Préparer l’UE au pire pour éviter le pire
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Préparer l’UE au pire pour éviter le pire
“Si tu veux la paix, prépare la guerre”. Le rapport présenté hier à Bruxelles par l’ancien président finlandais Sauli Niinisto sur la nécessité de préparer l’Union européenne à toutes les menaces possibles s’inscrit dans cette logique. Mais la présidente de la commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen a catégoriquement écarté l’option d’un endettement commun. Or l’argent est le nerf de la guerre. Quelle confiance peuvent avoir les citoyens européens dans la volonté des institutions pour tout mettre en œuvre afin d'assurer leur sécurité ?
Les dévastations provoquées en Espagne par des pluies torrentielles ont donné à Ursula von der Leyen l’argument pour plaider la nécessité de mieux préparer l’Union européenne et sa capacité de réagir aux chocs et aux crises. La pandémie, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les phénomènes météorologiques extrêmes qui ont frappé coup sur coup les pays de l’Europe centrale, l’Italie et l’Espagne, ont été des “coups de semonce” , a-t-elle souligné au cours de la conférence de presse commune avec Sauli Niinisto pour la présentation de son rapport. “Nous nous sommes limités à réagir. Il nous faut changer de mentalité, être préparés”, a-t-elle affirmé.
Ursula von der Leyen a insisté sur la nécessité de surveiller les forêts de l’UE depuis le ciel pour prévenir les incendies, de se mettre en capacité de contrer les attaques hybrides car d’un seul clic, il est possible d’éteindre des réseaux électriques, de continuer à réduire les dépendances pour écarter les risques économiques, d'augmenter les dépenses de défense car celles de la Russie sont supérieures aux dépenses cumulées de tous les Etats membres. “Si nous ne sommes pas préparés, alertés pour prévenir, nous serons frappés partout dans l’UE”, a-t-elle averti. “Se préparer au pire permet de l’éviter”, a-t-elle affirmé. Mais la présidente a une nouvelle fois calé sur les financements.
Ursula von der Leyen préconise de discuter des projets majeurs, transfrontaliers, comme le bouclier aérien européen. Si un accord est trouvé pour les réaliser, les financements seront trouvés. “Il faut décrire les projets puis avoir la volonté politique de les financer ensemble”, a-t-elle expliqué. Mais pas question de dette commune. Le sujet est sensible. Il divise les Etats membres. L’Allemagne, son pays, est hostile à un endettement commun pour aider les autres pays qui ont moins de moyens, et Ursula von der Leyen ne veut surtout pas avancer des idées et montrer une vision qui n'est pas partagée par l'Allemagne. “Le budget commun est la source pour les financements. Il n’a pas d’autres moyens que les contributions nationales et de nouvelles ressources propres”, a-t-elle affirmé.
Il va donc falloir attendre trois années pour avoir des financements afin de “préparer l’UE au pire”. Le prochain budget commun pour la période 2028-2034 sera discuté l’année prochaine et le budget actuel n’a pas les moyens pour les ambitions affichées par la Présidente. Tous les auteurs des rapports commandés par Ursula von der Leyen pour son nouveau mandat préconisent l’option d’un endettement commun pour franchir le mur d’investissements nécessaires. L’ancienne présidente de l'Estonie, Kaja Kallas, nommée pour succéder à l’Espagnol Josep Borrell au poste de Haut Représentant de l’UE pour la politique extérieure et la sécurité, a, en son temps, défendu la nécessité d’un endettement commun de 100 milliards pour financer la montée en puissance des capacités de production des industries de la Défense de l’UE. Mais Ursula von der Leyen bloque.
Les recommandations formulées dans ce rapport sont destinées à mettre les membres de l’Union européenne en situation de “parer tous les risques, et la palette est immense” , a souligné l’ancien président finlandais. “Il s’agit de la capacité d’agir. Il faut faire en sorte que les fonctions critiques, les infrastructures, les services de base, la sécurité des approvisionnements, la sécurité des populations soient assurés”, a expliqué Niinisto. “Les Etats membres sont responsables de leur sécurité nationale et de la collecte des renseignements . Mais ils ont des modèles de préparation différents, des priorités différentes, des perceptions différentes de la menace”, a-t-il reconnu. “Mais nous sommes une union intégrée. La sécurité doit être unique pour tous. Nous devons nous soutenir les uns les autres et préparer des solutions communes”, a-t-il insisté.
L’Union européenne doit passer de la réaction ponctuelle à une préparation proactive. “C’est une attitude, un état d’esprit. Il nous faut apprendre à nous faire confiance”. Le plaidoyer est convaincant, mais comment rallier les citoyens si les institutions de l'UE n'inspirent pas la confiance ? “Les citoyens sont au cœur de la préparation”, insiste Niinisto. “Les ménages n’ont pas ce qu'il faut pour survivre trois jours en cas de crise grave”, révèle-t-il. ”Il faut communiquer”, insiste-t-il.
Finlandais, Niinisto ne mâche pas ses mots pour mettre en garde contre le risque d’un conflit avec la Russie. “Vladimir Poutine nous voit comme des faibles. Il faut lui faire changer cette perception”. En Finlande, le service militaire est obligatoire, “mais je ne propose pas cette option”, explique l’ancien président, conscient que nombre d’Etat membres ont opté pour une armée de métier. “Mais en Finlande nous avons une obligation contraignante de suivre une formation au service civil et nous avons le bénévolat”.
“Se préparer à un coût”, reconnaît Niinisto. “Mais on ne m’a pas demandé mon avis sur l’aspect du financement”, précise-t-il. L’ancien président finlandais, dont le pays est opposé à l’endettement commun, s’est toutefois risqué sur ce terrain. “Dans certains pays il est difficile de faire accepter aux citoyens que l’on va prendre leur argent pour le donner à d’autres”, a-t-il expliqué. “Mais les besoins de sécurité sont des besoins communs et il peut être plus facile de faire accepter un financement commun car c’est dans l’intérêt de tous”, a-t-il avancé.
Sauli Niinisto a repris le projet du bouclier aérien européen. “C’est un enjeu commun. Il doit protéger l’ensemble de l’UE et cela peut changer la donne. Il faut amener les Etat membres à discuter pour déterminer si un projet est utile ou non et si tout le monde est d’accord pour dire qu’il est important, on peut imaginer que les aspects financiers se mettront en place”, a-t-il estimé. “J’espère que mes recommandations seront utiles”, a déclaré Sauli Niinisto à Ursula von Der Leyen lorsqu’il lui a confié son rapport. Le Finlandais a en tout cas remis une pièce pour relancer le débat sur la crédibilité des annonces des institutions de l’UE.
La citation
“Vladimir Poutine pense que les Européens, les Occidentaux sont faibles. Nous devons prouver que nous sommes forts. Que nous sommes préparés et que nous sommes forts. Non pas pour faire la guerre. Mais pour l’éviter.”
L’ancien président finlandais, Sauli Niinisto, répondant à une question de la Matinale européenne sur ce qui arrêtera Poutine.
Sommet
Un dîner des leaders le 7 novembre sur les élections présidentielles américaines - Les résultats des élections présidentielles américaines méritent au moins un dîner des chefs d'État et de gouvernement de l'UE. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a décidé d'avancer la discussion entre les leaders sur le nouveau président américain au 7 novembre, immédiatement après le sommet de la Communauté politique européenne qui se tiendra à Budapest le même jour. La discussion risque d'être longue et animée, surtout si le vainqueur est Donald Trump. Autour de la table, presque tous les dirigeants craignent le retour des républicains à la Maison Blanche. Mais il y a des exceptions. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui accueillera la réunion puisque son pays détient la présidence tournante du Conseil de l'UE, est un fervent partisan de Trump. Même en cas de victoire de Kamala Harris, le débat pourrait se prolonger jusqu'à tard dans la nuit. Lors du dîner du 7 novembre à Budapest, les dirigeants discuteront également des élections en Géorgie et en Moldavie, deux défis pour l'UE où Orban joue toujours le rôle de perturbateur, car il défend davantage les intérêts russes que européens. Le 8 novembre, un Conseil européen informel se tiendra avec Mario Draghi. L'objectif de Michel est de conclure la réunion aux alentours de l'heure du déjeuner.
Les vingt-sept divisés sur la déclaration de Budapest - Les ambassadeurs des vingt-sept États membres ont discuté hier du deuxième projet de déclaration de Budapest, dans laquelle les chefs d'État et de gouvernement devraient lancer un “Nouveau pacte européen pour la compétitivité” sur la base des rapports de Mario Draghi et Enrico Letta. Face au nouveau texte préparé par Charles Michel, il y avait “beaucoup de mécontentement dans la salle”, nous a dit un diplomate : “Le texte est trop long” et “beaucoup de parties ne sont pas bien accueillies par les délégations”. Les frugaux ne veulent pas entendre parler de dette commune. Les pays du sud et de l'est ne veulent pas toucher aux fonds de cohésion. Ceux qui soutiennent le nucléaire demandent qu'il soit inclus dans la déclaration. Ceux qui sont en faveur du renforcement de la défense estiment qu'il n'y a pas assez dans le projet. “Différences de vues ont encore émergé des discussions”, nous a confirmé un second diplomate : “Avec des arguments différents, une grande partie des États membres a suggéré de considérer l'hypothèse d'un texte plus court et plus politique.” Mais Michel semble déterminé à sortir de Budapest avec une déclaration ambitieuse sur la compétitivité et des indications claires pour le second mandat d'Ursula von der Leyen. Les ambassadeurs discuteront du troisième projet lundi après-midi, avant un dernier débat mercredi matin.
Migrants
Un non-paper de la Commission et un envoyé spécial pour renvoyer les réfugiés syriens - La Commission a présenté hier aux ambassadeurs des vingt-sept États membres un "non-paper" (document informel) sur les retours volontaires des réfugiés syriens en Syrie. L'effort sera soutenu par la nomination par le Haut représentant, Josep Borrell, d'un envoyé spécial pour la Syrie. Selon ce qu'une source nous a rapporté, le “non-paper” de la Commission reflète certaines des propositions présentées en juillet par l'Italie, l'Autriche, la Croatie, Chypre, la République tchèque, la Grèce, la Slovaquie et la Slovénie pour demander la révision de la stratégie de l'UE sur la Syrie de 2017. Sans légitimer le régime de Bachar al-Assad, ces pays veulent rétablir des contacts pour faciliter les retours des réfugiés syriens, grâce à la réhabilitation des infrastructures, au soutien au secteur privé et à la coopération avec le HCR sur le terrain. Parmi les vingt-sept, il y a un consensus sur le soutien au HCR. Mais plusieurs ambassadeurs ont souligné que le retour en Syrie ne peut se faire que s'il est réellement volontaire, avec les garanties de sécurité et de dignité nécessaires. Et que ces conditions ne sont pas encore satisfaites. La discussion se poursuivra au premier semestre 2025 sous présidence polonaise.
Élargissement
Tout ne va pas bien sur la voie de l'adhésion - “Le contexte géopolitique tendu rend plus que jamais urgent de compléter la réunification de notre continent, sous les mêmes valeurs de démocratie et d’État de droit”, a déclaré hier Ursula von der Leyen, après que la Commission a adopté les rapports annuels sur l'état d'avancement des pays candidats à l'adhésion. La guerre de la Russie contre l'Ukraine a donné un nouvel élan au processus. Mais tout ne va pas pour le mieux dans les Balkans occidentaux. Le Monténégro est le premier sur la liste en termes de progrès. La Serbie reste problématique, même si elle a satisfait les critères de référence pour ouvrir le chapitre sur la compétitivité et la croissance inclusive. L'Albanie a ouvert formellement le chapitre sur les fondamentaux le 15 octobre. Pour la Macédoine du Nord, de vieux problèmes sont réapparus. La Bosnie-Herzégovine a montré des résultats tangibles, qui ont poussé le Conseil européen à lancer des négociations d'adhésion, mais sous certaines conditions. Le Kosovo reste à la merci du manque de reconnaissance de certains États membres. Pour l'Ukraine et la Moldavie, le processus de sélection avance et le premier chapitre de négociation pourrait être ouvert en 2025. Pour la Géorgie, le processus est en fait interrompu en raison de la dérive vers Moscou du gouvernement dirigé par le parti Rêve Géorgien. La Turquie reste un pays candidat, mais les négociations sont à l'arrêt depuis 2018.
Les exigences à l'égard de la Géorgie pour déverrouiller les négociations - Le processus d'adhésion de la Géorgie, qui depuis 2023 a le statut de pays candidat, a été “de fait bloqué” en raison de la “ligne de conduite” adoptée par le gouvernement de Rêve Géorgien depuis le printemps 2024, a déclaré hier la Commission dans son rapport sur l'élargissement. Le Haut représentant, Josep Borrell, a fixé les conditions pour déverrouiller le processus : “le retrait de la loi sur l'influence étrangère, qui a un impact sur la société civile et l'organisation des médias, et de la loi sur les soi-disant valeurs familiales, car la discrimination n'est pas une valeur dans notre famille européenne.” Borrell a également posé une autre condition, liée au contexte politique qui a émergé des élections de samedi, jugées illégitimes par l'opposition en raison des irrégularités ayant conduit à la victoire du parti Rêve Géorgien. “Il est très important de suivre de près les événements qui se produiront dans les prochains jours concernant les enquêtes et les éclaircissements sur les irrégularités détectées par les équipes d'observation électorale”, a déclaré Borrell.
L’avertissement de Borrell à la Serbie - “On ne peut pas continuer à maintenir des liens avec la Russie et à faire des affaires habituelles tout en s'attendant à devenir membre de l'UE. Soit l'un, soit l'autre”, a déclaré hier le Haut représentant, Josep Borrell, dans un avertissement à peine voilé à la Serbie, mais aussi à la Géorgie. “Au fil des ans, nous avons pu observer que l’alignement sur notre politique étrangère est l'indication la plus importante que le pays candidat partage des valeurs et des orientations géopolitiques", a-t-il déclaré, expliquant que l’Albanie, la Bosnie, le Monténégro, le Kosovo, la Macédoine “le font de manière volontaire”, tandis que “l'Ukraine et la Moldavie ont considérablement amélioré cet alignement.” Sous la présidence d'Alexandre Vucic, la Serbie non seulement n'a pas adopté les sanctions de l'UE contre la Russie pour la guerre en Ukraine, mais a renforcé les liens avec Moscou. “Je pense que la Serbie devra tôt ou tard aligner sa politique étrangère sur celle de l'UE. Sinon, l'adhésion sera compromise”, a averti Borrell.
Vache sacrée
Les organisations agricoles lancent l'alerte sur le Mercosur - Les principales organisations agricoles ont dénoncé l'intention de la Commission de finaliser l'accord de libre-échange avec le Mercosur lors du sommet du G20 qui se tiendra à Rio de Janeiro les 18 et 19 novembre comme “un développement extrêmement préoccupant”. Copa Cogeca, CEJA, EFFAT et GEOPA s’opposent à l’accord car il “exposerait le secteur agro-alimentaire de l’UE à une concurrence déloyale”. Les organisations accusent la Commission d’utiliser la libéralisation des échanges avec le Mercosur comme “monnaie d’échange pour promouvoir l’exportation d’autres produits”. Comme le rappellent nos amis de Blocs, le gouvernement français est également en état d’alerte. La ministre du Commerce, Sophie Primas, a déclaré que “la France doit faire valoir ses arguments” sur le Mercosur.
PPE
Enquête du Parquet autour du système Weber - Le Bureau du procureur européen a confirmé hier à la Matinale européenne qu'il mène une enquête “sur des allégations d'utilisation abusive de fonds de l'UE commises en Belgique par des membres d’un groupe politique du Parlement européen”. L’enquête touche le Parti populaire européen et plus particulièrement son président, Manfred Weber, et sa campagne électorale de 2019 en tant que Spitzenkandidat du PPE. Selon nos sources, il existe des soupçons que certains membres de l’équipe de campagne de Weber aient été payés avec des fonds du Parlement européen. Pour mener une campagne électorale, les fonctionnaires des groupes au Parlement européen doivent prendre un congé sans solde. Selon nos sources, deux hauts fonctionnaires qui ont travaillé et continuent à travailler dans le cabinet de Weber au Parlement européen seraient impliqués, ainsi qu'une troisième personne qui à l’époque était employée du PPE, mais qui fait maintenant partie de l'organisation du groupe. “À ce stade, l'enquête se limite aux faits et il n'y a pas de suspect”, a expliqué le Bureau du procureur européen. Pour cette raison, la Matinale européenne a décidé de ne pas révéler les noms des fonctionnaires impliqués. “Nous n'avons pas été contactés par l'EPPO (le bureau du procureur européen), par les autorités belges ni par aucune autre agence de police pour d'éventuelles enquêtes de quelque nature que ce soit”, a déclaré le groupe PPE dans un communiqué, offrant “sa pleine coopération avec l'EPPO et avec toute autre autorité nationale ou européenne, si jamais il devait être contacté, et dans toute transparence”.
Y a-t-il quelque chose de pourri dans le système Weber ? - Un fonctionnaire du PPE nous a dit qu'il s'agissait de “déclarations sans fondement” publiées par un site proche des Patriotes pour l'Europe de Viktor Orban. Mais l'enquête touchant le groupe PPE soulève de nouvelles interrogations autour de la personnalité et de la gestion de Manfred Weber. Certaines sources évoquent un règlement de comptes interne au PPE, où Weber a dû faire face à une révolte du secrétaire général du parti, Thanasis Bakolas. D'autres sources pointent du doigt la gestion centralisée de Manfred Weber tant du groupe que du parti et les méthodes brutales utilisées par son équipe. “Il est devenu le Parti Populaire de Weber”, nous a dit un fonctionnaire. Quoi qu'il en soit, l'enquête du Bureau du procureur européen n'est pas le premier épisode douteux de l'ère Weber. En 2023, les autorités de police de Belgique et d'Allemagne avaient perquisitionné le siège du PPE en lien avec des contrats attribués par un proche collaborateur de Weber, Mario Voigt, à une entreprise numérique de Thuringe pour la campagne électorale européenne de 2019. L'enquête en cours pourrait découler de cela. Un autre épisode concerne une controverse interne sur les budgets du PPE, après l'attribution de contrats de communication de plus d'un million d'euros à des entreprises grecques, soupçonnées de travailler pour la campagne du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Ce scandale est resté dans les coulisses du PPE.
Crise climatique
La catastrophe DANA en Espagne - Les inondations et les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région de Valence, une partie de Murcie, l’Andalousie et la Castille-La Manche ont causé, à la clôture de la Matinale Européenne mercredi soir, plus de 70 morts et des dizaines de disparus. Des localités proches de la ville de Valence restaient isolées, et la capitale offrait une scène apocalyptique de voitures détruites. L'Espagne subit un épisode du phénomène climatique DANA qui pourrait être le plus grave en un siècle, selon les données de l'Agence nationale de météorologie. Les dommages matériels étaient inévitables, mais les autorités régionales se sont trompées tout au long de la journée de mardi. À 13h00, le président régional Carlos Mazón (Parti Populaire) avait déclaré que la situation allait s’améliorer vers 18h00. À 20h00, alors que plusieurs localités étaient déjà sous les eaux, il a élevé le niveau d’alerte au maximum. À cette heure-là, avec les habitudes espagnoles, des centaines de milliers de personnes faisaient encore leurs courses ou rentraient de leurs activités professionnelles. La pression sur Mazón, l'une des figures montantes de la droite espagnole, sera énorme dans les prochains jours.
Von der Leyen offre son aide à l’Espagne - La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, s’adressant à la presse pour présenter le rapport de Sauli Niinisto, a déclaré hier que “ce que nous voyons en Espagne est dévastateur. Mes pensées vont aux victimes, à leurs familles et aux équipes de secours. L’Union européenne a déjà proposé son soutien. Copernicus (le service européen de satellites) est déjà activé”. Von der Leyen a affirmé que “l’Europe est prête à agir” et a rappelé que l'Espagne peut demander l'activation du Mécanisme européen de protection civile. La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, et le président du Conseil européen, Charles Michel, ont également publié des messages de condoléances et de soutien à l'Espagne. L’Union européenne ne dispose pas de ses propres équipes de protection civile. Le Mécanisme européen à cet égard se consacre à coordonner les services de protection civile des États membres.
Cela se passe aujourd'hui
Commission : le commissaire Gentiloni à Norcia, en Italie, participe à l'événement de célébration du 60e anniversaire de la proclamation de Saint Benedetto comme patron d'Europe
Commission : le commissaire Reynders à St Helier, à Jersey, participe à l’Assemblée mondiale sur la vie privée
Commission : la commissaire Dalli, à Rome, pour la cérémonie de remise des prix “Stand Out Women Awards”
Commission : la commissaire McGuinness, à Madrid, participe avec Enrico Letta à une discussion sur “Investir dans la croissance européenne”
Banque centrale européenne : publication du bulletin économique
Conseil : réunion du Comité politique et de sécurité
Eurostat : estimation flash de l'inflation d'octobre ; données sur la fiscalité en 2023 ; données sur le chômage de septembre ; données sur les déchets d’équipements électroniques en 2022