'Ukraine ; 62 pour cent pour le Moyen-Orient) estime que le retour de Trump rendra la paix plus probable. Cette position est également évidente en Arabie Saoudite (62 pour cent pour l'Ukraine ; 54 pour cent pour le Moyen-Orient), en Russie (61 pour cent pour l'Ukraine ; 41 pour cent pour le Moyen-Orient), en Chine (60 pour cent pour l'Ukraine ; 48 pour cent pour le Moyen-Orient). Cependant, les Ukrainiens sont plus réticents quant à la capacité de Trump à apporter la paix, les répondants étant largement divisés sur la question : 39 pour cent estiment que son retour aidera à apporter la paix en Ukraine, tandis que 35 pour cent affirment que cela est moins probable.
L'UE toujours prise en compte par le reste du monde - Selon l'enquête de l'ECFR, l'UE est de plus en plus prise en compte par les grandes et moyennes puissances mondiales, qui voient son influence croître. La majorité en Inde (62 pour cent), en Afrique du Sud (60 pour cent), au Brésil (58 pour cent) et en Arabie Saoudite (51 pour cent), mais aussi en Ukraine (49 pour cent), en Turquie (48 pour cent), en Chine (44 pour cent), en Indonésie (42 pour cent) et aux États-Unis (38 pour cent) croient que l'UE exercera "plus d'influence" à l'échelle mondiale au cours de la prochaine décennie. L'UE est également largement perçue comme un "allié" ou un "partenaire nécessaire" par les répondants des pays interrogés. Cette perception est plus prononcée en Ukraine (93 pour cent), aux États-Unis (76 pour cent) et en Corée du Sud (79 pour cent). Partout ailleurs, cette vision est tout de même partagée par la majorité des répondants, sauf en Russie.
L'UE et Musk
Virkkunen promet d'appliquer le DSA et le DMA - La vice-présidente de la Commission responsable du numérique, Henna Virkkunen, a promis d'appliquer "pleinement" les règlements du Digital Services Act et du Digital Markets Act, après les polémiques suite à l'inaction de l'UE sur la campagne de déstabilisation des démocraties menée par Elon Musk. "La liberté d'expression est évidemment l'un de nos valeurs fondamentales", a déclaré Virkkunen. "Nous appliquons et mettons en œuvre les règlements DSA et DMA. Il n'y a eu aucun retard", a rassuré la vice-présidente de la Commission. Les enquêtes sont encore "en cours technique". Mais les règles seront appliquées "fermement", a déclaré Virkkunen. La Finlandaise n'a pas convaincu les socialistes. "Notre Union dispose de mécanismes pour défendre la démocratie et protéger les citoyens de ceux qui veulent entraver et détruire, comme des personnages tels que Elon Musk. Nous nous attendons à ce que la commissaire Henna Virkkunen utilise les outils de l'UE, le Digital Services Act et au-delà, pour empêcher Musk de diffuser de fausses informations et d'interférer dans la politique de l'UE", a déclaré la présidente du groupe des Socialistes et démocrates, Iratxe Garcia Perez.
La présidence polonaise demande à la Commission du courage sur le DSA - "Nous avons le Digital Services Act et nous devons commencer à l'utiliser avec force", a déclaré hier Krzysztof Gawkowski, le ministre des Affaires numériques de Pologne, qui préside le Conseil de l'UE. Gawkowski a rencontré un groupe de journalistes européens à Varsovie, dont la Matinale européenne, qui l'ont interrogé longuement sur la campagne de déstabilisation d'Elon Musk et la faible réaction de la Commission dirigée par Ursula von der Leyen. "Nous avons besoin d'une démocratie d'État, pas d'une démocratie d'affaires", a expliqué Gawkowski. "Le problème, c'est le courage. Le courage d'appliquer les règles. Dans le cas du DSA, nous devons être courageux et l'appliquer à toutes les plateformes de médias sociaux", a soutenu le ministre. Gawkowski a expliqué que son gouvernement entendait créer des tribunaux nationaux pour traiter les cas liés "au monde en ligne". Cependant, la position sur Trump et Musk est plus ambiguë. "Elon Musk, dans sa capacité de maître de X, n'est pas le problème", a déclaré le ministre. Avec Trump, "nous devons coopérer que ses idées nous plaisent ou non".
Cybersécurité
Un plan d'action et un centre de cybersécurité pour les hôpitaux - La Commission a présenté hier un plan d'action visant à renforcer la cybersécurité des hôpitaux et des prestataires de soins de santé. L'objectif est de protéger le secteur de la santé contre les menaces informatiques, en améliorant les capacités de détection, de préparation et de réponse aux menaces numériques pour créer un environnement plus sûr pour les patients et les professionnels de santé. La principale proposition consiste en l'établissement par l'agence Enisa d'un centre paneuropéen de soutien à la cybersécurité pour les hôpitaux et les prestataires de soins de santé pour leur fournir des orientations, des outils, des services et de la formation. Le plan d'action propose également un service de réponse rapide pour le secteur de la santé dans le cadre de la réserve de l'UE pour la cybersécurité. Un autre pilier du plan d'action concerne la récupération rapide des données en cas de ransomware. La Commission souhaite développer un service d'abonnement pour la récupération des ransomwares et encourager les hôpitaux à adopter des systèmes de sauvegarde robustes pour protéger les données critiques.
Géoéconomie
La Commission demande aux gouvernements une attention accrue sur les investissements étrangers dans des secteurs stratégiques - La Commission a appelé hier les États membres à examiner et évaluer les investissements réalisés par leurs entreprises dans des pays hors de l'UE dans trois secteurs d'importance stratégique. L'exécutif communautaire invite les États membres à évaluer les risques pour la sécurité économique qui pourraient découler d'investissements et d'opérations dans les secteurs des semi-conducteurs, de l'intelligence artificielle et des technologies quantiques. La recommandation de la Commission fournit des orientations aux États membres sur la manière d'identifier et d'évaluer les risques potentiels. Les États membres sont invités à soumettre un rapport d'ici le 15 juillet 2025, ainsi qu'un rapport complet sur les risques identifiés d'ici le 31 mars 2026. "Compte tenu de la situation géopolitique actuelle, nous devons mieux comprendre les risques potentiels. Évaluer les investissements étrangers de l'UE dans des secteurs technologiques clés nous fournira un cadre plus clair des menaces potentielles auxquelles nous devons faire face", a déclaré le commissaire chargé de la sécurité économique, Maros Sefcovic.
Green Deal
La Cour des comptes préoccupée par les défis liés à la pollution urbaine - "La pollution urbaine dans l'UE continue de représenter une grave menace environnementale pour la santé" et "l'UE et ses États membres devront intensifier leurs efforts pour appliquer des normes plus strictes établies pour les années à venir", selon un rapport de la Cour des comptes européenne publié hier. Trois quarts des citoyens de l'UE vivent dans des zones urbaines et sont particulièrement exposés à la pollution atmosphérique et au bruit. La pollution atmosphérique tue au moins 250 000 personnes par an en Europe, selon l'Agence européenne pour l'environnement. L'UE a introduit des normes pour protéger ses 450 millions de citoyens de la pollution atmosphérique et sonore. La Commission déclare également avoir alloué 46,4 milliards d'euros pour la période 2014-2020 et 185,5 milliards d'euros pour la période 2021-2027 à l'atteinte des objectifs en matière d'air pur. S'il y a eu une amélioration globale de la qualité de l'air dans l'UE, 10 États membres connaissaient encore des niveaux de NO2 supérieurs à la limite actuelle. De plus, les normes de qualité de l'air de l'UE seront bientôt plus strictes. La Cour a critiqué le fait que les procédures d'infraction de la Commission sont longues et pas toujours efficaces pour garantir le respect des normes de l'UE en matière de pollution atmosphérique et sonore.
Irlande
Micheal Martin revient au poste de premier ministre - Les deux principaux partis centristes en Irlande, le Fianna Fail et le Fine Gael, avec un groupe de députés indépendants, ont trouvé un accord pour former une coalition après les élections du 29 novembre. Comme prévu, Micheal Martin, le leader du Fianna Fail, qui a terminé en tête des élections, reprendra le poste de Taoiseach (premier ministre) qu'il avait déjà occupé entre 2020 et 2022. La parenthèse de Simon Harris a duré moins d'un an. Au sein du Conseil européen, le PPE perd un chef de gouvernement au profit des libéraux de Renew, dont fait partie le Fianna Fail.
Cela se passe aujourd'hui
Conseil européen : le président Costa reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa.
Commission : la vice-présidente Ribera participe avec d'autres commissaires à la cérémonie de vœux du Nouvel An du roi et de la reine des Belges.
Commission : la vice-présidente Ribera participe à un événement de Bruegel sur le "Clean Industrial Deal".
Commission : les commissaires Suica et Lahbib reçoivent le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa.
Commission : discours du commissaire Hansen lors de la cérémonie d'ouverture de l’International Green Week.
Parlement européen : la présidente Metsola reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa.
Parlement européen : audition publique sur l'avenir de l'Union des marchés de capitaux à la commission des affaires économiques.
Banque centrale européenne : publication du compte rendu de la réunion du Conseil des gouverneurs des 11 et 12 décembre.
Cour de justice de l'UE : jugement sur la déduction fiscale pour les enfants en Erasmus ; jugement sur les compétences des tribunaux nationaux concernant des décisions de la FIFA confirmées par le Tribunal arbitral du sport.
OTAN : réunion du Comité militaire ; conférence de presse de l'amiral Rob Bauer, du général Christopher Cavoli et de l'amiral Pierre Vandier.
Eurostat : structure de la dette publique en 2023 ; données sur les nouvelles entreprises et les faillites en novembre ; données sur le commerce international de biens en novembre ; données sur les demandes d'asile en octobre.