Bonjour! Je suis Christian Spillmann et avec David Carretta nous vous proposons la Matinale Européenne, un instrument pour offrir une analyse, un contexte et une perspective à ceux qui s'intéressent à l'UE.
Renverser la table
Trop vieux, trop capé, trop indépendant, trop fédéraliste. Les arguments invoqués pour récuser la nomination de l’Italien Mario Draghi, 76 ans, à la présidence de la Commission européenne laissent pantois. L’Union européenne est confrontée à d'énormes défis. Ils sont existentiels. L'ancien président de la BCE a posé le diagnostic et a proposé des solutions pour “un changement radical”. Il a le profil pour la fonction, mais sa nomination imposerait de “renverser la table” au Conseil européen. Cette intention a été prêtée à Emmanuel Macron, mais il a décidé de la renverser en France et ne semble plus en position de changer la donne dans l'UE. Faute d’alternative, l’Union va proposer au Parlement de reconduire Ursula von der Leyen pour un nouveau mandat.
Depuis 2009, le choix du président de la Commission est lié au résultat des élections européennes et depuis 2014, chaque grand parti européen désigne son champion, le Spitzenkandidat (candidat principal) pour la fonction. Le système veut que le candidat du parti le plus important soit désigné par le conseil des chefs d'État et de gouvernement, s’il est capable d’obtenir le soutien d’une coalition majoritaire à l’Assemblée.
En 2014, la chancelière Angela Merkel a tenté de bousculer le jeu. Deux candidats ont brigué l'investiture du Parti Populaire européen (PPE), la droite pro-européenne: le Français Michel Barnier et le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Angela Merkel ne appréciait ni l'un ni l’autre. La chancelière a manoeuvré pour faire désigner Juncker au congrès, puis a ensuite tenté de l’écarter par le Conseil. Mais le coup a échoué, car les élus européens allemands du groupe du PPE présidé par Manfred Weber, ont monté une cabale avant le sommet, l’accusant de violer la démocratie, nous a raconté un participant. Deux dirigeants ont voté contre Juncker au Conseil: le Britannique David Cameron et le Hongrois Viktor Orban, alors membre du PPE et soutien de Michel Barnier. Mais sans l’appui de la chancelière, les deux insoumis ne sont pas parvenus à bloquer l’ancien Premier ministre du Luxembourg. Le PPE a conservé la présidence de la Commission, et a ajouté la présidence du Conseil, confiée à l’ancien Premier ministre polonais Donald Tusk.
A l’époque, le PPE et les Socialistes fonctionnaient en “GroKo” (Grande Coalition) en Allemagne et au Parlement européen. Les socialistes ont obtenu un second mandat à la présidence du Parlement pour l'Allemand Martin Schulz et le poste de Haut Représentant pour l’Italienne Federica Mogherini. Cinq ans plus tard, le président Emmanuel Macron a tenté à son tour de renverser la table en refusant le Spitzenkandidat présenté par le PPE. Le chef de l’Etat s'opposait au processus, jugé trop politisé, et au candidat proposé, Manfred Weber, considéré trop faible et sans expérience. Membre de la CSU, le Bavarois n’a jamais exercé de mandat, n’a jamais été chef de gouvernement ni même ministre. Il a fait toute sa carrière au Parlement européen, où il manœuvre depuis 2014 à la tête du groupe du PPE. Il a été choisi contre l’ancien Premier ministre finlandais Alexander Stubb, un membre du Conseil.
Macron tient bon dans son opposition et avec le soutien de plusieurs autres dirigeants récuse Weber et plonge l’UE dans un psychodrame. Au G7 de Osaka, Angela Merkel accepte la nomination du spitzenkandidat socialiste, l'ancien ministre des affaires étrangères néerlandais Frans Timmermans. Elle lui annonce personnellement la nouvelle, mais une fois encore elle a sous-estimé la volonté du PPE de conserver la présidence de la Commission, conquise il y a 15 ans avec la nomination du Portugais José Manuel Barroso. Le PPE désavoue Merkel et exige la nomination d’un membre de la famille.
L’ancienne ministre de la Défense allemande Ursula von der Leyen, présentée comme la dauphine de la chancelière, est sortie du chapeau et est nommée par le Conseil pour diriger la Commission. Sa désignation est présentée comme un choix d'Emmanuel Macron, mais au PPE on insiste sur le rôle joué en coulisse par Angela Merkel pour défendre sa nomination. La table n’a pas été entièrement renversée, le processus du Spitzenkandidat a survécu, mais la présidence de la Commission n’est plus assurée par un ancien chef du gouvernement. Ursula von der Leyen a souffert de cette situation lors des sommets du Conseil européen.
Le Spitzenkandidat empoisonne à nouveau le processus de nominations des dirigeants des institutions. Un consensus avait été trouvé pour reconduire Ursula von der Leyen à la tête de la Commission. Mais il a volé lorsque Manfred Weber, devenu président du PPE, fonction cumulée avec la présidence du groupe au Parlement européen, a imposé à Ursula von der Leyen de se faire adouber par la famille. L’opération de Weber a déplu. “La présidence de la Commission est là pour défendre l'intérêt général, elle ne doit donc pas être trop politisée. Ce qui, il faut le reconnaître, n'était pas du tout le cas de cette commission sortante”. La petite phrase d'Emmanuel Macron au cours de sa conférence de presse à l’issue du sommet européen d'avril a lancé les spéculations. Le président français va-t-il une nouvelle fois tenter de renverser la table ? Qui est son choix ?
“Oui, Emmanuel Macron peut refuser la reconduction d’Ursula von der Leyen”, nous a confié un responsable français avant le les Européennes. “Son renouvellement n’est pas acquis au Parlement européen”, explique-t-il. Ursula von der Leyen est devenue la “bête noire” de Viktor Orban et des partis de l'extrême-droite, qui vont entrer en nombre dans le nouveau Parlement, et elle ne fait pas l'unanimité des élus des partis pro-européens, Mais personne ne connaît l'intention du chef de l’Etat français. Il a reçu Ursula von der Leyen hier à l’Elysée. Le président souhaitait entendre quels engagements la candidate est prête à prendre pour obtenir son soutien. La rencontre avait été programmée avant le dîner informel des chefs d'Etat et de gouvernement le 17 juin pour préparer le sommet des nominations le 27 et 28 juin. Emmanuel Macron décidera alors si elle est compatible avec ses attentes.
Le score énorme des partis de l’extrême-droite en France aux Européennes a bouleversé la donne. La majorité présidentielle est sortie laminée du scrutin et Emmanuel Macron a décidé de “renverser la table”, mais en France. Il a dissous l’Assemblée nationale et a convoqué des législatives anticipées le 30 juin et le 7 juillet avec la volonté de barrer la route à Marine Le Pen. Voudra-t-il également renverser la table du Conseil européen afin de contrer les projets d’accords du PPE avec les partis nationalistes du groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE) pour faire élire Ursula von der Leyen par le Parlement ?
La réunion du G7 aujourd'hui et demain à Egnazia, dans le sud de l'Italie, présidée par Giorgia Meloni, sera le premier test d'influence pour le chef de l’Etat. Le PPE le considère hors jeu et commence à vendre son accord sur les Top Jobs: Ursula von der Leyen à la Commission, l’ancien Premier ministre Socialiste Antonio Costa à la présidence du Conseil européen et la Première ministre libérale de l'Estonie Kaja Kallas au poste de Haut Représentant.
Les rumeurs prétendent que le chef de l'Etat français défendra la nomination de Mario Draghi, pour qui il a beaucoup d’estime. L’Italien fait dire qu’il n'est pas candidat. Mais toutes ses interventions laissent penser le contraire. La présentation du rapport sur la compétitivité européenne, commandé par Ursula von der Leyen, a été renvoyée à fin juillet pour ne pas interférer dans le choix du président de la Commission. Mais Mario Draghi a déjà dit beaucoup et ses prises de position sont cohérentes et ambitieuses. Les dirigeants de l’UE peuvent se créer un vrai choix entre un ancien chef de gouvernement qui a une vision des défis et peut dire au Conseil “je propose” et une candidate qui lui demande “qu’attendez vous de moi ?”.
La citation
“Dans le passé, sur les Top Jobs, les accords au G7 ou au G20 ont créé plus de tensions que de solutions".
Un fonctionnaire européen sur la possibilité d'un accord entre Olaf Scholz, Emmanuel Macron et Giorgia Meloni sur les nominations au sommet du G7.
Européennes
Les Verts prêts à rejoindre la majorité von der Leyen - Le groupe des Verts au Parlement européen est prêt à "assumer ses responsabilités" et à former une majorité avec le Parti populaire européen, les Socialistes et Démocrates et les Libéraux rénovateurs. C'est ce qu'a déclaré hier le Spitzenkandidat des Verts, Bas Eickhout, avant la première réunion du groupe à Bruxelles après les élections européennes. "Nous pensons que le seul moyen de créer une majorité stable, pro-européenne, pro-démocratique et pro-Ukraine est de passer par les quatre partis", a déclaré M. Eickhout. Le coprésident du groupe, Terry Reintke, a expliqué que les Verts étaient prêts à faire des concessions sur l'accord vert. "Nous avons été clairs sur le fait que nous voulions aller de l'avant avec l'accord vert. Mais il est évident que si vous entamez des négociations, vous n'obtiendrez pas 100 % de ce qui figurait dans le programme des Verts", a déclaré M. Reintke. Lors de la dernière législature, nous ne faisions pas partie de la majorité. Aujourd'hui, nous sommes prêts à faire partie de cette majorité parce que nous voyons le danger (...). Nous sommes prêts à faire des compromis. Nous sommes des politiciens pragmatiques", a assuré M. Reintke.
Le groupe ECR passe à 77 membres et se rapproche de Renew, mais est divisé sur Orban - Le groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR) a annoncé hier l'entrée de quatre nouveaux membres élus et l'élargissement de sa famille politique à un certain nombre de nouveaux partis, lui permettant de défier directement les Libéraux de Renew pour la troisième position au Parlement européen. Les nouveaux membres de l'Ecr sont Stjepo Bartulica du Mouvement patriotique croate, Geadis Geadi du Front national populaire chypriote, Fernand Kartheiser du Parti de l'alternative démocratique réformiste du Luxembourg et Sebastian Tynkkynen des Finlandais. En revanche, les délégations nationales de l'Ecr sont divisées sur la demande de Viktor Orban d'intégrer son Fidesz. Parmi les opposants figurent le parti au pouvoir en Finlande, le parti Ods du Premier ministre tchèque Petr Fiala, les Démocrates de Suède qui soutiennent le gouvernement suédois, et les nationalistes flamands de la N-VA, qui pourraient devenir le prochain Premier ministre de la Belgique.
L'extrême droite de Le Pen, Salvini et Wilders propose un accord au PPE - Hier était le grand jour des retrouvailles à Bruxelles pour les leaders d'extrême droite du groupe Identité et Démocratie. Marine Le Pen était rayonnante après le chaos provoqué en France par la victoire de son Rassemblement national aux élections européennes. Matteo Salvini était plus discret après avoir perdu 25 % des voix par rapport à 2019. Geert Wilders était tout sourire après avoir réussi à former son gouvernement de coalition aux Pays-Bas. Le leader de Chega, André Ventura, un nouveau venu dans le groupe, était également présent, ainsi que des représentants du FPO autrichien, du Vlaams Belang belge, du Parti populaire danois et du parti SPD tchèque. Selon des sources de la Ligue, M. Salvini et Mme Le Pen ont proposé au PPE et à l'ECR une majorité alternative "pour unir toutes les forces du centre-droit" en opposition à la gauche. Les dirigeants d'Identité et Démocratie ont également discuté de la demande des Allemands de l'Alternative pour l'Allemagne de revenir dans le groupe, après l'expulsion de Maximilian Krah de la délégation de l'AfD. Pour l'instant, la réponse est "non". Mme Le Pen ne veut pas se retrouver dans l'embarras avant les élections législatives anticipées.
G7
Giorgia supprime l'avortement de la déclaration du G7 - Le sommet du G7 sous présidence italienne s'ouvre aujourd'hui dans les Pouilles sous la bannière de l'extrémiste Giorgia qui l'emporte sur le pragmatique Meloni. Lors des négociations sur la déclaration du G7, la présidence italienne a imposé un "choc des valeurs" et un "retour en arrière" sur la reconnaissance du droit à l'avortement légal et sûr. Un passage sur l'interruption volontaire de grossesse a disparu du projet de déclaration. "Nous affirmons l'importance de préserver et d'assurer un accès effectif à l'avortement légal et sûr et aux soins post-avortement", telle était la formulation du projet initial, négocié par les Sherpas. "La phrase sur l'avortement a disparu", a confirmé un fonctionnaire au fait des négociations. La demande d'inclure la référence à l'accès à l'avortement dans les conclusions du G7 avait été formulée par la France et le Canada, avec le soutien des États-Unis, de l'Allemagne et de l'UE. Il ne s'agit pas d'une nouveauté. Une référence avait déjà été faite dans la déclaration du sommet du G7 à Hiroshima l'année dernière. La démarche de Giorgia a suscité l'irritation. La suppression du passage sur l'accès à l'avortement est "un conflit de valeurs évident entre les membres du G7", a déclaré un diplomate européen à Il Foglio, pointant du doigt l'instrumentalisation politique du sommet par le premier ministre italien. "Il est inconcevable qu'une présidence du G7 utilise son rôle pour entraîner l'ensemble du G7 dans un retour en arrière sur les progrès réalisés en matière de valeurs.
Géopolitique
L'Allemagne bloque le 14ème paquet de sanctions contre la Russie - Les ambassadeurs des vingt-sept Etats membres sont retournés hier discuter du quatorzième paquet de sanctions contre la Russie. La présidence belge du Conseil de l'UE a mis sur la table une nouvelle proposition dans l'espoir d'obtenir le feu vert avant le début de la conférence de paix en Suisse ce week-end. Presque tous les États membres ont donné leur avis positif, bien que tous les ambassadeurs n'aient pas pris la parole. Mais "seul un grand État membre central a encore montré une certaine réticence", a expliqué une source. Il s'agit de l'Allemagne, qui s'est contentée de dire que le paquet "reste problématique", sans donner plus d'explications. La présidence belge a décidé de donner aux délégations nationales plus de temps pour analyser le texte. Le quatorzième paquet sera à nouveau discuté vendredi par le Coreper dans l'espoir d'obtenir l'accord de tous. Aucun accord n'a encore été trouvé sur le fonds d'assistance de 5 milliards d'euros pour l'Ukraine dans le cadre de la Facilité européenne de soutien à la paix. "Certains Etats membres ont encore des problèmes", nous a confié la source.
L’exception hongroise à l’Otan - Viktor Orban a obtenu hier de Jens Stoltenberg la confirmation de l'exonération de son pays de la solidarité envers l’Ukraine. “Nous avons conclu un accord selon lequel la Hongrie ne sera pas forcée de participer aux activités de l'Otan liées à la guerre en Ukraine. Ni avec des fonds, ni avec du personnel”, a annoncé Jens Stoltenberg à l'issue d’une réunion avec Orban à Budapest. En contrepartie, la Hongrie s’est engagée à ne pas bloquer les décisions prises par les autres alliés concernant le soutien à l’Ukraine, a-t-il ajouté. Alliance défensive, l’Otan devient une alliance à la carte pour ses actions extérieures. Viktor Orban a en rajouté en précisant que la Hongrie pouvait mener à sa guise des négociations en vue de parvenir à un arrêt des hostilités et à une paix entre la Russie et l’Ukraine. Et il n’a donné aucune indication sur ses intentions pour la succession de Jens Stoltenberg, alors qu’il bloque la nomination du Premier ministre néerlandais Mark Rutte. Cheval de Troie de Vladimir Poutine au sein de l’UE, le Hongrois s’active également au sein de l’Otan, où toutes les décisions doivent être prises à l”unanimité. Le soutien à l’Ukraine sera discuté aujourd'hui par les ministres de la Défense de l’Alliance au cours de leur dernière réunion avant le sommet de Washington du 9 au 11 juillet.
Géoéconomie
Droits de douane records sur les importations de véhicules électriques chinois - La Commission a imposé hier des droits antisubventions records sur les importations de véhicules électriques à batterie chinois, à un taux pouvant aller jusqu'à près de 50 % pour un certain nombre de fabricants, y compris des Européens qui ont décidé de délocaliser en Chine. Après une enquête de neuf mois, la Commission a constaté que la Chine accordait des subventions tout au long de la chaîne de valeur des véhicules électriques, depuis la mine où est extrait le lithium jusqu'aux ports de l'UE. Les subventions sont accordées à tous les niveaux : autorités nationales, provinciales et locales, banques et autres institutions financières. Il n'y a pas que les subventions directes traditionnelles ou les abattements fiscaux. Pékin a mis en place un système de financement créatif qui comprend des obligations vertes et la titrisation. La Banque centrale de Chine offre des taux de refinancement préférentiels aux banques qui soutiennent les technologies vertes. Les droits imposés aux différents producteurs testés dans le cadre de l'enquête correspondent au niveau des subventions qu'ils reçoivent et à leur degré de coopération avec Bruxelles : 17,4 % pour Byd, 20 % pour Geeley et 38,1 % pour Saic. Vingt et un autres producteurs se verront imposer un droit de 21 %. Un droit de 38,1 % sera imposé à ceux qui n'ont pas coopéré. Ces droits s'ajoutent au droit de douane actuel de 10 % et entreront provisoirement en vigueur le 4 juillet. Leur adoption définitive est prévue pour le mois de novembre.
Ursula von der Leyen favorise la France et risque une guerre commerciale avec la Chine - En ce qui concerne les droits de douane sur les voitures électriques chinoises, Ursula von der Leyen, qui brigue un second mandat, a pour une fois choisi la France au détriment de son Allemagne. Berlin a mené une campagne intensive contre les mesures tarifaires par crainte des représailles chinoises et pour protéger ses fabricants produisant en Chine. Le ministère chinois du commerce s'est déclaré "très préoccupé et fortement mécontent" de la décision de la Commission et a averti qu'il prendrait "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les intérêts de ses entreprises. "La Commission européenne fait de la politique et utilise les questions économiques et commerciales comme une arme", a déclaré le ministère. "Il s'agit d'un acte purement protectionniste”. Officiellement, la Commission est prête au dialogue, mais personne à Bruxelles ne croit que Pékin fera des concessions. "Le gouvernement chinois a jusqu'à présent proféré de nombreuses menaces, mais n'a pas pleinement coopéré à l'enquête", nous a confié une source de la Commission.
Pourquoi les délais du Pacte vert pourraient être remis en cause - L'imposition de droits de douane sur les voitures électriques chinoises aura un double impact sur les consommateurs, décourageant la transition vers la mobilité électrique. Non seulement les voitures électriques chinoises coûteront plus cher, mais la pression exercée sur les fabricants européens pour qu'ils baissent leurs prix, qui sont actuellement hors de portée pour la plupart des gens, diminuera. La Commission a choisi de protéger l'industrie, les emplois (2,5 millions d'emplois directs et 10,3 millions d'emplois indirects) et les investissements dans l'UE. “Il n'est pas viable d'avoir une transition climatique sans une base industrielle pour les technologies vertes dans l'UE", nous a dit un fonctionnaire de la Commission. Dans ces conditions, von der Leyen pourra-t-elle confirmer la date de 2035 pour la fin de la vente des voitures à moteur à combustion ? Son parti, le Cdu, et le Parti Populaire Européen ont déjà demandé que cette date soit remise sur la table comme condition à sa confirmation en tant que présidente de la Commission.
Chaises musicales
Les parachutages reprennent au sein du cabinet von der Leyen - Une fois la campagne électorale terminée, Ursula von der Leyen a immédiatement recommencé à nommer des fonctionnaires de son équipe à des postes de direction au sein de la Commission. À Bruxelles, on appelle cela des "parachutages". Hier, le collège des commissaires a décidé de nommer le conseiller diplomatique de Mme von der Leyen, le Portugais Fernando Andresen Guimaraes, au poste de directeur de la direction générale des affaires maritimes et de la pêche. Il sera chargé de la "gouvernance intentionnelle des océans et de la pêche durable". Une autre ancienne membre de l'équipe von der Leyen, la Française Pauline Rouch, a été nommée directrice à la direction générale de la recherche et de l'innovation. Elle dirigera le groupe de réflexion de la Commission, le "Common Policy Centre". Mme Rouch a fait partie de l'équipe de transition de Mme von der Leyen en 2019, avant de diriger le cabinet de la commissaire bulgare Mariya Gabriel et le bureau chargé d'assister Mario Draghi dans la préparation du rapport sur l'avenir de la compétitivité européenne.
Ce qui se passe aujourd'hui
Sommet du G7 : Charles Michel, président du Conseil européen, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, y participent (en Italie)
Conseil Affaires intérieures (à Luxembourg)
OTAN : réunion des ministres de la défense
Commission : la vice-présidente Vestager participe à Allinge, au Danemark, à divers débats et conférences dans le cadre du Folkemodet, un festival de la démocratie politique.
Commission : le vice-président Sefcovic à Anvers, prononce un discours sur les "Opportunités et défis pour le prochain cycle politique" au Congrès Eurochambres 2024
Commission : la vice-présidente Jourova à Prague rencontre la présidente slovaque Zuzana Caputova et assiste au sommet européen de Prague
Commission : le commissaire Schmit à Genève participe au forum inaugural de la Coalition mondiale pour la justice sociale ; rencontre Gilbert Houngbo, directeur général de l'Organisation internationale du travail
Commission : le commissaire Breton prend la parole lors du 11e Forum de l'air de Paris
Cour de justice de l'UE : arrêt sur l'action de la Commission contre la Hongrie pour non-respect des règles de l'UE sur les droits des demandeurs d'asile
Eurostat : production industrielle en avril ; données sur les jeunes NEETs (Not active in education, employment or training) en 2023