Présidence danoise : rendez-vous en terre inconnue
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Présidence danoise : rendez-vous en terre inconnue
À partir d'aujourd'hui et pour les six prochains mois, le Danemark assumera la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne, lors de ce qui s'annonce comme l'une des périodes les plus incertaines et turbulentes pour le bloc des vingt-sept. Imaginez être un diplomate danois, habitué à programmer, anticiper et détailler ses activités. Imaginez-vous confronté à une guerre à vos frontières qui pourrait s'interrompre ou s'intensifier soudainement. Imaginez devoir gérer la menace de droits de douane de 50 % de la part de votre principal allié politique et économique. L'ambassadeur Carsten Grønbech-Jensen, représentant permanent du Danemark auprès de l'UE, l'a expliqué hier en présentant le programme de la présidence. Il était en poste à Bruxelles en 2002 et en 2012, lors des deux précédents semestres de présidence du Conseil de l'UE par le Danemark. Tout ou presque avait été préparé à l'avance : agendas, ordres du jour, débats, négociations. Cette fois, "il y a beaucoup d'inconnues". Tout "est très imprévisible", a confié Grønbech-Jensen.
Le Danemark hérite de la présidence du Conseil de l'UE de la Pologne. Il a un programme officiel plutôt conventionnel pour un contexte assez exceptionnel . Les deux priorités sont la sécurité et la défense, d'une part, et l'économie et la compétitivité, d'autre part. Les premières propositions législatives de la Commission d'Ursula von der Leyen dans ces domaines ont été présentées. Il appartiendra aux Danois de diriger les négociations entre les gouvernements et entre le Conseil et le Parlement européen. Le Danemark entend faire des progrès sur trois autres thèmes : la politique migratoire, l'élargissement et le prochain cadre financier pluriannuel. Mais l'imprévisibilité des États-Unis dirigés par Donald Trump, la poursuite de la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine et le contexte géopolitique plus général forceront la présidence danoise à sortir des sentiers battus. Le Danemark l'a appris à ses dépens, lorsque le président américain a annoncé vouloir annexer d'une manière ou d'une autre le Groenland, territoire autonome sous souveraineté danoise.
Goutte sur la tempe assurée ! La liste de crises actuelles et potentielles qui pourraient miner le semestre européen danois est inédite et explosive : conflit commerciale entre les États-Unis et l'UE, entre les États-Unis et la Chine ou entre les États-Unis et le reste du monde ; guerre russe en Ukraine ; opération d'Israël pour éliminer le Hamas à Gaza, intervention contre le programme nucléaire en Iran ; la situation en Syrie. Chacun de ces fronts peut se transformer en ligne de fracture interne pour l'UE, qu'elle soit économique, sécuritaire ou pour la politique migratoire. Un échec à trouver un accord sur les droits de douane de Trump forcerait les Européens à une dangereuse escalade dans les représailles, avec le risque de s'infliger des dommages économiques et de l'inflation. Un désengagement des États-Unis de l'Ukraine contraindrait les Européens à prendre seuls la responsabilité de sa sécurité. Une nouvelle guerre civile syrienne pourrait pousser des millions de réfugiés vers les frontières européennes. D’autres menaces - internes elles - pèsent également, comme le veto de la Hongrie sur le processus d'adhésion de l'Ukraine ou la révolte de plusieurs gouvernements contre les objectifs climatiques.
"L'Europe est à un moment décisif", a déclaré la Première ministre danoise, Mette Frederiksen. "Le monde qui a assuré notre liberté et notre prospérité ne peut plus être tenu pour acquis. Maintenant plus que jamais, l'Europe doit faire des pas en avant et rester unie. Nous devons construire une Europe plus forte et plus sûre , dans laquelle nous sommes capables de protéger nos démocraties. Nous devons réarmer l'Europe et renforcer notre soutien à l'Ukraine", a expliqué Frederiksen. La devise de la présidence est "Une Europe forte dans un monde changeant".
Sur la défense et la sécurité, l'objectif de la présidence danoise sera d’aplanir le terrain pour une Europe capable d’assurer seule sa défense en 2030. La Commission a présenté un plan de réarmement. Un accord sur l'instrument de prêt SAFE de 150 milliards a déjà été atteint. Un peu plus de la moitié des États membres ont décidé d'activer la clause de sauvegarde nationale du Pacte de stabilité pour dépenser 1,5 % de PIB de plus dans la défense. La présidence danoise poussera également d’autres propositions plus larges en matière de sécurité, pour contrer les menaces hybrides, comme les attaques cyber, les sabotages (avec une attention particulière à la mer Baltique), mais également des recommandations du rapport de Sauli Niinisto sur la préparation civile et militaire de l'Europe, et la prévention des catastrophes naturelles.
Toute la question est de savoir comment financer la préparation pour 2030... L'Otan a fixé ses objectifs en termes de capacités et indiqué la nécessité de dépenser 5 % du PIB dans la défense d’ici à 2035. Les chefs d'État et de gouvernement ont demandé à Ursula von der Leyen et Kaja Kallas une "feuille de route" pour le Conseil européen d'octobre. La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a annoncé la sortie du Danemark du groupe des pays frugaux. Mais la présidence danoise reste prudente. La sortie des frugaux "ne signifie pas que nous proposerons beaucoup plus d'argent, mais vu les énormes défis géopolitiques que nous avons, cela signifie que nous ne rejetons pas dès le début les propositions de financement commun", précise l'ambassadeur Grønbech-Jensen. Il faut d'abord un accord sur ce qui doit être financé en commun, et ensuite seulement aborder la question de la manière de le financer. "Il est très difficile de convaincre les pays qui sont sceptiques sur les Eurobonds, si on ne leur dit pas ce qui sera financé". Selon Grønbech-Jensen, la "dette commune est une question épineuse. Certains États membres l'ont acceptée dans des circonstances extraordinaires comme le Covid. La répéter sera difficile".
Concernant l'économie et la compétitivité, la présidence danoise s'appuie sur les rapports de Mario Draghi et de Enrico Letta. Les paquets Omnibus sur la simplification entreront dans la phase des négociations entre le Conseil et le Parlement européen. Le Danemark pense que les droits de douane imposés par Trump donneront un nouvel élan pour avancer sur le renforcement du marché unique et abattre les frontières transfrontalières. À Copenhague, on cite une estimation du Fonds monétaire international selon laquelle ,si le commerce intra-européen augmente de 2,5 %, les pertes économiques dues à des droits de douane américains de 20 % seront amorties. "Même une petite augmentation des échanges internes peut compenser la réduction du commerce avec des partenaires étrangers comme les États-Unis", précise Grønbech-Jensen.
Le Danemark lancera les négociations sur les propositions de la Commission pour abandonner complètement le pétrole et le gaz russes, mais veut également pousser les investissements dans les interconnexions et le réseau. La nouvelle présidence danoise veut avancer surtout sur l'union des marchés des capitaux, qui devrait permettre de fournir les investissements privés nécessaires pour relancer la compétitivité. Copenhague a déjà enregistré des signaux encourageants de Paris et Berlin, en particulier du nouveau gouvernement de Friedrich Merz, après 20 ans d'obstruction de la part de l'Allemagne. Lors de la précédente présidence du Conseil de l'UE, en 2012, le Danemark avait réussi à atteindre un accord historique sur l'union bancaire. 2025 offrira-t-il un tournant sur l'union des marchés des capitaux ?
Aux inconnues externes s'ajoutent celles internes. Les vingt-sept sont divisés sur certains dossiers urgents. La France, l'Italie et la Pologne résistent contre l'accord de libre-échange avec le Mercosur, que la Commission devrait présenter dans les prochains jours. La France et la Pologne remettent en question les objectifs de réduction des émissions pour 2040, que Ursula von der Leyen proposera demain. Les fractures internes à la majorité pro-européenne au Parlement européen entre populaires, socialistes et libéraux pèsent sur les propositions législatives. Le Danemark, par exemple, devra décider s'il faut poursuivre les négociations sur la directive "green claims" contre l'écoblanchiment. Reste l'éternel problème de la Hongrie de Viktor Orban, en pleine dérive illibérale et désormais cheval de Troie de la Russie dans l'UE. "Nous donnerons la priorité à l'État de droit", "toutes les options sont sur la table", mais "il y a des limites à ce que nous pouvons faire" sur la Hongrie, confie Grønbech-Jensen.
La citation
“Une grande partie de ces 5 pour cent sera dépensée pour acheter américain et aidera à rééquilibrer la relation commerciale.”
Antonio Costa, président du Conseil européen, dans une interview au Wall Street Journal.
Guerre commerciale
Sefcovic à Washington pour négocier avec l'administration Trump - À moins de dix jours de l'échéance du 9 juillet, date à laquelle Donald Trump menace d'imposer des droits de douane de 50 pour cent sur les produits européens, les négociations entre la Commission et son administration s'accélèrent. L'UE vise à conclure au moins un accord de principe avant l'échéance. Hier, une équipe de fonctionnaires de la Commission est arrivée à Washington. Le commissaire au Commerce, Maros Sefcovic, a annoncé qu'il se rendrait cette semaine dans la capitale américaine pour rencontrer le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, et le représentant pour le Commerce, Jamieson Greer. "Nous voulons obtenir le maximum possible, quelque chose qui soit équitable pour les deux parties, et qui puisse aider les entreprises des deux côtés à avoir plus de prévisibilité et de clarté sur la manière de planifier leurs opérations", a déclaré Sefcovic. Jeudi 26 juin, les États-Unis ont transmis le premier projet de proposition d'accord. La Commission a refusé d'en révéler le contenu. "C'est toujours un signal positif lorsque l'on passe de l'échange d'opinions à la phase de rédaction proprement dite. Mais en même temps, il est fondamental de rester concentré sur les résultats", a déclaré Sefcovic. Derrière ses paroles se cachent plusieurs problèmes liés aux demandes américaines. "Il y a beaucoup à discuter", a admis le commissaire. "Nous sommes prêts à un accord, mais l'incertitude ne vient pas de notre côté", nous a confié un fonctionnaire.
La Commission est prête à accepter le tarif de base de 10% – L'information est de Bloomberg. Maros Sefcovic devrait proposer à ses homologues américains un grand échange : la Commission acceptera le tarif de base de 10% imposé par Donald Trump, si les États-Unis réduisent les tarifs sur certains produits clés. La Commission veut la garantie que les tarifs sur l'aluminium, l'acier et les automobiles (actuellement à 50% et 25%), mais aussi sur les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs et les avions, soient réduits ou restent à 10%. L'offre de la Commission inclut également la possibilité de réduire les barrières non tarifaires pour les entreprises américaines grâce aux paquets de simplification que l'UE est en train d'adopter.
Les doutes se multiplient sur les lignes rouges de l'UE - Après la décision du Canada d'abandonner une taxe sur le numérique en raison des représailles de Trump, la Commission s'est empressée hier de clarifier que l'Union européenne ne mettra pas en question son autonomie à faire et appliquer des lois qui ne plaisent pas aux Américains. "Notre législation n'est pas sur la table des négociations et cela inclut notre législation numérique", a déclaré un porte-parole de la Commission : "Nous n'ajustons pas la mise en œuvre des règles en fonction de pays tiers. Nous ne discutons pas de la manière dont nous mettons en œuvre notre législation". La vice-présidente de la Commission responsable du numérique, Henna Virkkunen, a exclu des négociations sur la Loi sur l'intelligence artificielle. "Nous finalisons le code de conduite. La prochaine étape importante sera le 2 août, lorsque l'AI Act s'appliquera à l'intelligence artificielle générative. Par conséquent, cela ne fait pas partie des négociations commerciales", a déclaré Virkkunen. Mais, dès lors qu'une majorité de chefs d'État et de gouvernement se sont dits prêts à accepter le "droit de base" de 10 pour cent de Trump, contredisant la ligne de fermeté "zéro droit pour zéro droit", les rassurances d'hier pourraient se transformer en concessions demain.
La Commission "Ponce Pilate" sur le Mercosur - Le texte juridique de l’accord de Libre échange entre l'UE et le Mercosur est “bien avancé” et pourrait être présenté aux Etats membres d'ici “quelques jours”, a annoncé hier la porte-parole de la Commission européenne. Quelques jours plus tôt, lors du sommet européen, le président français a averti que “la France ne peut pas soutenir l’accord en l’état” et a demandé un “rééquilibrage”. La Commission n’a manifestement rien modifié et, telle Ponce Pilate sur le mode “c’est votre affaire”, a laissé aux Etats membres le soin de prendre les décisions. “Je ne suis pas au courant d’un quelconque protocole additionnel. Une fois que notre texte juridique aura été soumis au Conseil ce sera la bonne opportunité pour les États membres d’échanger, de dialoguer, de négocier, et de faire savoir leurs positions”, a expliqué le porte-parole de la Commission. “Nous ne pensons pas modifier l’accord, juste l’enrichir avec des discussions supplémentaires entre nous au sein de l’UE et avec le Mercosur”, a expliqué Emmanuel Macron. La France et plusieurs autres pays, notamment la Pologne et L'italie, souhaitent des mécanismes pour protéger des secteurs clefs de l'agriculture. Les 27 États membres de l’UE vont délibérer, puis voter sur le projet de texte finalisé par la Commission et le Parlement européen devra se prononcer par un vote en session plénière. Pour faire capoter la ratification du texte soumis par la Commission, la France devrait rallier au moins quatre États représentant au moins 35 % de la population de l’Union européenne.
Géopolitique
Accord à mi-chemin avec l'Ukraine sur les produits agricoles - La Commission a annoncé hier avoir conclu les négociations avec l'Ukraine sur la révision de la zone de libre-échange globale et approfondi (DCFTA) UE-Ukraine pour faciliter les échanges, en particulier dans le secteur agricole. La libéralisation totale n'aura pas lieu en raison de l'opposition de certains États membres et des agriculteurs de l'UE. Mais le nouveau régime sera plus avantageux pour l'Ukraine par rapport à celui actuellement en vigueur, qui a annulé les facilitations introduites après le début de la guerre d'agression de la Russie. Face au risque de nouvelles protestations des agriculteurs, la Commission a maintenu deux instruments qui permettront de bloquer les produits agricoles ukrainiens. Le nouvel accès au marché de l'UE est subordonné à l'alignement progressif de l'Ukraine aux normes de production pertinentes de l'UE, telles que le bien-être des animaux, l'utilisation de pesticides et de médicaments vétérinaires. La Commission pourra activer un mécanisme de sauvegarde qui permette l'adoption de mesures appropriées dans des situations où les importations peuvent causer des effets négatifs même sur un seul État membre.
Ce qu'il y a et ce qu'il n'y a pas dans l'accord sur l'Ukraine - Sur la base de l'accord conclu hier avec l'Ukraine, l'accès au marché de l'UE variera en fonction du type de produits. Pour les plus sensibles, comme le sucre, la volaille, les œufs, le blé, le maïs et le miel, il n'y aura que des augmentations modestes des quotas à droit nul par rapport à ce qui était prévu dans la version originale du DCFTA. Les quotas seront plus bas par rapport aux pics atteints pendant la période de libéralisation post-invasion. "Il est important de garantir la stabilité des marchés de l'UE", a déclaré le commissaire au Commerce, Maros Sefcovic. Pour d'autres produits, comme le beurre, le malt, le gluten, le beurre, le lait écrémé en poudre, le malt et le gluten, l'avoine et les grains d'orge, les quotas à droit nul ont été augmentés de manière significative, les portant aux niveaux des dernières années. Enfin, pour certains produits non sensibles, comme le lait en poudre, le lait fermenté, les champignons et le jus de raisin, la pleine libéralisation des échanges a été convenue.
L'UE à Séville cherche à combler le vide créé par Trump sur le développement - La décision du président américain de couper l’aide au développement fournie par les Etats-Unis et ses tarifs douaniers ont déstabilisé le monde. “Aujourd'hui, il nous manque 4 000 milliards de dollars par an pour combler le déficit de financement. Sans cet argent, nous ne pourrons pas atteindre les objectifs de développement durable”, a souligné le président du Conseil européen Antonio Costa dans son allocution à la conférence sur le financement du développement organisée à Séville. “Comme si cela ne suffisait pas, l'endettement galopant place de plus en plus de gouvernements face à des dilemmes insurmontables. 3,3 milliards de personnes vivent dans des pays qui dépensent plus pour le service de la dette que pour l'éducation ou la santé. C'est inacceptable”, s’est-il insurgé. "Nous sommes ici à Séville pour changer de cap. Réparer et relancer le moteur du développement pour accélérer l’investissement à l’échelle et à la vitesse requises. Et pour rétablir une certaine mesure d’équité et de justice pour tous", a plaidé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. “Nous devons trouver de nouveaux moyens de mobiliser des fonds beaucoup plus importants. C'est l’objectif qui se trouve au cœur du 'Compromiso de Sevilla' que nous allons signer aujourd'hui, et c'est exactement ce que l'Europe vise à atteindre”, a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. L'Union européenne fournit 42 % de l'aide au développement dans le monde.
Les idées d'Emmanuel Macron sur le développement - Le chef de l'Etat français n’a pas hésité à blâmer le président américain lors de son intervention à Séville. “La guerre tarifaire pèse sur les capacités de financer le développement et le retrait de financements des Etats-Unis pèse sur cette situation”, a lancé Macron. Le président français a appelé à continuer à mobiliser des ressources nouvelles. Il a cité la réallocation des droits de tirages spéciaux au profit des pays les plus pauvres et plaidé pour des taxes internationales sur les secteurs qui bénéficient de la mondialisation comme le transport maritime et le transport aérien. Emmanuel Macron a également appelé à ne “plus traiter les pays les plus pauvres comme des proies mais comme des partenaires” et à abandonner la logique d’extraction des richesses au profit d’une politique de transformation industrielle.
Green Deal
La première urgence de la présidence danoise sur les objectifs 2040 - La Commission présentera demain les objectifs de réduction des émissions de CO2 pour 2040, qui sont étroitement liés aux engagements pour 2035 que l'UE présentera à la COP30 qui se tiendra au Brésil en novembre. Après l'offensive lancée par Emmanuel Macron au dernier Conseil européen, la Commission devrait offrir aux États membres une grande flexibilité et de nombreuses promesses de financements. Selon nos sources, la clé pour surmonter les objections de la France est la neutralité technologique pour assurer des ressources européennes en faveur du nucléaire. Selon les projets circulant ces derniers jours, la Commission permettra aux États membres d'utiliser des crédits internationaux et des facilitations pour compenser les émissions des secteurs difficiles à décarboner. Les engagements pour 2035 et les objectifs pour 2040 seront le premier test de la présidence danoise du Conseil de l'UE. Un accord à l'unanimité est nécessaire. "Ce sera assez compliqué" et "nous n'avons pas beaucoup de temps", a déclaré hier l'ambassadeur danois, Carsten Grønbech-Jensen.
Pour Eurobaromètre, le changement climatique reste une menace - 85 pour cent des citoyens européens continuent de considérer le changement climatique comme une menace "très grave" ou "plutôt grave", selon un sondage Eurobaromètre publié hier par la Commission européenne. Le soutien à la politique climatique de l'UE reste fort parmi les personnes interrogées, avec 81 pour cent des citoyens soutenant l'objectif au niveau européen de la neutralité climatique d'ici 2050. Un pourcentage croissant d'Européens, 38 pour cent, déclare se sentir personnellement exposé aux risques environnementaux et climatiques. Les citoyens européens "considèrent l'action pour le climat non seulement nécessaire, mais aussi avantageuse, tant du point de vue économique que social", déclare la Commission. Cela suffira-t-il à convaincre Ursula von der Leyen de poursuivre le Green Deal avec plus de détermination ?
Chaises musicales
Il y a des fonctionnaires qui ne devraient jamais prendre leur retraite – L'Union européenne compte plus de 32 000 fonctionnaires, présents dans les différentes institutions. Beaucoup sont de grands professionnels, d'autres moins. Nous sommes tous humains. Mais il y a des fonctionnaires irremplaçables. Comme l'italienne Carla Valtorta, pilier de la salle de presse et du service de communication du Conseil de l'UE, où elle est entrée en 1999 et a occupé diverses fonctions. Aujourd'hui, c'est le jour de la retraite. Le Conseil de l'UE lui a dédié un post sur X. “Après des années de dévouement, Carla Valtorta tourne une page et commence un nouveau chapitre mérité : la retraite. Merci pour ton énergie, ta bonne humeur et la positivité que tu as apportée chaque jour. Merci de tout cœur. Tu nous manqueras énormément.” La Matinale Européenne, comme des dizaines d'autres collègues, pense de la même manière. Merci Carla, tu es irremplaçable.
Cela se passe aujourd'hui
Premier jour de la présidence danoise du Conseil de l'UE
Service européen d'action extérieure : la Haute Représentante Kallas en visite en Arménie
Conseil européen : le président Costa rencontre le groupe pour la croissance et la compétitivité de l'Europe du WEF
Commission : la présidente von der Leyen rencontre le Conseil des ministres de Bavière ; conférence de presse avec le gouverneur Markus Söder
Commission : la présidente von der Leyen et le commissaire Jorgensen participent au dialogue stratégique avec le Forum économique mondial
Commission : le commissaire Sefcovic à Ankara participe au dialogue de haut niveau UE-Turquie
Commission : le commissaire McGrath présente le rapport sur la Justice
Commission : la commissaire Kos à Skopje rencontre les dirigeants des Balkans occidentaux
Commission : les commissaires Kubilius et Tzitzikostas participent à la réunion de la commission extraordinaire Ten-T sur la mobilité militaire
Banque centrale européenne : Forum de la BCE à Sintra
OTAN : le secrétaire général Rutte en France participe à l'Airbus Top Executive Forum
Eurostat : estimation flash de l'inflation en juin