Vent de panique sur l'Ukraine : l'UE à court de volontaires “capables”
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Vent de panique sur l'Ukraine : l'UE à court de volontaires “capables”
Une réunion restreinte est prévue mercredi soir à Bruxelles avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L’hôte est le patron de l’Otan, le Néerlandais Mark Rutte, mais l’invitation est à sa résidence, pas au siège de l’Alliance. Le demandeur est Zelensky, paniqué par les pressions pour lui faire accepter un cessez-le-feu. Les invités annoncés sont le Français Emmanuel Macron, le Polonais Donald Tusk, l’Italienne Giorgia Meloni, le chancelier Olaf Scholz, le président du Conseil européen Antonio Costa et un représentant du gouvernement britannique. Le lâchage annoncé de l’Ukraine par Donald Trump impose des décisions urgentes et l’Union cherche à mobiliser ceux de ses membres “capables” et “volontaires” pour créer les conditions d’un rapport de force favorable à l’Ukraine en vue de négociations de paix et assurer “le jour d’après” des garanties de sécurité.
Il reste moins de 40 jours avant l’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. L’administration Biden met le paquet pour livrer une énorme quantité d’armements et de munitions aux ukrainiens avant la passation de pouvoir, selon les informations obtenues par CNN. Donald Trump a annoncé ce qu’il voulait faire: apporter la paix. Il veut tenir parole, même s’il reconnaît aujourd’hui que parvenir à le faire en 24 heures est un peu présomptueux.
Lors de sa réunion à Paris avec Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, Donald Trump a confirmé l’opposition des Etats-Unis à l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et a averti les pays européens qu’ils devront assumer seuls le soutien militaire à l'Ukraine et les garanties de sécurité en cas de cessez-le-feu, nous a-t-on expliqué. Washington ne veut pas s’impliquer en Ukraine.
Proche de Trump et de Poutine, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, est entré dans le jeu avec une proposition de trêve de Noël et un grand échange de prisonniers entre Kiev et Moscou. Zelensky à refusé. Mais il sent la pression monter et elle ne joue pas en sa faveur. D’où sa demande pressante de rencontrer ceux des dirigeants européens “capables de l’aider à se mettre en position favorable pour une négociation” et lui assurer des garanties de sécurité après, si un accord est trouvé, nous a expliqué un responsable européen. Les Ukrainiens redoutent un cessez-le-feu. Il détournerait l’attention de l’Ukraine et ils n’ont aucune confiance en Poutine.
Pourquoi organiser une réunion restreinte chez Rutte ? À cause de Orban.Le Hongrois est devenu “l’homme de Poutine” au sein du Conseil européen. Impossible de traiter un sujet aussi sensible en sa présence. L’autre raison est que sans les Britanniques, rien ne devient possible. Mais les Britannique ne sont plus dans l’UE. Ils sont en revanche membres de l’Otan. Une réunion à la résidence du secrétaire général n’implique pas l'Alliance, mais permet de recevoir les Britanniques.
Que peut-on attendre de cette réunion ? Concrètement rien, nous a-t-on expliqué. La glose sur l’envoi en Ukraine d’une force de maintien de la paix de 40.000 militaires européens est hors sujet pour le moment.
L’Ukraine a un besoin immédiat d’armements défensifs –systèmes anti-aériens et avions – pour protéger son espace aérien et ses infrastructures et d’armements offensifs pour tenter de reprendre l’initiative. Qui peut compléter les fournitures américaines avec l’envoi immédiat de missiles longue portée comme les scalps et les storm shadows, des munitions pour les batteries anti aériennes, des chars, des véhicules blindés et des munitions ? Les participants à la réunion de mercredi soir sont-ils en mesure de le faire ? C’est la question.
L’Allemagne refuse toujours de livrer des missiles Taurus pour ne pas être impliquée dans le conflit. Le chancelier parle de risques d’escalade. Mais Berlin annonce l’envoi de systèmes de défense anti-aériens. Paris et Londres fournissent des missiles Scalp et Storm Shadow. L’Italie s’impliqué de plus en plus. Les Nordiques et les Etats baltes sont également de la partie. Mais les lignes de production ne suivent pas et beaucoup d'industriels ne s'engagent pas à faire des investissements sans contrat.
Mark Rutte a tapé sur la table. “Il est temps de passer à un état d’esprit de guerre et d’augmenter notre production et nos dépenses de défense”, a-t-il lancé vendredi lors d’un événement organisé par le centre de réflexion Carnegie Europe. Le discours tranche avec l’optimisme habituel du secrétaire général de l’Otan et a été jugé anxiogène. Mais il faut trouver de l’argent. Beaucoup d’argent. L’Espagnol Josep Borrell, dans les derniers jours de son mandat de Haut Représentant, a appelé les Etats membres à utiliser le capital des avoirs russes gelés par les sanctions, car les revenus de ces avoirs seront insuffisants pour financer le soutien militaire à l’Ukraine. Les montants sont conséquents: 330 milliards de dollars. Mais plusieurs États membres bloquent la prise de décision. Or il faut l'unanimité. 6,6 milliards d’euros destinés à financer les achats d’armements ou à rembourser aux Etats membres via la Facilité Européenne pour la Paix (FEP) sont bloqués pour les mêmes raisons.
L'Union est lente, trop lente. “L’Ukraine a besoin de reconstituer 14 brigades”, nous a expliqué un responsable militaire de l’Alliance. Zelensky a demandé explicitement aux alliés de prendre exemple sur la France, qui a formé et équipé en France les éléments de la brigade Anne de Kyiv, partie pour le front en décembre avec canons, armes et munitions. Les limites de l’Union deviennent une menace. Elles risquent de contraindre l’Ukraine à une paix imposée ou à capituler. Les discussions mercredi soir vont porter sur des fournitures d’armes, des financements et des garanties de sécurité pour empêcher la Russie de repartir en guerre. “Il s’agit d'examiner les options entre les Européens capables et volontaires pour des garanties de sécurité robustes le jour d’après un éventuel accord de paix”, nous a expliqué un responsable européen.
L’envoi de forces européennes en Ukraine est une option. Le chiffre de 40.000 militaires a été avancé dans la presse polonaise. Cela semble bien peu pour contrôler un cessez-le-feu sur un front de près de 2.000 km. A titre de comparaison, la force de l’Otan en Bosnie après les accords de paix de Dayton comptait 60.000 hommes et les Etats-Unis étaient engagés. Un autre chiffre a été avancé par l’équipe de Donald Trump: 200.000 soldats. L’équivalent de la moitié des forces que peuvent déployer toutes les armées européennes.
L’Otan est hors jeu dès lors que Donald Trump refuse d’impliquer les Etats-Unis. L’Alliance peut toutefois renforcer ses présences avancées sur le flanc oriental, a souligné notre interlocuteur. L’Otan a déployé huit groupements tactiques multinationaux en Pologne, en Estonie, en Lituanie, en Lettonie, en Roumanie, en Bulgarie, en Slovaquie et en Hongrie. Les Etats-Unis qui ont actuellement 100.000 militaires en Europe, sont la nation cadre du groupement tactique déployé en Pologne et ont des unités dans les groupements en Roumanie, Bulgarie, Slovaquie et Hongrie.”
Les Européens auraient-ils le courage de s’engager dans une force déployée en Ukraine sans les Etats-Unis ? Les Ukrainiens seraient-ils suffisamment rassurés ? Poutine serait-il suffisamment dissuadé ?”. Les questions sont posées par le politologue français Bruno Tertrais, spécialiste des questions géopolitiques et de défense. L'Italie s’est dite “disponible”, mais son ministre de la défense Guido Crosetto a jugé que “la paix est encore loin”. Il faudra attendre le résultat des élections du 23 février pour connaître la position de l’Allemagne. La Pologne ne veut pas s’engager pour le moment.
Donald Trump va-t-il retirer les forces américaines d’Europe ? Va-t-il quitter l’Otan ? Le président élu souffle le chaud et le froid. Si les Etats-Unis quittent l’Alliance, les Européens ne pourront pas fournir les garanties de sécurité demandées. Le sujet a été discuté lors de la visite d'Emmanuel Macron à Varsovie. Donald Tusk a démenti tout projet de participation à une force militaire envoyée en Ukraine. “Les Polonais ont besoin de garanties sur leur sol”, nous a expliqué un responsable européen . Si les Etats-Unis se désengagent et ne dirigent plus le groupement tactique de l’Otan en Pologne, Varsovie ne s’engagera pas. La coalition des européens “capables” manque pour le moment cruellement de “volontaires”.
La citation
“Il serait réconfortant de croire que ces problèmes ne sont pas aussi importants qu'ils le paraissent et que, en tant que continent riche, l'Europe peut entrer dans une phase de déclin confortable et maîtrisé. Mais en réalité, cette perspective n'a rien de confortable”.
Mario Draghi dans un discours prononcé hier à Paris.
Géopolitique
Parler ou ne pas parler avec HTS en Syrie? - Parler ou ne pas parler avec Ahmed Hussein al-Sharaa, alias al-Jolani, et Hay'at Tahrir al-Sham, la force islamiste qui a mené l'offensive fulgurante jusqu'à la chute du régime de Bashar al-Assad? C'est le grand dilemme au centre du Conseil des affaires étrangères d'aujourd'hui sur la Syrie. L'UE s'est jusqu'à présent retranchée derrière la décision des Nations Unies de classer Hay'at Tahrir al-Sham (HTS) comme organisation terroriste. "L'UE n'est en contact d'aucune manière avec le groupe HTS. Point final", a déclaré tout au long de la semaine dernière le porte-parole du Service européen pour l’action extérieure dirigé par la Haute représentante, Kaja Kallas. Les choses pourraient changer très bientôt. Kallas a participé à Aqaba à une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de la Jordanie, du Liban, de l'Arabie Saoudite, du Qatar, des Émirats Arabes Unis, de l'Égypte et de la Turquie, ainsi qu'avec le secrétaire d'État américain, Antony Blinken. Un nombre croissant de gouvernements européens insiste pour établir des contacts avec al-Jolani, ou du moins se mettre en mesure de faire passer des messages. "Il y a différents niveaux de dialogue", a expliqué un diplomate européen. "Nous avons parlé et parlons avec les talibans, même si nous ne les avons jamais reconnus." Les ministres des Affaires étrangères devraient fixer les conditions du dialogue : "l'intégrité territoriale, le traitement des minorités, le terrorisme et les armes de destruction massive", a déclaré le diplomate. Selon nos sources, l'UE fera également passer le message que l'expulsion de la Russie de Syrie peut être un facteur stabilisant. Les nouvelles autorités seront jugées "sur la base des faits, non des paroles", a expliqué le fonctionnaire.
L'Italie a soutenu Assad jusqu'au dernier moment - Un cablogramme publié dans un article de l'Independent Arabia a révélé que l'Italie non seulement a maintenu des contacts avec le régime de Bashar al-Assad, mais l'a également soutenu jusqu'à sa chute, exprimant même l'espoir d'un soutien de la Russie pour éviter d'être renversé par l'offensive fulgurante de HTS. Le général major Hussam Luqa, chef de la direction générale pour la sécurité du régime, a dans un message direct à Assad le 5 décembre expliqué avoir eu une conversation téléphonique avec le chef du renseignement italien, le général Giovanni Cavarelli, à sa demande. Ce dernier "a souligné que son pays est aux côtés de la Syrie en ce moment difficile, indiquant que le soutien russe à la Syrie sera important", peut-on lire dans le câblogramme. Selon Broderick McDonald, chercheur au King's College, il est "extrêmement préoccupant que des responsables du renseignement italien aient contacté et offert un soutien au régime Assad alors qu'il était encore sanctionné par l'UE et bombardait des civils. L'Italie a la responsabilité de mener une enquête immédiate. L'Italie, avec l'Autriche, a poussé l'UE vers une normalisation avec le régime Assad pour favoriser les retours des réfugiés syriens.
Le moment des choix sur la Géorgie - Le Parlement géorgien a élu samedi comme nouveau président le pro-russe Mikheil Kavelashvili, un ancien footballeur lié à l'oligarque Bidzina Ivanishvili, le leader de fait du parti au pouvoir Rêve géorgien, lançant un défi aux citoyens qui manifestent massivement depuis deux semaines contre l'annonce du gouvernement de vouloir interrompre le processus d'adhésion à l'Union européenne. Tous les partis d'opposition ont boycotté le vote, dénonçant son illégitimité après les irrégularités enregistrées lors des élections législatives d'octobre. Kavelashvili est le leader du Mouvement pour le pouvoir au peuple, un mouvement anti-occidental, et il a été l'un des instigateurs de la loi sur l'influence étrangère qui a provoqué de grandes manifestations au printemps. La présidente sortante, la pro-occidentale Salomé Zourabichvili, a dit considérer l'élection de son successeur comme illégitime et qu'elle restera en fonction même après la fin de son mandat. Ce blocage met l'UE devant un dilemme : soutenir Zourabichvili et ne pas reconnaître le nouveau président ou ne pas prendre position en espérant que le gouvernement du Rêve géorgien reprenne son parcours européen. Les ministres des Affaires étrangères de l'UE, qui se réunissent aujourd'hui à Bruxelles, auront de quoi discuter.
Orbán prêt à mettre son veto sur les sanctions contre le Rêve géorgien - La Haute représentante, Kaja Kallas, proposera aujourd'hui des sanctions ciblées contre des membres du gouvernement du Rêve géorgien en raison de la répression des manifestations qui se poursuivent depuis deux semaines en Géorgie. Mais la Hongrie de Viktor Orbán mettra son veto lors de la réunion du Conseil des affaires étrangères. "En Géorgie, la situation s'est détériorée", nous a déclaré un fonctionnaire européen. L'UE a déjà gelé les aides de la European Peace Facility et une partie du soutien direct au budget et a réduit les contacts au niveau politique. "Des sanctions qui frappent la population ne sont pas sur la table", a déclaré le fonctionnaire. "Les citoyens géorgiens doivent être protégés de toute action. Ce ne sont pas eux qui doivent payer le prix des décisions du gouvernement." Kallas doit proposer "des mesures ciblées contre certains individus". Une mesure symbolique à l'étude est la réintroduction des visas sur les passeports diplomatiques. Mais "il n'est pas certain qu'il y ait un accord", a admis le fonctionnaire. "Nous nous attendons à ce que la Hongrie bloque beaucoup des idées qui sont discutées", a confirmé un diplomate. En l'absence de meilleures options, la Commission évalue les moyens de renforcer la société civile en Géorgie.
Sommet
Costa inaugure son mandat avec un sommet avec les Balkans - Antonio Costa et son équipe organisent ce jeudi leur premier sommet, 18 jours après avoir officiellement pris leurs fonctions, bien que la majeure partie de leur cabinet ait travaillé sur la transition dès novembre. Mercredi soir, les dirigeants européens se réuniront pour un dîner avec les leaders des Balkans, au cours duquel ils discuteront du "Growth Plan" européen pour les Balkans et échangeront sur le contexte géopolitique. Costa a déjà affirmé, lors de sa prise de fonctions, que la relation avec les Balkans était un impératif géopolitique.
Le premier sommet européen du nouveau président sera dans la continuité sur les priorités - Dans sa lettre d'invitation, Costa précise que le Conseil européen de cette fin d'année ne durera qu'une journée. Les nouveautés s'arrêtent là, car l'agenda politique fixe les priorités. Costa souligne l'Ukraine comme principal sujet ("nous devons soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire et faire tout ce qu'il faut pour que l'invasion russe soit vaincue et que le droit international prévale") et annonce la visite en personne du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Costa souhaite un débat sans conclusions sur l'Élargissement, car il considère que l'expansion vers les Balkans est "le principal investissement géopolitique que nous puissions faire dans notre voisinage", ainsi qu'une discussion sur le rôle de l'Union européenne dans le monde et sur la manière d'utiliser de façon "cohérente, stratégique et efficace" ses outils et politiques. L'ancien président finlandais Sauli Niinistö aura quelques minutes pour présenter son rapport sur le renforcement de la résilience civile et militaire de la société européenne. Costa souhaite consacrer l'après-midi à discuter de la migration et du Moyen-Orient.
France
La France a un nouveau Premier ministre, Macron perd la main - Le centriste François Bayrou , 73 ans, est devenu le 4eme premier ministre de la France en 2024. Allié politique du Président, mais pas son ami, Bayrou s’est imposé à Macron avec un coup de gueule et la menace de quitter la coalition présidentielle, selon le récit fait par le quotidien Le Monde. Emmanuel Macron sort affaibli de ce bras de fer et confirme un travers: la procrastination. Il montre de plus en plus de difficultés à décider et se fait imposer des choix. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen l’a ainsi contraint de renoncer à reconduire Thierry Breton pour un second mandat en septembre, la veille de l’annonce de la composition de son collège devant le Parlement européen. Macron a cédé, stupéfiant élus et partenaires européens qui doutent désormais de son leadership et se demandent avec inquiétude dans quel état il va laisser la France, devenue ingouvernable après une dissolution ratée, au terme de son mandat en 2027
Bayrou Premier ministre, les paris sont ouverts sur sa longévité - François Bayrou va-t-il réussir à constituer un gouvernement de coalition avec les partis pro-européens ? On peut en douter après la menace d'excommunication pour tous les membres du PS tentés de participer à son gouvernement. François Bayrou donne le sentiment de s’être émancipé de Macron. C’est du moins l'analyse. Le président a-t-il joué le jeu pour lui donner cet atout face à des opposants qui ont fait tomber son prédécesseur ? La question se pose. Bayrou va commencer ses consultations aujourd'hui et les premiers reçus seront Marine Le Pen et Jordan Bardella. Les dirigeants de l’extrême droite sont gênés aux entournures car leurs électeurs leur reprochent de s'être alliés à La France Insoumise pour faire tomber un premier ministre de droite. L’enjeu pour Bayrou n’est pas avec l'extrême droite. Il doit conserver Les Républicains dans son gouvernement, contenter le camp présidentiel et, surtout, ouvrir à gauche sur un parti socialiste divisé sur l’alliance avec La France Insoumise et dont une partie de l’électorat est mécontente du secrétaire général Olivier Faure. “Bayrou a une chance, mince, fragile, peut-être éphémère, de parvenir à bon port. Premier morceau de banquise à éviter : le budget. S’il sait distiller les concessions sociales, les efforts fiscaux et proposer un étalement des économies, ce qui amadouerait les socialistes et – peut-être – le Rassemblement national, il évitera la censure”, analyse Laurent Joffrin dans la lettre d’information Le Journal.info. Michel Barnier a tenu 90 jours.
Migrants
Les gouvernements ne sont pas pressés concernant le Pacte sur la migration et l'asile - Le jeudi 12 décembre marquait la date limite de soumission des plans nationaux pour mettre en œuvre le nouveau Pacte sur la migration et l'asile. Mais seulement 14 États membres ont envoyé à la Commission les documents dans les délais prévus. La Commission n'est pas inquiète. D'un côté, elle ne veut pas embarrasser les gouvernements en retard. De l'autre, elle travaille à s'assurer que les plans manquants soient soumis le plus rapidement possible, mais surtout qu'ils soient conformes aux prévisions du Pacte sur la migration et l'asile. Le commissaire aux affaires intérieures, Magnus Brunner, est optimiste quant au fait que les plans manquants seront présentés dans les prochains jours. "Ce qui compte le plus, c'est que tous les États membres mettent en œuvre le Pacte. Le Pacte crée un système qui repose sur le fait que tous les États membres fassent leur part, équilibrant responsabilités et solidarité dans l'ensemble de l'Union", nous a déclaré un porte-parole de la Commission.
Une autre série de tragédies en Méditerranée - Au moins cinq migrants se sont noyés après que leur embarcation en bois s'est renversée au large de l'île grecque du sud Gavdos, a déclaré samedi la garde côtière grecque, alors que les opérations de recherche sont toujours en cours. Le nombre de disparus n'a pas été confirmé, mais il pourrait y avoir des dizaines de personnes qui viendraient s'ajouter au record de migrants morts cette année en Méditerranée. La semaine dernière, une seule personne – une fillette de 11 ans nommée Yasmine – s'est sauvée d'un naufrage au large de l'île italienne de Lampedusa, où plus de 40 migrants pourraient avoir péri. Quinze autres personnes sont mortes ou ont disparu au large de la Tunisie. Selon l'Organisation internationale pour les migrations, au moins 1 626 migrants sont morts en 2024 dans la seule Méditerranée centrale. Pendant ce temps, Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé la suspension des opérations du navire Geo Barents en Méditerranée centrale en raison des "lois absurdes et insensées" adoptées par le gouvernement de Giorgia Meloni. "Au lieu d'utiliser la capacité de sauvetage des navires humanitaires, les autorités italiennes ont miné leur opérationnalité. Les lois et les politiques italiennes expriment un véritable mépris pour les vies des personnes qui traversent la Méditerranée", a dénoncé l'ONG.
Cela se passe aujourd'hui
Conseil des affaires étrangères
Conseil de l'énergie
Parlement européen : session plénière à Strasbourg (débat sur les activités du médiateur européen ; soutien à l'urgence régionale ; droit à l'eau propre ; nouvelle loi européenne sur l'innovation)
Commission : la vice-présidente Ribera reçoit le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie, Fatih Birol
Commission : le commissaire Dombrovskis participe à la conférence annuelle de l'économie de la Lietuvos bankas
Commission : le commissaire Kubilius participe à la cérémonie de signature du contrat du Programme de l'EU Secure Connectivity Programme
Commission : la commissaire Roswall prend la parole à l'événement "Vers un marché unique circulaire"
Commission : le commissaire Hansen reçoit le rapport final du groupe de haut niveau sur le vin
OTAN : le secrétaire général Rutte reçoit le Premier ministre du Monténégro, Milojko Spajic
Conseil : conférence d'adhésion avec le Monténégro
Parlement européen : réunion de la Présidence
Parlement européen : audition de Bruna Szego, candidate proposée par la Commission pour l'Autorité anti-blanchiment
Banque centrale européenne : discours de la présidente Lagarde à la Conférence économique annuelle en Lituanie
Eurostat : indice du coût du travail au troisième trimestre ; données sur le marché du travail au troisième trimestre ; première estimation des comptes économiques de l'Agriculture en 2024 ; données sur les demandes d'asile en septembre ; données sur les nouvelles entreprises et les faillites en octobre